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PSYCHOLOGIE DE LA SANTE OU SOCIALE
CLINIQUE INTERCULTURELLE
THEME : SANTE ET CULTURE
SUJET : Approche clinique interculturelle de la dynamique
relationnelle et la perception de soi
dans la prise en
charge de la maladie : le cas des femmes PVVS du
Cameroun.
I. Contexte de l’étude
Durant ces quinze dernières années, on a vu éclore un nouveau paradigme dans les
sciences humaines francophones : l'ethnopsychiatrie. Il faut dire que ce n'est pas la première
fois qu’entre dix à vingt ans après l'arrivée massive des grandes pandémies dans le domaine
de la santé, plusieurs approches médicales ont été adoptées. Ainsi, la psychiatrie occidentale a
produit une sous-discipline mâtinée d'anthropologie et de psychiatrie. Des programmes de
recherche comparables sont en effet apparus après guerre, durant les années 50-60 aux ÉtatsUnis et au Canada, les années 70 en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Hollande et
fleurissent de nos jours en Italie, en Suisse, en Belgique Aux États-Unis et enfin en Afrique.
Des directions théoriques particulières, à la fois empiriques et classificatoires d'abord
désignées comme Folk-psychiatry, que Henri Collomb traduisait parfois de manière amusante
par "psychiatrie sauvage" puis Transcultural ou Cross Cultural Psychiatry, Medical
anthropology. Autre signe des temps, autre inspiration locale : en France, sitôt qu'elle s'est
développée de manière clinique, l'ethnopsychiatrie s'est vue violemment conflictualisée,
comme si l'on avait cherché à la faire entrer de force dans un débat politique piégé par avance
: communauté ou République, culturalisme ou universalisme.
En réalité, depuis bientôt vingt ans qu'a été créée la première consultation
d'ethnopsychiatrie à l'hôpital Avicenne, depuis six ans, à l'Université de Paris 8, au sein de
l'UFR de Psychologie, au Centre Georges Devereux , l'ethnopsychiatrie a toujours été un
champ expérimental de médiation (et "médiatiser" signifie d'abord reconnaître les
incompréhensions, les désaccords, les oppositions, les conflits, les bonnes et les mauvaises
raisons de se honnir) reconnaître les conflits donc, les désigner, puis rechercher les actions
diplomatiques. Agir selon cette philosophie de la médiation, c'était en fait prendre le pari
d'une paix acceptable, le pari de l'apprentissage possible d'une vie en commun avec d'autres.
Mais cela ne s'explique peut-être pas seulement à partir de la situation politique, il faut aussi
tenir compte des contradictions propres au domaine lui-même et aussi, naturellement, de la
personnalité de celui qui a introduit ces questions en France : Georges Devereux.
« Fondements actuels de la psychologie clinique interculturelle. Dialogue entre
psychisme et culture. Courants théoriques inspirateurs de la psychologie clinique
interculturelle. Problèmes méthodologiques. Problèmes liés au transfert de
l'éthique ». Glossaire. Bibliographie.
Le Sida a beaucoup tué et continue d’endeuiller des familles. Mais des lueurs de
rémission apparaissent, laissant espérer qu’avec ou sans vaccin, l’avenir ne laisse pas présager
l’hécatombe de vivre longtemps pour autant, car des séropositifs et sidéens peuvent vivre
longtemps. Certains, depuis des décennies à en croire les experts, au point où, ceux qui
s’attendaient à mourir immédiatement après avoir contracté le VIH/SIDA, sont surpris d’être
encore en vie.
Cette pandémie ou ce fléau a déjà fait couler beaucoup d’encre et de substances grises.
En effet, plusieurs ouvrages ont été publiés au sujet du Sida : en Psychologie, Sociologie,
Philosophie, Médecine, Sciences Politique et Juridique etc. Mais paradoxalement, les
mentalités demeurent marquées par la mystification de la maladie. Malgré les progrès
scientifiques et techniques remarquables observés dans le traitement de la dite maladie,
l’attitude pessimiste chez la majorité de personnes séropositives perdure. Le VIH/SIDA
demeure pour ces personnes synonyme de mort imminente ; non sans répercussions négatives
sur les projets d’avenir.
