PARLEMENT EUROPÉEN 1999 2004 Commission économique et monétaire PRÉLIMINAIRE 28 février 2001 PROJET D'AVIS de la commission économique et monétaire à l'intention de la commission de l'industrie, du commerce extérieur, de la recherche et de l'énergie sur la communication de la Commission sur l'approvisionnement pétrolier de l'Union européenne (COM(2000) 631 – C5-0739/00 – 2000/2335 (COS)) Rapporteur pour avis: Ioannis Marinos PA\427636FR.doc FR PE 295.978 FR PE 295.978 FR 2/8 PA\427636FR.doc PROCÉDURE Au cours de sa réunion du 27 novembre 2000, la commission économique et monétaire a nommé Ioannis Marinos rapporteur pour avis. Au cours de sa/ses réunion(s) du/des ..., elle a examiné le projet d'avis. Au cours de cette dernière réunion/de la dernière de ces réunions, elle a adopté les conclusions suivantes par ... voix contre ... et ... abstention(s)/à l'unanimité. Étaient présents au moment du vote ... (président(e)/président(e) f.f.), ... (vice-président(e), ...vice-président(e)), ... (rapporteur pour avis), ..., ... (suppléant ...), ... (suppléant ... conformément à l'article 153, paragraphe 2, du règlement), ... et ... . PA\427636FR.doc 3/8 PE 295.978 FR JUSTIFICATION SUCCINCTE 1. La poursuite du développement de l'Union européenne suppose qu'elle puisse continuer à s'approvisionner suffisamment et librement en produits énergétiques à des prix relativement stables. Vu l'accroissement constaté de la demande au cours des dernières années, il convient d'adopter une stratégie à long terme efficace. 2. Le pétrole continuera pendant de nombreuses années à jouer un rôle primordial. L'Union doit dès lors, nécessité fait loi, essentiellement fonder son approvisionnement sur les fournitures des pays de l'OPEP, tout en cherchant, parallèlement, à acquérir progressivement son indépendance. Les grands axes de sa stratégie devront être la réduction de la demande de pétrole, la promotion de nouvelles sources d'énergie et la différenciation des sources d'approvisionnement. Dans les trois cas, des investissements importants s'imposent. 3. Soulignons que, pour réduire la demande de pétrole, il faut précisément soit économiser l'énergie, soit développer des sources d'énergie renouvelables, ou bien, ce qui est mieux encore, poursuivre parallèlement ces deux objectifs, qui contribueront à leur tour à réduire la pollution. L'économie d'énergie concerne aussi bien les particuliers que les entreprises et elle appelle l'adoption de programmes de réduction des gaspillages d'énergie aussi bien sur le plan domestique, qu'au niveau commercial et industriel. La recherche et la mise en œuvre de nouvelles technologies (que l'on pense par exemple ou programme AUTO-OIL de l'Union européenne, mené en coopération avec l'ACEA et d'autres organisations industrielles) permettra de produire une nouvelle génération de véhicules qui émettront nettement moins de dioxyde de carbone et plus généralement de gaz polluants. Par ailleurs, le rééquilibrage de la part des moyens de transport en faveur des chemins de fer et des transports maritimes même pour les petites distances, permettra de réduire la part du transport routier dans la consommation d'énergie. Il ne faudra pas non plus exclure l'adoption de mesures administratives adaptées. 4. Pour promouvoir de nouvelles sources d'énergie, il faudra encourager le développement des énergies solaire et éolienne, la fusion de l'atome, la pile à combustible, la production combinée électricité-chaleur, l'utilisation de la biomasse pour la production de chaleur, etc. 5. Pour diversifier les sources d'approvisionnement en pétrole et en gaz, l'Union devra promouvoir et exploiter les possibilités croissantes qu'offrent la Russie et les autres pays de l'ancienne Union soviétique (comme par exemple le Kazakhstan). Les recherches menées dans le sous-sol continental et marin d'Europe pourraient révéler la présence d'un potentiel d'approvisionnement (récemment, on a découvert l'existence de gisements sous-marins de pétrole importants près de Chypre). 6. Il va de soi qu'il faudra entretenir un dialogue franc et constructif avec les pays de l'OPEP, en tenant compte des particularités et de la structure de leurs économies. Il sera dans l'intérêt de toutes les parties de conclure un accord sur une tarification indicative (par exemple 22 à 28 dollars le baril) qui sera réadaptée au gré des PE 295.978 FR 4/8 PA\427636FR.doc circonstances. Vu l'interdépendance des économies, l'examen de cette question ne doit pas rester isolé mais il faut que des actions coordonnées soient menées ou au moins qu'il y ait consultation et échange d'informations avec les principaux partenaires commerciaux de l'Union. 