Dachorganisation der Schweizer KMU
Organisation faîtière des PME suisses
Organizzazione mantello delle PMI svizzere
Umbrella organization of Swiss SME
Schweizerischer Gewerbeverband Union suisse des arts et métiers Unione svizzera delle arti e mestieri
Schwarztorstrasse 26, Postfach, 3001 Bern ∙ Telefon 031 380 14 14, Fax 031 380 14 15 ∙ info@sgv-usam.ch
www.sgv-usam.ch
Service de presse du mois de juin 2010
Berne, le 30 juin 2010 Bo/cd
Pages
Journées romandes des arts et métiers 2010 à Champéry
78
PME et politique énergétique
Votations
83
A défaut de mieux, votons "oui"
Coûts de la réglementation en Suisse
85
Un fardeau de 50 milliards de francs
Second œuvre
86
Dumping étranger alarmant
Communiqués de presse
1er juin:
Loi sur le CO2: tactique mise à jour
87
11 juin:
Accord UBS: oui, mais sans nouvel impôt
88
17 juin:
Accord UBS: victoire de la raison
89
18 juin:
Les PME ne financeront pas la SSR
90
18 juin:
Union suisse des arts et métiers usam et Unia
91
21 juin:
Mise à l'épreuve pour Rudolf Matter
92
24 juin:
TVA: OUI au taux unique, mais NON à l'assujettissement de la formation
93
Reproduction gratuite
78
Journées romandes des arts et métiers 2010 à Champéry
PME et politique énergétique
Lundi 28 juin 2010
Souhaits de bienvenue, Dino Venezia, vice-président de l'usam
"Evitons une pénurie d'électricité qui nuirait à l'activité de nos PME"
Les 43e journées romandes des arts et métiers étaient placées cette année sous le thème «PME et
politique énergétique». Le vice-président de l’usam Dino Venezia, a tout d’abord souhaité la bienve-
nue aux quelque cents participants réunis au Palladium de Champéry. «Ces journées sont l’occasion
de témoigner de notre force et de notre solidarité», a relevé le président. Bien que la force incontes-
tée des PME soit souvent reconnue dans de grandes envolées verbales, le président a déploré que
dans les faits, la densité normative ne cesse d’augmenter. L’exemple de Billag et du droit de la nou-
velle révision sont des exemples significatifs.
SI le choix de l’usam s’est porté sur l’énergie cette année, c’est bien car les questions de politique
climatique et d’approvisionnement en énergie sont d’une brûlante actualité et qu’ils revêtent une
grande importance pour les PME. Le vice-président a résumé les différents défis qui se profilent dans
le domaine de l’énergie. A commencer par la production de courant exempt d’émissions de CO2,
l’augmentation de l’efficacité énergétique et le renouvellement des centrales nucléaires existantes. La
modification de l’approvisionnement énergétique passe également par le développement des énergies
renouvelables et la libéralisation du marché de l’électricité. Le vice-président a insisté sur la nécessité
de faire face au déficit de production qui pourrait se présenter à l’avenir. «Il faut à tout prix éviter une
pénurie d’énergie qui pourrait restreindre l’activité de nos PME. Pour ce faire, l’usam préconise des
prix d’électricité bas et compétitifs, un marché transparent et ouvert», a répété Dino Venezia, avant de
céder sa place aux orateurs invités.
Hans Björn Püttgen, professeur à l'EPFL
Les grands défis énergétiques du 21e siècle quel avenir pour notre énergie?
«Notre futur énergétique sera électrique»
La question de l’approvisionnement énergétique constitue aux yeux du professeur de l’EPFL Hans
Björn (Teddy) Püttgen l’un des défis majeurs du 21e siècle. Le professeur se tourne ver le passé pour
mieux prévoir ce que l’avenir nous réserve: «Le 19e siècle était le siècle du charbon, le 20e siècle celui
des hydrocarbures. Il semblerait que le 21e soit, hélas, le siècle du charbon». Pour parvenir à cette
conclusion, le professeur Püttgen distingue les défis selon la situation géographique, car les besoins
internes des pays émergents pèsent de plus en plus sur les marchés: «Le défi pour les pays industria-
lisés sera la consommation rationnelle de l’énergie. Pour les pays émergents en revanche, le défi sera
l’augmentation massive de la consommation et de la production d’énergie», explique Teddy Püttgen.
