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2.1 Mécanismes physiopathologiques
Les troubles respiratoires au cours du sommeil sont dus à un collapsus partiel ou total des
voies aériennes supérieures, lui-même lié à un déséquilibre entre l’action des muscles
dilatateurs et constricteurs du pharynx. Les parois pharyngées sont particulièrement
compliantes, n’étant pas entourées de structures solides tels que les os ou les cartilages des
fosses nasales ou du larynx, c’est pourquoi le site d’obstruction est très fréquemment oro-
pharyngé. La contraction des muscles inspiratoires (essentiellement le diaphragme) génère
une pression négative qui induit un phénomène de « succion » et une diminution du calibre
pharyngé. A contrario, la contraction des muscles dilatateurs du pharynx et des muscles
thoraciques contribue à maintenir ouvertes les voies aériennes supérieures. Chez un sujet
normal, ces actions opposées sont suffisamment équilibrées et coordonnées pour garantir le
maintien du calibre des voies aériennes supérieures lors de l’inspiration. Chez un enfant
souffrant d’un SAS, le déséquilibre va aboutir à un collapsus plus ou moins total de la filière
pharyngée, qui va limiter voire bloquer complètement mais transitoirement le flux
inspiratoire. Les apnées qui en résultent sont obstructives car il persiste des efforts
respiratoires durant toute la durée de l’apnée.
Des facteurs anatomiques, musculaires ou nerveux participent à l’apparition d’apnées
obstructives chez l’enfant. Sur le plan anatomique, des anomalies du squelette du massif facial
peuvent être à l’origine d’apnées obstructives, en particulier les dysmorphies faciales avec
hypoplasie mandibulaire. Cependant, chez les enfants ne présentant pas de dysmorphie
faciale, l’implication de facteurs anatomiques est très discutée. Certains auteurs auraient
retrouvé des mensurations légèrement plus faibles des maxillaires supérieurs et inférieurs ou
un léger rétrognatisme chez des enfants ayant un SAS. Ainsi, les malformations crâniofaciales
peuvent participer à l’apparition d’un syndrome d’apnée du sommeil, en revanche tous les
enfants ayant un SAS n’ont pas forcément de dysmorphie faciale.