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UN TIERS-MONDE ? - LES DIFFICULTES ECONOMIQUES
Pour un nouvel ordre économique
Tant que les Etats du Tiers-Monde n’arrivent pas à se libérer de cette dépendance
économique vis-à-vis des pays industrialisés, tant que les règles du marché mondial privent
les peuples de leurs richesses au profit d’investisseurs étrangers, l’indépendance politique
des pays décolonisés reste une illusion.
La décolonisation a plongé ces pays dans le sous-développement, ce qu’on appelle le
clivage Nord-Sud. Au début, ce sous-développement était vu comme simple retard des
anciennes colonies qui pourraient le rattraper grâce à l’introduction du modèle de
développement occidental, soit libéral soit socialiste et entrer dans une nouvelle phase. On
parle alors des pays en voie de développement.
Cependant, surtout à partir des années 1970, le sous-développement est analysé de
manière plus critique et nombreux sont ceux qui le voient comme le produit direct du
colonialisme des Européens et par la suite du néo-colonialisme pratiqué par les pays
industrialisés qui imposeraient un ordre économique inégal.
Les pays riches, le Nord, contrôlent le commerce international et continuent à en tirer de
larges profits, alors que les pays décolonisés s’endettent de plus en plus. C’est la raison
pour laquelle les non-alignés qui se réunissent à Alger en 1973 réclament un « nouvel ordre
économique international » (NOEI), leur accordant une place plus juste dans l’économie et
les échanges internationaux ainsi que le respect de leur souveraineté politique, mais aussi
de leur souveraineté sur leurs ressources. Ils exigent en outre une modification en leur
faveur des règles du commerce occidental.
Discours de clôture prononcé par Houari
Boumedienne, président de la République
algérienne, à la quatrième conférence des pays
non alignés
Alger, le 9 septembre 1973
« La coopération économique internationale ne saurait
prendre un essor durable que si elle repose sur le
principe de la souveraineté effective et concrète des
pays en voie de développement, sur leurs ressources
naturelles et sur le principe de la maîtrise, par ces pays,
des mécanismes qui commandent le fonctionnement de leur économie. Il s’agit d’abord du
contrôle effectif de chaque État sur l’exploitation de ses richesses naturelles et sur la conduite
de ses activités économiques internes, ce qui implique le droit à la nationalisation. Il convient,
en même temps, d’engager ou de poursuivre les transformations nécessaires dans les
structures économiques internes, en vue de les adapter aux exigences dun développement
efficace et rapide, permettant d’accélérer le processus d’élimination du sous-développement.
En outre, la conférence a souligné la nécessité de renforcer la solidarité et la coopération entre
les pays non alignés, par la mise en commun et la coordination de leurs efforts, et ce, afin
d’accroître leur pouvoir de négociation dans la confrontation avec les groupements des pays
industrialisés et de renforcer leur capacité de résistance à l’exploitation, aux pressions et aux
agressions économiques. De même, elle s’est prononcée pour le soutien sans réserve de tous
ceux qui luttent pour la récupération de leurs ressources nationales. Enfin, la conférence
préconise et encourage la mise en place d’organismes communs entre pays producteurs
exportateurs de produits de base, comme c’est le cas notamment pour le pétrole et le cuivre, de
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même qu’elle préconise la tenue d’une conférence des pays en voie de développement au
sujet, de ces produits de base. De même, elle encourage le développement des courants
d’échanges économiques, scientifiques, culturels et sociaux entre pays non alignés. Elle a
décidé, en plus, la création d’un fonds de développement et de solidarité pour les pays non
alignés (...). Compter sur soi apparaît ainsi comme le corollaire, sur le plan économique de la
politique du non-alignement. » Extraits de la revue France-Algérie, n°43, septembre 1973.
Conscients de leur importance comme producteurs de matières premières et du piège
économique dans lequel ils se trouvent, les dirigeants du mouvement des non-alignés,
réunis à Alger en 1973, obtiennent, suite à la conférence d’Alger, la convocation d’une
réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU en mai 1974. L’Assemblée
générale reconnaît qu’«il s’est révélé impossible de réaliser un développement harmonieux
et équilibré de la communauté internationale dans l’ordre économique international actuel.
(...) [Cet ordre] est en contradiction directe avec l’évolution des relations politiques et
économiques contemporaines » (résolution 3201).
Sous l’impulsion des pays du Sud, elle préconise un nouvel ordre économique international
(NOEI) revendiqué par les non-alignés. Entre 1960 et 1975, c’est l’ONU, devenue champ
d’expression des pays décolonisés, qui contribue de manière décisive à l’évolution du droit
international vers une meilleure prise en compte des rapports Nord-Sud.
Un premier pas avait déjà été fait en 1957, lorsqu’une résolution de l’Assemblée générale
utilise pour la première fois le terme de « sous-développement ». La création de la
Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED) en 1964
marque une première victoire du tiers-monde, à laquelle s’ajoute l’inauguration du NOEI en
1974.
L’éclatement du Tiers-Monde
Mais cette solidarité et cette volonté d’unité économique qui semblent prendre des contours
de plus en plus concrets au début des années 1970 vont être ébranlées à la fin de cette
même décennie. Les pays producteurs de pétrole (OPEP) prennent leurs distances vis-à-vis
du groupe des non-alignés. Depuis le premier choc pétrolier fin 1973, conséquence de la
guerre du Kippour, ils utilisent le pétrole comme arme dans les relations internationales et
profitent désormais de leur rente pétrolière.
Les pays de l’OPEP
Le Japon, qui a été placé sous tutelle américaine après la Deuxième Guerre mondiale
jusqu’en 1951, a connu un formidable essor économique et est devenu une grande
puissance industrielle. En 1955, il était présent à la conférence de Bandung, mais très
rapidement, grâce à ce « miracle économique », il ne compte plus parmi les pays du Tiers-
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Monde. Des pays asiatiques ont suivi son exemple, comme la Corée du Sud. Dans les
années 1960, le PIB de la Corée du sud était au même niveau que celui des pays africains
les plus pauvres, mais à partir des années 1980, elle acquiert peu à peu le rang d’une
puissance économique mondiale. Le gouvernement sud-coréen a favorisé l’importation de
matières premières et de technologies aux dépens des biens de consommation, de même
que l’épargne et l’investissement au détriment de la consommation, ce qui a permis un
formidable essor de l’économie.
Seoul, la capitale de la Corée du Sud, entre tradition et modernité
Pourtant, ce développement n’est pas commun à tous les pays décolonisés, car nombreux
sont ceux qui plongent dans le sous-développement, surtout en Afrique.
De nombreux pays africains fêtent
leurs 50 ans d’indépendance en
2010, mais le développement
semble s’éloigner de l’Afrique au
fur et à mesure que les années
passent. L’Afrique demeure à la
traîne malgré toutes les richesses
qu’elle possède. Le continent noir
dépend toujours de l’aide au
développement.
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