Parmi les multiples acceptions de la notion de médiation interculturelle, il en est une
utilisée depuis de nombreuses années dans les champs de la psychologie clinique
interculturelle, de l'ethnopsychiatrie ou de l'ethnopsychanalyse. D'une manière générale, le
médiateur interculturel se définit comme un interprète explicitant le sens de sa traduction en la
resituant dans le contexte culturel. Il intervient ainsi pour médiatiser les relations entre
soignants et soignés. La linguiste Sybille de Pury, dans son livre, Traité du malentendu.
Théorie et pratique de la médiation interculturelle en situation clinique analyse avec finesse
les enjeux liés à ces pratiques. Un travail important sur la fonction de médiateur interculturel a
aussi été réalisé au sein de l'Association Géza Roheim.
I. 1. Formulation et position du problème
Selon Devereux,
"Dans le contexte actuel de la santé public, de situations de pandémie et de
décès accrus, la psychologie clinique doit mettre en œuvre des approches
spécifiques. Cet ouvrage présente les grands courants épistémologiques de
la psychologie interculturelle : le courant universaliste soutenant la
possible universalité de l'inconscient, le courant culturaliste prônant la
spécificité des cultures, le courant "ethniciste" qui suppose une
irréductibilité de chaque culture à toutes les autres. Il analyse les problèmes
éthiques et épistémologiques qui sous-tendent ces courants et montre la
spécificité des pratiques cliniques qui en découlent."
L'ethnopsychiatrie qu’enseignait Georges Devereux était théorique, descriptive et
explicative. Il établissait des fiches triant des milliers d'anecdotes de toutes sortes, des notes
de terrain, de petites observations cliniques, des vignettes historiques, des citations de
littérature antique.
Au cours des deux décennies qui se sont écoulées depuis qu’a été diagnostiqué le
premier cas de sida, plus de 20 millions de personnes sont mortes de cette maladie et près de
40 millions vivent aujourd’hui avec le VIH. Les femmes, en particulier les jeunes femmes,
sont parmi les plus touchées. Le pourcentage de femmes parmi les personnes séropositives a
progressé de façon alarmante. De 41% en 1997, il est passé à près de 50% en 2002.
L’aggravation de la misère et des disparités sociales et structurelles sont au nombre des
principales causes de vulnérabilité des femmes à l’infection par le VIH
La littérature sur le SIDA est de plus en plus nombreuse. Mais le constat demeure
pourtant négatif dans la mesure où, bien qu’étant si enrichi par la panoplie de slogans et de
campagnes pour lutter, voire éradiquer le mal, il reste et demeure présent et ses dégâts
innombrables.
Depuis plus de deux décennies, le VIH/SIDA est au centre des préoccupations de
l’humanité ; les organisations, les gouvernements, les scientifiques se mobilisent pour atténuer
ses effets socio-pervers et contribuer à son éradication. Malgré tous ces efforts, tant sur le plan
de la mobilisation que sur celui de l’engagement financier en faveur de la prévention et de
l’accès aux traitements antirétroviraux (ARV), le VIH/SIDA demeure le vecteur d’une
épidémie particulièrement meurtrière.
Cette situation de santé va contraindre le clinicien à tenir compte de faits qu'il ne
connaissait pas, dont il ne se doutait même pas, auxquels il n'attachait donc a priori aucune
importance. Par exemple : on peut lire le désordre psychologique d'un patient à partir de
déterminants culturels ; et de manière tout aussi fondée qu'à partir de déterminants
psychologiques singuliers. Autrement dit, l'énoncé.
" Le comportement ainsi produit comprend également les réponses
spécifiques du patient à l'existence du thérapeute ainsi qu'au cadre matériel
et formel de l'analyse. Par dessus tout, ce comportement comprend les
réactions à l'expérience (vécue) d'être analysé, et c'est cette expérience qui
est unique et tout à fait différente des expériences de la vie courante. Il est
même probable que c'est elle qui déclenche le transfert "
I. 2. Enoncée du Problème
La maladie est un phénomène culturel majeur. Si son interprétation se base sur le
système de valeurs de la société auquel l'individu appartient, comment l'Africain, en
situation interculturelle, appréhende-t-il la maladie ?
L’Afrique subsaharienne reste la région la plus durement touchée par le VIH/SIDA.
Environ 60% de personnes infectées par le SIDA, soit 25,8 millions vivent sur ce contient qui
ne regroupe pourtant que 10% de la population mondiale.
