simulation du projet de recherche

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Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L’OUEST - ANGERS
FACULTÉ D’ÉDUCATION
Programme PhD. Sherange 3
Essai méthodologique sur un projet de recherche
Travail présenté à M. le Professeur Jean-Claude KALUBI,
Dans le cadre de l’EDU 901
12 août 2006
Philippe-Didier GAUTHIER
Matricule 05 720 641
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
Préambule, à l’attention de Mr J-C Kalubi :
Dans le cadre de l’EDU 901, vous nous avez proposé de mettre notre projet de recherche en
PhD à l’épreuve d’un devis de recherche.
D’autre part, vous nous avez signalé le caractère très formateur d’une soumission de
réponse à un appel à projet de recherche officiel. Je peux confirmer cette assertion, pour
avoir provoqué cette année une entente entre trois laboratoires de recherche, et participé,
non sans difficultés, à la rédaction de la réponse à l’appel à projet, et à son optimisation
jusqu’à la dernière minute du délai...
Malgré la concurrence du travail sur une autre EDU, je décide, sur votre conseil, de relever
ce défi. Je vous propose donc de simuler une réponse à un appel à projet Officiel et réel.
Après consultation du site FQRS, j’observe le caractère assez administratif des dossiers. Je
recherche donc d’autres opportunités et vous propose ici un appel à projet du Ministère de la
Recherche (France), bien documenté et adapté à la nature de mon projet de recherche en
PhD.
Le degré de maturité de mon projet, par rapport aux exigences d’un tel dossier, ne dépasse
pas 10%.
Mon premier objectif ici n’est donc pas de répondre aujourd’hui, entièrement à ces exigences,
mais de mettre en évidence les DEFICITS (donc les 90% manquants) de préparation de ce
projet. Les éléments en déficits me permettront d’orienter mon travail dans le cadre du PhD.
Praticien réfléchi (Schôn, 1994), j’éprouve pourtant bien des difficultés à prendre une posture
épistémologique en rapport avec des processus de recherche.
Mon second objectif est donc de m’obliger à prendre une posture de chercheur, dans la
logique thématique de l’interrelation Formation – Recherche – Pratique. Comme vous le
constaterez, l’appel à projet ci-dessous se prête assez bien à ce jeu.
Cet appel à projet présente un cahier des charges documenté, que j’ai déposé dans l’annexe
de ce dossier (Source : site du Ministère de la Recherche, France). En voici les cinq grandes
caractéristiques :
- Interdisciplinarité, entre les sciences humaines, ou avec d’autres champs
disciplinaires.
- Articulation et congruence « Terrain, Techniques, Théories »
- Centrage sur une thématique : j’ai choisi : « Identités »,
- Démarche comparative favorisée, qu’elle soit synchronique ou historique,
- Organisation / structure de la recherche : J’ai choisi les Ecoles thématiques, et en
particulier centré sur les questions d’usage des techniques et leurs effets.
Le présent dossier se conforme, comme il se doit, au formalisme requis pour la réponse,
mais les parties strictement administratives sont peu « remplies » mais laissées présentes
pour la cohérence du contexte.
Nous centrons nos efforts sur la partie « Projet » en rapport avec l’EDU 901.
La date de l’appel (2002) n’est pas prise en compte.
Les mentions italiques, rouge entre parenthèses sont des points de déficits à traiter pour
l’amélioration du projet de recherche. Exemple : (Etudes identitaires Europe et Québec)
Pour mémoire, le formulaire vierge est disponible sur WebCT.
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
MINISTERE
DIRECTION
DE LA
DE LA
RECHERCHE
RECHERCHE
ACTION CONCERTEE INCITATIVE
Terrains, techniques, théories
Travail interdisciplinaire en Sciences humaines et sociales
APPEL
A PROPOSITIONS
2002
Formulaire
PROJET DE RECHERCHE
A RENVOYER AU PLUS TARD LE 10 MAI 2002
(cachet de la poste faisant foi)
7 EXEMPLAIRES
Ministère de la Recherche
Direction de la Recherche
Michel Lussault - Directeur de l’ACI - Bureau Foch 303
ACI - TTT
1 rue Descartes 75231 Paris cedex 01
RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS ET FINANCIERS
TEL : 01 55 55 82 40
MARYSE BADJI
aci.interdisciplinarité@recherche.gouv.fr
Formulaires disponibles et renseignements sur l’ACI
www.recherche.gouv.fr
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
PROJET DE RECHERCHE
Pièces à fournir
1 - Fiche d’identification du projet + signatures (des directeurs des laboratoires porteurs
du projet et du coordinateur)
2 - Présentation scientifique du projet (10 pages maximum) en précisant en particulier :
a - les objectifs
b - les attendus scientifiques
c - la problématique (en développant particulièrement les aspects
pluridisciplinaires)
d - la méthodologie envisagée
e - le programme sur la durée du projet (en insistant notamment sur les
modalités concrètes de la mise en œvre du travail interdisciplinaire au sein du projet)
f - le calendrier du programme
g - l’originalité du projet par rapport au projet du laboratoire ou de l’unité de
recherche
h - les collaborations prévues.
i - les actions de valorisation envisagées
3 - Justification financière de la demande (fiche jointe)
4 - Curriculum Vitae et liste de publications des coordinateurs (Non joint ici)
5 - Equipe(s) impliquée(s) dans le projet (brefs CV et quelques publications significatives,
non joints ici).
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
ACTION CONCERTEE INCITATIVE
Terrains, techniques, théories
Travail interdisciplinaire en Sciences humaines et sociales
PROJET DE RECHERCHE
1 - Fiche d’identification
Thème dans lequel se situe la déclaration d’intention

De l’icône au visuel

Approche de la complexité

Identité(s)

Shs des Shs
Titre du Projet
:
Identité(s) numériques et
ePortfolios
Durée du projet : 36 Mois
Résumé du projet (1/2 page) :
Dans un contexte de développement des usages d’Internet à des fins de développement de
l’employabilité des actifs, sur des marchés du travail désormais ouverts à 25 pays en Europe,
et d’autre part eau Québec, cette recherche s’intéresse aux usages socioprofessionnels des
ePortfolios. Ces « supers CV » en ligne font l’objet de programme de développement
institutionnel (Consortium EuroPortfolio) visant à doter chaque actif européen d’un ePortfolio,
comme pilier de son identité socioprofessionnelle. Pourtant, c’est en Amérique du Nord que
les pratiques sont les plus avancées. Progressivement, les actifs projettent et développent,
sur les réseaux virtuels, une identité numérique, à la fois différente et pourtant cohérente à
leur identité professionnelle dans le monde réel. Cette recherche vise à comprendre les
caractéristiques de l’identité socioprofessionnelle numérique, comparativement en Europe
francophone et au Québec, d’une part ; à identifier la nature et les caractéristiques des
processus de cette construction identitaire ; d’autre part. Cette recherche exploratoire,
s’appuyant sur les différentes technologies des ePortfolios individuels et sociaux, concerne
les adultes en situations de transition (reprise d’études, repositionnements professionnels,
etc.). Inscrits dans une perspective socioconstructiviste, ces travaux interdisciplinaires –
Informatique – Psychosociologie – Sciences de l’éducation, visent à mettre en évidence, au
sein d’une école thématique, d’éventuels effets identitaires des ePortfolios, et au-delà, des
effets sur certains aspects de l’employabilité des actifs sur les marchés du travail.
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
A - Coordinateur principal :
Nom, prénom : Philippe GAUTHIER
Sexe : M
Date de naissance : 21 01 1962
Poste et date de nomination dans le poste : 1998, maître de Conférence
Discipline : Sciences de l’éducation, spécialité : usages des technologies éducatives
Établissement : Université Catholique de l’Ouest
Laboratoire ou Unité (nom complet et signe le cas échéant) : LAREF, Laboratoire de
recherche en éducation et formation
Directeur de l’unité : Jean-Yves ROBIN
Adresse complète : XXXX place André Leroy - Angers
Téléphone :
03 55b 66 77 99
- Télécopie :
Adresse électronique : [email protected]
Signature du coordinateur principal
XXXXXXX
B – Coordinateur(s) adjoint(s) :
(1 coordinateur par laboratoire impliqué) Rubrique à répéter autant de fois que nécessaire.
Nom, prénom : Benoit RAVELEAU
Sexe : M
Date de naissance : 21 07 1959
Poste et date de nomination dans le poste : maître de Conférence, 1995
Discipline : Sociologie, Psychologie
Établissement : Université de Sherbrooke
Laboratoire ou Unité (nom complet et signe le cas échéant) : LASORG laboratoire de
Psychosociologie des organisations
Directeur de l’unité : Mr Jean Claude COALLIER
Adresse complète : XXXX Sherbrooke
Téléphone :
819 6666 8888
Télécopie :
Adresse électronique : [email protected]
Signature coordinateur adjoint
XXXXXXX
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
C - Noyau de l’équipe
L’équipe est composée, hors coordinateurs, par 6 chercheurs pour les différents laboratoires
français et québécois.
Belisle
Rachel
ERTA, Univ
Sherbrooke
Professeure
Andragogie
40
% du temps
de
recherche
consacré
au projet
20%
Kalubi
Jean-Claude
CRIFP Univ
Sherbrooke
Professeur
40
20%
Bourdet
Jean-Francois LIUM, Univ.
Professeur
Psychoéducation
Didactique
40
20%
Leroux
Pascal
LIUM, Univ.
Le Mans
Professeur
EIAH,
40
informatique
20%
Cocendeau
Laurence
CAFORE,
Univ. Angers
Professeure
40
20%
Bergier
Bertrant
LAREF
Professeur
Psychosociologie
Sociologie
de
l’éducation
40
20%
Nom
Prénom
Laboratoire
ou équipe
de
rattacheme
nt
Le Mans
Poste
Discipline
Age
Et
sexe
Demande de Contrat à Durée Déterminé :
(Financement à inclure dans la justification financière)

Le Projet prévoit le financement d’un CDD d’un an pour la réalisation d’une enquête lors de la
deuxième année du projet., par un ingénieur de recherche.

Demande d’allocations de recherche
Deux allocations de recherche pour des doctorants sont demandées :
- Le premier réalisera une thèse spécifique aux questions de l’identité numérique en
regard des usages socioprofessionnels
- Le second s’intéressera aux processus réflexifs et métacognitifs à l’œuvre dans les
pratiques du ePortfolio, et leurs impacts identitaires.
Signatures des directeurs des laboratoires de recherche ou des unités de recherche
impliquées
XXXXX
XXXXXX
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
ACTION CONCERTEE INCITATIVE
Terrains, techniques, théories
Travail interdisciplinaire en Sciences humaines et sociales
2 - Présentation scientifique du projet de recherche
20 000 signes maximum
en précisant en particulier
A - LES OBJECTIFS
Dans un contexte d’échanges pluridisciplinaires auxquels nos différents laboratoires (EIAH,
Psychosociologie, informatique, Education, .) participent au sein de l’école thématique sur les
ePortfolios, deux objectifs principaux caractérisent ce projet de recherche :
1 – Définir le concept d’identité numérique, dans le cadre d’usage de ePortfolios
socioprofessionnels, assurant la mercatique de soi et la valorisation des compétences sur le
marché du travail, et cela, comparativement en Europe francophone et en Amérique du Nord
francophone. Cette question s’inscrit dans la problématique d’apparition des nouvelles
formes d’identités, dans le cadre de cet appel ACI.
