1ES1 – Jeudi 22 Novembre – 13 h/16h DISSERTATION SUR

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1ES1 – Jeudi 22 Novembre – 13 h/16h
DISSERTATION SUR DOCUMENTS
Dans quelle mesure la création de l'euro a-t-elle été
bénéfique pour l'économie française?
Vous répondrez à cette question en vous aidant des documents ci-dessous et de
vos connaissances, dans un devoir composé et argumenté de 3 à 5 pages.
Document 1:
Née le 1er janvier 1999, la monnaie unique est aujourd'hui utilisée par treize pays, ceux-ci formant ce que l'on
appelle communément la zone euro. La mise en œuvre de la monnaie unique a eu pour effet immédiat d'éliminer les
frais de conversion et de couverture de change. L'euro permet également de mieux comparer les prix dans les pays de
la zone euro, ce qui ne peut que stimuler les échanges. L'euro est aussi un facteur de stabilité monétaire car il supprime
les crises de change en Europe, la spéculation ne pouvant plus faire jouer les monnaies nationales les unes contre les
autres.
Dans le même temps, la conduite de la politique monétaire et de change a été transférée à l'échelon
communautaire. Elle est définie et mise en œuvre par le Système européen de banques centrales, composé de la
Banque centrale européenne (BCE) et des Banques centrales nationales. La BCE a pour objectif prioritaire de maintenir
la stabilité des prix. De plus, dans le cadre de l'Union économique et monétaire, les pays de la zone euro doivent
notamment éviter d'avoir un déficit budgétaire supérieur à 3 % du PIB.
Arnaud Deshayes, Nathan, 2005.
Document 2:
Les missions de la BCE, selon le traité de Maastricht du 7 février 1992, confirmé par la conférence
Intergouvernementale de Lisbonne des 18 et 19 octobre 2007:
Article 105: l'objectif principal du Système Européen des Banques Centrales est de maintenir la stabilité des
prix. (A la condition que cela ne nuise pas) à l'objectif de stabilité des prix, le SEBC apporte son soutien aux politiques
économiques générales dans (l'Union), en vue de contribuer à la réalisation des objectifs de l'UE.
Article 107: ni la BCE, ni une banque centrale nationale, no un membre quelconque de leurs organes de
décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ou organes communautaires, des
gouvernements des Etats membres ou de tout autre organisme.
Document 3:
Evolution du cours de l'€ en $.
Document 4:
La zone euro fait front face à la charge de Nicolas Sarkozy Les responsables de la zone euro ont serré les rangs samedi face aux vives critiques de Nicolas Sarkozy contre
la stratégie de la Banque centrale européenne (BCE) et la prétendue inertie de l'Eurogroupe.
L'Institut de Francfort, qui a maintenu ses taux d'intérêt inchangés le 6 septembre tout en injectant d'énormes liquidités
pour éviter l'asphyxie du système bancaire, a une nouvelle fois été la cible privilégiée de Sarkozy. "J'ai trouvé curieux
d'injecter des liquidités sans baisser les taux", a-t-il déclaré. "On a fait des facilités pour les spéculateurs, on complique
la tâche pour les entrepreneurs".
Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a réagi diplomatiquement à cette nouvelle charge française en
notant avec ironie que Sarkozy avait salué la décision de la BCE de laisser les taux inchangés alors qu'elle anticipait une
hausse. Son institution, où siège notamment le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, n'a pas renfloué les
spéculateurs pendant la crise des "subprimes".
"Je suis d'une opinion différente de celle de Nicolas Sarkozy", a dit l'Autrichien Wilhelm Molterer. "Je considère
que la BCE agit de façon appropriée, correcte (...) Il est dans l'intérêt de tous de soutenir la BCE, c'est ce que je fais et je
pense que tout l'Eurogroupe le fait également."