Au Cameroun, pays de l’Afrique subsaharienne, la prévalence nationale est de 5,5%
dont 6,8 chez les femmes et 4,1% chez les hommes (ONUSIDA, 2006). Le Sida s’est infiltré
partout et nul besoin d’en parler longuement avec les gens pour se rendre compte, que la
majorité de la population sait de quoi il s’agit. En effet, les chiffres expriment eux-mêmes ce
désespoir. Sur un total de 510 000 personnes estimées séropositives, prés de 60 000 sont sous
traitement antirétroviraux (CNLS : 2008).
Depuis quelques années au Cameroun, un constat est posé avec insistance : le SIDA se
normalise. De plus en plus conçu comme une maladie chronique, une maladie au pronostic
fatal à relativement brève échéance, le Sida s’inscrit dans un processus de normalisation. Mais
que faut-il entendre par normalisation ? Aux sens de Rosenbrock et al. (1999), celle-ci
« désigne d’une manière générale un processus au cours duquel un phénomène considéré
auparavant comme exceptionnel (par sa nouveauté, son importance, etc) perd ce statut
d’exception et rejoint dans la perception et l’action, le monde du connu et de l’habituel ».
Il y a bien longtemps que le VIH/sida n’est plus considéré uniquement comme un
problème de santé publique, mais aussi, de toute évidence, comme un problème d’éducation
et de culture. Sans l’appui des responsables de l’éducation, les tendances alarmantes qui se
dessinent vont se poursuivre et les objectifs d’éducation de qualité pour tous, notamment pour
les filles et les femmes, ne seront pas atteints.
Et puis, nous avons peu à peu découvert qu’il ne s’agissait pas seulement de parler la
langue du patient, mais aussi de parler de la langue. J’y vois une transformation drastique du
dispositif car parler de la langue, discuter publiquement la traduction des paroles du patient et
de sa famille, rend ipso facto le patient expert, partenaire obligé, allié dans l’entreprise
d’exploration, de savoir – et surtout d’action sur la négativité. En effet, la traduction proposée
par le médiateur, sitôt restituée au patient, devient discutable, invite à la contradiction. Il peut
argumenter la nuance, l’intention ; revenir sur l’éventuelle partialité du traducteur. Car si les
mots du patient deviennent questions sur son monde et, de ce fait, sur le monde, ces questions,
on le conçoit aisément, n’intéressent pas le seul thérapeute. Sitôt les traductions apparues,
voila les patients se joignant au débat, contribuant à la traduction, à la discussion des
étymologies, à l’exploration des mille mécanismes à l’origine de la fabrication des énoncés
possibles, aux choix permis par la langue et à ceux qu’elle interdit.
Pour comprendre la maladie en Afrique, il faut la considérer dans son cadre propre,
dans son éthos socio - culturel, et non point à travers les prismes déformants des
anthropologies ou des cultures étrangères érigées en norme universelle de référence. Après
avoir présenté brièvement quelques ethnies du Cameroun, nous rappellerons le schéma
pluraliste du « composé humain » qui est la clé de compréhension de la maladie en Afrique et
naturellement nous parlerons de la représentation de la maladie et de sa prise en charge au
travers de ces ethnies. Il s’en suit ainsi que :
La culture doit être prise en compte à différents niveaux:
contexte – un environnement dans lequel la communication et l’éducation à la
prévention du VIH/sida prennent place;
contenu – les valeurs et les ressources culturelles locales peuvent influencer
l’éducation à la prévention ; les messages de sensibilisation doivent impérativement avoir un
contenu culturellement approprié pour être entendus et compris;
comme une méthode qui permet la participation du public visé, ce qui est
indispensable pour que la prévention et le traitement du VIH/sida soient conçus à partir des
contextes culturels locaux et délivrés de façon stimulante et accessible à toutes et tous.
Les questions de genre sont mises en avant de façon transversale à travers toutes les
activités du projet. C’est là une approche indispensable, étant donné la vulnérabilité accrue
des jeunes filles et des femmes face au VIH/sida et la « féminisation » de l’épidémie en
général. L’éducation des jeunes filles et des femmes doit être la priorité pour transformer les
relations entre femmes et hommes à tous les niveaux de la société et pour promouvoir des
schémas culturels qui donnent les mêmes droits à toutes et à tous face à l’épidémie de
VIH/sida.
