2. Qu’est- ce que la compression du son ?
a. L’échelle des sons
L'échelle des décibels est une échelle logarithmique.
Ainsi, 3 décibels supplémentaires correspondent à un
doublement du niveau sonore, et 10 décibels
multiplient le niveau sonore par 10. De même, les
décibels ne s'additionnent pas : deux machines à laver
de niveau sonore de 60 décibels ne font pas un bruit
de 120 décibels mais de 63 décibel
b. La dynamique sonore
En musique, la différence sonore qui existe entre par
exemple 40db et 100db est ce que l’on appelle la
dynamique sonore, la zone utile dans laquelle on va
placer tous les sons. Elle est donc dans cet exemple de
60db. La dynamique sonore est donc la différence
entre le niveau le plus doux et le niveau le plus fort.
c. Qu’est- ce que la compression dynamique du son ?
C’est une méthode de traitement du son destinée à limiter les différences de volume, en augmentant les
sons faibles et en abaissant les sons forts. Ce travail de compression égalise donc les différences de
niveaux et masque aussi les bruits de fond par l’augmentation général du niveau sonore. Cette
augmentation répond à la «nécessité» de prendre en compte la situation d’écoute (nomade, en voiture,
etc.). l’augmentation du niveau entraine plus de fatigue auditive sur le long-terme.
Le but de la compression dynamique est d’obtenir l’impression d’un son plus gros, plus fort. Ce recours à
la compression procède à la base d’un choix esthétique opéré avec l’arrivée de la musique rock, comme
l’explique Gilles Rettel : « la compression donne l’impression d’énergie. Plus on compresse, plus on ressent
l’énergie. Et vu que le rock, c’est la musique de l’énergie… C’est donc cohérent. » Le problème, c’est qu’un
« choix à la base esthétique devient une norme ». Et comme toute norme, elle formate le grand public.
Pour bien comprendre ce qui se joue dans la compression dynamique écoutons la publicité. Tout le monde
a déjà éprouvé cette sensation en regardant la télévision : la publicité est à un volume plus fort qu’un film
ou une émission. Ce n’est pas une question de volume, mais l’effet d’une forte compression du son (NB :
depuis début 2012, la loi interdit de recourir à la compression pour les spots publicitaires).
Le recours à la compression est allé crescendo ces dernières années, dans une course au son toujours
plus fort, toujours plus gros. Si cela peut se justifier sur certaines esthétiques musicales, c’est une pratique
quasi généralisée aujourd’hui. Le son final est tout sauf naturel, et cela entraîne une modification de la
perception de l’auditeur. Il n’est plus question de choix esthétique, mais bien de choix stratégiques et
commerciaux. « En plus de l’énergie, il y a aussi une autre raison : le morceau le plus compressé sera celui
qui paraîtra le plus fort lors d’un passage radio. Et psychologiquement, les gens s’arrêtent plus
facilement sur ce qu’ils entendent plus fort. Il n’y a qu’à voir les compressions très élevées pratiquées par
les hits radio de la bande FM. » L’air du temps est donc à la surcompression.