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CONFERENCE DE METHODE
Macroéconomie
I) HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE
1. La distinction d’ARISTOTE entre monnaie et argent.
La chrématistique est relative à l’accumulation de richesses et de monnaie. ARISTOTE
distingue la chrématistique naturelle, acquisition de biens dans la sphère domestique, de la
chrématistique non naturelle, accumulation de richesses non souhaitable.
2. Le rôle de la monnaie pour ARISTOTE.
- La monnaie permet de garantir la commensurabilité des biens.
- Elle est un intermédiaire des échanges.
- Elle est une réserve de valeur.
La monnaie permet de scinder dans le temps 2 actes : celui de la production et celui de la
consommation. Pour ARISTOTE, la monnaie est une convention.
Il peut y avoir contradiction entre ces 3 notions reconnues : pour permettre les échanges, il
faut qu’il y ait abondance de monnaie, mais sa valeur baisse dès lors, et il y a inflation.
3. Le « juste prix ».
THOMAS D’AQUIN a la mission du pape de réconcilier la doctrine catholique avec
l’évolution de la société vers l’échange marchand : il doit y avoir une norme morale régissant
les activités économiques humaines, et tout écart sera toléré mais pas impuni.
Est juste comme prix ce qui assure une réciprocité dans l’échange tout en permettant au
producteur de survivre et à l’acheteur de retirer satisfaction sans être lésé.
4. La condamnation du prêt à intérêt par ST THOMAS.
Il existe 2 catégories de biens : ceux que l’usage détruit et ceux qu’il ne détruit pas.
On ne peut demander la restitution d’un bien et le paiement d’un prix pour son usage, ce qui
reviendrait à faire payer le temps, or celui-ci n’appartient qu’à Dieu.
5. Le phénomène de la main invisible selon Adam SMITH.
Les individus égoïstes concourent à l’intérêt général. Tout se passe comme si une main
invisible les guidait vers l’intérêt collectif.
Le marché est la confrontation d’une offre et d’une demande, d’où résulte un prix. La liberté
individuelle amène les individus vers les activités les plus rentables ; le prix semble guider les
activités. Le prix de marché est flexible, il peut fluctuer autour d’un prix « naturel ».
6. Les vertus de la division du travail.
La première vertu est un gain de productivité : les ouvriers deviennent plus habiles (répétition
d’une tâche). La seconde est un gain de temps (moins de déplacement).
7. Les conséquences de l’accumulation.
L’investissement des capitaux accumulés suscite un besoin de main d’œuvre : le salaire de
marché augmente et s’écarte du salaire « naturel » (nécessaire à la subsistance des individus).
L’amélioration des conditions de vie qui s’ensuit provoque une hausse de la natalité et/ou une
baisse de la mortalité, ce qui entraîne une augmentation de la main d’œuvre, et par conséquent
une baisse du salaire de marché.
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8. La loi des débouchés de Jean-Baptiste SAY (1803).
« Le fait seul de la conception d’un produit ouvre dès l’instant même des débouchés à
d’autres produits » : son producteur va chercher à le vendre et avec l’argent obtenu, il va
acheter d’autres biens. Les produits s’échangent contre des produits, la monnaie n’est qu’un
voile. Il y a de l’épargne mais cette épargne n’est pas une fuite dans la mesure où elle est une
consommation différée et donc forcément productive.
9. L’impossibilité d’une crise de surproduction.
SAY défend l’idée de l’impossibilité d’une crise généralisée. Seule une crise sectorielle est
possible. Le remède est l’augmentation de la production dans un autre secteur.
10. La critique de MALTHUS à cette loi.
MALTHUS affirme que la majorité des produits ne sont pas échangés contre d’autres produits
mais contre du travail productif ou des services personnels. La surabondance de ces produits
peut baisser leur valeur par rapport au travail avec lequel ils sont échangés.
11. L’origine de la valeur et sa répartition selon RICARDO.
La valeur d’échange est celle constatée sur le marché. Pour David RICARDO et les
classiques, la valeur d’usage dépend de la quantité de travail incorporée dans la production
d’un bien, c'est-à-dire le travail direct plus le travail incorporé dans les machines.
La valeur doit rémunérer les 3 composantes que sont les propriétaires fonciers (rente), les
travailleurs (salaire) et les capitalistes (profit),
La théorie de la rente différentielle soutient que la fertilité des terres étant décroissante, les
coûts de production vont augmenter. Le prix de marché doit être le prix de production, faute
de quoi il n’y a pas de production.
