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La stomathérapie en urologie
Chapitre 21
Mme PENNEQUIN
La stomathérapie est la maîtrise des connaissances et des principes de la relation d'aide qui
doivent permettrent au malade stomisé de retrouver son autonomie après une intervention,
afin de pouvoir reprendre une vie personnelle, professionnelle et sociale.
La stomie est l'abouchement intentionnel d'un organe creux à la peau, dans le but d'assurer
l'évacuation des matières biologiques. En urologie, c'est l'abouchement chirurgical d'un des
éléments des voies urinaires à la surface cutanée.
En France, 100.000 personnes sont stomisées dont 10% urostomisées.
Les reins produisent de l'urine de manière continue, un collecteur doit donc être en place
continuellement (l'écoulement est permanent et parfois agressif).
I) Les indications d’une urostomie
-
Pathologies acquises tumorales (cancer de la vessie ou de la prostate) ou infectieuses
(tuberculose, bilharziose, ...).
Pathologies congénitales (vessie neurologique ou extrophie vésicale).
Pathologies iatrogènes (vessie radique, cystites ou sclérose vésicale).
II) Les différents types de stomies urinaires
L'urétérostomie cutanée directe : c'est l'abouchement des uretères directement à la peau ; le
malade a alors une poche à droite et une à gauche.
Le bricker : un morceau d'intestin grêle est utilisé pour faire une nouvelle vessie (le mésentère
est gardé pour la circulation sanguine) ; une partie de l'intestin est abouché à la peau, l'autre
est relié aux deux uretères. L'intérêt du bricker est de permettre aux urines de ne pas couler en
continu.
La poche de kock : une portion de l'intestin (du colon) est utilisée comme une nouvelle vessie.
L'intérêt de cette technique est de ne pas y avoir de poches externes (mais le malade se sonde
par le nombril).
III) Le marquage avant l'intervention
Le marquage est réalisé par une infirmière stomathérapeute qui regarde préalablement le
ventre quand le malade est assis, couché et debout.
Elle observe les plis et les marques pour savoir s’il y a des endroits où ne pas mettre la poche.
L'objectif est d'obtenir un appareillage fiable, étanche, facile à réaliser, de prévenir les
complications cutanées et de préserver la qualité de vie de la personne.
Le marquage doit être réalisé à jeun, en l'absence de météorismes.
Les 7 critères à respecter sont les suivant :
- À distance des reliefs osseux.
- À distance d'une cicatrice en tenant compte de la future incision.
- En dehors des plis de la peau.
- Sur une surface plane de plus de 7 cm.
- À travers le muscle grand droit.
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-
Visible par la personne stomisée.
Réalisé en 3 positions : debout, assis, couché.
IV) Les soins
Ce sont des soins de propreté ; ils sont stériles pendant l'hospitalisation mais plus après.
Le soin doit se faire près d'un point d'eau potable ; la personne doit préparer son matériel : sac
poubelle, compresses non stériles, eau , protection, ciseaux pour découper la poche, système
de recueil adapté, poudre stomadhésive si la peau est abîmée (on n’utilise pas de pâte en
urologie).
La découpe de la poche doit être de 2 mm supérieure à l'abouchement.
La personne s'installe confortablement et fait son soin pendant que la stomie n'est pas trop
productive.
Le fait de tousser avant le soin permet d'éliminer l'urine.
D'abord, il faut décoller la poche du haut vers le bas, laver la stomie à l'eau et au savon de
Marseille, sécher en tamponnant, mettre éventuellement un protecteur cutané, séparer les deux
parois de la poche pour faciliter l'écoulement et la coller à la peau.
Pour les nuits et les voyages, il est possible d'adapter un sac collecteur à la poche.
V) Les complications précoces
-
Risque hémorragique.
Nécrose partielle.
Rétraction partielle.
Éviscération.
Obstruction de la sonde urétérale entraînant des caillots et des infections.
Chute des sondes.
VI) Les complications tardives
-
Éventration.
Sténose cutanée.
Prolapsus muqueux.
Saignements tardifs ou hémorragiques.
VII) Les complications urologiques
-
Acidose métabolique (effectuer alors un sondage toutes les 3 à 4h).
Précipitation de cristaux.
Calculs.
VIII) Les complications cutanées
-
Dermites de contact.
Folliculites.
Dermites.
Bourgeons péristomiaux.
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IX) L’alimentation après une stomie urinaire
Il est important de boire beaucoup (au minimum 1,5L par jour) d'eau faiblement minéralisée.
Si les urines sont trop alcalines, privilégier les aliments acides.
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