Les méthodes classiques d’information et de sensibilisation sur le VIH/sida n’ont
qu’une efficacité limitée. Deux décennies de campagnes d’éducation et de communication de
masse sur le VIH/sida ont montré qu’en ce domaine, l’échange d’information ne suffit pas à
changer les comportements à risque : les gens peuvent très bien connaître les modes de
transmission du virus et les moyens de se protéger, comme l’utilisation du préservatif, et ne
pas les utiliser. Des politiques culturelles et du dialogue interculturel Organisée le 29
novembre 2002 à l’UNESCO, la table ronde a rassemblé des anthropologues autour des
questions de stigmatisation et de discrimination, thèmes de la Campagne Mondiale contre le
VIH/SIDA pour les années 2002 et 2003.
Les évaluations nationales ont permis d’identifier et de formuler des concepts et des
outils, afin de concevoir des stratégies, des politiques et des projets mettant en place des
actions culturellement appropriées.
Mener des recherches est une première étape indispensable afin de définir des
approches théoriques et des outils méthodologiques pour la mise en œuvre d’actions
culturellement appropriées.
La santé a toujours été une composante essentielle des politiques de développement.
En ce domaine comme dans les autres, la culture a un rôle fondamental à jouer.
Les conceptions du corps sain et de la maladie, les croyances qui s’y rapportent, les
pratiques traditionnelles et l’usage des plantes médicinales sont autant de questions
indispensables à prendre en compte pour des politiques de développement durables.
Grâce à la Décennie mondiale du développement culturel (1988-1997) et à
l’effervescence intellectuelle qu’elle a suscitée, santé et culture ont pu être rapprochées et
analysées dans toute la richesse de leurs interactions. De cette réflexion est né un axe de
travail consacré à «Culture et Santé».
Son projet-phare est à ce jour consacré à «Culture, VIH et SIDA». Prenant acte des
multiples facettes d’une épidémie qui ne cesse de s’étendre malgré tous les combats menés
pour l’éradiquer, l’UNESCO promeut une pleine prise en considération des cultures des
populations concernées par les programmes de lutte contre le VIH/SIDA. Cette approche
socio-anthropologique propose de combattre et prévenir la maladie en puisant dans les
ressources culturelles des populations concernées, afin d’encourager le changement des
comportements à risques.
A travers les stratégies et les programmes de prévention, traitement, soutien, soins et
prise en charge du VIH et du SIDA, afin de répondre réellement aux besoins des différentes
communautés, garantir la diversité des expressions culturelles est aujourd’hui un enjeu pour
les communautés locales et nationales, ainsi que pour la communauté internationale. Pour
traiter de cette dimension spécifique de la diversité culturelle,
L’UNESCO encourage
l’adoption de réponses qui sont sensibles au genre et à l’âge, culturellement adaptées, fondées
sur des données probantes, les droits de l’homme, et impliquant les personnes vivant avec le
VIH et d’autres populations vulnérables à tous les niveaux.

soutenant les systèmes éducatifs en faveur de l’égalité des genres et en cherchant des
actions globales à l'échelle du système grâce aux plans d’action national EPT ;

favorisant les approches culturellement adaptées et fondées sur les droits de l’homme
qui contribuent à renforcer la position des femmes et des rapports plus équilibrés entre
hommes et femmes ;

s’appuyant sur la formation et l’éducation non-formelle conditions fondamentales pour
s’attaquer à l’inégalité entre les sexes ;

concevant des stratégies éducatives responsabilisantes et de matériels pour l’éducation
des adultes et l’apprentissage tout au long de la vie;

favorisant un meilleur usage des technologies de l’information et de la
communication, des spectacles et campagnes d’information (radio et télévision) pour
délivrer des messages ciblés contre le VIH/SIDA, efficaces et sensibles aux besoins
des deux sexes, et faire valoir l’égalité entre les hommes et les femmes.
Cependant, beaucoup de filles et de femmes à travers le monde se voient encore
refuser l’accès à l’éducation pour toutes sortes de raisons économiques, sociales et culturelles.
Un grand nombre d’enfants en âge d’aller à l’école primaire ne sont pas scolarisés et environ
57% d’entre eux sont des filles. Quelque 800 millions d’adultes ne savent ni lire ni écrire et
64% des adultes analphabètes sont des femmes.