Le salaire est la rémunération du salarié. Le salaire naturel permet aux ouvriers de survivre et
de se reproduire. Il n’est pas stable dans le temps.
Le profit est la rémunération du capital. Avec la théorie du profit « résiduel », il d’agit de ce
qu’il reste hors rentes et salaires.
Les investissements aboutissent à un enrichissement : la population s’accroît et la production
agricole doit augmenter. De nouvelles terres moins fertiles donc moins productives sont
cultivées ; le prix de marché des biens agricoles augmente, d’où une augmentation du salaire
naturel. Le profit diminue alors en part relative.
12. Le commerce international, profitable selon RICARDO.
Pour RICARDO, le commerce international est profitable si les 2 partis se spécialisent dans
leur production, chacun se spécialisant dans la production dont le coût est, chez lui, le plus bas
(facteur les plus abondant et/ou apport technologique).
13. Le matérialisme historique selon MARX, le moteur de l’histoire.
Pour Karl MARX, c’est le mode de production qui définit les rapports sociaux entre les
groupes à un moment donné : c’est ce qu’il appelle l’infrastructure (ensemble des moyens
matériels qui organisent la société). La superstructure est l’ensemble des valeurs, croyances,
normes, représentations du monde à un moment donné. Pour MARX, les rapports de
production ont nécessairement une incidence sur la superstructure.
MARX a souligné le rôle révolutionnaire de la bourgeoisie. C’est la recherche du profit qui
motive les capitalistes. Intrinsèquement, le capitalisme est condamné à disparaître parce que
le profit est soumis à une baisse tendancielle : la concurrence oblige les capitalistes à acheter
des machines qui ne produisent pas de plus-value. Le profit est donc amené à baisser. Les
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crises permettent de se régénérer puisque les salariés au chômage sont contraints d’accepter
une baisse de leur salaire. Un jour la crise sera fatale.
14. L’origine de la valeur selon MARX.
L’origine de la valeur se trouve dans le travail. Le profit provient de l’extorsion de la plus-
value par la bourgeoisie. Le capitaliste achète la force de travail à sa valeur d’échange
(nécessaire à la force de travail). La valeur d’échange se situe au minimum ; la différence
constitue la plus-value.
15. L’accumulation, un processus avec une fin.
Dans le monde de RICARDO ou MILL, le propriétaire foncier et le capitaliste réinjectent leur
épargne en chat de machines, de bâtiments ou de terres afin d’augmenter d’avantage leur
profit. L’accumulation paraît ici n’avoir qu’une limite : les possibilités d’achat.
Mais dans le monde industrialisé de Karl MARX, le capitaliste bien qu’il n’accorde à
l’ouvrier qu’un salaire de survie –et réalise à cette occasion une plus-value est forcé par le
jeu de la concurrence à substituer la machine à la main d’œuvre s’il veut conserver ses profits.
Mais tout le monde faisant de même, le taux de profit baisse continuellement.
16. Le diagnostic de KEYNES sur l’économie capitaliste.
John Menhard KEYNES innove en affirmant dans un premier temps qu’une économie en état
de crise peut très bien y demeurer. En effet, la crise entraîne un assèchement de l’épargne, ce
qui, via les taux d’intérêt, dissuade les entrepreneurs d’emprunter. L’investissement étant
insuffisant, rien ne vient relancer l’expansion.
D’autre part pour KEYNES la prospérité dépend de l’investissement, car si l’épargne n’est
pas utilisée, on descend la spirale de la contraction. L’investissement étant la force motrice de
l’économie, cette contraction menace sans cesse car l’entrepreneur est vite rassasié.
17. L’impossibilité d’une crise de surproduction.
Pour qu’il y ait surproduction, il faudrait que l’investissement n’ait pas de limite. Or il est
forcé de se contracter tôt ou tard : ni la volonté, ni la capacité à investir des entreprises (et
même de l’Etat) ne sont exponentielles ; il ne peut y avoir de crise de surproduction.
18. Le rôle de l’Etat.
Lorsqu’une économie est en état de crise et pour qu’elle n’y reste pas, l’Etat peut combler le
vide laissé par la chute voire la disparition des investissements privés et entreprendre
directement des investissements afin de stimuler un redémarrage de l’économie.
II) LES MARCHES ET LA CONCURRENCE
1. La hausse des prix, susceptible de remplir certaines fonctions utiles en période de
pénurie. La manifestation d’une telle pénurie dans un régime économique
différent du notre.
