L2S4 Psychologie semaine 18 F4.5 Orientations et domaines de la psychologie du travail (CM) III. LES DOMAINES D’ANALYSE EN PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL 1. La psychologie du travail : application des connaissances de la psychologie et développement des connaissances spécifiques au travail Cf. tableau IV Les grands champs de la psychologie du travail Faire de la psychologie du travail c’est développer des connaissances spécifiques tout en s’appuyant sur celles déjà acquises dans les autres domaines de la psychologie. Champs d’études H x M : « système homme machine », qui identifie une situation de travail qui met en relation des hommes et des outils (selon le modèle de la balle de baseball). Ce système est dit élémentaire puisqu’il s’agit d’une personne qui travaillerait avec un outil ou avec des aspects d’un outil (artisan par ex.). Force est de constater que ce type de situation de travail est de plus en plus rare. Aujourd’hui les environnements de travail confrontent généralement plusieurs hommes avec plusieurs dispositifs techniques dans la réalisation d’une production (ateliers, etc.) : dans ce cas nous parlons de systèmes complexes – pour l’identifier dans le codage nous écrivons Σ (H x M). Ce système H x M peut être examiné dans son fonctionnement aujourd’hui, pour comprendre par exemple les modalités d’interaction entre les hommes et les machines ; mais nous pouvons aussi nous intéresser à son évolution, c'est à dire compte tenu des transformations qui interviennent dans ces composantes avec le temps (les hommes vieillissent, les machines évoluent), comment faire pour préserver l’adéquation et l’efficacité de l’ensemble ? Ce type de questionnement que l’on va désigner par « la dimension historique » sera marqué dans notre système de communication par un petit h que nous mettons devant le sigle homme machine : h x H x M On peut souligner le H ou la x : le fait de souligner le H signifie que nous porterons notre attention sur les caractéristiques de l’individu dans son interaction avec la machine. Le fait de souligner x signifie par contre que nous porterons notre attention sur les interactions entre l’homme et la machine dans l’étude de la situation de travail. Le fait de ne rien souligner et d’encadrer son système par des parenthèses (3ème ligne) signifie autre chose : la parenthèse signifie que notre attention est portée sur l’ensemble homme/machine, c'est à dire le poste de travail. Ces dernières modifications traduisent les trois grandes modalités d’étude du système homme/machine (on s’intéresse à l’homme, la machine ou leur relation) Ces différentes focalisations traduisent des problématiques différentes pour lesquelles le psychologue fera appel à des champs de connaissance spécifiques. Le M ne se souligne pas : quelque soit les modalités choisies nous somme dans l’obligation de comprendre ce qu’est la machine. - système élémentaire : nous pouvons nous centrer sur l’homme – cela veut dire que nous allons essayer d’étudier les caractéristiques du travailleur face aux exigences de la tâche (niveau de connaissance, de compétence, d’habilité, son attitude envers le travail, sa motivation, son application dans le travail, …) système complexe : les problèmes psychologiques abordés ici relèvent de la psychologie différentielle, notamment autour des différences individuelles et à leur rôle dans le travail, mais aussi à l’apprentissage et à la personnalité. dimension historique : ce type d’étude peut aider les psychologues à intervenir sur les problèmes de recrutement (c'est à dire qui faut il choisir pour un travail donné) – ils regardent ici les exigences du travail (compétences, etc.), les problèmes d’affectation du personnel, les problèmes d’information, … Système élémentaire H x M 1ère ligne : Ici on étudie les échanges entre l’homme et ses instruments de travail. Les questions abordées sont i.e. dans quelle mesure la nature des instruments et les conditions de leur emploi déterminent les comportements de l’individu qui les utilise ? Comment le travailleur utilise t il ses instruments pour atteindre ses objectifs ? 2ème ligne : C’est le champ d’étude des travaux qui s’intéressent à la compatibilité entre les dispositifs de signalisation et de commande, d’une part, et certaines fonctions psychologiques comme la perception, la sensori-motricité d’autre part (ex. dans une voiture les éléments importants apparaissent en rouge pour attirer l’attention). Ce type de question pourrait être étendu aux phénomènes de prise de décisions (incertitude, etc.) : on bascule vers la psychologie cognitive et l’ergonomie. 