expliqué le «savanturier» lors de sa conférence. C’est aussi ce jour-là que le projet Solar Impulse est
né: «Je me suis promis que je réaliserais mon prochain vol sans carburant». Bertrand Piccard croit en
l’esprit de pionnier qui accepte de remettre en cause ses certitudes pour mieux avancer. Et c’est aussi
dans cette optique que l’aéronaute donne des conférences. Pour que chacun devienne à son tour un
pionner au quotidien.
«J’ai appris pendant mon tour du monde en ballon qu’il y a des moments où l’on est obligé de lâcher
du lest pour prendre la bonne direction. Alors que nous voulions avec Brian Jones n’en faire qu’à
notre tête et nous engouffrer dans un jet stream pour voler deux fois plus vite, les météorologues nous
ont ordonné de redescendre. Et là, ils nous ont posé une question qui a changé ma vie: vous préférez
aller vite dans la mauvaise direction ou lentement dans la bonne? C’est là que l’aventure a réellement
commencé». Pour Piccard, cette expérience a démontré que dans la vie, il est nécessaire de prendre
en considération toutes les dimensions et parfois, d’abandonner ses convictions pour faire les bons
choix.
Surmonter les paradoxes
Cette approche philosophique concerne également les grands défis du 21e siècle tels que
l’approvisionnement énergétique. En élaborant le projet Solar Impulse, Bertrand Piccard voulait sur-
tout démontrer qu’il est possible de concevoir notre avenir différemment et d’exploiter le potentiel des
technologies renouvelables. E si le projet fait rêver, c’est aussi parce qu’il va à l’encontre de certains
paradoxes: «Avec Solar Impulse, nous nous approchons du mythe du vol perpétuel, d’un vol qui soit
totalement indépendant des énergies fossiles». Car le but de l’aéronef est bien de recharger ses
batteries le jour pour pouvoir voler toute la nuit jusqu’au lever du soleil, et ainsi de suite. L’équipe de
Solar Impulse réalisera deux vols de nuits cet été, une préparation nécessaire en vue du tour du
monde prévu pour 2013.
Débat: Energie nucléaire: chance, contrainte, danger pour les PME?
La politique énergétique face à un tournant
A l’horizon 2050, la Suisse risque d’être menacée par la pénurie énergétique. «L’énergie nucléaire ne
s’oppose pas aux autres énergies mais est bien complémentaire», a souligné Agathe Tobola Drey-
fuss, secrétaire patronale de l’usam, lors de l’introduction au débat portant sur l’énergie nucléaire.
Pour l’usam, une pénurie serait forcément liée à une augmentation des coûts de l’électricité, des coûts
qui se reporteraient inévitablement sur la facture des PME déjà taxées de toutes parts.
Le nucléaire: chance, contrainte ou danger pour les PME? C’est la question qu’ont débattue Chantal
Balet, présidente de la Fédération romande pour l’énergie et Isabelle Chevalley, présidente d’Ecologie
libérale et membre du Comité «Sortir du nucléaire». Les deux femmes sont d’accord sur le fait que la
consommation énergétique augmente et qu’il est nécessaire de garantir l’approvisionnement énergé-
tique pour notre industrie et notre économie. La fin de vie des centrales nucléaires approche tout
comme l’échéance des contrats d’échange d’énergie électrique avec la France, qui seront difficilement
reconduits. Si Chantal Balet pense qu’une «décision urgente s’impose», Isabelle Chevalley est plutôt
d’avis que «la transition doit s’opérer en douceur». Mais toutes deux restent confiantes à leur manière
pour le futur et refusent de parler de pénurie.
«40% de notre production et de notre consommation proviennent du nucléaire. Sachant que notre
besoin énergétique est en constante augmentation, il est irréaliste de croire que cette proportion
pourra être remplacée avec d’autres sources d’énergie d’ici 2020. Remplacer les centrales nucléaires
existantes est nécessaire si nous voulons rester autonomes énergétiquement», a soutenu Chantal
Balet. Isabelle Chevalley croit que nous pouvons nous en passer, mais progressivement: «Je sais