2 – Comprendre, théoriser cette forme de construction identitaire ; modéliser les
processus à l’œuvre dans les étapes de son émergence, de son affirmation, de son
évolution, sous les angles à la fois :
- technologiques (Interaction Hommes - Machines spécifique aux ePortfolios, en tant
qu’Environnement Informatiques d’apprentissage Humain ou EIAH),
- sociaux (l’identité pour l’autre sur l’Internet),
- professionnels (la reconnaissance des compétences présentées dans le ePortfolio),
- personnel (dynamique de gestion de son ou ses ePortfolios, identité pour soi, processus
cognitifs, conatifs, émotionnels, …),
- formatifs (dynamique de l’apprenance dans la projection identitaire dans un ePortfolio
publié).
B - LES ATTENDUS SCIENTIFIQUES
Les résultats scientifiques attendus de cette recherche concernent :
- La confirmation d’une définition ou à défaut l’infirmation du concept émergent
d’Identité numérique, encore appelée « eIdentité », ou identité électronique. Cette question
relève des enjeux relatifs au politiques d’éducation et d’apprentissage tout au long de la vie.
(Delors Unesco, 1996 ; Commission Européenne, 2000, Ministère de l’éducation du Québec,
2004). Cet partie du travail scientifique s’attachera à proposer une ou plusieurs définitions de
l’identité numérique, et mettra en évidence les éléments communs ou différentiels en Europe
et en Amérique du nord.
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
- Une compréhension ou un éclairage sur la diversité des processus en jeu dans cette
construction identitaire numérique, en particulier pour les adultes en transition ou en forte
mobilité professionnelle (salariés en reconversion, salariés multi employeurs, cadres en
intérim, dirigeants multi responsables, consultants en portage, etc.). Cette recherche vise à
observer à partir du terrain et des témoignages les comportements significatifs de processus
divers mis en oeuvre par la personne, dans son rapport à elle-même, aux technologies de
l’information et de la communication, aux groupes sociaux et professionnels, aux
communautés virtuelles associées à s construction identitaire.
- Des recommandations à l’attention des professionnels de l’accompagnement, pour les
publics d’adultes en transitions professionnelles, dans une perspective de mise en œuvre de
l’apprentissage tout au long de la vie, et relatives aux usages des ePortfolios.
C
- LA PROBLEMATIQUE ( en développant particulièrement les aspects
pluridisciplinaires)
(Ndlr : Pluri-disciplinaire n’est pas interdisciplinaire)
Éléments de contexte :
En Europe, l’ensemble des états sont invités à développer, dans l’économie du savoir du
21ième siècle (Cresson, Communauté Européenne, 1992), des politiques favorisant
l’apprentissage tout au long de la vie. C’est dans ce contexte que l’usage du portfolio (vu
comme un portefeuille de compétences) et en particulier du portfolio numérique, se
développe lentement, notamment dans les écoles et dans certaines filières de formation
professionnelle. Un projet européen ambitionne même de permettre à tout européen actif
(environ 250 millions de personnes !) de disposer de son portfolio numérique en 2010 (mise
en place du Consortium EuroPortfolio1, regroupant 22 pays européens). Ce projet émerge
dans un contexte de marché du travail européen assurant la mobilité des travailleurs sur 25
pays différents, avec autant de langues et de cultures. (Vérifier travaux récents du
consortium).
Deux définitions du ePortfolio : (complèter par le répertoire de définition : EDU 914)
ePortfolio : Lors de la deuxième Conférence internationale ePortfolio, en octobre 2004, le
ePortfolio est défini, dans l’enseignement et la formation tout au long de la vie, comme un
« CV étendu, dynamique, établissant des liens électroniques contenant des réalisations
personnelles et professionnelles, des résultats d’équipe, des références et toutes preuves de
compétences obtenues au cours de son travail et de son apprentissage ».
Pour l’individu lui-même, le portfolio lui sert à :
- Suivre la progression de ses apprentissages tout au long de la vie.
- Favoriser son développement personnel et professionnel.
Pour une organisation, le portfolio sert à :
- Gérer les compétences de l’entreprise.
- Permettre leur évolution et faire coïncider la stratégie de l’entreprise avec les
compétences de ses salariés.
Le portfolio de carrière : (Définition provisoire, d’après Salesas,(2003), Eife-L, (2004)….).
C’est un document de synthèse rassemblant des éléments détaillés du parcours de formation
initiale, continue, et du parcours de navigation professionnelle, et apportant des preuves de
résultats obtenus et de compétences. Un portfolio professionnel est sensé être plus fiable
et plus précis qu’un CV. Il peut–être publié sous forme multimédia, sur Internet, ou sur un
1
http://www.eife-l.org/eifel/about/index_html?set_language=fr&cl=fr
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
Intranet de l’entreprise, pour faciliter l’accès (par des recruteurs) à des compétences rares,
mais certaines puisque prouvées.
Ce type de portfolio concerne par exemple déjà 350 000 infirmières britanniques (source :
Eife-l (2004)). Il se développe rapidement sous la forme de carnets numériques 2 (Blogs) dans
les secteurs de l’économie virtuelle, ou sur des plates-formes spécialisées3.
Différents facteurs contribuent à la nécessité, pour le citoyen non exclu du marché du travail,
de se doter d’un portfolio, si possible électronique (ePortfolio) :
Évolution difficile du marché du travail :
Les évolutions dans les structures du marché du travail4 provoquent des flux « d’emplois des
cadres ou salariés », exigeant de leur part, soit de la mobilité géographique et des baisses de
salaires insupportables, soit de la mobilité transversale, vers des métiers exigeant des
compétences similaires. Le cadre ou salarié est donc conduit à gérer de plus en plus de
ruptures et de transitions professionnelles, et une relative précarité, nécessitant de sa part
une « stratégie de navigation professionnelle » (Le Boterf, 1999) et des supports de
valorisation de ses compétences. (Rechercher publications)
Une réponse aux besoins de mobilité professionnelle :
Face à ces trajectoires professionnelles atypiques, le CV (Curriculum Vitae) dans ces
différentes formes – junior, par thème, par compétences – tend à devenir rapidement un outil
insuffisant et réducteur. C’est dans cette optique que la communauté européenne a mis en
place EUROPASS, un dispositif européen de portfolio 5 « normalisé ». (Documenter les
structures et intentions politiques, et effets d’Europass).
Difficultés pour la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) :
La mise en place de la VAE, cette loi sociale capitale dans une logique de navigations
professionnelles, reste timide. En effet, la démarche, même accompagnée par un
professionnel, reste particulièrement éprouvante pour le candidat, en raison des processus
métacognitifs en jeu. Pour les jurys d’attribution des diplômes par VAE, la question de la
preuve de compétence reste délicate à apprécier, pour des questions de contextes, de
connaissance réelle des milieux du travail, et de formes données aux preuves de
compétences (Cereq, Etudes de l’observatoire de la VAE, 2005). Face à ces difficultés, le
portfolio – mis à jour régulièrement dans cette optique - constituerait une facilitation et un
accélérateur pour les démarches individuelles de VAE (documenter cette affirmation).
Un besoin de gestion des compétences stratégiques internes:
Quant aux entreprises, leur intérêt se centre principalement sur l’identification et la gestion
des compétences clés qui les concernent : ces besoins en compétences sont souvent
différents des contenus de formations diplômantes, et peuvent se valider par des CQP
(Certificats de Qualifications Professionnels), par des habilitations internes, ou encore des
processus de VAE. Dans ce cadre de la gestion des ressources humaines et de la promotion
interne, le portfolio joue un rôle déterminant pour la valorisation des compétences issues
2
3
Voir http://gemgev.industrie.gouv.fr/article.php3?id_article=456
Voir http://gemgev.industrie.gouv.fr/article.php3?id_article=333
Télécharger l'étude de l'Apec "Diplômés en 2003 : situation professionnelle en 2004"
http://netrapec5.apec.fr/pot/ressources/documents/pdf00005639.pdf
5 CV EUROPASS : http://europass.cedefop.eu.int/europass/home/vernav/Europasss+Documents/Europass+CV/navigate.action
4
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
de l’auto-didaxie6, ou de la formation interne et au poste de travail, ou à l’occasion des
entretiens annuels d’appréciation, ou encore pour la gestion du DIF 7 (Droit individuel à la
formation). (Documenter par publication récente)
Le développement fulgurant du eRecrutement :
D’autre part, les (grandes) entreprises ont mis en place des sites Internet spécifiques pour
attirer les talents, et des bases de données de eCV 8 pour gérer les eCandidatures. Les
candidats déposent aujourd’hui leur CV au format Europass normalisé (ou dans un format
XML) dans ces bases. Les processus de recrutement comprennent des phases initiales
entièrement électroniques, basé sur le eCV ou le eportfolio (Publications sur le
eRecrutement)
Une accélération des processus de recrutement :
Dans une Europe de 435 millions d’habitants, 20 millions de chômeurs et 50 millions de
pauvres tentent de trouver leur place sur le marché du travail. Au Québec, le taux de
chômage de 8% environ révèle une situation assez proche. La disponibilité immédiate de
main d’ouvre qualifié provenant de tous les pays d’Europe sans aucune contrainte
administrative (en Europe, non au Québec) accélère les processus de recrutement
s’appuyant du Internet. La consultation du ePortfolio (Portfolio sur Internet) par un
recruteur lui permet d’approfondir en quelques instants une candidature (déclarée par le
candidat ou simplement souhaitée par le recruteur) à une mission ou un poste, quel que soit
le pays d’origine. Un entretien téléphonique ou par webconférence permettra de traiter les
principales questions, avant une rencontre de vive voix éventuelle. Ce processus de télérecrutement divise par 10 le temps et le coût de traitement d’un recrutement, dans les
premières phases. Rechercher publications spécifiques
Le ePortfolio : une réponse au besoin de valorisation des compétences, en contexte de
eRecrutement et d’exigences de forte mobilité. (Rechercher publications spécifiques)
Les citoyens européens et québécois sont donc confrontés, avec plus ou moins d’acuité, à la
nécessité de valoriser leurs compétences à travers un portfolio, disponible et accessible sur
Internet (Bibeau, 2005). Mais les enquêtes préliminaires à cette recherche montre que le
processus d’élaboration de son portefeuille de compétences ne va pas de soi, d’une part, et
que de nombreuses difficultés émergent au niveau du processus de publication (Gauthier,
2006). Ces difficultés sont exacerbées par les contextes de transitions professionnelles
(Guindon 1997 ; Pinault, 1994).
