L’Encéphale (2009) 35, 512 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP NOUS AVONS LU POUR VOUS Enfance et psychopathologie, D. Marcelli, D. Cohen., 8e édition, Elsevier Masson, Paris (2009) Cet ouvrage de Daniel Marcelli en est à sa huitième édition. Autant dire que depuis l’abrégé Masson rédigé en 1981 en collaboration avec Julian de Ajuriaguerra, il n’y a pas un psychiatre d’enfants, pas un étudiant ou un professionnel s’intéressant de près à la psychopathologie de l’enfant, qui n’ait eu entre les mains à un moment ou à un autre ce petit livre devenu grand. Car depuis, d’édition en édition, il a changé de couleur, de titre, a grossi (actuellement plus de 720 pages tout de même !) et s’est enrichi. Tous les troubles mentaux de l’enfant sont ici abordés, à la fois sous l’angle de la clinique, de la psychopathologie, des hypothèses étiologiques et des perspectives thérapeutiques ou de recherche. Mais sont aussi abordés sans ambiguïté les aspects théoriques, la question du normal et du pathologique, l’organisation des soins, les liens entre psychopathologie et protection de l’enfance, un certain nombre de troubles que les auteurs situent aux « frontières de la nosographie », comme le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, les fameux troubles des conduites et les troubles complexes et multiples du développement, proches des dysharmonies de la classification française. Autant dire que ce livre n’est plus, depuis longtemps, un abrégé. Il se veut exhaustif, ouvert sur l’actualité scientifique et clinique et sur l’avenir, tout en défendant « une certaine idée » de la clinique en psychiatrie infantojuvénile. Il s’agit plutôt désormais d’un précis ou d’un traité, qui reste toutefois facile et agréable à lire, et garde une 0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2009. doi:10.1016/j.encep.2009.05.002 grande accessibilité et surtout une logique d’organisation et de progression didactique qui lui a certainement valu une grande partie de son succès. Cette édition, comme toutes les précédentes, a été complétée, certains chapitres étant totalement remaniés ou réécrits, avec l’aide de David Cohen. On sent bien que, à l’image de notre discipline, « le Marcelli » est à la croisée des chemins. Les classifications et la nosographie internationales sont de plus en plus présentes, assumées, même si l’auteur reste prudent quant à leur application systématique ou réductrice à la clinique du quotidien. Les liens avec l’environnement, le social, les mouvements qui traversent notre société (adoption, interculturel, procréation médicalement assistée, etc.), sont abordés. Le chapitre sur les médicaments psychotropes, qui vient clore l’ouvrage, aurait peut-être mérité — dans le contexte actuel — d’être plus développé et argumenté. Au total on ne peut que recommander la lecture de ce petit livre plein de vie et de respect pour les enfants, leurs parents et les professionnels qui travaillent avec eux, à tous ceux — et pas seulement les médecins ou les futurs médecins — qui souhaitent disposer d’un ouvrage de base solide de pédopsychiatrie, en français, complet, actualisé et qui fait référence. J.-P. Raynaud Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, hôpital La Grave-Casselardit, place Lange, 31059 Toulouse cedex 9, France Adresse e-mail : [email protected] Disponible sur Internet le 7 juillet 2009