Base de psychopathologie
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BASE DE PSYCHOPATHOLOGIE
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I. Intro
Ce cours a entre autres objectifs de montrer à montrer à travers les époques comment le
concept de psychopathologie à été crée et à quelle réalité il renvoie. En effet les différentes
époques à partir desquelles découlent les différentes représentations sociales ont conditionné
le regard de la population par rapport aux maladies mentales ainsi que par rapport aux
dispositifs de soins mobilisés. On ne peut pas penser la question de la maladie mentale sans
tenir compte du contexte de son émergence car tout contexte a sa façon de regarder le fou ce
qui est dit normal ou pathologique dans tel contexte ne l’est pas dans un autre, exemple : SDF.
Par ailleurs le terme même de psychopathologie est récent (19e). La psychopathologie est en
revanche une préoccupation très ancienne de la pensée qui se conforte avec la réflexion de
l’homme sur l’étrangeté de ses semblables et nous renvoie à une certaine approche
énigmatique et que celle-ci soit incarnée par les dieux, le mal, le sexuel ou bien par la science.
Les grands moments d’une pensée annonçant la psychopathologie se retrouve à l’époque où
ces interrogations furent vives : antiquité, moyen age et la révolution française. Il convient
tout d’abord de définir certains mots clefs, tels que psychopathologie, psychiatrie,
psychologie clinique, etc. Etymologiquement la psychopathologie est l’étude des souffrances
de l’âme, c’est donc en principe un terme moins général et plus précis que psychiatrie, on se
rend vite compte que la psychopathologie entre dans le champ médical et psychologique, mais
pour des raisons historiques ce concept a pris plus de sens dans le domaine médical, dans la
psychiatrie au début du 19e, lorsque la folie est devenue maladie mentale. Par contre le terme
psychiatrie regroupe un ensemble complexe de démarches qui sont autant de mouvements de
l’approche médicale, la sémiologie, la nosographie, l’étiologie, l’étiopathogénie, et la
thérapeutique.
Sémiologie : science des signes. Ceux-ci prennent le nom de symptômes en médecine. Le
groupement de plusieurs symptômes s’appelle syndrome.
Nosographie : classement des symptômes. C’est à partir de cette matière que va être identifiée
les maladies sans laquelle une thérapie ne peut être donnée, ce que l’on appelle diagnostic.
(insert schema)
Psychologie clinique viens du grec cliné, qui veut dire lit. Ce concept possède des 2
significations :
Premièrement l’enseignement de l’art médical, donné auprès du lit du malade.
Deuxièmement ce qui peut être effectué ou constaté par le médecin au lit du malade, sans
appareil ou labo.
Ce terme désigne une activité, un savoir et un lieu, en d’autre termes la clinique désigne le
prima de voir, de nommer et nécessite la connaissance des théories de façon générale. La
psychologie clinique est une branche de la psychologie qui a pour objectif les problèmes et
troubles psychiques ainsi que la composante somatique. Elle est aussi l’étude des troubles
cliniques se manifestant dans les conduites normales et pathologiques. Elle étudie le sujet
dans sa singularité et sa globalité.
Il existe deux type de méthode en psychologie clinique : la méthode à mains nues, et celle dite
armée. La méthode clinique est liée à une étude méthodologique qui consiste à l’étude plus ou
moins prolongée des cas individuels. L’individu est constitué comme cadre de référence et le
Je est considéré ici comme être unique, singulier, n’étant semblable à aucun autre.
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Transfert : il représente le moteur de la cure et peut se définir comme la répétition vis-à-vis du
psychologie d’attitudes émotionnelles, inconscientes, amicales, hostiles ou ambivalentes que
le patient a établi dans son enfance au contact de ses parents et de son entourage.
Contre transfert : état psychologique et somatique de l’analyste ou du psychologue durant la
cure. En effet il s’agit d’une réponse de l’analyste au transfert du patient mais cela désigne
également de manière plus générale l’ensemble des réactions inconscientes de l’analyste à
l’égard de son interlocuteur.
II. Historique
Antiquité Gréco romaine
L’antiquité gréco romaine a révolutionné la médecine antique grâce à l’école d’Hippocrate.
Bien qu’il y ait à cette époque une hétérogénéité des points de vue, la répartition des maladies
qui dominaient était homogène et centré sur la théorie de la psychologie humorale. La folie
était liée directement aux maladies du corps et était considérée comme conséquence des
troubles thymiques (thymie : disposition affective fondamentale déterminant les réactions
émotionnelles de l’individu). Si il n’y a pas eu de médecins spécialistes dans le traitement de
la folie, désordre du comportement, agitation, délire sont autant de manifestations décrites
dans les récits des médecins gréco romains.
