MODULE de MAIEUTIQUE Unité foetoplacentaire (Coordonateur Pr

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MODULE de MAIEUTIQUE
Unité foetoplacentaire
(Coordonateur Pr Janky)
Différenciation sexuelle, l’essentiel
Dr. Nadia Prisant
Définition des sexes
Le sexe chromosomique influence le sexe gonadique qui lui-même influence le
développement des organes génitaux (sexe somatique) : ce sera le sexe phénotypique. Dans
l’espèce humaine, on parle en plus du sexe phénotypique, de sexe civil (état civil), cérébral ou
psychologique et de sexe social.
Sexe Chromosomique : 46XX femme, 46XY homme
Génétiquement, il existe des anomalies chromosomiques telles que XXY ou même XXXY.
47 XXY Klinefelter, 47 XYY non syndromique, 47XXX non syndromique, 45 X0 Turner
Sexe gonadique, sexe phénotypique
La réalisation du phénotype sexuel se réalise en 2 temps:
1) différenciation de la gonade à partir de structures indifférenciées
Exemple de SRY
Si le chromosome Y est impliqué dans le déterminisme du sexe, c'est qu'il doit porter
un gène codant pour une protéine de la sexualisation.
Le fait que certaines personnes possèdent un sexe phénotypique en désaccord avec
leur sexe génétique a permis de localiser le gène sur une portion du chromosome Y
qui peut subir une translocation sur le chromosome X au cours de la méiose.
Sur le bras court du chromosome Y existe le gène SRY (Sex Determinating Region of
Y) qui code pour la protéine TDF (Testis Determining Factor)
2) différenciation du tractus génital
Acteurs initiaux
I- La mise en place de structures sexuelles indifférenciées
Dès la fécondation, l'œuf est équipé d'une paire de chromosomes sexuels: XX (♀) ou XY (♂)
mais la différence sexuelle ne s'exprime pas: les gonades embryonnaires sont indifférenciées
ainsi que l'ébauche des voies génitales.
Les gonades se mettent en place à la fin du 1er mois. Ce sont des protubérances du rein
embryonnaire, crêtes génitales du mésonephros, qui seront colonisées par les cellules
germinales primordiales.
Le stade indifférencié est réalisé à la fin de la 6ème semaine.
L'embryon possède jusque là un double système de conduits génitaux à potentialités sexuelles
opposées:
_ Les canaux de Wolff pouvant devenir des voies mâles
_ Les canaux de Müller pouvant devenir des voies femelles
II- Réalisation des phénotypes sexuels au cours de la vie fœtale
A- Chez le mâle
1) Implication du chromosome Y et du gène SRY
Du moment que le chromosome Y est présent, le phénotype est mâle d'où l'idée que le
chromosome Y est responsable à lui seul de la masculinisation.
Le chromosome Y oriente donc la différenciation du phénotype vers la voie mâle: la gonade
indifférenciée devient testicule.
Sur le bras court du chromosome Y existe le gène SRY (Sex Determinating Region of Y) qui
code pour la protéine TDF (Testis Determining Factor)
Cette protéine déclenche une cascade d'expressions de gènes architectes impliqués dans la
mise en place des structures du testicule.
L'insertion de ce gène dans un œuf XX induit la différenciation des gonades en testicules,
preuve du rôle de ce gène.
2) Implication d’une cascade de gènes
WT-1 régule la transcription de SRY et a un rôle dans la formation de la gonade
indifférenciée.
SF1 active l’expression de l’AMH (cf plus loin) permet la différenciation des crêtes génitales
et des cellules somatiques de la gonade.
SOX-9 contrôle l’expression de l’AMH et DAX1 .A noter qu’une seule copie mutée conduit à
la reversion sexuelle.
DAX1 antagonise SRY, inhibe SF1 mais reste indispensable à la formation du testicule.
3) Existence de facteurs testiculaires de masculinisation
Les expériences de Jost (1947) sur des fœtus de Lapin montrent que les testicules jouent un
rôle dans la masculinisation des voies génitales. Donc en l'absence d'un facteur sanguin
fabriqué par les testicules, les voies génitales deviennent femelles quelque soit le sexe
génétique.
