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La technique HIMO
La technique HIMO utilise une combinaison optimale de main d’œuvre, de petits
outillages et d’équipements afin de produire à un coût minimum des infrastructures
de bonne qualité. Elle dépend du niveau des salaires dans le pays: il est évident que
si le niveau des salaires est très faible la composante main d’œuvre sera très élevée
(mais quelques équipements sont souvent nécessaires pour garantir une bonne
qualité) puis au fur et à mesure que les salaires augmentent, de plus en plus de main
d’œuvre est remplacée par des équipements. Le BIT a déterminé ce mélange
optimal dans beaucoup de pays en développement en exécutant des projets pilotes.
Ces projets pilotes nous ont appris que les méthodes qui utilisent ce mélange optimal
arrivent à produire des infrastructures à un coût moindre par rapport aux méthodes
"modernes" importées des pays développés et qui utilisent des machines pour la
plupart des tâches.
La technique HIMO crée des emplois principalement pour la main d’œuvre peu
qualifiée, et elle permet de réaliser une économie de devises en remplaçant des
équipements, des pièces de rechange et des carburants importés par de la main
d’œuvre locale. Elle peut être mise en œuvre par des PME locales supervisées par
des bureaux d'études locaux et contribue ainsi au développement du secteur privé.
L’exécution par le secteur privé des travaux, libère le Gouvernement d’un certain
nombre de tâches et lui permet de se consacrer à des tâches plus importantes.
La technique HIMO est surtout adaptée pour des petites infrastructures en milieu
rural et urbain. Ces infrastructures relèvent de la responsabilité du Gouvernement
central mais aussi et de plus en plus des autorités locales. La programmation, la
planification et la supervision de ces petites infrastructures constituent pour ces
nouveaux gestionnaires au niveau local une formation sur le tas qui renforce ces
institutions. Ce renforcement institutionnel est absolument indispensable pour une
gestion efficace par ces autorités locales des infrastructures mises en place.
La technique HIMO au sens large est celle d’une utilisation rationnelle des
ressources locales telles que la main d’œuvre mais les matériaux, les capacités
des PME et des autorités municipales ou communales.
Illustrations tirées d’études dans les pays de la zone du Franc CFA
Après la dévaluation de 50% du FCFA en 1994, il y avait un nouvel intérêt pour les
techniques HIMO dans les pays de l’Afrique de l’Ouest qui ont le FCFA en commun.
Suite à leur demande, le BIT a étudié l’impact potentiel de l’utilisation d’une
technique HIMO sur leurs économies.
L’étude a comparé dans plusieurs pays diverses techniques utilisées dans la
construction de routes, de réseaux de drainage et le bâtiment. Les coûts de
construction de chaque méthode ont été analysés et répartis en deux catégories: la
part de la main d’œuvre locale qui constitue la plus-value ajoutée et la part des
intrants importés. Ce résultat a été obtenu en analysant le coût des matériaux locaux