Base de psychopathologie
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Au 16ème on a vu l’apparition des 1ères structures réservées aux insensés. Le 17ème siècle va être
marqué par les pensées cartésiennes rendues possibles grâce à la suprématie des
mathématiques. A travers les mathématiques on a pensé que seul la lecture du réel était
possible, cette perspective a permis d’opposer l’âme du corps. Selon Descartes l’interaction
entre âme et corps serait la glande pinéale, organe média situé dans le cerveau. Cette
perception de Descartes a un lien avec la psychopathologie dans le sens où elle pose la
question du monisme et du dualisme. Cette question est encore d’actualité car à travers elle se
profile celle du déterminisme, crucial en pathologie. Les conduites humaines notamment
celles psychiques sont celles déterminées au moins par les sujets pensants de la réponse à
cette question dépend la psychopathologie mais tout déterminisme revient a rendre impossible
toutes approches cliniques en éliminant tout facteur prédictif. Si les actes et conduites d’une
personne s’organisent de façon spontanée alors il n’est plus possible de prétendre expliquer
ces actes. Inversement fondés l’approche de la psychopathologie sur un déterminisme réduit :
le sujet n’a qu’a être une machine programmée pour agir en fonction des événements. En
revers il faut ajouter que si les intuitions se sont multipliées, elles sont le fait d’institutions
privée plus le résultat d’investiture officiel. On cite en 1732 St Vincent de Paul qui prit
l’ancienne leprerie de St Lazare et abrita quelques fous.
En 1756 un édit royal parut pour créer des hôpitaux qui ne seraient pas seulement pour les
fous mais aussi pour les vagabonds, etc., c'est-à-dire tous ceux qui gênent l’ordre social. Au
18ème on distingue plus nettement le champ des maladies mentales. En philosophie le
sensualisme et l’empirisme vont tenir une grande place. On part de l’observation, de l’étude
des sensations et on rejette toutes les notions d’idées innées.
Pinel (1745-1826) traditionnellement considéré comme le père de la psychiatrie a élaboré une
autre approche de la folie et a mis en place les premières classifications de maladies mentales,
il soutient le principe de la curabilité de la folie en insistant sur la nécessité d’une approche
empirique a partir de laquelle découle une thérapeutique morale qui devait être appliquée à
l’intérieur de l’asile, dont l’aspect et le fonctionnement devait être humanisé. L’œuvre de
Pinel se prolongea dans celle d’Esquirol, son disciple partisan également du traitement moral
et qui fut avec Ferrus a l’origine de la fameuse loi de 1938, fixant les conditions
d’internement des maladies mentales jugées dangereuses. Il existe deux modes
d’internement a l’époque : le placement volontaire et le placement d’office.
Cette loi fut changée en 1990 : incarcération d’office par arrêt préfectoral, par un tiers, ou
libre.
En somme la différence entre névroses et psychoses peut se résumer de la manière suivante :
. Les névroses plongent leurs racines dans la vie infantile et sont directement en rapport à une
perturbation de l’évolution des étapes successives de développement libidinal (frustration des
différents stades). Pour Freud le développement libidinal est envisagé de la façon de la
procuration du plaisir à savoir la recherche de satisfaction. L’enfant devra peu a peu obéir au
principe de plaisir et harmoniser son désir avec la loi. Il devra aussi traverser ses différents
stades libidinaux (narcissique, oral, anal, phallique, oedipien) en renonçant à ces plaisirs au
prix de frustration plus ou moins consenties, pour parvenir a la phase génitale par la stabilité
et l’équilibre du moi. Dans les névroses il y a des conflits entre les deux mondes divergents,
autrement dit plaisir et réalité. Les avatars du développement ayant déterminé une mauvaise
structuration du moi ne sont pas capables d’exercer son rôle d’ajustement et de contrôle entre
les exigences pulsionnelles (le Ca) et les exigences sociales (le Surmoi). La psychanalyse a
également montré que les névrosés sont restés fixés à un stade de développement au cours
duquel ils ont trouvé de la satisfaction et ultérieurement ils auront tendance à régresser à cette
période gratifiante et investie. Ces notions de fixation et de régression à des stades archaïques
du développement sont essentielles car elles conditionnent l’organisation et la symptomisation