3ème ligne : Nous pouvons aussi nous intéresser au poste (H x M) : dans ce cas nous examinons les rapports entre l’homme et la machine, les tâches qui définissent le poste de travail, la façon dont sont conçus ces postes, comment sont réparties les fonctions entre l’opérateur et la machine, comment est défini, organisé et contrôlé le travail, etc. Le type d’investigation est identique à celui de la ligne précédente (psychologie cognitive etc.), en plus de recouvrir celui de la psychologie des organisations et de la motricité (par ex. sur les thèmes comme vigilance, motivation, qui sont très influencés par les rythmes nycthéméraux (la vie de l’homme marquée par des cycles : le plus simple étant le rythme circadien, qui rend compte de notre fonctionnement sur 24 heures – mais aussi menstruations etc. (…)). Ceci peut aider le psychologue dans le champ de l’organisation du travail, dans son évaluation des postes de travail, dans l’ergonomie Système complexe Σ (H x M) 1ère ligne : Nous pouvons nous focaliser sur l’ensemble des hommes (appelées « groupes de travailleurs »). Ceci nous amène à examiner les relations entre les hommes qui participent à la réalisation d’un travail donné. Nous verrons plus tard que L2S4 Psychologie semaine 18 F4.5 Orientations et domaines de la psychologie du travail (CM) ces relations sont déterminées par plusieurs facteurs qui ne peuvent être réduits à l’humeur des uns et des autres, et pour examiner ces relations entre les hommes nous pouvons avoir besoin des connaissances que nous apporte la psychologie sociale, sur la communication ou sur les règles qui régissent le travail en groupe i.e. En entreprise ce type d’investigations nous permet d’aborder des questions comme le climat social, la communication (que tout le monde puisse avoir les informations qu’il faut dans des formes acceptables, nous verrons par ex. que la conception de la communication repose entre autre sur l’examen de réseaux d’information). 2ème ligne : L’accent est ici mis sur les relations entre hommes et machines : ceci nous amène sur l’organisation pour examiner d’un part les questions liées à la définition des tâches, la répartition des tâches (qui doit faire quoi, quand, dans quelle condition, pour que le travail des uns et des autres participe efficacement à l’atteinte des objectifs communs). Ici encore dans le champ d’intervention en entreprise l’ergonomie des systèmes est un domaine pour lequel la contribution peut être particulièrement utile. 3ème ligne : nous pouvons porter notre regard sur l’ensemble des postes de travail. Nous sommes alors dans les problématiques de l’organisation de l’atelier, ou des systèmes de production – les questions que nous nous posons interpellent les relations entre les différents dispositifs de travail d’une part, et l’ensemble des hommes qui les font marcher d’autre part Des connaissances issues des sciences des organisations, la connaissance du fonctionnement en groupe est particulièrement utile : cela nous renvoie vers la psychologie sociale. Dimension historique h x H x M Lorsque nous examinons l’évolution d’un système de travail en nous focalisant sur les hommes nous sommes alors préoccupés par les transformations qu’ils connaissent naturellement et la manière dont l’entreprise doit les prendre en considération de manière à ce qu’il restent toujours motivés, intéressés et efficace dans leur travail. Nous pouvons porter un regard sur l’ensemble des relations homme machine. A coté des transformations naturelles que connaissent les hommes avec l’âge (vieillesse, etc.), les machines aussi évoluent avec le développement des nouvelles technologies. Il faut entretenir une relation durable entre les hommes et les machines qui évoluent tout deux : il faut structurer des formations qui accompagnent les employés dans le progrès, mais aussi de prévoir comment les techniques changent, pour ne pas être pris de court lors de leur apparition. Lorsque nous parlons du fonctionnement d’une entreprise, le travail aussi se transforme (ex. des entreprises pouvaient employer beaucoup d’ouvriers pour la manutention, mais le progrès fait que quelquefois UNE machine peut remplacer plusieurs ouvriers. Cela donne lieu en particulier à des restructurations au sein de l’entreprise : le progrès a donc des dimensions humaines très importantes.