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qui font apparaître une influence négative de la volatilité des changes sur l’IDE (Cushman, 1988
Campa, 1993, Quéré et al, 2001, sur l’IDE vers les pays émergents).
De même les études effectuées par Jean-Louiset Lahrèche-Revil (2002) décrivent le lien
entre volatilité des changes et investissement à l'aide d'un modèle théorique où l'incertitude sur
le change génère une incertitude sur la demande, et où les firmes investissent pour servir les
marchés étrangers. Ce modèle montre que la structure de marché est déterminante pour
comprendre l'impact de la volatilité des changes sur l'investissement. Une analyse empirique
portant sur les pays de l'Union Européenne confirme ces conclusions.
En ce qui concerne l’incertitude sur la demande, Ogawa et Suzuki (2000) montrent que,
au Japon, plus l’investissement est irréversible, plus l’impact de cette incertitude (mesurée par la
volatilité du taux de croissance des ventes) est important. Ces conclusions confirment les
travaux antérieurs de Guiso et Parigi (1996, 1999), menés sur des firmes italiennes.
Or, dans une économie ouverte, une partie de l’incertitude sur la demande provient en fait
d’une incertitude portant sur la demande étrangère. Celle-ci peut avoir deux origines : il peut
exister une incertitude sur le volume de la demande étrangère, liée à des évolutions
conjoncturelles ou encore à l’évolution des préférences des consommateurs étrangers. Il peut
également y avoir une incertitude sur les prix étrangers, qui affecte par conséquent les
importations et les exportations, autrement dit le taux de couverture. À court terme, dans la
mesure où les prix des produits domestiques des firmes ne seront plus compétitifs, cette
incertitude affecte donc directement leurs profits. À plus long terme, cette sensibilité des profits
à l’incertitude de change, qui provient de la variabilité des recettes peut affecter à long terme
l’investissement. Dès lors, l’incertitude sur la demande est en fait indissociable de l’incertitude
sur le taux de change et le taux de couverture. Le modèle auquel on s’intéresse s’attache
précisément à analyser l’impact de cette interdépendance sur les choix d’investissements. En
effet, le modèle présenté ci-dessous se propose de mettre en évidence l’impact de la volatilité du
taux de change et du taux de couverture sur l’investissement.
3. RESULTATS EMPIRIQUES
L’analyse empirique de notre étude a été implémentée à des fréquences mensuelles. Les
données ont été obtenues à partir de la base des données publiée par l’organisation
internationale des statistiques financières (IFS).