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Chapitre 6. : Les inégalités de l’économie mondiale
I. Le constat des inégalités
A. La notion de développement et de sous-développement
La notion de sous-développement et de Tiers Monde provient d’Alfred Sauvy. C'est
un monde marginalisé par " le capitalisme d'occident et le communisme oriental" (Sauvy).
Le tiers monde constitue le monde du sous-développement. Aujourd’hui, il convient de
parler de PVD, Pays en Voie de Développement, même si de nombreux économistes
s’accordent à dire que certains pays n’ont connu aucun développement réel !
Le sous-développement est une situation de blocage du développement qui
résulte de l'absence de conditions propices (Rostow) à une transformation des
structures économiques, sociales, culturelles. Le sous-développement représente plus des
3 / 4 de la planète et est situé principalement en Afrique, en Amérique latine et en Asie.
Rappel : le développement est une transformation profonde des structures
(économiques, juridiques, sociales, religieuses, démographiques, culturelles, politiques)
permettant une croissance durable. C’est donc un changement quantitatif, mais surtout
qualitatif.
B. Les inégalités Nord / Sud
80% de la population du globe touche 20% du revenu. Le revenu moyen
d'un Africain est 10 fois inférieur à celui d'un Européen.
Au sein même de ces pays, il existe des disparités importantes. Les disparités sont
d'ordre géographique, climatique, démographique, de revenu, d'espérance de vie...La
banque mondiale a classé les pays en développement (PED) en trois catégories :
1. Les pays exportateurs de pétrole à revenus élevés : PNB par habitant élevé mais
répartition des revenus très inégalitaire (Ex : Koweït...)
2. Les pays à faible revenu : PNB par tête < à 650 $. Croissance économique quasi
nulle et couverture des besoins de la population non satisfaits. Ce sont des pays on
l’on peut mourir de faim dès que les conditions climatiques se dégradent.
3. Les pays à revenu intermédiaire scindés en deux catégories (tranche inférieure
entre 650 et 2520 $) et tranche supérieure (> à 2520 $))
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L'OCDE a classé ces pays en deux catégories :
1. Les PMA : < à 650 $. Pauvreté absolue et forte autoconsommation.
2. Les NPI : Base industrielle prospère en développement, fin de la pauvreté absolue,
insertion dans l'économie mondiale et dans la DIT.
II. Le monde en développement
A. Les caractéristiques du sous-développement
Le sous-développement se caractérise par plusieurs aspects que l'on retrouve
souvent notamment par :
1. La faible alphabétisation et scolarisation de la population.
2. Des conditions d'hygiènes insuffisantes (Mortalité infantile, espérance de vie faible,
épidémies virales, sous-alimentation. 15 millions de personnes meurent chaque
année de la faim)
3. Une croissance démographique forte et non contrôlée due à la chute du taux de
mortalité depuis 1945 qui a précédé la baisse de la natalité qui reste souvent
considérable (d’où le surpeuplement des villes et des campagnes)
4. Des blocages culturels importants : résistance au changement à cause des
coutumes, des mentalités, parfois de la religion...Les sociétés traditionnelles perdent
parfois peu à peu leurs identités non sans dégâts.(Ex : Inuits) On parle dans ce cas
d'acculturation.
5. Une économie qui reste traditionnelle avec une technologie de l'outil souvent
rudimentaire. Cette économie est autoconsommatrice c’est à dire qu’elle ne produit
pas plus qu’elle ne consomme ou encore qu’elle ne produit que pour ses seuls
besoins. Economie qui présente aussi un très faible développement de mécanismes
monétaires (d’ou l’existence du troc)
6. Un marché noir très présent qui pénalise l’économie « officielle » et qui va souvent
de pair avec une société corrompue.
Un élément essentiel : la dette.
La dette des PED a doublé dans les années 80 et a été multipliée par 20 depuis les
années 70. (1700 milliards de $). La dette absorbe une partie croissante des recettes des
exportations et représente la moitié du PNB du Tiers Monde.
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Les principales causes de l'endettement sont :
Désir de développement économique qui a engendré un recours massif à
l’endettement pour financer de grands projets d’infrastructures.
Déséquilibre de la balance des paiements cause surtout de la détérioration des
termes de l'échange) qui a nécessité d’emprunter sur les marchés internationaux.
Concrètement, ces pays exportent peu ou pas du tout, mais importent la quasi-totalité de
ce qu’ils consomment !
Intégration au sein des marchés financiers internationaux auprès de banques qui ont
prêté facilement à ces pays.
