A – L`industrialisation se poursuit…

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L’Age Industriel (1850-1939)
De 1850 à 1939, l’industrialisation se poursuit en Europe et en Amérique du Nord, grâce à
l’apparition de nouvelles technologies, de nouveaux produits et des grandes entreprises.
L’industrialisation transforme profondément l’économie des sociétés occidentales : les
produits industriels ne sont plus fabriqués dans des ateliers mais par des machines, en série,
dans de vastes usines.
I – L’industrialisation : un processus long et continu
A partir des années 1880, l’industrialisation est relancée par une série d’innovations et l’essor
des moyens de communication.
A – L’industrialisation se poursuit…
Née en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, la première industrialisation s’étend, au milieu du
XIXe siècle, en Europe occidentale et aux Etats-Unis. Ce premier essor de l’industrie était
fondé sur l’exploitation des mines de charbon et de fer permettant de fabriquer des machines
utilisées dans l’industrie textile, sur une nouvelle source d’énergie, la vapeur, et sur le
développement des chemins de fer1. La production industrielle est devenue le moteur de la
croissance économique. Ces secteurs bénéficient de nouvelles techniques. Le système
Bessemer (gain de temps et d’argent pour la production de l’acier) et le four de MartinSiemens (1864) améliorent ainsi la transformation de la fonte en acier. Ce dernier trouve alors
de nouvelles applications, dans le bâtiment par exemple.
B – … dynamisée par de nouvelles innovations
A partir des années 1880, une vague d’innovations relance l’industrialisation : elles sont
parfois l’œuvre de simples employés comme Edison2. , le plus souvent celle des laboratoires
d’entreprises.
1
Le chemin de fer est né en Angleterre. Son apparition est liée à la Révolution industrielle, au début du
XIXe siècle. Le premier réseau voit le jour en Europe continentale dans la région de Saint-Étienne, en France,
entre 1827 (Louis-Antoine Beaunier) et 1830 (Marc Seguin).La période de plus grand développement du chemin
de fer va de 1848 à 1914, principalement en Europe et en Amérique du Nord. Pendant l'entre-deux guerres, les
voies ferrées se développèrent dans les colonies, notamment l'Indochine française afin de contribuer à l'évolution
de l'économie dans celles-ci.
2
Thomas Alva Edison (11 février 1847 à Milan, Ohio - 18 octobre 1931 à West Orange, New Jersey, est un
inventeur et un homme d'affaires américain. À sa naissance, l'électricité domestique n'existait pas, à sa mort, elle
servait à éclairer des villes entières.« Le magicien de Menlo Park » fut l'un des inventeurs les plus prolifiques de
la fin du XIXe siècle. Il a été un génie dans l'application pratique des principes scientifiques, en introduisant
notamment les principes de la production en série. Incarnation de l'autodidacte américain, il est un inventeur
génial qui a bouleversé les domaines de l'électricité, du téléphone et du cinéma. Il fut lauréat du prix Rumford en
1895 pour ses travaux sur l'électricité, ainsi que de la Médaille Franklin en 1915 pour récompenser les
contributions de ses découvertes à l'amélioration du bien-être de l'humanité.) (Le télégraphe en 1864, la lampe
électrique en 1879)
1
La seconde industrialisation s’appuie sur trois secteurs :
Dès les années 1860, la chimie connaît un important essor, grâce à des procédés innovants de
fabrication de la soude Solvay3 et aux colorants artificiels. De nouveaux produits sont
commercialisés comme les teintures, les engrais, les produits pharmaceutiques, puis les
matières plastiques. En 1899, l’entreprise allemande Bayer4 commercialise l’aspirine avec
succès.
L’électricité renouvelle profondément l’industrialisation. Le moteur électrique de Gramme,
la lampe d’Edison, et surtout le transport de l’électricité, développé dans les années 1880,
élargissent ses applications dans l’industrie (Siemens ou Phillips), puis dans les foyers. La
première automobile avec un moteur à essence est mise au point en 1891, par R.Panhard et
E. Levassor Panhard5, grâce à l’utilisation d’une nouvelle énergie, le pétrole. Elle est
produite de façon industrielle dès 1908 aux Etats-Unis, avec la Ford-T6 fabriquée à la chaîne,
mais seulement après la première Guerre mondiale en Europe.
-
La vie quotidienne s’en trouve bouleversée. Grandes ou petites comme l’aspirateur en
1901, ces innovations sont montrées au public lors des expositions universelles dans
les capitales européennes.