La pathologie quelque soit son expression est le résultat d’un déséquilibre supposé rendre
compte de toutes les maladies. La théorie des humeurs attribuée à Hippocrate a été en fait
élaborée par son gendre et disciple Polybe qui dans le traite de la nature de l’homme réécrit
les concepts philosophiques selon lesquels l’homme est constitué des quatre éléments. Polybe
d’une part critique les médecins qui croient que l’homme est constitué d’une humeur unique
et d’autre part soutient la théorie des quatre humeurs qui forment la nature humaine. La
théorie d’Empédocle antérieure de quelques siècles en fut la source. Cette théorie s’est basée
autour des quatre éléments fondamentaux rencontrés dans l’univers et est représenté par
quatre qualités correspondantes. Ces quatre qualités sont à l’origine de quatre types d’humeur
correspondantes. Voici un tableau pour mieux cerner la situation.
ELEMENTS
FEU
TERRE
EAU
AIR
QUALITE
CHALEUR
SECHERESSE
HUMIDITE
FROID
HUMEUR
SANG
PITUITE
BILLE JAUNE
BILLE NOIRE
En dépit de la divergence des conceptions et pratiques dans la médecine antique des groupes
de maladies ont été conceptualisées : maladies aigues avec fièvre
maladies chroniques sans fièvre
On retrouve la frénésie et la léthargie dans les maladies aigues et la manie et la mélancolie
dans les maladies chroniques.
Le délire, le caractère aigu ou chronique, la présence ou non de troubles de la conscience sont
les critères qui guident cette classification.
Le terme frénésie désigne une forme aigue de folie accompagnée d’une forte fièvre qui peut
être continue ou rémittente, et d’un état général altéré par un état de délire.
Dans la léthargie on observe un état végétatif avec troubles de la déglutition, de la respiration,
une dégradation de l’état général et une omnibulation des sens.
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La mélancolie est définie par deux signes bien distincts, d’une part la tristesse et la crainte et
d’autre part une humeur qualifiée de pituite, ou bille noire.
Cette façon de décrire la maladie a suscité des interrogations auprès des médecins de l’époque.
Par rapport à la question de l’étiologie, tristesse et crainte sont elle à l’origine de l’excès de
bille noire ou inversement ? Quant à la manie c’est une affection selon Galien qui est
caractérisée par un égarement de la pensée et une rupture avec les usages et les habitudes de la
bonne santé. Pour Caelius on n’observe pas de fièvre chez le maniaque. Si celle-ci survient
durant la manie elle est causée par d’autres circonstances, en effet chez le maniaque la manie
précède et la fièvre suit. Il n’est pas affecté comme chez le frénétique d’un pouls élevé.
Dans l’antiquité comme dans les époques plus contemporaines la représentation de la maladie,
et la thérapeutique sont liées. En effet l’approche de la maladie dans la médecine antique est
dite holiste dans le sens où il n’y a pas de rupture entre corps et âme.
Dans cette perspective même si l’être est pris dans toute sa globalité les maux qui l’affectent
prennent source dans le corps par conséquent la thérapeutique était basée sur une science de la
prévention. Elle s’appuyait sur la diététique et permettait de dompter l’énergie initiale. On
insiste sur l’importance du régime et du mode de vie dans le maintien et la restauration de la
santé. Du côté de cette vision s’est vue greffée la tradition de la philosophie qui a mis en relief
la notion de maladie de l’âme introduisant ainsi une réelle opposition entre âme et corps et
diabolisant ainsi la folie en la considérant comme résultat du péché et du mal. Cette optique
centrée sur la diabolisation de la folie était très vivace au temps de l’antiquité et a suscité de
nombreuses violences.
Moyen Age
Le terme moyen âge a été inventé pour opposer les anciens aux modernes, il permet aussi de
rendre compte d’un discours complexe sur la folie, qui intègre pour la première fois la place
prépondérante de la religion et le rôle qu’elle attribut à la notion du mal.
Au moyen age il se pose quelque chose qui est de l’ordre de l’entrecroisement dans le
discours médical et le discours théologique. Ils sont en effet inséparables pendant plus de 10
siècles et la folie se verra ainsi être reliée au même titre que la judéité au rang des hérésies.
L’idée qui prévaut est celle qui considère le fou comme quelqu’un qui a pactisé avec le diable.
