Il est remarquable de constater que ces premiers verres présentaient des compositions très voisines de
celles de nos verres industriels modernes. Cela ne tient pas au hasard. D’abord les composants de base du
verre ne sont pas nombreux et le sable reste encore aujourd’hui la matière première la plus employée.
Ensuite le verre s’élabore suivant des procédures assez contraignantes car la température de fusion dépasse
généralement 1 000 °C. Sur les tablettes d’argile de la bibliothèque du roi assyrien Assurbanipal (700 ans
avant J.-C.) figure la plus ancienne recette de fabrication du verre qui nous ait été transmise : « Prends 60
parties de sable, 180 parties de cendre d’algues, 5 parties de craie, et tu obtiendras du verre ».
La technique du soufflage qui, d’après les archéologues, émergea en Phénicie un peu avant le début de
notre ère révolutionna complètement la fabrication du verre et ouvrit d’immenses
possibilités aux artistes et industriels. La technique consistant à recueillir la matière
vitreuse en fusion au bout d’un tube métallique, souffler dedans pour donner la forme
creuse souhaitée et à rouler l’objet sur la table de travail pour le rendre symétrique, se
généralise ensuite et se répand dans toute l’Europe mais elle évolue peu au fil du
temps. Au XVe siècle, Murano devient un grand centre verrier qui produit le célèbre
cristal de Venise. La technique de fabrication du cristal se répand progressivement dans toute l’Europe. Ce
sont les Anglais qui introduisirent des oxydes de plomb dans la composition de base, rendant ce cristal
plus solide et détrônant ainsi son fragile cousin vénitien.
En France, Colbert crée Saint-Gobain vers le milieu du XVIIe siècle pour lutter contre le monopole de Venise
et fournir les glaces et vitres du château de Versailles. Les cristalleries de Baccarat sont fondées en 1765.
Vers la fin du XIXe le procédé « float »
constitue une nième percée du verre, rendant
possible la fabrication en série de verre plat à
moindre coût.