3
Jusqu'en 1789, le carbonate de sodium, cet ingrédient nécessaire aux industries du verre, du savon, des textiles
et du papier, provenait de cendres de plantes (algues ou salicorne). En 1789, le chimiste français Nicolas Leblanc
invente le procédé Leblanc qui permet d'obtenir du carbonate de sodium à partir de sel marin. Le procédé
Leblanc a été utilisé jusque dans les années 1870, où il a été supplanté par le procédé Solvay. Le procédé Solvay
a été découvert par le chimiste belge Ernest Solvay qui ouvre sa première usine en Belgique en 1863. Ce procédé
est encore utilisé actuellement.
4
Bayer devint part de IG Farben, un conglomérat d'industries chimiques allemandes qui émergèrent pendant la
Première Guerre mondiale. Quand les Alliés démembrèrent IG Farben après la Seconde Guerre mondiale pour
implication dans des crimes de guerre, Bayer réapparut en tant qu'entreprise distincte. Elle a entre autres
découverts : l'Aspirine un antalgique faible, l'Héroïne un psychodysleptique fort, le gaz moutarde une arme
chimique utilisé pendant la Première Guerre mondiale, le Tabun un gaz nerveux, la Ciprofloxacine antibiotique
de la famille des fluors quinolones)
5
(est un constructeur automobile français. Héritier de la société Perin-Panhard, il fut fondé en tant que
constructeur automobile en 1891 par les deux associés Louis François René Panhard et Émile Levassor avec la
participation de la veuve Sarazin, par l'ouverture de la première usine d'automobiles à pétrole au monde dans le
13e arrondissement de Paris. C'est à cette antériorité industrielle dans la production de voitures automobiles à
moteur à explosion que Panhard doit son titre de marque doyenne, qui la place avant Daimler (Mercedes), Benz
ou Peugeot)
6
(Première voiture au monde à avoir été assemblée en chaîne de montage, la Ford T fut produite à plus de
quinze millions d'exemplaires entre 1908 et 1927. Elle fut construite en 1913 par Henry Ford. Cette automobile
que les américains surnommèrent familièrement Lizzie dut son énorme succès à sa robustesse, à sa facilité de
conduite et, surtout, à son coût peu élevé.)
2
C– L’essor des services
Alors que le réseau ferré poursuit son développement, apparaissent d’autres moyens de
transport. Le tramway7, puis le métro (dès 1863 à Londres), transforment les grandes villes.
Les navires en acier et à vapeur peuvent transporter des tonnages plus importants. Enfin, la
production industrielle des avions8 commence avec la première Guerre mondiale.
Les techniques d’information et de communication se perfectionnent. Le télégraphe9 est
relayé par le téléphone10. Dans les années 1920, la radio11 équipe les foyers. L’image
devient un vecteur important d’information grâce à la photographie12 : la première
photographie représente une aile de sa propriété à Saint Loup de Varennes (Saône-et-Loire)),
puis au cinéma : Louis Lumière organise la première projection publique le 28 décembre 1895
à Paris.
De nouvelles techniques de vente adaptées à la consommation de masse apparaissent. Celle-ci
est soutenue par le développement de la publicité et du crédit.