Les pays industrialisés doivent toutefois co-investir dans les technologies propres dans les pays
émergents pour leur éviter une répercussion catastrophique sur leur environnement. Si le risque de
pénurie, n’existe pas à ses yeux, la demande croissante en énergie risque de se traduire par une
explosion des prix, une volatilité extrême qui risque d’être problématique. Le contrôle du coût du prix
de l’électricité déterminera, à court et à long terme, la compétitivité économique d’une région et d’un
pays.
79
Vers une société à 2000 watts
«Nous nous dirigeons inéluctablement vers un monde électrique», affirme Teddy Püttgen. Le profes-
seur analyse les diverses possibilités technologiques à disposition pour répondre à ce besoin crois-
sant d’énergie, tout en diminuant nos émission de CO2 et notre consommation finale d’énergie. Il opte
pour une solution moins extrême que le scénario d’une société à 2000 watts de l’OFEN: le scénario III
intitulé «nouvelles priorités». Pour atteindre cet objectif exigeant mais raisonnable, le professeur est
favorable au développement des constructions issues des sources alternatives à l’instar des éoliennes
et des panneaux solaires. Mais les autorités doivent également prendre des décisions pour exploiter
les technologies existantes, notamment dans le domaine des transports. Pour lui, «toute région, toute
nation devra tendre vers une autosuffisance d’approvisionnement d’énergie électrique annuelle». Mais
il n’est pas possible d’atteindre l’objectif de ce scénario III uniquement avec des sources renouve-
lables, tempère le professeur. La question de la construction de centrales à gaz ou nucléaire doit
forcément se poser». Car le professeur voit le futur d’un œil optimiste: «Nous avons besoin de toutes
les technologies», assure le Professeur. Et de lancer en guise de conclusion le fameux slogan
d’Obama: Yes we can!
Charles Weinmann, administrateur de Weinmann Energies SA
Assainissement énergétique des bâtiments : une chance pour les PME?
Des aides concrètes pour les PME avides d’économies
L’objectif d’une société à 2000 watts passe inévitablement par l’assainissement énergétique des
bâtiments. Ce n’est pas Charles Weinmann, administrateur de la société Weinmann Energies, qui dira
le contraire. Chef de projet et consultant, Charles Weinmann a présenté les différentes mesures mises
à disposition des propriétaires et des PME pour les inciter à assainir leurs bâtiments. Parmi ceux-ci, il
y a notamment le Certificat énergétique cantonal du bâtiment (CECB) qui permet d’établir une fiche
indicative des besoins énergétiques d’un bâtiment; le Programme Bâtiments au niveau fédéral qui met
300 millions de francs par an à disposition des propriétaires; les diverses subsides mis à disposition
par les cantons; le modèle PME de l’Agence de l’énergie pour l’économie, qui conseille les PME pour
leur offrir une efficacité énergétique durable. «L’assainissement énergétique des bâtiments présente
autant une chance pour les PME propriétaires de bâtiments que pour les PME prestataires de ser-
vices», relève Charles Weinmann. Un investissement qui devrait être amorti en moins de sept ans,
d’après les calculs du scientifique. Sans oublier les économies qui peuvent être réalisées sur le long
terme.
Débat: Que faire pour éviter à nos PME de vivre une pénurie d’électricité?
Les PME contribuent à l’indépendance énergétique de la Suisse
Les PME suisses doivent-elles craindre une pénurie d’électricité? C’était le thème du débat, lundi
après-midi, qui réunissait Jean-René Fournier (parti démocrate-chrétien), Hugues Hiltpold (parti libé-
ral-radical), Stéphane Rolle (membre de la direction de l’Association des entreprises électriques
suisses) et Robert Cramer (parti écologiste suisse). Pour les quatre intervenants, la réponse est claire:
la Suisse ne devra pas faire face à une insuffisance énergétique dans les prochaines années. La
situation n’est toutefois pas rassurante pour autant. Comme l’a souligné Jean-René Fournier, la
production d’énergie suisse est menacée par deux phénomènes: l’arrêt de l’exploitation des centrales
nucléaires et les contrats internationaux, par exemple avec la France, qui arrivent bientôt à échéance.