La publication de son ePortfolio : un acte identitaire spécifique ?
L’identité (rechercher définitions sociologie, psychologie, éducation, andragogie, formation
des adultes) ici est comprise comme un processus dynamique et évolutif. Loin des
conceptions substantialistes, l’identité est au contraire multiple : identité pour soi, pour les
autres, pour différents groupes sociaux, (Bourdieu, Dubar, Gravé, …), dans le monde réel,
d’une part, dans le monde virtuel. L’usage de « Pseudo » par les adolescents sur les
babillards en démontre l’une des facettes. Transposé dans l’espace socio- professionnel,
l’adulte en transition professionnelle, ou en mobilité professionnelle peut-être conduit à gérer
des identités multiples en fonction de ses domaines d’interventions (Rechercher études).
Cela se traduit parfois par la publication de plusieurs ePortfolios par la même personne
6
7
8
Selon la définition du GRAF, Philippe CARRE, 1992.
Réforme de la formation professionnelle, France, 2004 et 2005.
Selon le formalisme européen proposé par le CEDEFOP, la lettre e devant un mot désigne la version
électronique du concept : eCV = Curriculum en version électronique, numérique, et donc dématérialisée.
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
(Barrett, 2004), en fonction de différentes identités (culturelles, sociales, professionnelles,
politiques…). Chacun de ces portfolios est destiné à des cibles différentes. Dès lors, de
nombreuses questions se pose sur ces identités virtuelles et parfois multiples.
1- Des questions relatives à la définition conceptuelle de l’identité numérique :
- Qu’est-ce que l’identité numérique ?
- Le « travail en miette » signifie-t’il aussi « identité en miettes » ?
- Quand peut-on dire qu’un adulte s’est construit une identité numérique ?
- Quelles sont ses caractéristiques (fluidité, spontanéité, persistance, …)?
- Comment cette identité numérique se distinguerait-t’elle des autres identités ?
- Quels sont les différences / congruences de définitions qui émergent en Europe et au
Québec ? (Etudes identitaires Europe et Québec)
2 - Des questions relatives au processus de la construction identitaire numérique ?
- Quels sont les processus cognitifs, conatifs, motivationnels (Carré, 2005) qui soustendent une identité numérique
- Comment l’adulte en transition (Modèles, définitions) construit-il son identité
numérique ?
- comment et quant cette identité numérique (Modèles) émerge t’elle et devient-elle
« existentielle » pour l’adulte ?
- Quel rôle joue l’acte de préparation à la publication, et le processus publication
(Modélisation) dans cette construction identitaire ?
- Quels sont les processus réflexifs (Schön, 1994,Goupil, 1998) qui contribuent à (ou
freinent) cette construction ?
- Quels rôles jouent les structures fonctionnelles (Etudes ?) des plates-formes de
ePortfolio (Sociaux, individuels, collectifs, …) dans le support des processus réflexifs à
l’œuvre dans la construction identitaire numérique ?
- Comment des deux cotés de l’atlantique, les adultes en transition (Cohérence des
Définitions ?) ou en mobilité professionnelle apprennent t’ils à séparer leur identité
professionnelle et numérique de leur éventuelle institution de rattachement, de leur
employeur ?
D - LA METHODOLOGIE ENVISAGEE
L’approche méthodologique envisagée est placée dans un cadre d’orientation constructiviste
(Piaget, 1970) et socioconstructiviste (Vigotsky, 1950). L’épistémologie de l’identité
numérique s’appuiera sur une démarche :
- Hypothéticodéductive pour tenter de répondre à la question de la définition, voire de
l’établissement d’un modèle de l’identité numérique émergent des usages des
ePortfolios. L’hypothèse d’un modèle construit sur la base des travaux des ( ?)
(Modélisations identitaires les plus récentes en contexte d’usage des TICE)
- Inductive pour tenter de répondre à la seconde question. Une démarche éthnométhodologique permettra, à partir des observations sur les conduites et les
comportements d’usage des ePortfolios, puis sur des entretiens semi-directifs, de
tenter de comprendre les processus principaux à l’oeuvre. L’effort de théorisation
portera sur les dynamiques de la construction de l’identité numérique, en relation avec
les modèles réflexifs (approches cognitives, …) et du rapport au savoir (approches
antrhopologiques, …) existants.
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
E - LE PROGRAMME (en insistant notamment sur les modalités concrètes de la mise
en œuvre du travail interdisciplinaire au sein du projet)
Le programme est établi en trois phases :
Phase 1 : Elaboration d’un modèle hypothétique sur l’identité numérique
Objectifs :
1- Définir un modèle théorique sur l’identité numérique
2- Préparer le processus de recueil de données pour la validation du modèle
hypothétique
3- Préparer le processus de recueil de données pour la compréhension des processus
de construction identitaire.
Données d’entrées : Recherches documentaires précédentes, enquêtes et expérimentations
antérieures, (Citation..)
Déroulement : Activité partagée entre les 8 chercheurs et les deux doctorants. L’un des
doctorant travaille sur l’objectif 1, l’autre sur l’objectif 2.
- Réunion de l’école thématique sur le ePortfolio, avec tous les membres du projet, pour
mise en œuvre et planification détaillée
- Recherche approfondie sur les phénomènes identitaires relatifs aux usages du
ePortfolio et dans l’usage des TIC en Education
- Préparation d’un « Etat de la Question »
- Publication sur cet état de la question identitaire ;
- Modélisation comparative Europe / Amérique du Nord des définitions et concepts
identitaires
- Formalisation d’un Modèle sur « l’identité numérique » hypothétique.
- Préparation d’un protocole comparatif d’évaluation de la validité de ce modèle
« d’identité numérique » pour l’Europe Francophone d’une part, l’Amérique du Nord
Francophone d’autre part. Préparation des entretiens, des outils d’entretiens. Ici les
entretiens seront directifs, mais proposant des questions ouvertes, après validation
des exigences éthiques (Acceptation de l’entretien, liberté de l’interrompre,
confidentialité des données recueillies, etc.)
- Organisation des contacts, sélection et qualification des membres des échantillons
représentatifs.
- Organisation de la mission d’évaluation (qui correspond à la phase 2).
- ------------ Revue bibliographique des concepts et modèles de processus de construction
identitaire dans la littérature scientifique. Identification des processus possiblement
actifs dans les usages du ePortfolios
- Construction d’un schéma d’enquête ethnométhodologique, par observations et
entretiens semis- directifs et formalisation du processus de recueil de données
- Élaboration du guide d’entretien.
- Réunion (ou téléréunion) de l’école thématique sur le ePortfolio, avec tous les
membres du projet, pour amélioration des protocoles et planification détaillée de
l’intervention de phase 2.
- Recrutement de l’ingénieur de recherche
Résultats : Le modèle hypothétique d’identité est construit et validé. Les processus de
recueil des informations sont établis
Evaluation + validation: Les membres du groupe de recherche discutent et valident ce
processus de recueil des données au cours de leurs réunions bimestrielles de l’école
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thématique sur le ePortfolio. Compte-rendu de ces travaux dans un rapport d’étape de la
recherche.
Phase 2: Phase « terrain »
Objectifs :
1- Confronter par des entretiens (en Amérique du nord et en Europe) le modèle théorique
d’identité numérique au vécu d’adultes en transition professionnelles, sur la base de
leur expérience et de leur usage du ePortfolio
2- Recueillir au cours de ces mêmes entretiens, les données relatives aux processus de
la construction identitaire.
Données d’entrées : Données de sortie de la phase 1
Déroulement : L’ingénieur de recherche est l’acteur clé de cette phase. Sa mission est :
- de garantir l’équivalence des processus d’entretien menés en Amérique du nord et en
Europe, Pour cela il organisera des entretiens d’étalonnage avec chacun des
différents chercheurs.
- de garantir la neutralité de l’enquêteur dans le recueil des données (il conduira luimême 2/3 des entretiens, l’autre tiers sera conduit par l’ensemble des 10 autres
membres du groupe projet.
- de garantir les règles d’éthique dans l’enquête
- d’organiser opérationnellement l’ensemble du processus de recueil des données, en
conformité avec le cahier des charges élaboré en Phase 1
- D’organiser les rencontres avec les interviewés, sur tous les plans (administratif,
éthique, humains, spatiotemporels, et de répartir la charge de travail) (Nombre de
personnes à interviewer : environ 50 en Europe, 50 en Amérique du Nord, chacun de
ces groupes étant répartis en 2 à 3 sous groupes, en fonction de la typologie des
plates-formes technologiques de ePortfolio qui sera retenue).
- D’organiser la capitalisation et la transcription des données sous des formes
exploitables par les chercheurs (textes, extraits sonores)
- D’organiser le retour d’information auprès des interviewés, et les formes éventuelles
de contre dons,
- De préparer les meilleures conditions d’exploitation des données à postériori
Résultats : Ensemble des données recueillies
Évaluation : L’école thématique organise tous les 2 mois un bilan d’étape pour réguler tous
les problèmes qui peuvent se poser dans la conduite du recueil de données.
Validation : En fin d’année, les membres du groupe de recherche établissent un bilan du
recueil de données et en évaluent la validité, décident d’éventuelles mesures de
redressement des données (si des données quantitatives sont possibles), ou d’un éventuel
complément de recueil de données.
Phase 3 : Modélisation théorique
Objectifs :
1 – Valider, faire évoluer, ou informer le modèle théorique de l’identité numérique liée aux
usages du ePortfolio
2- Reconstruire une théorie ou un modèle théorique des processus de construction
identitaires, en lien avec la typologie des technologies de ePortfolio utilisées
3 – proposer des recommandations pour l’accompagnement et l’usage des ePortfolios.
Données d’entrées : Données de sorties de la phase 2
Déroulement :
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
Organisation de l’exploitation des données recueillies, avec les éventuels correctifs et
redressements à appliquer
- Validation des données traitées (avant exploitation par logiciels)
- Analyse des données, analyse des contenus., Pré modélisation, modélisation
- Vérification des analyses
- Vérification de cohérence des modèles et des analyses,
- Établissement des résultats, des limites de validité des résultats
- Proposition de débat critique sur les résultats.
- Débats critiques
- Rédaction et préparation de publication des résultats
- Organisation de la publication
- Organisation de la communication des résultats dans les revues et colloques sur le
ePortfolio.
Résultats :
1- Le degré de validité du modèle théorique de l’identité numérique est établi
2- Une proposition de modèle théorique des processus relatif à la construction de
l’identité numérique est établie, avec les limites connues de ces modèles
3- Une proposition de recommandations est formalisée
-
Evaluation : L’école thématique du ePortfolio anime les débats, critique les résultats, discute
le comparatif Europe – Amérique du nord, propose sa réflexion sur les processus d’analyse,
la fiabilisation des interprétations, les limites de validité des résultats et des propositions de
modèle en fonction des conditions du recueil de données, et organise la communication au
sein de la communauté scientifique, au cour de réunions bimestrielles.