Partant de cette réalité le discours médical va occuper une place moins importante même si
certains désordres mentaux semblent appartenir de plein droit au domaine médical. C’est le
cas de l’épilepsie et de la mélancolie voire d’autres troubles que l’on met aujourd’hui dans le
registre des névroses.
Pour ce qui est de l’épilepsie le côté médical fait de cette maladie une maladie contagieuse ce
qui fait que sur le plan religieux l’épileptique n’avait pas le droit de prendre part à une
communion.
Au-delà de cette hégémonie religieuse on relève tout de même l’esquisse des réponses
médicales, reprenant certains grands principes des médecins de l’antiquité : le régime
alimentaire, les règles de vie, les modifications de l’environnement et la pharmacopée.
D’autres principes ont été aussi envisagés (saignées, etc.)
D’une manière synthétique si l’on compare le monde antique au moyen âge on se rend vite
compte que l’expression de la folie reflète toujours quelque chose de la culture ou de la
tradition où elle se manifeste. Le discours de la folie qu’il soit médical, historique ou poétique
porte toujours la marque de l’idéologie dans laquelle il prend source.
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III. Lien entre psychanalyse et psycho pathologie
Les années 1896 à 1900 ont été cruciales : lorsque Freud emploie pour la première fois le mot
psychanalyse en 1896 il ne désigne encore qu’un technique thérapeutique mais par la suite la
psychanalyse va déboucher sur une théorie de psychisme. L’invention de Freud va se faire sur
trois sources combinées : l’autoanalyse réalisée à partir de ses rêves, l’analyse de ses patients,
et la spéculation théorique.
Concernant l‘autoanalyse, Freud voyait dans ses rêves la voie royale pour accéder aux
pulsions inconscientes du sujet. A partir de là il va émettre pour la première fois l’hypothèse
du complexe d’Œdipe. D’ailleurs il écrit à Fliess « j’ai trouvé en moi des sentiments d’amour
envers ma mère et la jalousie envers le père et je pense maintenant qu’ils sont un fait
universels de ma petite enfance ». A travers les analyses de ses auto analyses il conclut en
disant que le rêve permet d’accéder à l’inconscient (« j’ai constaté de plus en plus avoir un
attrait vis-à-vis de ma mère et une jalousie vis-à-vis de mon père») et que le désir s’assouvit
lors des rêves dans l’inconscient.
Les observations de patients sont la deuxième source de pensée freudienne, parmi ses
patientes il diagnostique de nombreux cas d’hystérie et établi des liens avec des traumatismes
sexuels. Dans la plupart des cas il découvre après mise à jour de souvenirs oubliés un récit de
séduction par le père, c'est-à-dire de tentative de viole incestueux. Les cas d’abus sexuels sont
même si nombreux que Freud en vient à se demander si ce n’est pas lui qui les suggère.
Les spéculations théoriques : l’élaboration d’une psychanalyse ne peut se comprendre que par
auto analyse et l’observation clinique, elle, s’alimente aussi des idées qui circulent à l’époque
(autour des notions d’inconscient, de névroses sexuelles et de moi divisé). C’est à cette
troisième source que s’alimente Freud car au tournant du 19e 20e siècle ces idées, même si
elles n’étaient pas considérées comme originales elles ont permis des acceptions/théories
différentes.
Le mot inconscient a fait son apparition chez les philosophes, les psychiatres, et chez les
psychologues. L’étude de la genèse des idées de Freud s’écarte à la fois de la légende du
génie solitaire tout comme celle du modèle de l’influence qui voulait que Freud ne soit qu’un
produit de son époque. La théorie freudienne a formulé 3 hypothèses qui ont donné une unité
d’ensemble à la psychopathologie : l’inconscient, le rôle de la sexualité infantile et le récit
produit en permanence par le sujet sur sa propre histoire.
En effet la constitution physique du sujet, de son moi, s’élabore progressivement à partir d’un
fond d’origine biologique (le ça) confronté à l’exigence d’une vie en communauté qui
nécessite l’intériorisation d’interdits et de modèles extérieurs (le surmoi). La
psychopathologie se résume ainsi aux difficultés liées à l’articulation des trois instance : ça,
moi, surmoi.
Seront considérées comme psychoses les troubles psychiques témoignant d’un envahissement
permanent du moi par le ça ou par le surmoi. Si les frontières de protection existent mais de
manière insuffisante il se trouve en permanence menacé par les structures prévalentes, de type
neuronique.
Les pathologies narcissiques concernent les troubles dans lesquels les sujets témoignent de
difficultés liées à la constitution même de leur moi.