On constate que sans toutefois dévaloriser les prodiges de la science, les solutions aux
problèmes de santé restent, dans le contexte culturel africain, incomplètes sans dimension
religieuse. En effet, s’il faut se refuser à donner à tout accès palustre une interprétation « extra
lucide », ce n’est pas pour autant que l’on doit céder à la prétention de la science à ravaler tout
phénomène psychique ou mystique à des phantasmes ou à des hallucinations. Mais de quelle
utilité peut donc nous être cette brèche religieuse explicite dans la quête africaine de la
guérison ?
La thérapie africaine nous laisse donc entrevoir une approche pluridimensionnelle de
la santé dans la société avant la différenciation institutionnelle, la médicalisation et la
rationalisation de la médecine. Dans un contexte où les problèmes de santé sont pris en charge
par diverses instances peu portées à mener de front la fonction de guérir les maladies et celle
de donner à la personne malade une signification et un sentiment d’appartenance, ce rôle
échoit de plus en plus au pasteur.
Notre problème est celui de l’absence de prise en compte de la dimension culturelle et
du genre dans le processus de prise en charge des sujets infectés. Nous posons la question
première de savoir ce qui détermine le comportement des PVVS ? Ainsi, la maladie est un
phénomène culturel majeur qui amène des questions puisque l’individu cherche à l’expliquer,
à la comprendre. Quelles sont ses causes ? Comment interpréter telle manifestation ? Si
l’attribution de causes à la maladie se base sur le système de valeurs de la société auquel
l’individu appartient, comment l’individu de culture noire-africaine, en situation
interculturelle, appréhende-t-il la maladie ? La perception de soi sous l’angle culturelle
suivant nos observations serait une réponse à cette question. Et, cette perception elle-même,
est en relation avec l’approche clinique interculturelle des femmes infectées par le VIH. En
nous intéressant donc au lien entre les deux variables que sont la perception de soi et la
dynamique relationnelle et interculturelle des femmes infectées, on aimerait savoir s’il existe
un lien efficient entre ces deux variables. D’où la seconde question : existe-t-il un lien
efficient entre la dynamique relationnelle interculturelle et la perception de soi ?
II. QUESTIONS DE RECERCHE, OBJECTIS, HYPOTHESES
II.1. QUESTIONS DE RECHERCHE
Le présent travail est une contribution à la recherche psychologique en matière de
VIH/SIDA. Il s’intitule : Approche clinique interculturelle de la dynamique relationnelle
et la perception de soi dans la prise en charge de la maladie : le cas des femmes PVVS du
Cameroun.
Quelque soit la discipline psychologique, il a été toujours question pour le chercheur
en psychologie d’observer, de diagnostiquer, d’analyser, de comprendre les comportements
qui posent problème, dans le but de pouvoir apporter des solutions, de faire des suggestions
afin de permettre à l’individu de mener une vie meilleure. Aussi nous sommes-nous poser la
question de recherche suivante : la dynamique relationnelle interculturelle de l’infection à
VIH détermine-t-elle de manière efficiente la perception de soi chez les PVVS ? De ces
interrogations émerge notre question de recherche.
II.2. OBJECTIFS DE L’ETUDE
II.2.1. Objectif principal
C’est le but général de l’étude à atteindre. Dans le cadre de notre étude il est question
de mesurer le degré de relation qui existe entre la dynamique relationnelle interculturelle et la
perception de soi dans la prise en charge de la maladie chez les PVVS.
II.2.2. Objectifs spécifiques
Ce sont des objectifs des différentes orientations de l’étude. Ils peuvent être plusieurs.
Partant de l’objectif principal, nous formulons trois objectifs opérationnels :
 Objectif spécifique 1 : Vérifier le degré de corrélation entre l’insertion relationnelle
interculturelle et la perception de soi dans la prise en charge de la maladie chez les
PVVS.
 Objectif spécifique 2 : Vérifier le degré de corrélation entre l’intégration relationnelle
interculturelle et la perception de soi dans la prise en charge de la maladie chez les
PVVS.
 Objectif spécifique 3 : Vérifier le degré de corrélation entre l’équilibre relationnelle
interculturelle et la perception de soi dans la prise en charge de la maladie chez les
PVVS.