La pénurie est une situation d’insuffisance d’offre relativement à la demande, d’où une hausse
des prix. Elle limite la demande, incite les consommateurs à économiser (réduction du
gaspillage), incite la production, invite les consommateurs à se tourner vers d’autres produits.
Dans une économie collectiviste, quand ce n’est pas le prix qui s’élève, il y a un rationnement
quantitatif de la demande.
Le mécanisme des prix dans une économie joue un rôle fondamental dans l’allocation des
facteurs de production ; toute entrave conduit à une mauvaise allocation des ressources.
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2. Le barème ou la courbe de demande.
Courbe de demande : ensemble des quantités demandées selon le prix de marché. Si le prix est
élevé, on préfèrera substituer d’autres biens pour obtenir le même niveau de satisfaction.
3. Les notions de barème ou courbe d’offre. La traduction d’un accroissement de
l’offre par un déplacement de la courbe d’offre vers la droite et le bas.
Comparaison de cette translation avec le déplacement vers la droite et le haut
impliqué par l’accroissement de la demande.
Courbe d’offre : ensemble des quantités demandées selon le prix de marché. Quand le prix
augmente, les entrepreneurs ont intérêt à se déployer sur le marché.
La quantité dépend du prix à court terme, du coût de production à long terme.
En situation de concurrence pure et parfaite, on fait l’hypothèse implicite que les coûts
marginaux sont croissants. La productivité marginale des facteurs est décroissante.
Il faut une augmentation des prix pour compenser une augmentation des coûts.
Il s’agit d’une courbe notionnelle (fictive).
Un et un seul point d’intersection correspond au point d’équilibre.
Un accroissement de l’offre signifie qu’à un même prix, il y a d’avantage de quantité offerte.
4. Les facteurs susceptibles de faire augmenter la demande ou l’offre du blé.
L’influence d’un pétrole bon marché sur le prix de l’essence, et sur le salaire des
mineurs employés dans l’extraction du charbon.
Demande : accroissement naturel…
Offre : progrès technologique…
Si le pétrole était bon marché, le prix de l’essence devrait diminuer mais cela dépend des
taxes (TIPP proportionnelle en France [les socialistes voudraient une indexation inverse]). On
fait l’hypothèse de complémentarité entre le salaire des mineurs et le niveau de production de
charbon.
5. Les raisons pour lesquelles le prix concurrentiel doit correspondre au point
d’intersection des courbes d’offre et de demande. Raisonnement en premier lieu
sur un prix trop élevé, puis sur un prix trop bas.
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III) LA CONSOMMATION
1. L’utilité totale et l’utilité marginale : définition et évolution au fur et à mesure
que la quantité consommée d’un bien augmente.
L’utilité totale est la satisfaction que procure globalement à un individu la consommation
d’un bien. L’utilité marginale est la satisfaction que procure à un individu la consommation
d’une unité supplémentaire de ce bien.
Au fur et à mesure que la quantité consommée d’un bien augmente, l’utilité marginale
diminue et l’utilité globale augmente mais de moins en moins vite.
2. Le choix optimal du consommateur en situation de rareté.
En situation de rareté, le consommateur doit faire des choix entre différents biens de façon à
ce que les utilités marginales de ces biens soient égales, c'est-à-dire que la satisfaction qu’il
retire de la consommation d’une unité supplémentaire d’un de ces biens soit la même que
celles de tous les autres.
3. Les courbes d’indifférence : caractéristiques et propriétés.
Une courbe d’indifférence ou courbe d’isoutilité (PARETO) représente l’ensemble des
combinaisons de 2 biens X et Y procurant le même degré de satisfaction au consommateur. Il
en existe une infinité dans un monde sans limite, mais aussi une contrainte de budget.
Les courbes d’indifférence sont convexes car l’utilité marginale d’un bien est décroissante.
Le consommateur rationnel sait ordonner ses choix : on parle d’utilité ordinale. On fait
l’hypothèse de transitivité.
Il y a une condition minimale de solvabilité : R ≥ PxX + PyY.
Si l’on fait l’hypothèse de saturation du budget : R = PxX + PyY Y = (-Px/Py)X + R/Py.
4. La combinaison optimale du consommateur, sachant que l’on doit tenir compte
de sa contrainte budgétaire.
Graphiquement : point de tangence entre la contrainte budgétaire et la courbe d’isoutilité la
plus haute.
Economiquement : le taux marginal de substitution est égal aux prix relatifs.
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