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Catégorisation
sociale
Licence de psychologie, année 2004-2005, avec Mr Derghal.
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Plan :
0. Introduction :
Historique et définition
1. La catégorisation sociale et les valeurs
1.1 Les valeurs interviennent dans la formation des catégories sociales
1.2 Expérience de Taylor et al.
1.3 Expérience de Doise
1.4 Expérience de Doraï et Deschamps
1.5 L’effet de la brebis galeuse
1.6 Expérience de W. Lambert et al.
2. La catégorisation sociale et l’identité sociale
2.1 Identité personnelle, identité sociale
2.2 Groupe d’appartenance et groupe de référence
2.3 Etude de T. Newcomb
2.4 Théorie de l’identité sociale de Tajfel et Turner
3. La catégorisation et l’attribution
3.1 La notion de schéma causal (Kelley)
3.2 Les dimensions sociales de l’attribution
3.3 Attribution et relation entre groupes
4. Appartenances catégorielles croisées
Expérience de Doise et Deschamps
5. Saillance des appartenances sociales et croisement catégorielles
Expérience de Deschamps et al.
6. La catégorisation en actes
Expérience de Shérif.
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Introduction
1. Historique
Tajfel a été amené à formuler cette notion pour décrire des phénomènes sociaux
comme les stéréotypes, les préjugés et la discrimination.
Il a voulu expliquer pourquoi des êtres humains se conduisent parfois de manière
méprisante, hostile et destructrice envers d’autres être humains mais qui ne sont pas du même
clan, de la même ethnie ou nation.
Il a trouvé qu’il y a deux types de théorie à l’origine de ces travaux :
- la 1ère est proposée par Adorno qui parle de Personnalité autoritaire.
Théorie selon laquelle le mode d’expression des attitudes politiques et sociales reflète
la structure profonde de la personnalité du sujet.
si on connaît le fondement de sa personnalité, on pourra connaître son orientation
politique et sociologique.
Les personnes qui ont ce type de personnalité autoritaire ont certaines
caractéristiques :
sont moins tolérant à la démocratie,
manifestent un fort besoin de sécurité,
ne supportent pas l’ambiguïté ;
ils idéalisent leurs objets d’identification : les parents, l’autorité, la nation, la religion,
tout ce qui leur paraît comme menaçant, dangereux et méprisable est attribué à
« l’étranger » de manière générale,
ils ont généralement reçu une éducation rigide (refoulement des sentiments hostiles
envers les parents, car ils idéalisent leurs parents).
- le 2e type de théorie est proposé par Shérif qui met l’accent sur le fonctionnement
social responsable de l’hostilité entre les groupes.
C’est le rapport entre des groupes qui peut expliquer l’hostilité entre les groupes. Il
met en relief 2 conditions nécessaires à l’apparition de ce phénomène :
il faut que ces groupes aient une existence identifiable : que les membres se
connaissent et se reconnaissent les uns les autres comme membre d’un même groupe,
qu’ils aient des normes communes, etc… Ceci est aussi valable pour l’autre groupe.
Il faut qu’il y ait également une situation d’interdépendance négative entre les deux
groupes (compétition, rivalité, incompatibilité des objectifs etc…).
Pour Tajfel aucune de ces théories n’est satisfaisante pour expliquer les phénomènes
qui l’intéressent.
Tajfel travaille avec Bruner sur les phénomènes de perception. Ils réalisent avec un
groupe (new-look) des travaux, ce groupe visait à montrer que la perception dépendait des
états internes des sujets : ensemble des connaissances acquisses précédemment et son état du
moment la motivation.
Pour ce groupe toute perception repose sur un processus de catégorisation, toute
perception consiste à assigner l’objet perçu à une classe d’objet dont on possède une
représentation en mémoire.
Ils s’intéressent aux effets de la motivation sur la perception. Bruner fait une
expérience avec des pièces de monnaie (reproduction en carton) avec deux groupes d’enfants,
l’un issu de milieu défavorisé et l’autre issu de classe aisée.
Il demande aux enfants d’évaluer le diamètre des pièces.
Hypothèse : la motivation influence la perception des pièces.
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Hypothèse orientée : les enfants des classes aisés auront tendance à sous évaluer les diamètres
des pièces et les enfants défavorisés auront tendre à sur évaluer.
L’hypothèse est donc confirmée !!
La catégorisation consiste en un découpage de l’environnement qui se fait en
regroupant les items équivalent les uns aux autres d’un certain point de vue et différents des
autres items selon ce même point de vue.
Ce découpage de l’environnement est une condition indispensable pour la vie de l’individu ou
d’un groupe social. Sans ce processus l’adaptation aux événements qui surviennent dans
l’environnement serait impossible.
Le monde qui nous entoure apparaît comme extrêmement complexe. Des informations variées
nous assaillent à tout moment. Ces informations nous parviennent aussi bien de nos sens, de
notre mémoire que de nos relations avec les autres.
Pour faire face à toutes ces informations, l’individu doit constamment s’adapter, c'est-à-dire
analyser toute l’information qui provient de notre environnement mais l’individu a des
capacités limitées, il doit donc s’adapter en ayant recours à un minimum de ressources
cognitives.
