La réanimation postopératoire en chirurgie cardiaque
S. ESTANOVE, L CHEBANCE, P BLANC, JJ LEHOT - Mise à jour août 2004
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2. TRANSPORT EN REANIMATION
La première étape de la surveillance postopératoire débute avec le transport entre le bloc opératoire et la
réanimation qui ne doit être effectué que lorsque l’état hémodynamique est stable, les pertes sanguines par les
drains faibles et après un remplissage vasculaire correct.
En effet les chutes de pression artérielle (PA) ne sont pas exceptionnelles au cours du transport, par modifications
de répartition du volume sanguin chez un patient encore sous anesthésie avec persistance d’un certain degré de
vasoplégie.
Le transport est effectué sous ventilation assistée manuelle ou instrumentale, en 02 pur et sous contrôle continu de
l’ECG, et pour les interventions majeures ou chez les patients à risques, sous contrôle de la PA par voie sanglante
et de la SpO2. Une grande attention est donnée à la poursuite des traitements inotropes parfois nécessaires après
l’arrêt de la CEC (par seringue électrique alimentée par batterie).
3. ACCUEIL DU MALADE ET INSTALLATION
Le médecin anesthésiste réanimateur aura transmis auparavant les consignes concernant la surveillance à prévoir,
et les traitements postopératoires à préparer. Le patient est installé en décubitus dorsal avec fixation souple des
poignets pour faciliter la surveillance immédiate et éviter les artéfacts au niveau du recueil des pressions.
3.1. Branchement du respirateur :
Un préréglage des différents paramètres : fréquence respiratoire, mode d’insufflation (temps d’insufflation, temps
de pause, rapport I/E, FIO2, fréquence respiratoire), ainsi que les niveaux d’alarme de pression, de volume expiré
haut et bas ont été réalisés avant le branchement.
Les préréglages utilisés le plus souvent chez l’adulte sont les suivants : FIO2 40-50%, Vte 8-10 ml/kg, FR 12-15
cycles/min, maxima du pic de pression : 30 cmH2O.
Un contrôle du soulèvement rythmique de la cage thoracique, et la recherche par auscultation du murmure
vésiculaire au niveau des 2 champs pulmonaires sont effectués pour s’assurer du bon positionnement de la sonde
endotrachéale et de l’absence d’intubation sélective.
3.2. Installation du système pour la mesure du CO2 expiré :
Son intérêt est d’être une alarme précise des principales complications graves (circulatoires, respiratoires,
métaboliques).
3.3. Mise en place de l’électrocardiogramme (ECG) :
La dérivation choisie sera celle donnant la meilleure captation de la fréquence cardiaque et du rythme (DII-DIII)
ou après pontage aorto-coronarien (PAC) celle informant le plus précisément sur la survenue d’un décalage de ST
(V5), dans le territoire gauche, avec réglage des alarmes.
3.4. Installation des capteurs de pression :
Pression artérielle systolique, diastolique et moyenne (PAS, D, M) mesurée par cathéter intra-artériel
(radial, plus rarement huméral ou fémoral) mis en place par voie percutanée le plus souvent
Pression auriculaire droite (POD) ou veineuse centrale (PVC)
Éventuellement pression auriculaire gauche (POG) mis en place chirurgicalement en fin d’intervention
(chez l’enfant essentiellement)