7
(Apparu durant la première moitié du XIXe siècle, le tramway est initialement mû par la traction animale. Les
premiers tramways sont construits aux États-Unis (ils circulent en 1832 sur la ligne de New York à Harlem et en
1834 à La Nouvelle-Orléans). Les premiers rails, en U saillant, créent une gêne importante et provoquent
quelques accidents. Ils sont supplantés, dès 1850, à New York, par des rails à gorge, puis, en 1852, par des rails
sans saillant (inventés par le français Alphonse Loubat). Le premier tramway de France est construit dans le
département de la Loire sur la route entre Montrond les Bains et Montbrison. Il fait 15 km et est mis en service
en 1837)
8
(Le mot avion (du latin avis, oiseau) a été employé pour la première fois par Gabriel de La Landelle, en 1863,
dans un compte rendu des tentatives d'envol de Jean-Marie Le Bris. Le terme est ensuite repris en 1875 par
Clément Ader puis breveté par ce dernier. C'est ainsi qu'il a appelé l'appareil baptisé Éole, avec lequel il décolle
le 9 octobre 1890 puis rase le sol sur 50 mètres à 20 cm au-dessus de la piste. Cet événement ne sera toutefois
pas homologué comme étant le premier vol : la hauteur atteinte (inférieure à celle du genou d'un adulte!) était
insuffisante pour le qualifier de tel. De fait, la performance de cette génération d'engins ne fera pas se bousculer
les entrepreneurs. Le troisième prototype de Clément Ader, l'Avion III, effectue un vol sur 300 mètres devant un
comité militaire le 14 octobre 1897 à Satory. Une autre raison à la non homologation des vols de Clément Ader
est que ces vols étaient soumis au secret militaire. Mais dans les premières années de l'aéronautique, après les
exploits des frères Wright, on ne parle guère d'avion mais d'aéroplane. C'est avec la Première Guerre mondiale
que les mots avion et aviation deviennent communs)
9
(Le développement de l'électricité fit naître l'ère du télégraphe électrique. En 1832 Samuel Morse s'inspira des
travaux de ses prédécesseurs pour inventer un système simple et robuste. En 1838, le premier télégraphe
électrique fut construit par Wheatstone, et fonctionna entre Londres et Birmingham)
10
(Le téléphone a été déclaré inventé dans les années 1860 par Antonio Meucci, un Italien émigré aux ÉtatsUnis. (Ce fait a été récemment reconnu par le Congrès américain dans la résolution 269 du 15 juin 2002).
Meucci avait fait une demande de brevet en 1871 mais, faute de ressources, ne la renouvela pas, celle-ci expira
en 1874.)
11
(En 1896, Marconi déposa son premier brevet de radioélectricité. En 1899, il réalisa la première émission de
radiotélégraphie entre la France et l'Angleterre. En décembre 1900, Reginald Aubrey Fessenden, un Canadien
originaire des Cantons de l'est au Québec, avait réussit à transmettre la voix humaine de Cobb Island près de
Washington, pour la première fois de l'histoire. Ce fut là vraiment la naissance de la radio. Toutefois, ce premier
succès ne fut pas divulgué. Fessenden préféra en effet continuer ses travaux afin d'améliorer la réception de ses
appareils. En 1920, Marconi supervisa la première émission radiophonique à Chelmsford, Angleterre)
12
(Joseph Nicéphore Niepce, un inventeur de Chalon-sur-Saône, associe ces trois procédés pour fixer des images
(de qualité moyenne) sur des plaques d'étain recouvertes de bitume de Judée, sorte de goudron naturel qui
possède la propriété de durcir à la lumière (1826 ou 1827)
3
II – L’âge d’or de la grande entreprise
La fabrication des nouveaux produits industriels oblige les entreprises à s’agrandir et à se
regrouper.
A – L’entreprise s’adapte aux innovations
L’industrialisation s’accompagne d’un essor du commerce international. Des traités de libreéchange le favorisent, comme celui signé entre la France et l’Angleterre en 186013. Dominés
par les Etats occidentaux, les échanges internationaux constituent un moteur de la croissance
économique, mais augmentent la concurrence entre les entreprises qui doivent s’adapter.
De nombreuses petites et moyennes entreprises continuent à prospérer dans certains secteurs
comme le luxe. Mais à leurs cotés, apparaissent de grandes entreprises dans les secteurs clés
de l’industrialisation : au Creusot (Le Creusot est une commune française, située dans le
département de Saône-et-Loire et la région Bourgogne), l’entreprise de métallurgie Schneider
emploie déjà 12 500 personnes en 1870. A partir des années 1880, les nouvelles technologies,
le coût croissant des recherches et des machines, obligent les entreprises à s’agrandir.
B – L’entreprise accroît son capital pour s’agrandir
L’accroissement des besoins financiers des entreprises et des échanges internationaux
implique une augmentation de la monnaie en circulation. L’arrivée de métaux précieux des
mines en Californie, du Canada, puis d’Alaska, d’Afrique du sud et d’Australie couvre en
partie seulement ces besoins.
Dans un premier temps, les entreprises recourent à l’autofinancement. Puis, pour rester
indépendantes, elles se transforment en sociétés anonymes : leur capital est divisé en actions
vendues dans les bourses de Londres, Paris, Berlin, Francfort, New York, qui se développent
surtout de 1890 à 1914.On atteint l’apogée du capitalisme.
