international aura ainsi conduit à l’égalisation relative et absolue des prix des facteurs entre les 2
pays.
Aujourd’hui, de nouvelles théories expliquent l’échange international à partir de la structure de
marché portant sur l’existence d’économies d’échelle, sur la structure de monopole, sur l’oligopole et sur la
concurrence oligopolistique. Ces études sont initiées par des auteurs comme Krugman et Helpman. Les
principaux apports de ces théories sont les suivants :
- L’existence d’économies d’échelle apparaît ici comme un déterminant suffisant de la spécialisation
internationale. Il n’est nul besoin que les pays soient différents en termes d’avantages comparatifs.
- Le commerce international s’explique aussi par la dynamique du monopole d’innovation, comme
le montre Vernon dans sa théorie du cycle de vie du produit.
- L’existence du commerce international, en particulier de l’échange intrabranche, peut s’expliquer
par la structure oligopolistique des marchés, pour Kurgman et Brander. Exemple : Soient deux
pays A et B en économie fermée et identiques en tous points. Dans les deux pays, deux
firmes, respectivement 1 et 2, en situation de monopole et produisant un bien X. En situation
d’échange international, on passe à un duopole et à un comportement de réaction oligopolisitique,
chaque firme tentant d’acquérir des biens des parts de marché dans le pays adverse. On a ainsi un
commerce international intrabranche croisé sur des biens strictement identiques.
- Toutefois, ces études montrent que dans certaines circonstances, le protectionnisme peut améliorer
le bien-être du pays qui se protège.
Ainsi, pour les tenants du libre-échange, le commerce international favorise une meilleure
utilisation des ressources de chaque pays, une augmentation des opportunités des entreprises,
une diffusion plus rapide des innovations et des savoir-faire et l’amélioration de la productivité.
Pour le consommateur, il permet une plus grande liberté de choix, des prix plus bas en raison des
économies d’échelle et de la concurrence. Inversement, le protectionnisme entraverait les
entreprises les plus dynamiques en leur fermant des parts de marché et pénaliserait les
consommateurs. Cependant, la répartition des avantages se concentre surtout au profit des
consommateurs des pays avancés et des FMN.
LE PROTECTIONNISME
Au XVIIème siècle, les auteurs mercantilistes appréhendaient l’échange international comme un
jeu à somme nulle. Bodin et De Monchrétien estimaient que le gain d’un pays se faisait
nécessairement au détriment des partenaires, d’où l’importance des mesures protectionnistes.
La doctrine du protectionnisme a été formulée par Friedrich List, économiste allemand du XIXème
siècle. List considérait que son pays ne pouvait se développer, face à la concurrence anglaise
dominante à l’époque, qu’à l’abri de la protection commerciale.
« La protection douanière est notre chemin, le libre-échange est notre but » ( F. List, Système national
d’économie politique, Introduction, 1840).
Dans cet ouvrage, List défend la nécessité d’un protectionnisme temporaire, un protectionnisme
éducateur qui éviterait à une industrie naissante de se trouver handicapée par la concurrence des
biens importés substituables existants, qui bénéficient déjà des économies d’apprentissage.
Cependant, List souligne que le protectionnisme ne peut pas profiter à tout le monde : les petites
nations ont intérêt au libre-échange si elles veillent à une bonne insertion dans le système
commercial. Seules les industries qui disposent d’industries capables, à long terme, de rivaliser
avec les plus puissantes ont intérêt au protectionnisme.
Dans le fil de List, l’économiste japonais Akamatsu (1896-1974) développe la théorie du modèle
de développement « en vol d’oies sauvages » : un pays sous-développé peut se développer
relativement rapidement avec des industries qui fabriquent d’abord des produits bon marché pour le
marché intérieur, et commencent à exporter, dès qu’ils sont assez forts, avec des niveaux croissants
de qualité. Ce processus se répète, s’étend aux biens d’investissements, et conduit ainsi à un
processus rapide de développement sur des secteurs spécialisés et porteurs du marché mondial (cas
du Japon et des « dragons »).
La théorie de la politique commerciale stratégique (PCS) montre que dans un contexte
oligopolistique, le protectionnisme ponctuel serait un instrument de conquête des marchés