«Il faudra les renouveler, mais quel prix l’énergie aura-t-elle dans le futur?», s’inquiète le conseiller
aux Etats valaisan.
80
Pour Hugues Hiltpold, l’indépendance de notre pays est un objectif difficile à atteindre, en raison du
manque de ressources de la Suisse et d’une certaine «schizophrénie» des citoyens. «Quand on
évoque les énergies renouvelables, comme les éoliennes, tout le monde est favorable. Mais dès qu’il
s’agit de les installer quelque part, plus personne n’en veut», explique-t-il. Pour limiter cette dépen-
dance à l’étranger, il n’y a pas beaucoup d’alternatives possibles, selon Robert Cramer: consommer
moins, miser sur l’énergie hydraulique et faire appel aux compétences des entreprises locales. «Per-
sonne autour de cette table ne dira que la Suisse doit vivre en autarcie. Les PME peuvent apporter
leur savoir-faire dans de nombreux domaines: pour la gestion informatique, les installations dans le
bâtiment par exemple».
Rassembler toutes les forces de productions possibles, un avis que partage Stéphane Rolle. «On a
besoin avant tout d’efficacité énergétique et pas électrique. Il faut se tourner vers le thermique. En
réduisant de 10 % le fossile, on peut bénéficier de 30% d’électrique en plus. Cette solution idéale pour
nos enfants n’est néanmoins pas simple à réaliser», estime-t-il.
Les centrales nucléaires de nouvelle génération suffiraient-elles à combler le manque? Jean-René
Fournier penche pour cette hypothèse: «Il s’agit avant tout de trouver un approvisionnement sûr et
pas trop cher, ces deux aspects sont importants». Malgré les avis divergents quant à la solution
optimale, tous les intervenants s’accorderont sur l’urgence de trouver d’autres ressources. Le peuple
décidera en 2013 si de nouvelles centrales en font partie.
Mardi 29 juin 2010
Patrick Corbat, administrateur de Corbat Holding SA
Energies renouvelables: exemple concret d’une PME Pellet du Jura SA
Une PME qui offre une alternative fiable au mazout
Proposer une alternative fiable et pratique au mazout? C’est le défi que s’est donné la société Pellet
du Jura. Fondée en septembre 2009, la PME jurassienne produit 6000 tonnes de pellets par an qu’elle
destine principalement à ses clients régionaux. «Nous n’osons plus parler de déchets dans une scie-
rie, explique Patrick Corbat, administrateur de Corbat Holding SA, l’un des trois partenaires de Pellets
du Jura SA. Notre matière première est bien trop noble. Nous parlons alors de sous-produit». C’est
dans le but de valoriser ce sous-produit que l’entreprise a décidé d’exploiter cette filière assez margi-
nale en Suisse. «Les pellets sont intéressants pour les PME. Le retour sur investissement est garanti
tout comme la stabilité des prix. Ce mode de chauffage économique a l’avantage de ne produire
neutre en CO2 et de rester un produit régional aux faibles coûts de transport», argumente Patrick
Corbat. Sur 100 francs investis dans les pellets, 98 francs restent en effet dans la région. Un atout qui
lui permet de participer activement au développement économique régional et d’assurer un lien direct
avec leurs consommateurs.
Bertrand Piccard, président et initiateur du projet Solar Impulse
«L’aventure commence lorsque nos choix deviennent vitaux»
Bertrand Piccard a pris conscience de notre dépendance énergétique durant son tour en ballon sans
escale en 1999. Alors que son équipage avait débuté l’aventure avec 3,7 tonnes de méthane, il ne lui
en restait plus que 40 kg à l’atterrissage. «A ce moment-là, j’ai vraiment ressenti avec mes tripes que
l’énergie fossile ne dure pas et qu’une pénurie dans le cas présent signifierait qu’on s’écraserait», a
81
expliqué le «savanturier» lors de sa conférence. C’est aussi ce jour-là que le projet Solar Impulse est
né: «Je me suis promis que je réaliserais mon prochain vol sans carburant». Bertrand Piccard croit en
l’esprit de pionnier qui accepte de remettre en cause ses certitudes pour mieux avancer. Et c’est aussi
dans cette optique que l’aéronaute donne des conférences. Pour que chacun devienne à son tour un
pionner au quotidien.