Reuters 15.09.07 (extraits)
Document 5:
Patrick Artus : "La flambée de l'EURO est une catastrophe"
L'envolée de l'euro face au dollar et au yen menace des pans entiers de notre industrie (...) Des pans entiers de
l'économie française souffrent, comme le montre notre balance commerciale, déficitaire de 30 milliards d'euros ! (...) Il y
a de nombreux groupes industriels dont les concurrents facturent leurs produits en dollars. Pour eux, la hausse de 65 %
environ de l'euro depuis 2001 est une catastrophe absolue. Il y a Airbus face à Boeing, l'industrie de l'armement, le
transport aérien, l'aérospatiale ; la pharmacie, car des laboratoires h e l v é t i q u e s profitent de la baisse du franc
suisse, ou l'automobile, avec la faiblesse du yen, face à des groupes comme Toyota ou Honda. Si l'euro monte à 1, 50
face au dollar, des pans entiers de l'industrie seront menacés d'être détruits. L'euro fort va donc accélérer le processus
de désindustrialisation en France et en Italie au profit de l'Allemagne et accélérer notre mutation vers une économie de
services. La valeur du yuan chinois devrait être plus élevée que celle de l'euro, car la Chine a plus de croissance.
La sensibilité du commerce extérieur de l'Allemagne à l'euro est plus faible que celle de la France ou de l'Italie,
car ses produits, plus hauts en gamme, sont moins sensibles aux variations de change. En France, 70 % du commerce
haut de gamme est représenté par le matériel de transport, en gros Eurocopter et Airbus, alors que pour les Allemands
ce n'est que 24 %. Ils vendent de tout : de la chimie, de la mécanique, de l'informatique, des machines électriques, des
instruments de précision... En Chine, les exportations allemandes s'élèvent à 46 milliards de dollars par an ; en France,
à 10. Vers l'Europe centrale et la Russie : l'Allemagne, c'est 160 milliards de dollars ; la France, c'est un peu plus de 20.
Tous les autres produits français qui ne sont pas dans le haut de gamme souffrent plus des variations de change. Pour
une Clio fabriquée en France, le prix de vente, ça compte beaucoup ; pour une BMW, c'est moins important.
Le Nouvel Observateur – 10 mai 2007 (extraits)
Document 6:
La BCE appelle la Chine à laisser sa monnaie s'apprécier
« Il est souhaitable, dans les économies émergentes disposant d'excédents des comptes courants importants et
grandissants, et c'est en particulier le cas de la Chine, que leurs taux de change effectifs évoluent de manière à ce que
les ajustements nécessaires aient lieu », a affirmé, mardi 9 octobre, Jean-Claude Trichet, président de la Banque
centrale européenne (BCE), devant la commission des affaires économiques du Parlement européen à Bruxelles. Il a
ainsi repris à son compte la déclaration publiée la veille par les ministres des finances de la zone euro, réunis au sein du
forum de l'Eurogroupe au Luxembourg.
Régulièrement accusée de maintenir sa monnaie à un niveau artificiellement bas pour soutenir ses exportations
et sa croissance économique, la Chine a repoussé mardi ces critiques. Le porte-parole du ministère des affaires
étrangères, Liu Jianchao, a souligné que Pékin avait laissé le yuan s'apprécier de plus de 9 % depuis 2005, sans
préciser cependant par rapport à quelle monnaie. "Cela résulte de la politique d'ajustements de la Chine, que nous
allons poursuivre", a-t-il dit.
Depuis sa réévaluation de juillet 2005 et l'institution d'une fluctuation limitée, la monnaie chinoise est
effectivement passée de 8,11 yuans pour un dollar à environ 7,52 ces derniers jours (soit 7,85 % d'appréciation). La
valeur du yuan est calculée selon un panier de monnaies dont la composition exacte n'est pas connue mais au sein
duquel, selon des critiques européennes, l'euro "n'a pas la place qu'il devrait avoir". En effet, sur la même période, la
monnaie européenne s'est appréciée face à la monnaie chinoise.
LE MONDE & AFP 9 octobre 2007 (extraits)
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