Hausse des taux d'intérêts qui n’ont fait qu’accentuer la charge de la dette
Les conséquences sont désastreuses pour ces pays (frein à la croissance
économique car ponction des recettes pour le service de la dette, instabilité sociale et
politique) et font peser un risque important sur le marché bancaire international car bien
souvent ces dettes ne peuvent être honorées. Certains pays consacrent l’essentiel de leur
PIB au remboursement de la dette ou des intérêts !
A. Les analyses du sous-développement
1. Le sous-développement : retard de développement
D'inspiration libérale, cette analyse affirme que le développement passe par des
étapes précises et successives que ces pays n'ont pas encore suivis. (Analyse de
Rostow)
Les 5 étapes du développement de Rostow :
1. La Société traditionnelle
2. Les Conditions préalables au démarrage
3. Le Démarrage (Take Off)
4. Le Passage à la maturité
5. La Consommation de masse.
Certains pays sont confinés dans un cercle vicieux de la faiblesse des revenus, des
investissements, de l'épargne qui les empêchent de sortir de cette spirale. L'offre et la
demande ne sont pas stimulées.
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2. Le sous-développement : produit du développement.
Cette deuxième analyse affirme que le sous développement est le fruit du
capitalisme des pays du centre sur la périphérie. C'est une dialectique historique qui
s'exprime par :
1. Le Pillage des ressources du Tiers Monde (Colonisation, détournement du surplus
économique des pays faibles)
2. La Destruction systématique des structures locales qui conduisent à développer
le sous-développement.
3. Selon Samir Amin, le centre accumule la richesse produite dans la périphérie du
monde. (Intégration mondiale défavorable aux pays de la périphérie) Cette
orientation oblige ces pays à produire certains produits qui ne participent pas à leurs
développement (Ex : café, bananes...) car ils ne sont pas créateurs
d’investissements, de richesses suffisantes pour enclencher une spirale vertueuse.
Une troisième théorie affirme que le sous développement est du à l'échange inégal
entre les nations. C’est la thèse de "l'échange inégal" qui suit :
Les pays à bas salaire vendent leurs marchandises à des prix inférieurs à leur valeur
d'usage au plan international. De fait, ils s'appauvrissent davantage. (Thèse qui
repose sur la valeur d'une marchandise associée à la quantité de travail)
Ce mécanisme aboutit à une exploitation de la classe ouvrière des pays
périphériques.
De plus, il y a détérioration des Termes de l’échange du à :
De la baisse des prix des exportations des produits du Tiers Monde. (Pressions
exercées par les pays capitalistes pour baisser les prix et mettre les pays en
concurrence)
La hausse des prix des produits industrialisés (qui incorporent une forte valeur
ajoutée)
III. Les pays en transition vers le capitalisme
A. La transition de l'Europe de l'Est
Ces pays répondaient aux principes :
De la planification de l’économie (le niveau de production des entreprises, les prix,
les salaires des sont fixés par la plan de l’Etat)
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De la propriété collective des moyens de production (L’Etat possède quasiment
toutes les entreprises)
De la centralisation administrative
La pérestroïka de Gorbatchev voulait stimuler l’économie en accordant une part
d’initiative à certaines entreprises afin d’assouplir le système soviétique. Le système
administré s'est en fait affaibli sans pour autant relancer l'économie privée qui n’a pas pris
le relais. C'est la fin des tentatives dans les pays de l’Est pour concilier socialisme et
capitalisme. (1990) Depuis cette date, les pays tendent tous vers l'économie de marché
et traversent une période de transition plus ou moins heureuse.
Les Moyens de la transition:
1. Privatisation des entreprises.
2. Libéralisation des prix.
3. Ouverture des frontières
4. Convertibilité des monnaies.
Ces conditions sont nécessaires mais pas suffisantes à cause de :
1. Marchés parallèles trop importants.
2. Trop de monopoles
3. Mauvaise circulation de l'information
4. Pas de cadre juridique stable et suffisant.
Les problèmes clés qui demeurent :
1. Inflation à cause de la hausse de la demande et de la faiblesse de l'offre.
2. Baisse de la production en raison de la non compétitivité des entreprises et de la fin des
subventions.
3. Hausse massive du chômage
4. Instabilité politique.
5. Donc déficit extérieur et endettement.
Deux alternatives sont possibles face à ces problèmes :
1. Une thérapie de choc qui tente de réduire au maximum les délais de transition (
Pologne, Tchéquie, Russie, R.D.A.)
2. Un gradualisme dans les réformes afin d'atténuer les accoups. (Hongrie)
B. La transition de la Chine
On parle de socialisme de marché c’est à dire d’une cohabitation entre un secteur
administré encore fort et l’émergence d’une économie de marché. Trois caractéristiques
émergent depuis 1978 et surtout 1984 :
1. Rôle accru des entreprises privées.
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