Conférence no 1: FRENCH 3H03 Linguistique Générale II

Conférence no 2 (15 janvier 2007)
FRENCH 3H03 Linguistique Générale II
Dr. Alexandre Sevigny
Brousseau / Roberge, Chapitre 2
1.0 Nous avons commencé à construire un système qui nous permet de postuler une
architecture du système cognitif du langage. Ici nous examinons un système moins
descriptif et plus explicatif.
2.0 Le système de règles de réécriture était trop spécifique. Il nous faut un système plus
puissant la théorie X-barre (Jackendoff).
3.0 Jackendoff a remarqué une propriété générale à toutes les règles de réécriture qui
définissent des syntagmes:
SN Dét N SP
SA SAdv A SP
SV V SP
Nous pouvons généraliser ce système ainsi:
SX Spec X Compl (Spec = spécificateur, Compl = complément)
Ceci a permis de distinguer des niveaux de structure interne au syntagme:
SN
Dét ?
N SP
un étudiant de linguistique
ou même:
SN
Dét ?
? SP
N SP
un étudiant de linguistique aux cheveux longs
Nous pouvons donc réinterpréter le SN comme une autre projection plus élévée de N’:
N’’
Dét N’
N SP
un étudiant de linguistique
le complément de linguistique est sémantiquement déterminé ou sélectionné par le N
étudiant:
N’’
Dét N’
N’ SP
N SP
Un étudiant de linguistique aux cheveux longs
Les règles de réécriture correspondantes:
N’’ Dét N’
N’ N SP
Ainsi la forme générale:
X’’ Spec X’
X’ X Comp
Forme logique de la théorie X-barre:
Xn … Xn-1 … où n = nombre de barres
Terminologie de la théorie X-barre:
X’’ : projection maximale
X’ : projection intermédiaire
X : tête
Ainsi la théorie X-barre nous donne un formalisme qui permet de dégager de façon
claire et simple les relations de dépendence structurale qui existent entre des elements à
l’intérieur du syntagme.
4.0 Exemples d’applications de la théorie X-barre:
4.1 A’’ : extrêmement agile sur ses pieds
A’’
Adv’’ A’
A P’’
4.2 Adv’’ : bien heureusement pour lui:
Adv’’
Adv’’ Adv’
Adv P’’
N.B: les adverbes ne prennent généralement pas de compléments
4.3 N’’: la destruction de la cité
N’’
Dét N’
N P’’
4.4 P’’ : presque en même temps
P’’
Adv’’ P’
P N’’
4.5 V’’ : (pour) bien manger les céréales
V’’
Adv’’ V’
V N’’
5.0 Problème: comment appliquer la théorie X-barre à Ph: Ph n’a pas de tête!
5.1 Première observation: en français le verbe s’accorde avec le sujet.
Ils aiment les chats
Le verbe “sait” quelles valeurs indexicales le sujet contient et se conjugue en
accord avec ces valeurs indexicales.
Il faudrait donc un noeud intermediaire pour rendre compte de ce “savoir
morphologique” du verbe.
5.2 Deuxième observation: il existent des différences entre le “comportement” des
verbes à l’infinitif et les verbes conjugués.
Le placement du verbe varie en rapport avec les marques de négation, certains
adverbes et quantificateurs:
Jean voudrait tous les rencontrer tous - Vinfinitif
Jean les rencontre tous Vtensé - tous
Jean les a tous rencontrés Auxtensé - tous Vparticipe passé
*Jean tous les rencontre * tous Vtensé
Marie dit souvent en avoir mangé souvent - Vinfinitif
Marie en mange souvent Vtensé souvent
Marie en a souvent mangé Auxtensé souvent Vparticipe passé
*Marie souvent en a mangé *souvent Vtensé
On m’a dit de ne pas partir pas - Vinfinitif
Il ne part pas Vtensé pas
Il n’est pas parti Auxtensé pas Vparticipe passé
*Il ne pas part *pas Vtensé
Pour réduire et simplifier:
[tous, souvent, pas] > Vtensé
Vtensé > [tous, souvent, pas]
Nous pouvons ainsi dire que la tête de Ph est en fait l’inflection, car elle règle de
façon systématique les relations structurales entre le verbes et les éléments qui
l’entourent.
Ainsi, nous remplaçons Ph par I’’ et nous arrivons aux règles de réécriture
suivantes:
I’’ N’’ I’
I’ I V’’
I’’
N’’ I’
I V’’
|
V’
|
V
I = la négation, les adverbes, les quantificateurs
Si le verbe est tensé, il doit se déplacé vers I.
Si le verbe n’est pas tensé, il ne se déplace pas vers I occupé par nég, adv ou quant
La nature tensé ou non-tensé du verbe est indiqué pas un trait de I marqué [+t] ou [-t]
I’’
N’’ I’
I [+t] V’’
|
V’
|
V
6.0 Pronoms interrogatifs, pronoms relatifs et conjonctions
Certains éléments peuvent se trouver à l’extérieur de la proposition et donc externes à I’’.
Les pronoms interrogatifs, aussi appélés mots QU se retrouvent dans cette catégorie.
Qui [I’’ Alex a-t-il appélé]?
Où [I’’ Françoise est-elle partie]?
Quand [I’’ agira-t-il]?
Ainsi certaines conjonctions de coordination:
Je sais que [I’Jeanne est partie]
Ainsi les proposition à et de servant à introduire un infinitif:
Sophie cherche à [I’’ comprendre]
Cessez de [I’’ parler]
Et des pronoms relatifs comme:
Le film dont [I’’ je t’ai parlé]
La personne que [I’’ j’ai vue]
Pour rendre compte du comportement de ces éléments qui se retrouvent à l’extérieur de
Ph, il nous faut un niveau de complémentation qui se retrouvera à l’extérieur de I et que
nous noterons C. Voila la structure de C’’:
C’’
Spec C’
C I’’
Spec est occupée par les pronoms interrogatifs alors que C contient les conjonctions et
pronoms relatifs.
Ainsi nous pouvons rendre compte des données suivantes tirées du français populaire
le pronom interrogatif précède la conjonction quand les deux sont uilisés en même temps:
[C’’Qui que [I’’ tu as vu]]?
Je sais pas [C’’quand que [I’’ Jeanne est partie]]
7.0 Les propositions relatives. Celles-ce sont uniques car elle semblent être générées à
l’intérieur du N’’. Mais comment représenter ceci. Nous avons deux options:
1. N’’ 2. N’’
Dét N’ Dét N’
N C’’ N’ C’’
|
N
La personne que j’ai vue la personne que j’ai vue
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