7. La gestion des crises exige la mise en œuvre d'un système commun, plus efficace, de préservation de stocks stratégiques importants. En réalité, aujourd'hui, chaque pays a son système propre et des absurdités surviennent en ce qui concerne la préservation des stocks du fait de la méthode qui est utilisée et de la répartition qui est opérée entre les agents. En outre, tout contrôle s'avère difficile. 8. L'amélioration des conditions de concurrence dans le domaine des produits pétroliers ne s'impose pas seulement au niveau des différents pays, mais également au niveau de l'Union. Il semble que l'absence de concurrence dans la distribution soit souvent imputable à des accords passés entre les distributeurs de la région. En outre, les marges de raffinage et de distribution des sociétés verticalisées dépendent de nombreux facteurs, dont la concurrence qui contribue à les réduire. 9. La fiscalité peut également jouer un rôle important. En particulier, si sa structure est adaptée, elle peut contribuer à servir la plupart des objectifs, souvent contradictoires, de l'Union. En ce qui concerne la taxation des produits énergétiques, les débats se limitent souvent, au Parlement européen, aux aspects environnementaux. Or il ne faudrait pas négliger d'autres aspects qui constituent des objectifs essentiels de l'Union, comme la concurrence, la lutte contre la fraude, l'emploi, les mesures antiinflationnistes, mais également la solidarité sociale, ou l'atténuation des répercussions négatives que peut avoir une augmentation radicale des prix du pétrole sur les revenus des groupes économiquement les plus faibles. 10. En général, le problème de l'approvisionnement et de la gestion des répercussions négatives des crises pétrolières sur l'économie et sur la société exige d'être traité comme un tout par l'adoption de mesures à court terme mais également à long terme. La communication de la Commission peut constituer la base d'un dialogue large et constructif avec tous les acteurs intéressés et mener à des décisions utiles. Comme nous l'avons indiqué, c'est une approche dynamique que réclame le problème de l'approvisionnement en pétrole et il est d'une importance toute particulière d'éviter des variations importantes des prix. 11. Le rapporteur juge excellents les éléments de stratégie et les grandes orientations exposés dans la communication en objet et il les fait siens. Il se déclare en outre satisfait que la Commission compte présenter un Livre vert sur la sécurité de l'approvisionnement énergétique et attend avec intérêt le Livre blanc sur les transports. PA\427636FR.doc 5/8 PE 295.978 FR CONCLUSIONS La commission économique et monétaire invite la commission de l'industrie, du commerce extérieur, de la recherche et de l'énergie, compétente au fond, à intégrer dans son rapport les éléments suivants: Recherche de nouvelles formes d'énergie et économie d'énergie 1. invite la Commission à encourager par des financements et des incitations adaptés la recherche de nouvelles sources d'énergie y compris la fusion de l'atome; signale que, dans le cadre de la promotion de l'utilisation de nouvelles sources d'énergie pour les véhicules, une telle incitation pourrait consister à promouvoir, avec la collaboration d'autres parrains, l'organisation de courses automobiles internationales inspirées de la Formule 1 mais qui mettraient en compétition des véhicules électriques et, plus généralement, des voitures utilisant des énergies autres que celle produite à partir de dérivés du pétrole; 2. dans le même esprit, juge qu'il serait utile que l'Union européenne propose, à titre de mesures d'incitation, des subventions ou des exonérations fiscales en faveur d'une coordination de la recherche entre les industries automobiles et les instituts de technologie ou de recherche compétents, pour promouvoir la construction de types de véhicule exigeant une consommation moindre de combustibles liquides traditionnels et/ou faisant appel à de nouvelles formes d'énergie; estime que, parallèlement, il faudrait encourager plus résolument et plus systématiquement l'utilisation du gaz naturel pour la propulsion des automobiles, d'autant qu'il est moins cher et moins polluant; estime que ce serait un moyen pour l'Union européenne d'honorer les engagements qu'elle a pris à Kyoto de réduire ses émissions polluantes, imputables en particulier aux moyens de transport qui consomment des dérivés du pétrole. 