Il va donc recourir à des stratégies pour rendre plus facile l’appréhension de la complexité
physique et sociale de son environnement.
Cela suppose évidement que l’individu possède des capacités d’identification des objets et des
événements et la capacité surtout de leur donner une signification. Après avoir identifié et
donné une signification à un objet, un événement nouveau, l’individu procède à une
comparaison pour connaître les caractéristiques de l’objet qui ressemblent à des
caractéristiques que je connais et donc il va catégoriser cet objet, cet événement.
La catégorisation trouve sa fonction essentielle dans son rôle pratique qu’elle joue de la
systématisation de l’environnement.
L’individu est obligé d’avoir recours à une simplification. On simplifie d’abord certaines
caractéristiques de l’objet, de l’événements pour qu’il colle mieux à une catégorie qu’on a
déjà en mémoire. Dans les caractéristiques on cherche ce qui ressemble à ce qu’on connaît
déjà et on laisse le reste de côté. Certains aspects de l’information seront donc sélectionnés ou
modifiés afin qu’ils puissent correspondre à une catégorie.
Il y a des conséquences à cette simplification :
les catégories que nous avons établies n’épousent pas la richesse de notre
environnement et pourtant cette catégorie est censée rendre compte de notre
environnement.
Puisque nous simplifions les caractéristiques de l’objet, il n’est plus le même, nous
l’avons transformé.
Il y a une double signification :
- de l’environnement
- de l’objet lui-même
Donc il y a une certaine distorsion qui s’opère par rapport à notre environnement. Cette
distorsion pourrait peut être expliquer pourquoi des groupes différents ont une perception
différente.
Les différents groupes n’ont pas la même distorsion, ils retiennent des caractéristiques
différentes et donc la perception sera différente.
Puisqu’on établi un certain système de catégorisation que se passe t il quand une
nouvelle information en opposition à notre catégorisation arrive ?
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La catégorisation est le fruit de plusieurs perceptions, plusieurs années, souvent
lorsqu’on perçoit quelque chose qui vient contredire, remettre en cause notre cagorisation ça
nous met mal à l’aise, soit on le minimise soit on l’accepte et on remet alors tout en cause.
phénomène de dissonance cognitive.
Etude de Ross :
Expérience dans laquelle les sujets reçoivent une série de lettres écrites par des suicidés. On
leur dit que parmi ces lettres certaines ont bien éécrites par des personnes qui se sont
suicidées et que d’autres sont fausses.
On demande aux sujets de dire quelles lettres sont écrites par un suicidé et lesquelles sont
fausses.
On les évalue, on les catégorisait et les sujets savaient comment ils étaient évalués. Ceux les
conditions expérimentales, elles sont aléatoires.
Une fois que c’est fait, on leur dit que l’évaluation faite n’était pas bonne, et que l’évaluation
ne correspondait à rien. On défabule !!!
On leur pose un questionnaire post expérimental et on demande leur prédiction quant à leur
capacité de reconnaître des lettres de personnes suicidées.
Résultats : ceux a qui on a dit qu’ils sont bons pensent qu’il seront aptes. La 1ère
catégorisation est restée, ils restent sur la 1ère impression.
On a voulu vérifier sur le terrain dans des classes de lycées, on a donné l’impression à
des élèves qu’ils étaient capables ou non de résoudre des problèmes de raisonnement logique.
On défabule comme précédemment.
On demande aux sujets s’ils seront capables ou non de résoudre des problèmes de
raisonnement logique. On constate que les 1ères impressions persistent.
Rosenthal et Jakobson :
Ils partent de l’effet Pygmalion sur le point de vue éducatif. Ils tirent au hasard 20% des
effectifs de l’école. Ils font passer des tests de QI mais qui ne sont pas les bons, ils vont voir
les enseignants et leur disent que tels et tels élèves auront un développement cognitif au cours
de l’année.
9 mois après on refait les tests, la plupart de ces élèves ont eu un développement cognitif.
Rosenthal a dit alors attention : on peut tout faire consciemment ou non pour arriver à nos
résultats. C’est ce que nous avons appelé l’effet Rosenthal. Il a fait une expérience pour le
vérifier au niveau de l’expérimentation et il l’a vérifié !
On fait alors des expériences en aveugle voir en en double aveugle.
Selon Nisbett et Ross, le sujet qui reçoit une évaluation bonne ou mauvaise ne reste
pas passif face à cette information au contraire il se met à la recherche d’autres événements,
éléments qui renforcent cette évaluation.
2. Définition
H. Tajfel (1972) : « par catégorisation, on entend les processus psychologiques qui
tendent à ordonner l’environnement en termes de catégories : groupes de personnes,
d’objets, d’évènements, en tant qu’ils sont semblables, équivalents les uns les autres, par
l’action, les intentions ou les attitudes d’un individu ».
Mais cette définition ne signifie pas qu’un ensemble de cagories soit toujours
pertinent aux mêmes actions, attitudes, comportements d’un individu car le comportement
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