Le testicule différencié fabrique au niveau des cellules de Sertoli vers la 6ème semaine de
l’AMH (hormone anti-Mullerienne) qui provoque la régression vers la 8ème semaine des
canaux de Müller destinés à devenir le tractus génital ♀ , et la Testostérone par les cellules de
Leydig qui stabilisent vers la 10ème semaine les canaux de Wolff et stimule leur
développement en canaux déférents ainsi que la différenciation du tractus génital ♂ .
La testostérone est l’hormone clé de la masculinisation du tractus génital.
B- Chez la femelle
En l'absence de protéine TDF (transcription du gène SRY), pas de différenciation de la
gonade en testicule, donc pas de testostérone ni d'AMH donc persistance des canaux de
Müller, présence d'œstrogènes et donc différenciation en ♀ : trompes, vagin utérus
III Différenciation du tractus génital
A chez le mâle
Canal de Wolff:
– Partie haute donne les canaux efférents et l’épididyme
– Partie basse donne le canal déférent, le canal éjaculateur, les vésicules
séminales
Allongement du tubercule génital pour devenir pénis et gouttière urétrale, qui se ferme à la fin
du 3ème mois.
Réunion des bourrelets génitaux pour donner le scrotum
Vers la 11ème semaine: développement de la prostate
Migration des testicules:
Depuis le Gubernaculum testis puis le processus vaginal, pour se situer à l’orifice interne du
canal inguinal à la fin du 3ème mois. Du 7ème mois à la naissance: migration dans le canal
inguinal jusqu’au scrotum. Après la naissance: fermeture du processus vaginal.
Testostérone :
Permet la virilisation des organes génitaux
– Urèthre
– Prostate
– Pénis
– Scrotum
Nécessite la présence obligatoire de la 5α réductase et de récepteurs fonctionnels sur les tissus
cibles (cf anomalies plus loin)
A chez la femelle
Canal de Müller:
– Partie craniale, reste ouverte dans la cavité cœlomique: pavillon de la trompe
– Partie moyenne donne la trompe
– partie caudale (fusionnée): utérus + partie supérieure vagin. (le reste du vagin
provient d’une prolifération du SUG en regard du tubercule müllerien)
La formation du vagin provient de la plaque vaginale puis de sa canalisation. Le tubercule
génital donne le clitoris. Les plis génitaux ne fusionnent pas et donnent les petites lèvres. Les
bourrelets génitaux ne fusionnent pas et donnent les grandes lèvres.
ANOMALIES DE LA DIFFERENCIATION SEXUELLE (exemples)
A Chromosomiques
-47XXY Syndrome de Klinefelter : Dans 80 % des cas, le caryotype est 47,XXY homogène
(syndrome de Klinefelter classique). Dans 20 % des cas, on observe une variante
chromosomique. Il peut s'agir d'une mosaïque. La morphologie des patients est variable :
certains présentent une morphologie masculine normale, d'autres sujets présentent parfois une
ceinture scapulaire (omoplate et clavicule) peu développée, la pilosité est souvent peu fournie.
L'atrophie testiculaire contraste avec le développement normal de la verge et du scrotum
constaté à la puberté, souvent le diagnostic n'est établi que lors des examens médicaux faits en
raison d'une stérilité.
-45X0 Le syndrome de Turner (ST) est une affection génétique rare liée à l’absence totale
ou partielle d’un chromosome X, affectant 1/2 500 nouveau nés de sexe féminin. Il associe de
manière quasi constante un retard statural et une insuffisance ovarienne avec infertilité.
B Anomalies de la stéroïdogénèse
Le déficit en 21 hydroxylase provoque un déficit en minéralocorticoïdes, en glucocorticoïdes
avec une augmentation de la testostérone et une hyperandrogénie. On observe alors une
virilisation des OGE chez le fœtus féminin que l’on peut définir par la classification de Prader
(I à IV).
C Anomalies des tissus cibles
L’anomalie des gènes des récepteurs aux androgènes provoque une non virilisation des OGE
chez le fœtus masculin. La forme complète se présente avec un phénotype féminin, une
régression des OGI féminins mais un développement mammaire à la puberté avec une
aménorrhée primaire. Les formes partielles vont du micro-penis à l’hypospadias avec une
persistance des OGI masculins. Le diagnostic est moléculaire.
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