Les entreprises ont recours aux grandes banques. Dès les années 1850 se mettent en place des
banques de dépôts puissantes comme Barclays14 en grande Bretagne et le crédit Lyonnais15
en France, qui développent la monnaie fiduciaire (billets), la monnaie scripturale (chèques et
dépôts bancaires), et surtout le crédit. En collectant l’épargne des particuliers et en finançant
les grandes entreprises, elles contribuent à l’industrialisation.
L’entreprise choisit différentes méthodes pour s’agrandir. La concentration verticale
regroupe des entreprises aux activités complémentaires (garantir la sécurité des
13
(La France et l'Angleterre signent un traité de libre-échange destiné à abolir les taxes douanières
sur les matières premières et la majorité des produits alimentaires. Une taxe de 30% est fixée pour les
produits manufacturés. L'accord est négocié par les français Rouher et Michel Chevalier et le
britannique Richard Gobden. Ce rapprochement franco-britannique voulu par la reine Victoria et
Napoléon III, confirme la volonté d'alliance et de coopération entre les deux ennemis héréditaires.).
14
(Barclays est une banque britannique basée à Londres au Royaume-Uni et fondée en 1896. Le groupe fait
partie des « big five », les 5 plus grandes banques britanniques)
15
(LCL, anciennement le Crédit Lyonnais, est une banque française fondée à Lyon en 1863 par Henri Germain
et considérée comme l'un des trois piliers de l'industrie bancaire française, avec la BNP et la Société générale)
4
approvisionnements ou à diminuer les coûts d’achats des produits intermédiaires). La
concentration horizontale rassemble des entreprises ayant la même activité principale. Des
entreprises (elle permet de réaliser des économies d’échelle et d’accroître le pouvoir de
négociation face aux partenaires extérieurs), comme Krupp (métallurgie), forment des
Konzern16 qui combinent les deux types de concentration. Des entreprises fabriquant les
mêmes produits, en s’entendant sur les prix et sur les quantités produites pour limiter la
concurrence forment des cartels17.
C – L’entreprise se réorganise
Pour produire plus à moindre coût, la grande entreprise applique de nouvelles méthodes
d’organisation du travail mises au point aux Etats-Unis.
Le travail à domicile et l’atelier ne disparaissent pas. Mais les nouvelles technologies
imposent la création d’usines de plus en plus étendues.
Dès la fin du XIXe siècle, les entreprises réorganisent le travail pour accroître la productivité.
Au début du 19e siècle, le taylorisme18 est introduit en Europe avant de se généraliser dans
les années 1920. Les pièces produites sont identiques, interchangeables, et circulent sur une
chaîne où chaque ouvrier répète les mêmes gestes. Le Fordisme19 appliqué aux Etats-Unis au
début du Xxe siècle, s’installe en Europe après la Seconde Guerre mondiale.
16
(Un Konzern est un terme allemand pour désigner un groupement d'entreprises liées par des participations
financières croisées, mais conservant une indépendance juridique. C'est un élément de base du Capitalisme
rhénan)
17
(Le terme cartel est un terme d'origine germanique (Kartell) qui désigne une forme élaborée
de coopération horizontale entre entreprises indépendantes en vue d'accroître leur pouvoir sur
un marché.)
18
(Le taylorisme est une méthode de travail qui tire son nom de celui de l'ingénieur américain Frederick
Winslow Taylor (1856-1915). Elle repose sur une division du travail en tâches simples et répétitives
individuellement optimisées et sur le paiement des employés au rendement (mesuré au nombre de pièces et avec
l'aide du chronométrage). Taylor rencontra une grande efficacité dans la sidérurgie et il formalisa sa méthode
dans un livre intitulé The Principles of Scientific Management)
19
(Le fordisme est un mode de développement de l'entreprise (ou d'organisation du travail), inventé par Henry
Ford, fondateur de l'entreprise du même nom, et largement inspiré d'une autre organisation du travail: le
taylorisme, ou organisation scientifique du travail (OST). Le but de ce développement de l'entreprise est
d'accroître la productivité et la production de l'entreprise, et ceci grâce à plusieurs principes: la division du travail
en une division verticale (séparation entre conception et réalisation) et en une division horizontale (parcellisation
des tâches), et l'apparition de la ligne de montage (et donc du travail à la chaîne); la standardisation permettant
de produire en grandes séries à l'aide de pièces interchangeables; l'augmentation du pouvoir d'achat des ouvriers
afin de stimuler la demande de biens de consommation)
5
III – Croissance et Crises
L’industrialisation progresse malgré l’alternance de cycles et de crises qui entraîne une
intervention croissante des Etats dans l’économie.