Validation : Le rapport de fin de projet de recherche est présenté et approuvé par les
membres du groupe de recherche, à l’occasion de la réunion de clôture du projet.
f - En cas de demande d’allocations de recherche : modalité de la contribution
scientifique de l’allocation au programme.
(L’allocation de recherche destinée à un projet soutenu par l’ACI sera attribuée en dernier
ressort par l’école doctorale, conformément à la procédure décrite dans la lettre DRA3 n°149
adressée le 3 avril 2002 par le chef de la Mission scientifique universitaire aux directeurs
d’écoles doctorales.
L’allocation de recherche concernent le financement des deux doctorants qui travailleront à
temps plein sur les trois phases du projet, avec soutenance d’une thèse sur leurs
thématiques respectives.
G - LE CALENDRIER DU PROGRAMME
Le calendrier s’établi sur 36 mois, avec un découpage en trois périodes de 12 mois.
Phase 1 : Année 1
Phase 2 : Année 2
Année 3 : Phase 3
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
H - L’ORIGINALITE DU PROJET PAR RAPPORT AU PROJET DU OU DES
LABORATOIRE(S) OU DE (DES) L’UNITE(S) DE RECHERCHE
Les unités de recherche et les spécialités des chercheurs permettent d’envisager la
recherche dans les interactions Personnes - technologies utilisées - Milieux
socioprofessionnels. Sans pour autan être une recherche d’approche sociotechnique, le
processus permettra de mieux comprendre comment ces interactions favorisent ou
annihilent l’émergence de l’identité numérique, et le rôle que joue la technologie d’une part, et
le milieu socioprofessionnel d’autre part.
I - LES COLLABORATIONS PREVUES
Les collaborations prévues sont organisée sous la forme de séances de travail par demijournées en téléconférences (transatlantiques), et sous la forme de session de rencontre à
Angers ou à Sherbrooke une fois par an au minimum, et à chaque grande étape du projet.
I - LES ACTIONS DE VALORISATION ENVISAGEES
La publication des deux thèses sous la forme d’un ouvrage collectif et de plusieurs articles
dans des revues à la fois scientifiques et de vulgarisation en ressources humaine, formation
professionnelles et continue, complèteront la présentation de ces travaux au premier colloque
mondial sur le ePortfolio suivant la fin des travaux.
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
ACTION CONCERTEE INCITATIVE
Terrains, techniques, théories
Travail interdisciplinaire en Sciences humaines et sociales
PROJET DE RECHERCHE
3 - Justification financière
A - Moyens financiers demandés dans le cadre de l’ACI
(en KEuros TTC) :
Budget Total de la recherche : 650 000 Euros
Budget en auto financement : 200 000 Euros
Budget demandé dans le cadre d’ACI : 450 000 Euros
Justification scientifique des moyens demandés :
Dont justification scientifique de l’utilisation du CDD.
Poste 1 : Investissments Scientifiques : (Documentations, plate-forme de télécollaboration à
distance, développements de programmes informatiques spécifiques pour les enquêtes,
logiciels, licences et droits, matériel informatique pour les doctorants et l’ingénieur de
recherche..) : 150 000 Euros
Poste 2 : Salaires des chercheurs : 200 000 Euros (A la charge des Institutions) (20% du
cout salarial de l’équipe des 8 chercheurs, tous à 20% de leur temps, sur la base d’un cout
salarial mensuel de 3500 Euros à temps plein.
Poste 3 : Doctorants : 2 * 60 000 (20 000 Euros/ans, calculé sur la base du coût habituel
d’une allocation de recherche en France) = 180 000 Euros. L’un des doctorants sera
Français, l’autre sera québécois.
Postes 4 : Déplacements (dont transatlantiques) : 20 000 Euros
Poste 5 : Frais d’enquêtes : (prises de contacts, déplacements spécifiques, rencontres,
observations de terrains, …) : 10 000 Euros
Poste 6 : Frais de structure et administratifs : 90 000 Euros, soit 15% prélevés par les
structures, et à répartir de façon proportionnelle au temps de travail des chercheurs de
chaque laboratoire.
Poste 7 : Frais de CDD : Enquête de deuxième année : 50 000 Euros La mobilisation de
l’ingénieur de recherche vise à fiabiliser le recueil de données selon des procédures et
démarches identiques dans les contextes à la fois Québécois et européens francophones.
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
Récapitulatif global (en KEuros TTC) :
Il est possible de demander des mois de personnel temporaire en contrat à durée
déterminée (pour un montant ne pouvant excéder 50% du financement attribué) (post doc ou
ingénieur). Le coùt de l’allocation (DOCTORANTS) est hors justification financière du projet.
Année 1
100 KE
Année 2
25 KE
Année 3
25 KE
Total
150 KE
30 KE
10 KE
30 KE
320 KE
Fonctionnement 10 KE
30 KE
10 KE
67 KE
67 KE
67 KE
Equipement
Personnel
temporaire
50 KE
50 KE
(Contrat à Durée
Déterminée)
Total / année
203 KE
183 KE
133 KE
520 KE
Organisme(s) ou Etablissement(s)qui assurera la gestion financière du projet :
Adresse, tél, fax, mail, nom de la personne responsable
Univ Catholique del’Ouest
ANGERS
XXX
Philippe GAUTHIER,
Tel
XXXXX
B - Autres moyens dont pourra bénéficier le projet :
Soutien financier provenant du laboratoire ou de l’unité de recherche à laquelle
appartient le porteur de projet :
Le Laboratoire LIUM met à la disposition du projet ses plates-formes de Gestion de projet
collaboratif pour un montant de 30 000 Euros sur l’ensemble de la durée du projet.
Le laboratoire LAREF mets à la disposition du projet ses accès aux bases de données
documentaires EURO Portfolio et Eifel pour un montant de 5000 Euros par an.
Demandes de contrats et/ou subventions en cours et contrats et/ou subventions déjà
obtenus par le demandeur ou un autre membre de son équipe :
Le LAREF , le LIUM réalisent actuellement des études préliminaires à ce projet dans le
cadre d’un programme subventionné par la région des pays de la Loire, visant à développer
les partenariats interdisciplinaires entre équipes de recherches régionale, en particulier dans
le cadre du renforcement des pôles de compétences scientifiques de dimensions régionale.
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
ANNEXES
Information
relative
à
l’appel
à
projet
http://www.recherche.gouv.fr/appel/2002/ttt.htm
de
recherche :
Copie ici du contenu du site (désolé pour la perte de mise en page).
Action Concertée Incitative
Terrains, techniques, théories
Travail interdisciplinaire en sciences humaines et sociales
Appel à propositions 2002
1) Projet de recherche ou déclaration
thèmes :
"De l'icône au visuel", "Approches de
Identité(s),
SHS des SHS, dynamiques des méthodes,
théories, des enjeux dans les disciplines
d'intention sur les
la complexité" ,"
des objets, des
des SHS
télécharger les documents suivants :
Formulaire "Déclaration d'intention" : fichier rtf, 5
pages, 22 Ko
Formulaire "Projet de recherche" : fichier rtf, 10 pages,
34 Ko
2) Structures d'échanges et de recherche partenariales,
dans les thèmes et hors thèmes
télécharger les différents documents suivants:
Formulaire "Structure d'échanges" : fichier rtf, 4 pages,
24 Ko
Date limite de réception des dossiers (cachet de la poste
faisant foi) : 10 mai 2002
Les dossiers sont à renvoyer en 7 exemplaires à :
Ministère de la Recherche
Michel Lussault - directeur de l'ACI Terrains, techniques,
théories
Travail interdisciplinaire en Sciences humaines et sociales
Bureau Foch 303 - Direction de la Recherche
1 rue Descartes 75231 Paris cedex 05
Renseignements :
Catherine Courtet
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
Tél : 01 55 55 87 21
[email protected]
Depuis une vingtaine d'années et parallèlement au recul des paradigmes dominants des années 196070 (structuralisme, marxisme, psychanalyse), on a pu observer des modifications importantes des
sciences humaines et sociales, de leurs discours, de leurs objectifs, de leurs méthodes - sinon des
modalités de leur structuration disciplinaire.
L'évolution du rapport de nombreuses disciplines des sciences humaines et sociales à la constitution
du matériau empirique et à l'expérimentation, ainsi qu'aux démarches déductives et à la modélisation,
paraît bien illustrer ce mouvement. Certains décelent même une mutation de ces disciplines qui, d'abord
à visée interprétative, deviendraient (mais pas exclusivement) des sciences empirico-formelles, au
moins pour une part de leurs spécialités. Une autre manifestation de ces modifications est la diffusion
des différents paradigmes de la micro-analyse, ou encore l'importance prise par les approches
pragmatiques, ainsi que par les démarches qualitatives. Cet approfondissement théorique et
méthodologique a toutefois conduit à un renforcement de la spécialisation qui aboutit souvent à un
isolement accru des disciplines.
Partant de ce constat, l'Action Concertée Incitative (ACI) Terrains, techniques, théories. Travail
interdisciplinaire en sciences humaines et sociales vise à contribuer à la poursuite de ces évolutions et,
en même temps, à renforcer les collaborations entre disciplines à l'occasion de travaux communs. Dans
cette perspective, elle prolongera les actions entreprises par le Ministère de la Recherche depuis 1998
pour dynamiser et structurer les sciences humaines et sociales.
top Objectifs
L'hypothèse à l'origine de cette ACI est que le travail interdisciplinaire sur les terrains, les techniques,
les théories spécifiques à chaque discipline est un moyen essentiel et une condition d'un travail
interdisciplinaire scientifiquement fécond. Cette fécondité repose sur la capacité des spécialistes des
différentes disciplines à se rendre leurs procédures et leurs concepts mutuellement intelligibles.
L'objectif majeur est donc de promouvoir l'interdisciplinarité (à l'intérieur des sciences humaines et
sociales et entre celles-ci et les autres sciences). L'interdisciplinarité, par les jeux de point de vue et de
décentrement qu'elle autorise, apparaît en effet comme un stimulant de la réflexivité et l'une des
conditions de la construction d'objets scientifiques et de l'établissement de problématiques inédites. De
surcroît, elle est un bon moyen d'assurer la mise en place de programmes de recherche collectifs qui
permettent la co-production de savoirs et de stimuler la capitalisation et la circulation des
connaissances.
top Attendus
Le travail interdisciplinaire exige notamment un effort soutenu de réflexivité sur les pratiques
cognitives et les méthodes des disciplines. Il s'agit pour les sciences humaines et sociales d'éclairer ce
qu'elles font à l'occasion de recherches précises sur des thèmes bien identifiés. L'objectif de cette ACI
n'est pas de nourrir des spéculations abstraites à propos des sciences humaines et sociales, mais plutôt
de rendre intelligibles les multiples procédures qui permettent à ces sciences de construire et de faire
évoluer, dans une relation permanente aux autres disciplines, leurs terrains, leurs techniques, leurs
théories.
