La psychologie positive à l`école : Présent et avenir L`enseignement

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La psychologie positive à l’école : Présent et avenir
L’enseignement vise la réussite scolaire des élèves, certes ; mais Martin Seligman et ses
collègues nous proposent d’imaginer que les écoles puissent à la fois enseigner les
compétences d’apprentissage scolaire et les compétences facilitant le bien-être, le tout
formant ce qu’ils appellent une éducation positive.
Ces chercheurs ont testé deux programmes, respectivement intitulés Programme de résilience
de l’Université de Pennsylvanie (PRP) et Programme de Psychologie positive de Strath
Haven.
L'objectif majeur du programme PRP est d'accroître la capacité des élèves à faire face aux
stress et problèmes quotidiens. Il favorise l’optimisme en leur enseignant à penser d’une
manière plus souple et réaliste face aux difficultés. Il enseigne également l’assertivité, la
pensée créative, la prise de décision, la relaxation et la résolution de problèmes.
Plusieurs dizaines d’études ont évalué ce programme auprès de jeunes âgés de huit à quinze
ans, en comparant les résultats avec ceux de groupes contrôle ne bénéficiant pas de ce
programme. Résultat : le programme PRP réduit et prévient la dépression, l’anxiété et le
désespoir, et augmente l'optimisme. Par ailleurs, il peut réduire les problèmes de
comportement (les recherches sur ce thème sont moins nombreuses).
Quant au programme de Psychologie positive de Strath Haven, c’est le premier programme
explicitement basé sur les principes de la psychologie positive qui fasse l’objet d’une étude
empirique. Son principal objectif est d’aider les élèves à identifier et utiliser les points forts de
leur caractère. Par exemple, dans un exercice, les élèves doivent écrire trois bonnes choses qui
se sont passées chaque jour durant une semaine. Il peut s’agir d’événements relativement
limités (par exemple : « Aujourd’hui, j’ai bien répondu à une question difficile en cours de
français ») ou plus importants (par exemple : « Le garçon qui m’attire depuis plusieurs mois
m’a proposée de sortir avec lui »). L’élève répond également par écrit à ces questions :
« Pourquoi cette bonne chose est-elle arrivée ? », « Qu’est-ce cela signifie pour moi » et
« Comment puis-je augmenter la probabilité que cet événement positif se reproduise plus
souvent dans l’avenir ? ».
Par ailleurs, les élèves passent un questionnaire permettant d’évaluer les points forts de leur
caractère.
Les études évaluant ce programme ont montré qu’il augmente la satisfaction à l’école et
l’engagement des élèves dans l’apprentissage ainsi que leur réussite scolaire. Il favorise
également le développement de compétences sociales telles que l’empathie, la coopération et
le contrôle de soi.
Ceci a été initialement mis en évidence dans des classes, mais l’occasion a été fournie de
tester la valeur de ce programme dans tout un établissement scolaire, suite à la demande faite
en 2008 par la Geelong Grammar School, située en Australie, à une heure de Melbourne, où
sont inscrits environ 1500 élèves. Les enseignants de cet établissement ont été formés aux
compétences de la psychologie positive (points forts du caractère, gratitude, communication
positive, optimisme, résilience, etc.). Ces principes ont même été intégrés dans certains
éléments du cursus. Par exemple, les professeurs d’anglais ont utilisé le concept de résilience
pour mettre en évidence les modes de pensée plus ou moins pertinents lors de revers vécus par
les personnages de Mort d'un commis voyageur d’Arthur Miller ou de Métamorphose de
Franz Kafka.
Les enseignants de géographie ont notamment demandé aux élèves de réfléchir à la façon de
mesurer le bonheur des habitants d'un pays, et aux différences de critères de bien-être pouvant
être utilisés dans des pays tels que l'Australie et l'Iran ou encore l’Indonésie. Les enseignants
d’école primaire ont commencé la journée en demandant ce qui s’était bien passé dans la vie
des enfants, tandis que les professeurs de dessin et de musique ont incité les élèves à savourer
la beauté de l’art. Etc.
Les résultats définitifs de l’évaluation ne sont pas encore disponibles, mais les chercheurs
soulignent que leur impression ainsi que celle des membres du personnel est que le
programme s’est révélé très efficace.
Source : Seligman M. E. P., Ernst R. M., Gillham J. Reivich K & Linkins M. (2009). Positive
education: positive psychology and classroom interventions, Oxford Review of Education, 35
(3), 293–311.
Voir également la page « Enseignement » du
http://www.psychologie-positive.net/spip.php?rubrique95
site
psychologie-positive.net :
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