«J’ai appris pendant mon tour du monde en ballon qu’il y a des moments où l’on est obligé de lâcher
du lest pour prendre la bonne direction. Alors que nous voulions avec Brian Jones n’en faire qu’à
notre tête et nous engouffrer dans un jet stream pour voler deux fois plus vite, les météorologues nous
ont ordonné de redescendre. Et là, ils nous ont posé une question qui a changé ma vie: vous préférez
aller vite dans la mauvaise direction ou lentement dans la bonne? C’est là que l’aventure a réellement
commencé». Pour Piccard, cette expérience a démontré que dans la vie, il est nécessaire de prendre
en considération toutes les dimensions et parfois, d’abandonner ses convictions pour faire les bons
choix.
Surmonter les paradoxes
Cette approche philosophique concerne également les grands défis du 21e siècle tels que
l’approvisionnement énergétique. En élaborant le projet Solar Impulse, Bertrand Piccard voulait sur-
tout démontrer qu’il est possible de concevoir notre avenir différemment et d’exploiter le potentiel des
technologies renouvelables. E si le projet fait rêver, c’est aussi parce qu’il va à l’encontre de certains
paradoxes: «Avec Solar Impulse, nous nous approchons du mythe du vol perpétuel, d’un vol qui soit
totalement indépendant des énergies fossiles». Car le but de l’aéronef est bien de recharger ses
batteries le jour pour pouvoir voler toute la nuit jusqu’au lever du soleil, et ainsi de suite. L’équipe de
Solar Impulse réalisera deux vols de nuits cet été, une préparation nécessaire en vue du tour du
monde prévu pour 2013.
Débat: Energie nucléaire: chance, contrainte, danger pour les PME?
La politique énergétique face à un tournant
A l’horizon 2050, la Suisse risque d’être menacée par la pénurie énergétique. «L’énergie nucléaire ne
s’oppose pas aux autres énergies mais est bien complémentaire», a souligné Agathe Tobola Drey-
fuss, secrétaire patronale de l’usam, lors de l’introduction au débat portant sur l’énergie nucléaire.
Pour l’usam, une pénurie serait forcément liée à une augmentation des coûts de l’électricité, des coûts
qui se reporteraient inévitablement sur la facture des PME déjà taxées de toutes parts.
Le nucléaire: chance, contrainte ou danger pour les PME? C’est la question qu’ont débattue Chantal
Balet, présidente de la Fédération romande pour l’énergie et Isabelle Chevalley, présidente d’Ecologie
libérale et membre du Comité «Sortir du nucléaire». Les deux femmes sont d’accord sur le fait que la
consommation énergétique augmente et qu’il est nécessaire de garantir l’approvisionnement énergé-
tique pour notre industrie et notre économie. La fin de vie des centrales nucléaires approche tout
comme l’échéance des contrats d’échange d’énergie électrique avec la France, qui seront difficilement
reconduits. Si Chantal Balet pense qu’une «décision urgente s’impose», Isabelle Chevalley est plutôt
d’avis que «la transition doit s’opérer en douceur». Mais toutes deux restent confiantes à leur manière
pour le futur et refusent de parler de pénurie.
«40% de notre production et de notre consommation proviennent du nucléaire. Sachant que notre
besoin énergétique est en constante augmentation, il est irréaliste de croire que cette proportion
pourra être remplacée avec d’autres sources d’énergie d’ici 2020. Remplacer les centrales nucléaires
existantes est nécessaire si nous voulons rester autonomes énergétiquement», a soutenu Chantal
Balet. Isabelle Chevalley croit que nous pouvons nous en passer, mais progressivement: «Je sais
1 / 17 100%