3. signale qu'une limitation de la vitesse au volant, grâce à une réglementation adaptée, aurait également des effets positifs sur l'économie d'énergie, tout en contribuant à servir d'autres buts tels que la lutte contre la pollution et la réduction du nombre des accidents de la route; Rééquilibrage des moyens de transport 4. souligne l'importance que revêtent les chemins de fer et les transports maritimes pour un rééquilibrage des moyens de transport de marchandises et les économies d'énergie qui en résulteraient; invite la Commission à encourager également l'utilisation des transports en commun, en mettant plus particulièrement l'accent sur l'importance des chemins de fer mais également des transports maritimes, partout où cela est possible et notamment sur les petites distances et dans les régions insulaires; estime en même temps qu'il faudra combattre plus systématiquement l'utilisation des voitures individuelles pour le transport des passagers et des marchandises; PE 295.978 FR 6/8 PA\427636FR.doc Sécurité de l'approvisionnement 5. soutient les efforts qui pourront être consentis pour diversifier les sources d'approvisionnement en pétrole lourd; estime qu'il faudrait envisager la possibilité de conclure un accord avec le Kazakhstan et avec les sociétés pour la fourniture de pétrole lourd acheminé par oléoduc de Russie et/ou d'Iran; demande que l'Union finance la recherche de gisements dans le sous-sol continental et marin d'Europe; Réserves stratégiques 6. estime que, pour améliorer le système de préservation des stocks, il serait souhaitable de créer un système commun d'entretien des stocks géré par une autorité indépendante qui louerait ou acquerrait des sites pour le stockage des réserves des raffineries, des compagnies, de l'État, placés sous le contrôle de l'État membre et de la Commission; Concurrence 7. invite la Commission à intensifier les efforts qu'elle déploie pour améliorer les conditions de concurrence dans le secteur pétrolier et assurer le respect des règles en vigueur en matière de concurrence; estime en particulier qu'il convient de veiller à réduire les écarts importants entre les prix imposés au consommateur pour les produits pétroliers dans les différents États membres, mesures appropriées à l'appui; estime qu'il faudra en particulier identifier et désamorcer les situations d'oligopoles et de cartels existant dans le domaine du raffinage et de la distribution aux points de vente; Fiscalité 8.. souligne qu'il faut que les taxes perçues sur les produits pétroliers et les autres produits énergétiques y compris le kérosène utilisé comme carburant pour les aéronefs, soutienne les politiques menées par l'Union, en particulier dans le domaine de l'environnement et du développement, mais également pour des objectifs comme la compétitivité, des mesures anti-inflationnistes et l'accroissement de l'emploi; 9. confirme dès lors sa préférence pour un relèvement des taux minimum actuels de perception, mais pense qu'il faudra par ailleurs instaurer des taux maximums de manière, d'une part, à soutenir par un renforcement de la fiscalité la poursuite combinée d'objectifs en partie contestés comme l'économie d'énergie au service de l'environnement et, en même temps, la recherche d'une stabilité monétaire, mais aussi, d'autre part, l'accroissement de la compétitivité des produits et des services européens, qui accusent un retard sur les Américains (entre autres parce que les produits pétroliers sont frappés aux États-Unis de taxes bien inférieures à celles imposées aux États membres de l'Union européenne); estime que, dans le même temps, il faudra réduire progressivement les écarts constatés dans la taxation des produits pétroliers entre les États membres et créer les conditions nécessaires pour assurer une harmonisation dans ce domaine; estime encore qu'un fond pourrait être créé, alimenté par une partie de l'impôt sur les formes traditionnelles d'énergie, pour promouvoir des programmes d'économie d'énergie et de développement de sources d'énergie renouvelables; PA\427636FR.doc 7/8 PE 295.978 FR 10. encourage parallèlement la Commission à proposer un mécanisme commun de stabilisation des revenus de la TVA, pour neutraliser la tendance à l'augmentation des recettes en question lorsqu'il y a augmentations des prix et atténuer leurs répercussions négatives sur le revenu des couches économiquement les plus faibles qui sont frappées plus particulièrement par les fluctuations des prix des produits pétroliers; juge indispensable que ces mesures s'accompagnent de mesures parallèles d'ordre social; estime que, à la lumière de la proposition contenue dans le présent paragraphe, il serait souhaitable que la Commission réfléchisse aussi à la question de l'harmonisation de la TVA. PE 295.978 FR 8/8 PA\427636FR.doc