Les projets de recherche présentés, qui se consacreront nécessairement à des objets problématiques
précis, devront également faire des terrains, des techniques ou des théories, des cibles de leurs
réflexions. Les questions relatives aux terrains et aux techniques ne doivent pas être considérées comme
marginales par rapport à la réflexion consacrée aux théories. En effet, c'est souvent via les terrains et les
techniques que s'élaborent des démarches interdisciplinaires ; ceux-ci nécessitent des procédures
d'ajustement entre disciplines souvent plus aisées et moins chargées de significations institutionnelles et
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
symboliques que ce que réclame l'ajustement des points de vue sur les théories ; enfin, les
interdépendances sont souvent fortes entre les formes du travail de terrain, les techniques d'une
discipline et les théories qu'elle construit.
Cette ACI est conçue pour permettre à l'ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales
de s'impliquer dans la démarche proposée. Elle vise, en particulier, à donner la possibilité aux
spécialistes des lettres, des humanités et du droit, souvent moins familiers que ceux des sciences
sociales de la logique des appels à propositions, de soumettre des projets. Ce souci a guidé le choix des
thèmes de ce premier appel à propositions, volontairement large pour que le plus grand nombre
d'enseignants-chercheurs et de chercheurs puissent y trouver leur intérêt. Il a conduit aussi à des
formulations thématiques et problématiques ouvertes, de manière à ce que les projets présentés puissent
exprimer toutes les sensibilités paradigmatiques, toutes les épistémologies avérées au sein des sciences
humaines et sociales. On attend donc des équipes qui soumettront un projet, outre l'exposé des objectifs
scientifiques poursuivis et des procédures qui seront utilisées, une clarification de leurs concepts et
méthodes, et des modalités envisagées pour les interactions entre disciplines. Ainsi, cet appel à
propositions, s'il définit des champs thématiques amples, attend que des projets de recherche très précis
- permettant que l'interdisciplinarité se manifeste autour d'objets de savoir bien circonscrits - soient
soumis.
top Terrains, Techniques, Théories
Par le terme de "terrain", on désigne une entité où se manifeste l'attitude empirique d'un chercheur
dans sa tentative d'établissement de faits scientifiques. Il supporte de nombreux types de méthode de
production de données - dont les définitions et les usages varient selon les disciplines : traitement
d'archives ou de traces, mesures et prélèvements, questionnement standardisé du type enquête par
questionnaire ou plus ouvert par entretien, observation in situ de type ethnographique, relevés de
formes et croquis, analyses de structures sémiotiques ou/et linguistiques etc, et tend à se confondre avec
elles. Il possède une fonction cognitive, une fonction sociale, mais aussi une signification en termes de
développement individuel (tant sont en général importantes et fortes les relations qui existent entre un
chercheur et " son " terrain).
Le terrain ne peut être confondu avec l'objet d'une recherche, mais présente néanmoins un certain
rapport de congruence formelle avec celui-ci. Il est, dans le cadre de la production du savoir
disciplinaire, le lieu et le temps du déploiement d'une méthode et d'un savoir-faire (codifié et transmis,
souvent de façon implicite), et le lieu et le temps d'une pratique et d'une expérience qui pèsent dans la
mise en place par le chercheur des énoncés nécessaires à la présentation de son savoir.
On peut schématiquement identifier deux postures extrêmes qui placent le terrain soit en amont soit
en aval de l'objet de recherche, les mouvements pouvant bien sûr se confondre :
*
Une approche inductiviste, qui prétend prendre son terrain comme un gisement sur lequel le
spécialiste déploie des procédures d'extraction de faits. Dans ce cadre, le raisonnement se déploie par
abduction vers l'objet de recherche ;
*
Une posture déductiviste, dans laquelle le terrain est explicitement un " milieu contrôlé "
(prolongement du laboratoire) dans lequel le spécialiste déploie des procédures de validation d'énoncés
théoriques.
On définira les "techniques" comme l'ensemble des manières de faire, procédés et instruments,
élaborés et mis en œuvre par les chercheurs dans et pour leur activité de recherche. Ce champ, fort vaste
(qui va de la rhétorique aux systèmes d'information géographiques, en passant par les outils de
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
numérisation, les techniques de mesure, les compétences descriptives, les procédures d'enquêtes et de
sondage, la constitution des grands corpus de données etc) et marqué par l'inflation récente des
techniques, paraît trop rarement abordé en tant que sujet de réflexion à part entière. Il paraît pourtant
essentiel de penser le rôle et d'évaluer la place des techniques et procédés dans la constitution des
démarches disciplinaires et interdisciplinaires.
Par le terme "théorie", on entendra ici (sans limiter le mot à sa dénotation stricte de système
hypothético-déductif cohérent et articulé) un ensemble ordonné et dynamique de connaissances par
lequel des scientifiques tentent d'unifier l'intelligibilité de phénomènes, objets de connaissance. Dans ce
cadre, la théorie peut se présenter sous des tours fort variés (au-delà même de la séparation classique
entre théories formelles et théories factuelles). Approcher les théories des sciences humaines et sociales
permet d'examiner leurs évolutions, les échanges interthéoriques, mais aussi les concepts et notions qui
les jalonnent, ainsi que le problème des lois que, parfois, elles sont censées englober. Cette question des
lois scientifiques plus ou moins formalisables (et des modes de leur formalisation) dans le domaine des
sciences humaines et sociales paraît à l'évidence importante, tant elle nourrit de réflexions et de débats.
top Conditions de recevabilité des demandes
Les projets de recherche soumis devront associer au moins deux disciplines (des sciences humaines
et sociales, ou une des sciences humaines et sociales et une autre discipline scientifique) et au moins
deux laboratoires de recherche. On entendra ici discipline au sens académique et institutionnel. Les
équipes sont libres d'élaborer la configuration d'interdisciplinarité qu'elles souhaitent et qui correspond
à leurs programmes.
Par ailleurs, les projets de recherche devront aborder au moins deux des trois termes (terrains,
techniques, théories) ci-dessus présentés. Il importe d'insister sur le fait qu'il n'existera pas de
"privilège" d'évaluation pour les propositions uniquement épistémologique et théorique. Il faut que les
projets démontrent la mise en place d'une collaboration scientifique forte, appuyée sur une réflexion sur
les relations constructives permanentes qui existent, dans toute démarche scientifique, entre les terrains,
les techniques, les théories. La capacité de disciplines différentes à élaborer ensemble cette réflexion
sera considérée comme un test de la dimension véritablement interdisciplinaire de leur collaboration.
top Types d'opérations soutenue et calendrier
Cet appel à proposition permettra de financer deux types d'opérations :
*
des projets de recherche ou des déclarations d'intention sur les thèmes retenus par le conseil
scientifique de l'ACI ;
*
des structures d'échanges et de recherches partenariales, dans les thèmes et hors thèmes.
L'appel à proposition comportera deux sessions
*
Une première ouverte début avril et qui fixe au 10 mai la date limite de dépôt des dossiers. Elle
concerne 4 thèmes et les demandes de structure.
*
Une seconde ouverte à la mi-mai et qui fixe début juillet la date limite de dépôt des dossiers. Elle
concernera également 4 thèmes et les demandes de structure.
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
Projets de recherche et déclarations d'intentions sur les thématiques de l'appel à proposition
Seront examinés des projets de recherche et les déclarations d'intentions qui porteront sur un ou
plusieurs des thèmes de l'appel à proposition.
*
Thèmes de la première session
- De l'icône au visuel : L'image en sciences humaines et sociales
- Approches de la complexité
- Identité(s)
*
Thèmes de la deuxième session
- Monde(s), mondialisation
- Règles, normes, régularité
- Le présent
*
Thème commun aux deux sessions
- SHS des SHS, dynamiques des méthodes, des objets, des théories, des enjeux dans les disciplines
des sciences humaines et sociales
Projets de recherche
Les projets de recherche soumis à évaluation, d'une durée de 12 à 36 mois, devront comporter :
*
Une présentation précise (20000 signes maximum) des objectifs du projet, des attendus
scientifiques initiaux, et de la problématique. On insistera particulièrement sur les modalités concrètes
de la mise en œuvre du travail interdisciplinaire au sein du projet ;
*
Une présentation du programme envisagé sur la durée du projet (en insistant sur les méthodes
employées, tant en termes de construction du matériau scientifique qu'en termes d'exploitation dudit
matériau) ;
*
Une présentation des modalités envisagées de valorisation de la connaissance produite lors de ce
programme ;Une présentation de l'équipe qui réalisera ce projet, avec un curriculum vitae détaillé du
responsable du projet et un curriculum vitae synthétique des membres de l'équipe ;
*
Une présentation précise des moyens demandés et de la planification de l'engagement de ces
moyens lors des différentes phases du projet.
Les projets comparatistes, c'est-à-dire ceux pour lesquels la comparaison entre aires culturelles ou
périodes historiques, est centrale au sein de la problématique scientifique seront particulièrement
appréciés. Il en sera de même des propositions comportant une véritable dimension internationale.
Les projets retenus bénéficieront d'un financement du Fond National de la Science. Les équipes
pourront demander, en justifiant de façon argumentée cette demande, à bénéficier de contrats à durée
déterminée (pour employer dans le cadre du projet un chercheur post-doctorat ou un ingénieur) ou/et
d'allocations de recherche doctorale attribuées par le Ministère, d'une durée maximale de trois ans. Le
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
coût salarial d'une personne recrutée sur un éventuel contrat à durée déterminée doit être intégré dans le
budget total du projet de recherche soumis. Le coût d'une allocation doctorale n'est pas, quant à lui, à
comptabiliser dans le budget global du projet. Le budget devra être réparti en équipement,
fonctionnement et financement de contrat à durée déterminée. Les crédits de paiement du FNS étant
répartis sur trois ans, une répartition (en pourcentage) des besoins sur une telle durée est souhaitable.
En ce qui concerne la demande d'allocation de recherche, les équipes devront indiquer le nom de la
formation doctorale dont serait issu(e) le (la) candidate, le thème précis sur lequel porterait la recherche
doctorale, la relation entre ce thème et la problématique générale du projet. Le projet devra alors être
accompagné d'un avis favorable du (de la) responsable de l'école doctorale de rattachement du (de la)
candidate. L'allocation de recherche destinée à un projet soutenu par l'ACI sera attribuée en dernier
ressort par l'école doctorale, conformément à la procédure décrite dans la lettre DR A3 n°149 adressée
le 3 avril 2002 par le chef de la Mission scientifique universitaire aux directeurs d'écoles doctorales.
Déclarations d'intention
Une déclaration d'intention consiste en une demande appuyée sur une problématique scientifique déjà
identifiée dont la formulation est suffisamment claire pour pouvoir être évaluée, et sur un partenariat
repéré, mais pour laquelle les demandeurs souhaitent pouvoir bénéficier d'une période de travail
nécessaire à la mise en place effective du programme scientifique, à la définition des moyens
nécessaires et à la finalisation de l'équipe qui mènera ce programme. L'ACI pourra soutenir jusqu'à
concurrence de 12000 euros, cette action de construction d'un projet, projet qui devra être soumis à
l'évaluation de l'ACI pour financement dans un délai maximum de 12 mois après la notification de
financement de la déclaration d'intention.
