
Jakub Čapek, Action et situation, 6 
L'intention comme l'événement observable dans le cerveau 
 
la manière scientifique de poser le problème de l'intention 
les neurosciences « essaient présicement de mettre en relation ce qui est vécu subjectivement 
et les activités neuronales enregistrées objectivement. »
 
 
Présupposés 
1. l’explanans proposé (ce par quoi on explique) – la notion minimale de l’événement 
2. l’explanandum (ce qui doit être expliqué) – décrit par des notions de la philosophie du sujet 
      « ce qui est vécu subjectivement » 
3. le refus de distinguer l’action et l’événement 
le science de l’action conçoit les phénomènes qu’on ne peut pas comprendre 
sans tenir compte de leurs orientation vers une fin, de la même façon que les 
phénomènes dont la compréhension exige qu’on laisse de côté toute forme de 
finalité. Bien au plus, cette science déclare que l’action est un tel phénomène, 
qu’elle n’est téléologique que semblablement.  
 - une cécité frappante par rapport à ce qui devrait être son explanandum 
 
Exemple 
l’écoute d’une histoire – on peut « observer la compréhension » 
 « JPC - … nous disposons d’un témoignange objectif de la compréhension ou non du sujet, 
d’un témoignage extérieur à sa subjectivité. 
PR – C’est en effet quelque chose d’important, mais ce témoignage objectif ne paraît 
pas capable d’augmenter la compréhension de soi et des autres. 
JPC – Je peux au moins décider si la personne que j’observe comprend le langage de 
l’autre  ou  si  elle  ne  le  comprend pas. Je  peux  disposer  de  cette  information  sans  qu’il  soit 
même nécessaire de le lui  demander,  sans  que  le  sujet  s’exprime  par  la  parole…Cela  pose 
d’ailleurs  des  problèmes  éthiques  redoutables,  que  j’ai  déjà  mentionnés  au  début  de  ces 
entretiens : que vais-je faire de cette information sur autrui, obtenue indémendamment de sa 
volonté ? » 
Un peu plus loin, Changeux mentionne l’opinion de ses collégues americains : 
« … on peut distinguer les images cérébral d’un sujet qui dit la vérité de celle d’un sjet 
qui ment. »
 
 
« la naturalisation de l’intention »
 
- « examiner des faits psychologiques comme des fait physiques » 
- « la physique de l’introspection »
 
résultat :  
l’intention cesse d’être un phénomène que nous comprenons, pour devenir un objet observable 
que tout le monde peut voir de la même façon (chacun dispose du même accès). 
 
- le rêve de la science de l’action  
 
 Je m'appuie ici sur l'expression d'un neurophysiologue principal français Jean-Pierre Changeux que l'on trouve 
dans le débat remarquable avec Paul Ricoeur:  Jean-Pierre Changeux et Paul ricoeur, Ce qui nous fais penser. La 
nature et la règle, Paris, Odile Jacob, 1998, p. 70. 
 Changeux, Ricoeur, Ce qui nous fait penser, p. 117s. 
 Changeux, Ricoeur, Ce qui nous fait penser, p. 75s., 99s., 128s., 130s., 132, 134s. 
 Ibid., p. 76.