A – Un phénomène progressif et inégalement réparti
La concurrence économique entraîne des reclassements : en 1914, les pays d’industrialisation
précoce comme la Grande-Bretagne et la France sont dépassés par des pays industrialisés plus
tardivement, tel l’Allemagne, mais qui sont fondés sur des industries d’avenir : chimie,
automobile. Les Etats-Unis s’affirment alors comme la première puissance industrielle.
A l’échelle régionale, l’industrialisation favorise quelques espaces bien desservis, se
concentrant dans les bassins d’industries lourdes, les centres textiles, et quelques villes ;
l’essor des communications favorise surtout les métropoles bien reliées comme Londres,
Milan ou Berlin, qui doit en partie sa croissance à l’industrie électrique (Siemens), et des
espaces spécialisés dans les nouvelles industries comme la vallée du Rhône (électricité,
chimie), le Texas (pétrole), la Ruhr (sidérurgie)…
B – Un phénomène rythmé par des cycles et des crises
La croissance économique est irrégulière. L’économiste Juglar (1819-1905, Découvert en
1860 par l'économiste français Clément Juglar, il présente les 4 phases du cycle économique
traditionnel : expansion, crise, dépression et reprise) a mis en évidence des cycles
économiques courts de 6 à 11 ans, puis Kondratieff (1892-1938) a distingué des cycles longs,
dans lesquels alternent des phases de croissances (A) et des phases de dépression (B) de 25 à
30 ans. Les phases A se caractérisent par une hausse des profits, des prix et des salaires : pour
certains, elles s’expliquent par la découverte de métaux précieux qui augmentent la monnaie
en circulation ; pour d’autres, la croissance est stimulée par les innovations. En phase B, les
prix et la production baissent. Ces phases sont séparées par des crises.
Les crises existaient déjà, mais à partir des années 1870, elles surprennent par leur ampleur.
Une crise éclate avec un Krach boursier, entraînant des faillites et une hausse du chômage.
Pour les libéraux, elle est inévitable et se résout d’elle même. Pour d’autres, sa brutalité
justifie la remise en cause du capitalisme. Pour Keynes (John Maynard Keynes était un
économiste et un mathématicien britannique (né le 5 juin 1883 à Cambridge et décédé le 21
avril 1946 à Firle, Sussex). Il est l'inspirateur du keynésianisme, courant de pensée
économique dont les adeptes (plus ou moins critiques du libéralisme économique) ont retenu
notamment, parmi la richesse des analyses de Keynes, sa position en faveur de l'intervention
active de l'État, à certains moments précis, au sein de l'économie, pour assurer le plein
emploi), la grande dépression des années 1930 montre la nécessité de faire correspondre
l’offre et la demande, d’élever le niveau de vie de la population pour lui permettre de
consommer.
6
C – Les conséquences des crises
Les faillites favorisent la concentration des entreprises et une recrudescence des cartels : les
secteurs industriels sont dominés par quelques grandes firmes puissantes. En 1914, la
sidérurgie française est contrôlée par neuf sociétés.
A partir de 1880, le protectionnisme20 s’étend à l’ensemble des Etats occidentaux, avec une
hausse des tarifs douaniers et des quotas limitant les importations. Après la crise de 1929, le
protectionnisme se généralise et s’intensifie avec de nouvelles mesures : dévaluations de
monnaie, contrôle des changes. La France et la Grande-Bretagne se replient sur leur empire
colonial.
Pour atténuer les effets des crises, les Etats interviennent de plus en plus dans l’économie. Au
XIXe siècle, l’Etat prend en charge quelques entreprises (téléphone). La première Guerre
mondiale, et surtout la crise des années 1930, étendent ces interventions avec, par exemple,
des politiques de grands travaux pour relancer l’économie. En Italie, l’Etat fasciste crée
l’Institut pour la Reconstruction Industrielle (IRI) en 1933 pour soutenir financièrement les
entreprises en difficulté.
20
(Le protectionnisme est une pratique politique selon laquelle l'État ou un groupe d'États interviennent dans
l'économie pour protéger leurs entreprises et aider leurs produits, par la mise en place de barrières douanières, de
subventions à l'exportation, de normes, etc. On qualifie souvent des pratiques isolées sur un secteur particulier de
protectionnistes sans que cela engage une politique générale)
7
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