Les déclarations d'intention devront comporter une présentation de la problématique scientifique, du
noyau dur de l'équipe qui mènera à bien le travail de finalisation du projet et des principaux travaux
qu'exigeront la dite finalisation (constitution d'un terrain, recherche bibliographique, acquisition de
sources, définition et test de méthodes et de procédures, mise en place de séminaires préparatoires,
encadrement de travaux d'étudiants, etc).
Les structures d'échanges et de recherches partenariales (dans les thèmes et hors thèmes)
L'ACI Terrains, techniques, théories. Travail interdisciplinaire en Sciences humaines et sociales,
souhaite pouvoir soutenir la constitution et le fonctionnement, de structures souples très
interdisciplinaires, non institutionnalisées, créées spécifiquement et pour une durée limitée, permettant
de réaliser des recherches collectives et de développer les échanges scientifiques entre spécialistes de
différents domaines des sciences humaines et sociales et hors sciences humaines et sociales.
Trois types de structures pourront être soumis au comité scientifique :
*
Des réseaux de recherche
Il s'agit là de la possibilité de constituer à l'initiative d'une unité de recherche reconnue ou d'une
fraction de cette unité(et avec l'avis favorable du (de la ) responsable de cette unité) un groupement
destiné à mettre en commun des recherches en cours au sein de ces équipes et dont les problématiques
et les finalités s'inscrivent dans les objectifs généraux de cette ACI. Le financement de l'ACI prendra en
charge, non pas les recherches elles-mêmes mais le coût de mise en place et de fonctionnement de ce
réseau, dont la durée ne pourra excéder trois années. Les demandes de soutien à la constitution de ces
réseaux devront exposer la problématique générale autour de laquelle se construira ce réseau, la
configuration précise de celui-ci, le calendrier et les modalités du travail collectif, les objectifs
poursuivis, les actions de valorisation de la connaissance produites au sein de ce réseau (colloques,
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
publications, créations de sites, projets documentaires, etc). Une présentation des laboratoires associés
au sein du réseau devra être faite, et un CV détaillé des animateurs devra être fourni.
*
Des ateliers de recherche exploratoire
Ces ateliers constituent des instruments souples de travail collectif destinés à lancer une réflexion, à
partir de projets de recherche en cours de définition, sur une problématique nouvelle, impliquant un
travail interdisciplinaire qui pose des questions de compréhension entre disciplines concernant les
terrains, les techniques ou les théories. La dimension exploratoire est fondamentale : un atelier peut
contribuer à préparer le montage ultérieur d'un réseau plus formalisé et/ou d'un programme de
recherche collectif. Il s'agit d'une structure organisée à l'initiative d'une ou de plusieurs personnes issues
d'un ou plusieurs laboratoires, qui doit associer explicitement de jeunes chercheurs (doctorant(e)s,
postdoctorant(es), jeunes maîtres de conférences).
Les demandes d'atelier devront présenter la problématique générale qui nourrira les travaux, en
insistant sur le caractère innovant et interdisciplinaire et en présentant de façon synthétique "l'état de
l'art" dans le domaine exploré. Un curriculum vitae des membres de l'atelier devra être fourni ainsi que
le programme de travail prévisionnel de l'atelier et le type d'activité qui sera mené par les participants.
On présentera également les résultats escomptés en termes d'organisation (montage d'un projet de
recherche, constitution d'un réseau, création d'une équipe de recherche, création de séminaires
permanents etc) et le type de valorisation des résultats du travail de l'atelier envisagé. La contribution de
l'ACI prendra en charge les coûts de mise en place et de fonctionnement de l'atelier, y compris, en cas
de besoin justifié, des frais de documentation, de constitutions de sources, de montage de sites, de
missions scientifiques. Un objectif d'un atelier exploratoire peut d'ailleurs être, à partir d'une réflexion
théorique et critique, la construction d'une source documentaire et/ou de traitement d'une source.
*
Des écoles thématiques
Il s'agit là d'aider au regroupement ponctuel d'un groupe de chercheurs et d'enseignants chercheurs,
avec une forte proportion de doctorant(e)s autour d'une thématique commune. Dans le cadre de cette
ACI, on souhaite soutenir des écoles thématiques multidisciplinaires focalisées sur des questions
d'usages de techniques. On constate par exemple le développement de l'utilisation en sciences humaines
et sociales des banques d'images, des systèmes d'informations géographiques, des systèmes de bases de
données, de logiciels d'analyse des textes, des techniques économétriques, etc. L'objectif d'une école
thématique n'est pas de former des spécialistes d'un instrument mais de dynamiser la réflexion
collective et interdisciplinaire sur les utilisations comparées d'une ou de plusieurs techniques, sur les
effets des dites utilisations sur la construction des terrains et des discours scientifiques.
Les demandes d'écoles thématiques devront comporter une présentation détaillée de la
problématique choisie, en insistant sur la motivation qui pousse à choisir une technique comme cible de
l'activité de l'école. Le programme de travail de la session proposée, dont la durée ne pourra excéder 15
jours, avec une possibilité de fractionner en deux ou trois périodes, devra être décrit précisément, en
privilégiant les moments d'échanges et de présentations critiques des manières d'utiliser une technique
dans différents univers disciplinaires. Le public visé devra être précisément défini, ainsi que les
conditions matérielles d'organisation.
Les propositions devront émaner d'au moins deux équipes de recherches représentant au moins deux
disciplines.
top Evaluation, suivi, restitution
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
L'évaluation sera mise en place et dirigée par le conseil scientifique et la direction de l'ACI ; le
conseil se constituera en jury afin d'attribuer les financements. Le conseil scientifique, à l'issue de
l'évaluation des projets et des déclarations d'intention, se réserve la possibilité d'inciter au regroupement
de certaines propositions ou de ne retenir qu'une fraction d'un projet. Cette incitation sera réalisée dans
le cadre d'un travail de concertation entre la direction de l'ACI et les responsables des projets en
question.
Les projets retenus seront suivis durant leur déroulement par au moins un membre de la direction de
l'ACI ou du conseil scientifique ou un expert désigné par le conseil, qui leur servira de correspondant.
Les équipes financées seront amenées à présenter l'état d'avancement de leurs recherches au moins une
fois par année devant la direction de l'ACI, des membres du conseil scientifique et des experts, lors de
séances thématiques de restitution des programmes.
Les responsables de déclaration d'intention devront, lors d'une séance de travail organisée par l'ACI,
indiquer l'état d'avancement de la constitution de leur projet de recherche.
La direction de l'ACI et le conseil scientifique seront particulièrement attentifs à ce que la restitution
des travaux, la capitalisation des résultats, leur diffusion à l'ensemble de la communauté des chercheurs,
ainsi qu'au grand public (actions de diffusion de la culture scientifique) soient assurées.
Thèmes proposés pour les projets et les declarations d'intention
Thèmes de la première session : date limite de réception des projets le 10 mai 2002
De l'icône au visuel. L'image en sciences humaines et sociales
Au sens étymologique originel, l'image est une reproduction inversée qu'une surface polie donne d'un
objet qui s'y réfléchit. L'image est donc une copie, un double analogique d'un objet.
Par extension du sens littéral premier, est image toute représentation visuelle, qu'elle soit matérielle
ou mentale et qu'elle porte sur une réalité objectale concrète du monde physique ou sur une idéalité
abstraite. L'image est là considérée dans son acception étroite de l'énoncé iconique. On retrouve
également là la signification initiale du mot figure à savoir : représentation d'un objet. Le mot icône est
aujourd'hui couramment employé dans les sciences humaines et sociales (et pas seulement dans les
sciences de l'art) pour désigner, bien au-delà de l'icône stricto sensu (l'image religieuse), tout énoncé
visuel en relation directe avec un objet représenté.
Aujourd'hui, des chercheurs proposent de dépasser l'approche classique de l'image et de
l'iconographie fixe ou mobile pour aborder tous les dispositifs visuels, qui incluent, par exemple, le
paysage, la scénographie, les installations diverses, bref toute chose structurée visible et regardable. Il
s'agit là de l'expression d'une volonté de rompre avec ce que certains de ces spécialistes nomment une
épistémologie anti-visualiste dominée par le paradigme du texte qui aurait régné en maître dans la
culture lettrée occidentale (et, plus particulièrement, dans la culture et dans les sciences sociales
francophones).
On peut ne pas partager sans réserve cette idée qui semble un peu excessive, car il y a toujours eu, en
France notamment, une grande tradition de démarches visualistes en sciences de l'art mais aussi en
sémiotique, en philosophie, en histoire. Cependant, la formalisation du champ du visuel est en soi
intéressante, car elle permet un dépassement de " l'iconologie " savante pour aborder de façon intégrée
le vaste domaine de tous les énoncés visuels fixes et animés (croquis, dessins, cartes, plans
d'urbanisme, matériaux publicitaires, logos, films, simulations, jeux etc) et des formes visibles et le
champ non moins ample des usages du regard dans les sociétés (i.e. le rôle de la vision à la fois dans la
construction de la réalité sociale et dans les pratiques des individus).
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
Partant de ces prémisses, il a semblé que le thème de l'image correspondait parfaitement aux
exigences de l'ACI. L'image (quels que soient son type et sa fonction) constitue en effet pour les
spécialistes des sciences humaines et sociales tantôt (et parfois à la fois) un terrain, un outil technique,
un support de théorie (des théories critiques " iconoclastes " aux théories visualistes). Par ailleurs, il
s'agit d'un objet qu'on rencontre dans toutes les disciplines des sciences humaines et sociales (et des
autres sciences) dont les usages sont pensables, et l'on serait tenté de dire impérativement, dans le cadre
d'une approche interdisciplinaire. On attend donc des propositions qui abordent les images de toutes les
époques et dans tous leurs états (le cinéma n'étant pas à exclure), et les pratiques scientifiques variées
qu'elles fixent et/ou ont fixées.
Quelques thèmes possibles, susceptibles d'être articulés, peuvent être mentionnés, en guise d'exemple
non restrictifs.
La production de l'image (fixe et mobile) et des dispositifs visuels
Comprendre comment ceux-ci peuvent se matérialiser et se diffuser dans des contextes sociétaux
particuliers, sonder leurs conditions de possibilité (idéologiques, cognitives, technologiques,
techniques) voilà des recherches de la plus grande importance. C'est ici qu'on peut aborder le problème
des " nouvelles images " numériques, en tant qu'elles sont omniprésentes dans la société : SIG,
simulation, jeux, imagerie médicale et cérébrale, imagerie scientifique, imagerie satellitaire, images
produites par des artistes etc.
