Le Marketing de la Résurrection – LALIQUE Janvier 2006
INTRODUCTION
Le cristal est né en Angleterre suite à un décret de 1615 pris par le roi Jacques Ier, décret qui
stipulait que l’exploitation des forêts était exclusivement réservée aux besoins des chantiers navals. Le
charbon remplaça donc le bois pour alimenter les fours des verreries. De multiples recherches sont
alors lancées pour essayer de résoudre le problème dû à la réaction chimique entre les gaz de
combustion et la masse vitreuse qui provoquent une coloration du verre non voulue. En 1676, un
verrier, Georges Ravenscroft, a l’idée de rajouter de l’oxyde de plomb à la composition initiale du
verre : c’est la naissance du cristal. Cette technique franchit ensuite la Manche, mais la Révolution et
les guerres de l’Empire retardent son éclosion en France. Il n’entrera véritablement dans la vie des arts
décoratifs français qu’au début du XIXème siècle.
Aujourd’hui, le cristal fait partie du domaine de la verrerie-cristallerie (le cristal, le verre main,
ainsi que la verrerie mécanique), qui est lui-même englobé dans le secteur des arts de la table, avec la
céramique et l’orfèvrerie.
Globalement on peut dire que le secteur des arts de la table est en déclin de nos jours, souffrant
essentiellement d’un changement dans les types de vie. De plus, la conjoncture dégradée et un
environnement défavorable (l’Euro cher, le Sras, la guerre en Irak) à l’industrie du luxe font souffrir
d’autant plus les entreprises de ce secteur. Réductions drastiques chez l’anglo-irlandais Waterford
Wedgwood, dépôt de bilan du suisse Langenthal, mise en redressement judiciaire du français
Deshoulières SA, liquidation de la cristallerie de Haute-Bretagne, baisse de 6% des ventes des
porcelainiers allemands : les temps sont durs pour toutes les sociétés européennes d’arts de la table
quelle que soit leur branche (la céramique, l’orfèvrerie, la verrerie-cristallerie). Le secteur du luxe a lui
aussi été touché et est aujourd’hui en pleine transformation.
En ce qui concerne la verrerie-cristallerie plus précisément, d’autres facteurs viennent s’ajouter pour
expliquer la morosité du secteur : la concurrence des pays de l’Est, accrue par le savoir-faire des
cristalliers de Bohême, et l’arrivée sur des segments autrefois réservés aux marques de luxe de
marques d’origine industrielle, comme Cristal d’Arques (aujourd’hui, Arc International) par exemple.
Ainsi, la cristallerie à la main française n’a cessé, depuis le début des années 1970 de perdre des parts
de marché.
Ces dernières années, le secteur a d’ailleurs dû faire face à la disparition de nombreux
cristalliers. Aujourd’hui, il ne reste plus que quatre cristalliers de luxe sur le marché français : Baccarat,