L'OREILLE : UNE MÉCANIQUE FINE ET DÉLICATE L'anatomie de l'oreille est complexe et chacune des structures qui la composent assure un rôle essentiel. L’oreille externe capte les ondes sonores frappant le tympan. L’oreille moyenne transmet les vibrations à l'oreille interne. L’oreille interne traduit les sons en stimulations électriques pour qu’ils soient interprétés par le cerveau grâce aux cellules réceptrices (cellules ciliées). Si les cellules ciliées sont abîmées (par exemple par un son trop intense), elles n'assumeront plus jamais leur fonction, puisqu'elles ne se régénèrent pas. La perte auditive est dès lors définitive. LE SON A PARTIR DE QUAND UN SON EST-IL NOCIF ? LES CONSÉQUENCES DU BRUIT Les facteurs déterminants sont : l'intensité du son le temps d'exposition L'oreille est à l'aise avec des sons de 65/70 dB. Au-delà de 80/85 dB, le son peut devenir nocif si on y est exposé trop longtemps; la plupart des bruits de notre environnement dépassent largement ce seuil de tolérance. Par exemple, une moto atteint aisément les 100 dB et un baladeur MP3 oscille ente 80 et 120 dB. Les effets sur l'audition vont de la gêne passagère à des effets pathologiques permanents; on constate des : hypoacousies (diminution des capacités auditives), hyperacousies (hypersensibilité au bruit modéré), acouphènes (sifflements…). Ces derniers sont fréquents puisque, en Belgique, on enregistre chaque année 30 000 nouveaux cas d'acouphènes dont 20 000 jeunes ayant subi un traumatisme sonore. Accumuler des sons intenses sur une journée ou une période longue altère aussi l'audition. La sensibilité est affaire individuelle, mais supporter régulièrement sa dose tolérable peut avoir des conséquences négatives. On parle de DMHT (durée moyenne hebdomadaire tolérée). Le bruit et ses conséquences affectent bien d'autres aspects de notre vie quotidienne, comme notre santé physique, notre comportement, notre bien-être psychologique et bien sûr notre vie sociale où l'audition joue un rôle essentiel. On dépasse le seuil de toxicité en étant exposé plus de 10 min à 110 dB(A) ou plus de 2 h à 100 dB(A). Les altérations de l’audition ne sont pas nécessairement douloureuses : la douleur n'apparaît que si le son atteint 120 dB (surtout s'il est aigu et discontinu); des mesures de prévention sont donc indispensables. ECHELLE DES DÉCIBELS Le son est composé de trois éléments : La fréquence permet de distinguer les graves et les aigus. L’oreille humaine ne perçoit que les fréquences entre 20 (sons graves) et 20.000 Hertz (sons aigus). 130 dB : Circuit de formule 1 Décollage d’un avion L’intensité sonore correspond à la pression acoustique et se mesure en décibels. Le niveau sonore se situe généralement entre 0 et 120 décibels mais peut parfois atteindre des niveaux supérieurs. 110 dB : Concert/ discothèque 120 dB : seuil de douleur 100 dB : Marteau piqueur, moto, MP3 90 dB : seuil de danger Le timbre identifie un son de façon unique : deux sons ne peuvent jamais avoir le même timbre. La diversité des timbres est élevée. Une même note jouée avec deux instruments de musique différents donne deux timbres différents. 70-80 dB : Conversation Rue animée 40 dB : Bibliothèque 20 dB : Vent dans les arbres POUR QUE LA MUSIQUE RESTE UN PLAISIR ! CONCERTS, MP3 ET I-PODS Un concert rock de 1 à 2 heures ou une sortie en boîte de nuit ne pose pas de problème majeur si la législation sur le bruit y est respectée. Malheureusement ce n’est pas toujours le cas. Théoriquement, le niveau sonore dans les boites de nuit et les établissements publics est réglementé à 90 dB; il est mesuré à n’importe quel endroit de l’établissement où peuvent se trouver normalement des personnes (AR du 24 février 1977). Quant aux I-Pods et MP3, les risques sont surtout liés à l'usage inadéquat que nous en faisons : la technologie allonge l’autonomie des appareils et permet des intensités fortes… Lorsqu’on écoute la musique de son MP3 à pleine puissance, le niveau sonore est comparable à celui d’une discothèque ou d’une salle de concert (120 dB). On considère qu’il est prudent de ne pas dépasser les 2/3 de la puissance maximale de l’appareil… et de se limiter à 60 minutes d’écoute. QUELQUES PRÉCAUTIONS EN CONCERT OU SPÉCIAL MUSICIENS DISCOTHÈQUE Vous jouez d'un instrument ? Vous faites partie d'un groupe ? Un véritable bonheur qu'il faut absolument préserver ! L’audition : Pour entendre la vie… toute la vie Pour jouer encore longtemps sans fausse note, utilisez le sonomètre, portez des protections, diminuez le niveau sonore individuel et collectif (pas besoin de jouer à plein volume lorsqu'il s'agit de travailler un arrangement ou de trouver les accompagnements harmonieux !), amortissez la réverbération sonore du local. ☺ ne pas se placer trop près de la source sonore (cela est également bénéfique pour le rythme cardiaque qui sera moins sollicité) ; Selon les besoins et les budgets, des solutions existent, des plus sophistiquées (revêtements spéciaux) aux plus simples (cartons à œufs, polystyrène, tapis et carpettes au sol …). ☺ respecter des temps de pause : se retirer plus au calme 10 minutes, par exemple tous les ¾ heures reposera vos oreilles qui resteront alors performantes pour la suite de la soirée ; ☺ tenir compte de son état de fatigue, des médicaments et de l’alcool absorbés qui peuvent altérer les perceptions auditives ; ☺ être attentif aux signaux d'alerte : dès qu'apparaissent bourdonnements, oreilles cotonneuses, se retirer impérativement dans un lieu calme pour récupérer ; ☺ utiliser des protections efficaces (des distributions gratuites de bouchons sont souvent organisées sur les lieux de concert) ; Vous désirez en savoir plus ? Rendez-vous sur www.ulg.ac.be/qualitedevie www.tastout.ulg.ac.be ☺ éviter d'accumuler les expositions : pas trop de situations "bruyantes" les unes à la suite des autres ; ☺ veiller à une bonne "balance sonore" : si une activité "bruyante" est prévue, limiter autant que possible le bruit dans la vie quotidienne (baisser le son de la radio ou de la télé, éviter le MP3…). Cette fiche a été rédigée par la Direction générale à l’Enseignement et à la Formation, service « Qualité de Vie des Étudiants » avec la collaboration du Professeur J-P Demanez, du Docteur Laurent Demanez et de Brigitte Lejeune licenciée en logopédie et Docteur en sciences psychologiques. Bien entendre est infiniment précieux dans tous les aspects de la vie sociale et pourtant, peu d'entre nous font contrôler leur audition ! Un seul traumatisme sonore peut causer des lésions souvent définitives; la prévention est donc essentielle. En effet, même si nous ne pouvons nous soustraire à certains bruits, nous pouvons la plupart du temps prendre les précautions nécessaires pour les maîtriser ou nous protéger.