Image et visions du monde
Ce second champ problématique n'est pas celui de la vérité de l'iconographie, car tenter un tel
examen en ces termes serait montrer qu'on reste pris dans une conception classique de la représentation
visuelle et de son extériorité totale avec ce qu'elle représente - une réalité déjà-là, constituée comme un
donné. Or, la réalité des objets de société n'est pas donnée mais construite et reconstruite et l'image est
instituante de cette réalité qu'elle contribue à définir et à configurer. Ainsi ce qu'il faut analyser, c'est
l'efficacité pragmatique de l'image, ce en quoi elle instaure, en tant qu'énoncé produit, activé par des
acteurs et circulant entre ceux-ci comme instrument de leurs actes, une vision d'un monde phénoménal
qui est toujours un monde d'action.
Cette question de l'image instrument de l'action peut en soi constituer un thème particulièrement
fécond. Dans ce cadre, la richesse de la réflexion sur l'utilisation des images dans les situations de
controverses (dont les controverses scientifiques ne sont pas à exclure), voire de conflits doit être
signalée. Parmi les controverses émergentes, on peut citer celle de la visibilité des minorités ethniques
dans les médias, au cinéma, dans la publicité, qui commence à être l'objet de débat et de mobilisations.
Elle justifie une approche comparative entre les pays européens, et interdisciplinaire, croisant le droit et
l'analyse des politiques publiques, l'histoire (l'imaginaire colonial), la sociologie des mobilisations et la
sémiotique. Il y a là une question qui croise la thématique de l'image et celle, proposée ci-après, de
l'identité.
Les fonctions cognitives de l'image
Il s'agit d'un champ fort ample qui ouvre en particulier sur des interrogations consacrées aux statuts et
rôles de l'image dans le processus de construction et de validation des connaissances scientifiques. Les
questions de l'image comme document, comme exemple, comme preuve, comme témoignage, peuvent
ici être abordées. En particulier, si les effets de vérité de l'image sont bien connus, dans leurs principes
généraux, ils restent à étudier précisément.
Image, dispositif visuel, art et création
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
On peut là s'interroger à la fois sur les possibilités qu'offre l'iconographie " artistique " et des
dispositifs visuels comme l'architecture et ou le paysage de comprendre une société (ancienne ou
actuelle). On peut également réfléchir au rôle des certains arts visuels en tant qu'arts de rupture (le
cinéma, les créations contemporaines visuelles et leurs rapports aux arts plastiques), au rôle des images
picturales ou cinématographiques au théâtre, au croisement des arts du spectacle, de l'histoire des
techniques et de la dramaturgie, ou encore aux relations entre les dispositifs visuels (tableaux, lanternes
magiques, panoramas, jadis ; cinéma, vidéo, imagerie numérique, aujourd'hui) et la littérature.
Images mentales
La problématique des images mentales (et de l'imagerie cérébrale) peut aussi être abordée,
notamment dans une perspective historique.
Approches de la complexité
Depuis le milieu du vingtième siècle, la complexité est devenue l'un des paradigmes scientifique
dominant, tant un grand nombre de situations, qu'elles soient naturelles, sociales ou artificielles peuvent
être abordées en termes de système complexe. Un système est complexe, s'il s'avère que son
comportement ne peut pas être prévu, sans que pour autant ce système ne soit pas intelligible.
L'imprévisibilité peut être due à la présence de processus aléatoires, chaotiques, mais également à la
capacité du système à organiser de nouveaux agencements et comportements.
L'approche scientifique de la complexité consiste donc à appréhender un système dans lequel
plusieurs phénomènes sont reliés et interagissent, ce qui exige la prise en compte par le chercheur de la
globalité de la composition et des fonctions du système. L'objectif du chercheur face à un système
complexe est d'en comprendre le fonctionnement, de le modéliser à partir de paramètres pertinents, de
tenter de prévoir son évolution, à partir de modèles prédictifs validés par l'expérience. Cet objectif ne
peut plus aujourd'hui être poursuivi par une seule communauté de spécialistes, compte tenu de
l'ampleur des champs recouverts par la manifestation des phénomènes complexes. Il ne peut être atteint
que par une collaboration entre disciplines et entre spécialités dans différentes étapes de la démarche
(théorique, modélisatrice, formalisatrice, expérimentale).
Plus généralement les sciences humaines et sociales, confrontées au caractère systémique de bien des
objets et fonctionnements sociétaux, ont intégré un cadre dans lequel a complexité s'est peu à peu
transformée en un mode général de construction des connaissances, appuyé sur le recours aux concepts
fondamentaux de la modélisation systémique, comme la dialogique, la boucle récursive, l'organisation,
l'auto-organisation, la clôture organisationnelle.
Plusieurs grandes thématiques peuvent être mentionnées, comme pouvant nourrir des démarches
inspirées par les paradigmes de la complexité :
La dynamique de l'organisation des groupes sociaux et leur réactivité face aux changements (lents ou
brutaux) de contexte social, économique, culturel, environnemental, technique et technologique (cf. par
exemples le domaine des interactions entre les individus et les objets techniques mobiles ou/et
intelligents) ;
La dynamique de " gros " objets de sociétés, pouvant être considérés comme des systèmes complexes
: les organisations urbaines, les systèmes productifs et logistiques de vaste échelle, les milieux naturels
anthropisés etc. On citera également, en cette matière, le renouvellement de l'analyse électorale,
étudiant les facteurs de perturbation et les processus de désalignement/réalignement des votes, par le
recours aux modèles empruntés à la géométrie, à la physique et à la théorie du chaos.
L'évolution des langages et des langues, soumise à une dynamique complexe mettant en jeu des
paramètres internes (processus de réanalyse et d'analogie aux niveaux phonologique, morphologique,
syntaxique, sémantique, pragmatique) et externes, phénomènes d'emprunts et de contacts ;
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
L'étude, au sein des disciplines marquées par l'approche cognitiviste (psychologie, anthropologie,
philosophie, linguistique notamment) de phénomènes comme la perception (l'interprétation des formes
et des mouvements des objets), du raisonnement inductif et déductif, du mouvement (mouvements du
corps, de l'équilibre et de la coordination chez l'homme). Ces études se situent à différents niveaux :
biologique, psychologique, algorithmique (computationnel), formel, et des sciences humaines et
sociales y ont leur place, y construisent leurs terrains et y glanent des méthodes, des concepts. On
pourrait ici multiplier les exemples dans le domaine des recherches sur les représentations de la
connaissance (knowledge représentation) où les activités de raisonnement ne sont pas seulement
motivées sémantiquement, mais peuvent aussi être retracées computationnellement. Dans de nombreux
cas, il a été possible de reconstituer des approximations, des restrictions ou des déviations plausibles à
partir de modèles d'inférence fondés sur la logique classique. Ainsi, des systèmes basés sur la
connaissance (knowledge-based systems) ont été construits autour de formes réduites d'inférence
logique ou probabiliste : rationalité minimale, vision computationnelle etc.
L'ACI souhaite en particulier soutenir sur ces thèmes des projets associant spécialistes des sciences
humaines et sociales et mathématiciens, statisticiens, informaticiens. Mais on acceptera aussi des
propositions issues uniquement de plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales et
développant des approches de la complexité qui ne seraient pas formalisées à l'aide du recours au
langage des mathématiques. Dans le cadre de cette thématique, la question des modèles et des
modélisations est bien sûr centrale. Ici aussi, l'ACI attend des propositions concernant des démarches
modélisatrices appuyées sur la formalisation mathématique, mais aussi des projets ayant recours des
pratiques de modélisations, aboutissant à l'élaboration de modèles discursifs, cartographiques,
iconographiques.
Identité(s)
Tenter de définir l'identité d'une personne, d'un collectif, d'une chose, d'un espace etc, c'est
entreprendre de le distinguer, au sens fort du mot, en postulant qu'il peut être repéré et reconnu à
certains signes qui d'emblée le particularisent ; on le pose alors en une place singulière dans l'ensemble
constitué par la mise en série de tous les objets de société. L'identité procède donc d'une logique
séparative et classificatoire.
L'identité n'existe pas sui généris, mais est construite, collectivement, par les acteurs d'une société
donnée, qui ont ensuite tendance à la naturaliser dans leur usage, à en faire une essence immuable,
quitte à déformer, par exemple, ce que la science historique peut dire de l'origine et du développement
d'un groupe et de ses spécificités. L'identité dans ce cas s'avère une construction mythique, une de ces
nombreuses mythologies programmées qui peuplent l'imaginaire social en actes.
La notion d'identité, on le sait est disputée dans les sciences sociales, surtout en raison de l'attribution
au terme d'une dimension substantialiste. L'identité, pour certains, serait une réalité échappant à la
dynamique des biographies et de l'histoire. Elle serait atemporelle, permanente, éternelle. Ce serait
même ce qui, dans un individu ou un groupe, reste intouchable, niché au fond de l'être et protégé des
turbulences de surface. Or, s'il est vrai que ce modèle peut s'appliquer à certains phénomènes (car
certains éléments superficiels peuvent changer sans affecter les logiques fondamentales d'une réalité
sociale), on ne peut pas conclure pour autant à l'immobilité des objets de société et à l'étanchéité des
barrières qui les protègent du changement.
Spécialement si elle est conçue comme dynamique, la notion d'identité peut être utilement réintégrée
dans les cadres d'analyses des réalités sociales et, notamment, des individus et des groupes. La question
des identités (re)devient alors une question vive pour les sciences de l'homme et de la société. La
montée en puissance dans la vie sociale et dans les représentations de l'individu comme acteur et
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
l'affaiblissement des allégeances communautaires traditionnelles (accompagné, éventuellement, de la
constitution de nouvelles appartenances) renouvelle le champ et, au-delà, conduit à repenser des objets
classiques (l'identité personnelle vs l'identité sociale, les identités " culturelles ", ethniques, territoriales,
religieuses, sociales, professionnelles, politiques,…) en prenant davantage en compte les dynamiques et
les contradictions.
Plusieurs tensions rendent la problématique des identités à la fois plus présente et plus ouverte: entre
l'individuel et le collectif ; entre le "traditionnel" et le "moderne" ; entre le stable et le mouvant ; entre
le contenu et le processus. Le rôle des identités dans les dynamiques sociales commence à être repéré
dans différents domaines (développement au "Sud" comme au "Nord", comportements politiques) et
conduit à des rencontres nouvelles entre des travaux à dominante anthropologique et d'autres à
dominantes socio-économique.
L'approche de l'identité et de sa mobilisation comme ressource(s) constitue notamment un thème
potentiellement fédérateur entre les problématiques de la sociologie politique, de la psychologie sociale
et celle du développement endogène, et ce à différentes échelles d'analyse. De même, les identités
spatiales - appartenances à un espace et espaces identifiés - ont été analysées, mais leurs liens avec
d'autres types d'identité sociale restent à explorer.
Prenant acte des dérives subtantialistes que la notion d'identité peut engendrer, certains chercheurs
considèrent qu'il ne faut parler que d'identification et non plus d'identité. Reste que, aussi "déconstruite"
qu'elle puisse être, la notion d'identité-identification ne peut être facilement éliminée.
