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Introduction
Le Burkina Faso s’est doté en 2011 d’une Stratégie de croissance accélérée et de développement
durable (SCADD) qui poursuit et renforce les réformes entamées depuis l’adoption du premier cadre
stratégique de réduction de la pauvreté en 2000. Un bilan de cette dernière décennie montre en
effet que la croissance économique n’a pas encore permis de réduire de façon significative la
pauvreté. Le Burkina Faso a enregistré un taux de croissance économique annuel moyen de 5,2%
mais une baisse de l’incidence de la pauvreté de seulement 2,5 points de 2003 à 2009, passant
respectivement de 46.4 à 43,9%. Avec une croissance démographique particulièrement élevée, cette
croissance moyenne du PIB rapportée par habitant s’est limitée à seulement 2,04% durant cette
période où elle a été par ailleurs fortement erratique suite à différents chocs exogènes.
La SCADD vise l'accélération de la croissance et la promotion d'un développement durable ainsi que
l'édification d'une société moderne et solidaire. Elle priorise ainsi, à travers ses axes stratégiques :
D’une part l’intensification de la création d’emplois afin d’absorber une masse croissante de
nouveaux actifs sur le marché du travail, réduire le chômage et la pauvreté, accroitre les revenus
et améliorer les conditions de vie des populations ;
D’autre part, la promotion de la protection sociale afin de répondre aux besoins essentiels des
populations et garantir leur accès universel aux services sociaux de base, à travers notamment la
construction d’un socle de protection sociale, de protéger les ménages contre les risques
socioéconomiques qui entrainent une diminution des revenus et de mieux faire face aux chocs et
crises économiques.
La mise en œuvre de ces priorités de la SCADD est déclinée essentiellement à travers la Politique
Nationale de l’Emploi (PNE), la Politique Nationale du Travail (PNT) et la Politique Nationale de
Protection Sociale (PNPS).
Ces trois politiques présentent de nombreux objectifs et stratégies communs en matière de
promotion de l’emploi et de la protection sociale.
Elles ont également en commun de mettre un accent particulier sur les jeunes femmes et hommes
qui constituent aujourd’hui un groupe particulièrement vulnérable. Le Burkina Faso se caractérise en
effet par une forte croissance démographique avec notamment pour conséquence une progression
constante du nombre de jeunes de 18 à 35 ans qui représentent aujourd’hui plus d’un quart de la
population. Cette tranche d’âges constitue une demande croissante d’emploi qui ne peut être
absorbée par le secteur formel, public et privé, et constitue une source de malaise social et
d’instabilité, comme l’on montré les émeutes en début d’année 2011. Une forte proportion de
jeunes sont aujourd’hui en situation de non emploi ou occupés dans l’emploi agricole et informel de
faible qualité, avec une proportion élevée de sous-emploi et de travailleurs non rémunérés.
La SCADD, la politique nationale de l’Emploi et, plus récemment, le Programme spécial de création
d’emplois pour les jeunes et les femmes (PSCE) ont identifié des mesures pour la promotion de
l’emploi qui portent notamment sur la formation professionnelle, la création d’emplois par le
développement de l’auto-emploi, de l’entreprise unipersonnelle, de la micro et petite entreprise et la
mise en œuvre de travaux à haute intensité de main d’œuvre. La SCADD et la PNE mettent un accent
particulier sur la promotion de l’emploi décent pour ces jeunes et c’est à ce niveau qu’intervient
cette approche intégrée d’extension de la protection sociale et de promotion de l’emploi.
Le lien entre l’emploi et la protection sociale ont été identifiés, notamment depuis la crise
économique et financière mondiale, comme deux leviers puissants pour garantir un revenu et