Unproduitnaturel
préviendraitla
bactérieC.difficile
ÉMILIECÔTÉ
Unalimentprobiotiquedisponible depuis 1996dans
les rayons deproduitsnaturels pourraitprévenir les
diarrhées associées àlaprise d’antibiotiques,etmê-
me favoriser laneutralisation delabactérie Clostri-
diumdifficile.C’estdumoins cequerévèlentles ré-
sultatsduprojetderecherche dequatre résidentes
en pharmacie.
Initialement,lesrésultats ne devaientêtreprésentés
qu’aumoisd’octobre,aucours de laConférencede
l’AmericanCollege of Gastroenterology.Bio-K+Inter-
national,l’entreprisedebiotechnologie mettanten
marché le Bio-K+,atoutefoiscru bon de convoquerles
médiasàson siège socialdeLaval,hier.
«Étantdonné lasituation de lasantépubliqueetles
casrécents de C.difficile,nous considéronsquefaire
une annoncepubliqueest de notredevoir,asoutenu
Claude Chevalier,présidentde lacompagnie. LeBio-
K+peut améliorerlasituation despatients prenantdes
antibiotiques.»
LelaitfermentéBio-K+doitsesvertus àlabactérie
CL1285,protégée parunbrevetaméricain ethomolo-
guée àl’Institut Pasteur en France. «Leliquide du
Bio-K+permetaux bactériesde restervivantesdans
leur environnementnaturel,expliqueM.Cavalier.
Lorsqueconsommées,ellesagissentavecforce. »
Mélanie Beausoleil,une desquatrerésidentesen
pharmacie quiontmené l’étude,aditàLa Pressene pas
avoirapprécié le «côtémarketing »delarencontre
d’hier,bien qu’elle reconnaisselesqualitésdupro-
duit.Pour leur projetde recherche,elle etsescollègues
ontélule Bio-K+unpeuparhasard. «Cetaliment
probiotiqueétaitdéjàadministréendernierrecours à
certainspatients souffrantde diarrhées,expliquel’étu-
diantede24ans.Comme son action sur lafloreintes-
tinale est puissante,nous avonsdécidé d’observerses
effets àtitrepréventif. »
L’étude aétéréalisée àl’hôpitalMaisonneuve-Rose-
mont,aveclacollaboration duD rKarlWeiss,micro-
biologiste-infectiologue. Lesparticipants traitésaux
antibiotiquesontétérépartisen deux groupes.Seize
patients prenantunplacebosur 43ontsouffert de
diarrhées,contreseptpatients avalantduBio-K+sur
41. «Une différencede56%»,asoutenuen conféren-
cedepresseleD rSerge Carrière,consultantscientifi-
quechezBio-K+International.
Destoxinesde labactérie C.difficile ontensuiteété
détectéeschezseptdes16patients dupremiergroupe,
contreundesseptpatients dusecond. «Lesgenspre-
nantduBio-K+quiontsouffert de diarrhéesontété
septfoismoinsinfectésparle C.difficile,aconclut M.
Carrière. Etilsontétéhospitalisésdeux jours de
moinsen moyenne. »
«Cesrésultats prouventune efficacitécertaine du
produit,asoutenule D rWeiss,présentàlaconférence
de presse. Maisil faudraentreprendred’autresrecher-
ches.»
Des conclusions trop hâtives
JeanPépin,infectiologueauCentrehospitalieruni-
versitairedeSherbrooke (CHUS),abonde dansson
sens.«Lesrésultats d’une étude observantdeux grou-
pescomposésseulementd’une quarantaine de patients
ne peuventêtretout àfaitconcluants.Ilfaut unéchan-
tillonnage plus grand »,ditl’auteur de l’étude quia
révélé quelabactérie C.difficile afait100 morts au
cours des18 derniers moisauCHUS.
LeD rPépin souligne quelesprobiotiquessontutili-
sésdepuislongtempspour aiderlafloreintestinale
desgenstraitésaux antibiotiques,particulièrementen
France. «Maiscequivaconvaincrelacommunauté
médicale d’utiliserunproduiten particulierseraune
étude rigoureuseeffectuée sur ungrand nombredepa-
tients,signale-t-il. Lespatients devrontêtrerépartis
dansplusieurs hôpitaux.L’étude devraégalementêtre
menée pardesgensquin’ontaucunintérêtfinancier
dansle produit.»
Rappelonsquelabactérie C.difficile secontractegénéra-
lementàl’hôpital,souventaprèsuntraitementaux anti-
biotiques,etproduitdestoxinescausantdesdiarrhées.
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Une relation
«père-fille» particulière
MARCEL LAROCHE
Même s’il luiadéjàachetédesvêtements etluiapayé
dessortiesdansdesrestaurants,en plus de tenteràdeux
reprisesde l’embrasser,une jeune femmeatoujours pen-
séqueDaniel Cormier,«pasteur àl’Égliseducentre-vil-
le »,entretenaitavecelle une simplerelation père-fille.
Une foislibérée de l’emprisedecethomme quipuisait
sesvaleurs moralesdanslaBible,lavictimes’est d’abord
confiée àlaDirectiondelaprotectiondelajeunesse
(DPJ)avantd’alleràlaSection desagressionssexuelles
de lapolicedeMontréal.
L’enquêteallaitfinalementaboutiràl’arrestationdeDa-
niel Cormier,informaticiendeprofession etanciencandi-
datàlamairie de Montréalen2001. Accusédeplusieurs
agressionssexuellesperpétréesentre1993et2002 sur
deux fillettesâgéesàl’époquede7et17ans,Cormiera
présentementson enquêtepréliminaireprésidée parle ju-
ge AndréPerreault,de laCour duQuébec.
C’est justementl’une desvictimesprésumées,une jeune
femme aujourd’huiâgéede27 ans,quiaracontéhierla
relation «père-fille »qu’elle aentretenueavecCormier
pendantplusieurs mois,entre1994 et1995,àl’aubede
ses18 ans.Letémoin,dontl’identitéest frappé d’une or-
donnancedenon-publication,aditn’avoirjamaisétéme-
nacée ouviolentée parl’accuséqui,àquelquesreprises
est allélachercheràl’école.
Interrogée parlaprocureure,M
eAnne-Andrée Charret-
te,lajeune femmearépétéqu’ellen’avaitjamaiscraint
Cormierquiluidonnaitdes«serrettesetdespetits
becs».
Cormier,quisedéfend seul,alonguementcontre-inter-
rogélajeune femmeàpartirde certainsécrits puisésdans
son journalintime,despassagesdémontrantclairement
quel’adolescented’alors luiaccordaittoutesaconfiance.
Cetterelation «amicale »aprisfin abruptementaprès
quelepèredelajeune fille eut reçulavisitedeCormier.
«J’étaiscouchéequand monpèreest entrédansma
chambreavecune hache etafrappésur latable de chevet
etsur le mur.J’aiappeléDaniel quiest venume chercher
etm’aamenéeaupostedepolice»,aditlajeune femme.
L’enquêtereprendaujourd’hui. ..