Les identités individuelles deviennent sans doute moins monolithiques, moins figées et moins
délimitées, plus labiles et circonstancielles, liées aux pratiques - à l'extrême l'individu possédant autant
d'identités qu'il réalise de pratiques pour lui importantes. Elles n'en sont pas moins toujours là et
doivent être étudiées rigoureusement. La dialectique individu/groupe n'est, quant à elle, jamais
totalement absente dans les identités à dominante collective. L'étude des identités, à toutes les échelles
d'investigation possibles, offre donc un domaine de recherche stimulant pour les sciences humaines et
sociales, en particulier dans une perspective de recherche comparative diachronique ou/et synchronique
(par grandes aires culturelles).
Le thème des identités peut donner lieu à des problématisations variées, dans la plupart des
disciplines des sciences humaines et sociales. Etant donné l'importance attachée par cette ACI au travail
interdisciplinaire sur les terrains, les techniques, les théories, les propositions d'analyse factuelle de faits
identitaires doivent être informées et organisées par une approche méthodologique interdisciplinaire
explicite.
On citera ici quelques sous-thèmes qui apparaissent particulièrement porteurs :
Les nouvelles formes d'identités (personnelles, sociales) et de revendications identitaires en
particulier celles liées aux lieux et aux territoires. En ce domaine, on peut citer le problème, sur le
continent européen, de l'articulation des différentes identités territoriales (montée de nationalismes ou
d'ethno-régionalismes, conflits interethniques, tendances séparatistes, émergence d'une citoyenneté
européenne, etc). Il y a là un champ pour de nombreuses investigations comparatives et
interdisciplinaires.
Les dynamiques identitaires au sein des champs et réseaux migratoires internationaux et le
développement d'identités diasporiques, transnationales et transfrontalières;
Les relations entre faits identitaires et économie (formelle ou/et informelle) notamment le rôle joué
par les différentes formes de " ethnic business ", et les réseaux d'entraide créateurs de capital social,
type tontine ;
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
Les identités de genre (comment penser les identités via les approches par genre) dont l'étude est peu
développée en France et qui nécessite précisément une approche interdisciplinaire combinant l'analyse
des pratiques, dans une perspective anthropologique, et l'examen des politiques publiques et des
institutions, dans une perspective comparative et historique ;
Identités et droit : la prise en compte par les règles de droit des problématiques identitaires et du
multiculturalisme, avec tous les problèmes que cela pose, par exemple dans une société française
marquée par la tradition républicaine et le refus d'accorder des droits à un groupe en tant que tel ;
Universaux et typologies : dans ce sous-thème, il s'agit d'identifier les propriétés communes à
diverses cultures, à diverses langues ("universaux") et des différences fondamentales qui se manifestent
entre elles ("typologie"). Cela implique une étude des variations, de leur nature, voire de leur origine et
de leur évolution (mécanismes internes aux systèmes, emprunts externes).
NB : Une deuxième session d'appels à propositions sera ouverte ouverture début mai (date limite de
réception des projets prévue début juillet 2002), sur les thèmes suivants :
Monde(s), mondialisation
Règles, normes, régularité
Le présent
top Thème proposé à la fois pour la première et la deuxième session de l'appel à proposition 2002
SHS des SHS, dynamiques des méthodes, des objets, des théories, des enjeux dans les disciplines des
sciences humaines et sociales
Un des objectifs majeurs de cette ACI est de soutenir le développement d'une recherche réflexive,
critique, déconstructrice et reconstructrice sur les enjeux des partages de champs disciplinaires, des
choix de méthodes, de concepts, d'objets au sein des disciplines des sciences humaines et sociales. À
cette fin, il est indispensable d'encourager les projets scientifiques visant à appréhender l'histoire,
l'épistémologie, la philosophie, la sociologie des sciences humaines et sociales, et à approfondir
l'analyse des conditions de possibilité des pratiques et des savoirs scientifiques dans les disciplines des
dites sciences. Plus généralement encore, il s'agirait de produire les sciences humaines et sociales des
sciences humaines et sociales, c'est-à-dire de remplir toutes les cases de la matrice qui comporterait en
colonne les disciplines des sciences humaines et sociales et, en ligne, les mêmes disciplines. Si l'on est
habitué à ce jeu pour certaines "cases" (histoire de la philosophie, philosophie de l'histoire, philosophie
de l'économie), de très nombreux couplages restent inabordés ; le but de l'ACI serait de stimuler le
remplissage de cette matrice.
On donne ici quelques exemples de ce que les propositions de recherche pourrait recouvrir.
Les frontières et les partages disciplinaires
Il semble que le problème des frontières et des partages disciplinaires, considéré dans une perspective
diachronique et en n'excluant pas la comparaison entre aires culturelles différentes, soit
particulièrement important. Une série de questions peuvent ici être posées :
- Comment les sciences humaines et sociales sont-elles en mesure de traiter aujourd'hui, du fait de
leurs histoires particulières, des attributions et des domaines de chacune d'entre elles ?
- Comment articuler les découpages et constructions d'objets qui sont en jeu dans la pratique de ces
sciences, et quelles intersections peut-on considérer comme particulièrement créatrices?
Philippe GAUTHIER – EDU 901 – 12 août 2006
- Comment la construction des objets, la définition des terrains, le choix des techniques et
l'élaboration des théories de chacune des disciplines peuvent-elles intéresser les autres, comment
peuvent-elles être accentuées ou/et réfutées par les autres ?
L'interdisciplinarité en question
L'ACI, en conformité avec l'appel général à la réflexivité qui la fonde, souhaite que la question même
de l'interdisciplinarité et de son relatif échec soit pensée, en particulier l'écart qui demeure entre son
invocation fréquente dans les politiques de recherche, sa pratique et sa reconnaissance académique.
Il conviendrait ainsi de s'interroger sur cette nécessité récurrente de l'appel à l'interdisciplinarité. Par
exemple depuis quand, et pour quelles thématiques, quelles disciplines s'en font les promoteurs (pour
peut-être mieux se recentrer sur elles-mêmes ensuite) ? Il y aurait donc à construire une "histoire sociale
des théories et pratiques de l'interdisciplinarité" qui serait mise en perspective avec les dynamiques
propres des disciplines.
On peut par exemple soulever le problème de l'impact d'un stéréotype, très répandu : celui d'une
certaine histoire des sciences qui interprète l'évolution des savoirs selon une perspective
shématiquement "Kuhnienne". En quoi un tel référentiel n'implique-t-il pas la déqualification de
l'interdisciplinarité, comme procédure normale de la science, déqualification qui s'exprime dans les
pratiques et les organisations de l'activité scientifique ?
On peut aussi aborder le problème de l'interdisciplinarité de façon plus positive et étudier comment
elle se pratique et pourquoi ce travail essentiel, toujours à l'œuvre, mais trop rarement capitalisé. On
peut alors construire une "interhistoire", celle des objets qui engagent l'interdisciplinarité pratique ?
Ainsi, il serait pertinent de s'intéresser à l'interdisciplinarité qui s'est constituée autour d'objets qui
l'imposent comme, par exemple, la ville, l'environnement, la nature, le vivant, l'école etc. Là, par le
biais du "bricolage", de la circulation des concepts, des renvois métaphoriques, des pratiques
d'échanges et de débats constitués aux marges des champs académiques et des découpages
institutionnels, les problématiques de chaque discipline avancent, concrètement, par l'interdisciplinarité,
ce que l'histoire disciplinaire officielle, par définition, a tendance à ne pas mettre en avant.
On peut, dans ce cadre, également s'interroger sur les contextes sociaux, les notion de "problèmes"
sociétaux, les "demandes sociales" qui semblent conditionner l'appel à l'interdisciplinarité.
Si l'on croise tous ces angles d'attaques, on peut mettre au jour des objets précis du type : vache folle,
boues d'épandage etc qui fixent de considérables enjeux scientifiques et sociaux et dont l'approche
remet en cause, et de façon interdépendante, non seulement les compétences disciplinaires classiques
mais aussi la coupure savoir savant et savoir profane, ainsi que les idées mêmes de preuve et de
certitude.
Construction et présentation des savoirs des sciences humaines et sociales
Il y a là un domaine immense qui est celui des modalités, de toutes sortes, selon lesquelles les
spécialistes construisent, énoncent, présentent et diffusent leurs savoirs. Parmi les nombreuses entrées
possibles dans cette problématique, on peut citer, en guise d'indication :
- Les effets des contextes intellectuels, institutionnels, économiques, culturels et politiques sur la
production des savoirs scientifiques
Il est ici envisageable de mener des recherches montrant la complexe et parfois délicate articulation
entre science et discipline - les deux termes ne ressortissant pas au même champ.
- L'écriture et les styles (disciplinaires)
Il s'agira par exemple de réévaluer la catégorie du "styl" au croisement de la philosophie, de l'histoire,
de l'anthropologie, de la littérature (écrite et orale), des arts plastiques et musicaux. Les savoirs des
sciences humaines et sociales s'écrivent et donc la question des procédés d'écriture et du style est
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fondamentale. Chaque discipline tend à établir des codes de police du style, qui renvoient souvent, fûtce implicitement, au référent des styles et des genres littéraires. Il serait aujourd'hui pertinent, à l'heure
où l'édition électronique progresse, où les jeunes chercheurs entretiennent des rapports à l'écriture (et à
la lecture) qui ne sont pas ceux de leurs professeurs, où apparaissent de nouvelles modalités de
communication des savoirs (appel à l'image fixe et, surtout animée, hypertextualité) d'envisager les
questions des nouvelles "écritures", des formes d'inscriptions inédites des savoirs savants dans des
énoncés hybrides.
- Les acteurs-réseaux
Les technologies en réseau irriguent aujourd'hui la plupart des systèmes de relation et d'échange
scientifiques. La manière dont les relations interpersonnelles, les échanges et les transactions y sont
travaillés par des médiations techniques délimite des terrains de recherche trop peu investis. L'enjeu est
alors double, et doublement interdisciplinaire. Il s'agit de constituer des corpus de traitement qui
exploitent la " traçabilité " de ces technologies et les propriétés de la numérisation pour redonner sens
en termes de pratiques de construction de la connaissance, à ces traces, corpus textuels et hypertextuels,
données audio et vidéo, en mobilisant simultanément la puissance des outils logiciels et les méthodes
interprétatives des sciences humaines. Il est ensuite nécessaire de réfléchir à la constitution et
l'intégration des corpus, des méthodes d'enquêtes et d'analyse permettant de mener la recherche en
articulant différents niveaux d'observation, depuis l'observation fine et "micro " des interactions jusqu'à
la dynamique d'ensemble des grands systèmes de relation et d'échange. On aborde là des recherches
plus exploratoires, que l'ACI entend soutenir.
- Savoir savant, savoir expert, savoir ordinaire
Cette problématique des relations protéiformes entre savoirs scientifiques, savoirs experts, savoirs
"ordinaires" et savoirs "locaux", bien qu'ayant déjà suscités des travaux restent d'actualité. Il s'agit d'un
thème aux enjeux, scientifiques et institutionnels, toujours vifs, ne serait-ce que parce qu'il renvoie à
des interrogations sur le régime de scientificité des sciences.
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