L’idée d’une pathologie naturelle, d’une maladie dont les effets sont psychiques s’est imposée
en occident. A mesure que les idées évoluent on accorde une place de plus en plus grande à la
notion de liberté individuelle. La psychiatrie est apparue comme révolution en un temps où le
libre arbitre avait une place importante.
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Au 16ème on a vu l’apparition des 1ères structures réservées aux insensés. Le 17ème siècle va être
marqué par les pensées cartésiennes rendues possibles grâce à la suprématie des
mathématiques. A travers les mathématiques on a pensé que seul la lecture du réel était
possible, cette perspective a permis d’opposer l’âme du corps. Selon Descartes l’interaction
entre âme et corps serait la glande pinéale, organe média situé dans le cerveau. Cette
perception de Descartes a un lien avec la psychopathologie dans le sens où elle pose la
question du monisme et du dualisme. Cette question est encore d’actualité car à travers elle se
profile celle du déterminisme, crucial en pathologie. Les conduites humaines notamment
celles psychiques sont celles déterminées au moins par les sujets pensants de la réponse à
cette question dépend la psychopathologie mais tout déterminisme revient a rendre impossible
toutes approches cliniques en éliminant tout facteur prédictif. Si les actes et conduites d’une
personne s’organisent de façon spontanée alors il n’est plus possible de prétendre expliquer
ces actes. Inversement fondés l’approche de la psychopathologie sur un déterminisme réduit :
le sujet n’a qu’a être une machine programmée pour agir en fonction des événements. En
revers il faut ajouter que si les intuitions se sont multipliées, elles sont le fait d’institutions
privée plus le résultat d’investiture officiel. On cite en 1732 St Vincent de Paul qui prit
l’ancienne leprerie de St Lazare et abrita quelques fous.
En 1756 un édit royal parut pour créer des hôpitaux qui ne seraient pas seulement pour les
fous mais aussi pour les vagabonds, etc., c'est-à-dire tous ceux qui gênent l’ordre social. Au
18ème on distingue plus nettement le champ des maladies mentales. En philosophie le
sensualisme et l’empirisme vont tenir une grande place. On part de l’observation, de l’étude
des sensations et on rejette toutes les notions d’idées innées.
Pinel (1745-1826) traditionnellement considéré comme le père de la psychiatrie a élaboré une
autre approche de la folie et a mis en place les premières classifications de maladies mentales,
il soutient le principe de la curabilité de la folie en insistant sur la nécessité d’une approche
empirique a partir de laquelle découle une thérapeutique morale qui devait être appliquée à
l’intérieur de l’asile, dont l’aspect et le fonctionnement devait être humanisé. L’œuvre de
Pinel se prolongea dans celle d’Esquirol, son disciple partisan également du traitement moral
et qui fut avec Ferrus a l’origine de la fameuse loi de 1938, fixant les conditions
d’internement des maladies mentales jugées dangereuses. Il existe deux modes
d’internement a l’époque : le placement volontaire et le placement d’office.
Cette loi fut changée en 1990 : incarcération d’office par arrêt préfectoral, par un tiers, ou
libre.
En somme la différence entre névroses et psychoses peut se résumer de la manière suivante :
. Les névroses plongent leurs racines dans la vie infantile et sont directement en rapport à une
perturbation de l’évolution des étapes successives de développement libidinal (frustration des
différents stades). Pour Freud le développement libidinal est envisagé de la façon de la
procuration du plaisir à savoir la recherche de satisfaction. L’enfant devra peu a peu obéir au
principe de plaisir et harmoniser son désir avec la loi. Il devra aussi traverser ses différents
stades libidinaux (narcissique, oral, anal, phallique, oedipien) en renonçant à ces plaisirs au
prix de frustration plus ou moins consenties, pour parvenir a la phase génitale par la stabilité
et l’équilibre du moi. Dans les névroses il y a des conflits entre les deux mondes divergents,
autrement dit plaisir et réalité. Les avatars du développement ayant déterminé une mauvaise
structuration du moi ne sont pas capables d’exercer son rôle d’ajustement et de contrôle entre
les exigences pulsionnelles (le Ca) et les exigences sociales (le Surmoi). La psychanalyse a
également montré que les névrosés sont restés fixés à un stade de développement au cours
duquel ils ont trouvé de la satisfaction et ultérieurement ils auront tendance à régresser à cette
période gratifiante et investie. Ces notions de fixation et de régression à des stades archaïques
du développement sont essentielles car elles conditionnent l’organisation et la symptomisation
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