II.3. HYPOTHESES DE RECHERHCE
Une hypothèse est une supposition ou inférence à partir de la quelle des conséquences
sont envisagées (confirmée ou infirmée) après l’étude. Autrement dit, l’hypothèse est une
prédiction consistant à mettre en relation une variable et un comportement. Elle s’exprimera
sous la forme : « telle variable a tel effet sur tel comportement ». Pour cela, dans un travail
scientifique, l’on peut avoir une hypothèse générale et des hypothèses secondaires.
II.3.1. Hypothèse générale
Pour répondre à la question de recherche que nous nous sommes posée, il est
nécessaire de formuler une hypothèse générale. Il ressort donc que, notre hypothèse générale
est la suivante : « Les stades cliniques de l’infection à VIH déterminent avec efficience la
perception de soi chez les PVVS. »
II.3.2. Hypothèses secondaires
La vérification de notre hypothèse générale nécessite que nous la décomposions en
hypothèses de recherche. Par rapport aux modalités de la variable indépendante sus-citée,
nous aurons donc trois hypothèses de recherche :
HR1 : L’insertion relationnelle interculturelle détermine-t-elle la perception de soi
dans la prise en charge de la maladie chez les femmes PVVS.
HR2 : L’intégration relationnelle interculturelle détermine-t-elle la perception de soi
dans la prise en charge de la maladie chez les femmes PVVS.
HR3 : L’équilibre relationnel interculturel détermine-t-elle la perception de soi dans la
prise en charge de la maladie chez les femmes PVVS.
II.4. INTERET DE L’ETUDE
Vu l’importance accordée au thème abordé par la présente étude, elle revêt un
quadripôle de plan : scientifique, social, psychologique et psychologie de la santé.
III.APPROCHE METHODOLOGIQUE OU METHODES
 L’entretien va nous servir d’outil de collecte dans le cadre de cette étude. Notre choix
s’est porté sur lui parce qu’il « peut être proposé même à des individus n’ayant pas
reçu de formation particulière et à tous les autres qui, même scolarisés, ont du mal à
s’exprimer par écrit » (Tsala Tsala, 2006, p.112).
 un questionnaire va nous servir pour identifier nos sujets.
 Les focus group discussion
 Une fois que nos entretiens seront retranscrits, nous les découperons en unités
thématiques après une lecture systématique. Ces derniers seront classés selon un système
de codage dans une grille de dépouillement du discours. Le système de codage est « le
processus par lequel les données brutes sont transformées systématiquement et agrégées
dans des unités qui permettent une description précise des caractéristiques pertinentes du
contenu » (Bardin, 1986, p102).
 Notre dépouillement des questionnaires se fera d’une manière électronique et à l’aide
du logiciel SPSS 15.0. Les résultats de ce dépouillement seront présentés au chapitre y
relatif, suivant un modèle à double entrée pour le questionnaire et suivrons ensuite les
entretiens et les données des focus group discussion.
Partant du fait que nous avons à faire à des données numériques relatives à une étude
corrélationnelle, nous sommes amenée à utiliser le coefficient de corrélation de Bravais
Pearson encore appelé coefficient de corrélation linéaire r. C’est un test qui mesure le degré
de relation qui existe entre deux séries de données, mais permet également de donner le sens
de celle-ci. Si la relation est positive, l’augmentation des valeurs d’une variable se traduit par
l’augmentation des valeurs de l’autre variable. Si la relation est négative, l’augmentation des
valeurs d’une variable se traduit par une baisse parallèle des valeurs de l’autre variable. Par
ailleurs, la valeur de r est comprise entre -1 et 1 dans la procédure d’analyse
IV. RESULTATS PREVUS ET IMPLICATIONS (IMPORTANCE) DE LA
RECHERCHE
 Qu’effectivement l’insertion relationnelle interculturelle a un effet sur la perception de
soi dans la prise en charge de la maladie chez les PVVS.
 Qu’effectivement l’intégration relationnelle interculturelle a un impact considérable la
perception de soi dans la prise en charge de la maladie chez les PVVS.
 Qu’effectivement l’équilibre relationnel interculturel agit la perception de soi dans la
prise en charge de la maladie chez les PVVS.
 En fin que la prise en charge des femmes Pvvs doit toujours tenir compte de la
dynamique relationnelle interculturelle pour être plus efficace.
V. LISTE DES REFERENCES CITEES
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Pratiques cliniques, psychopathologie et démarche interculturelle.Cahiers Cofrimi, n°3.
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