I- L’interpellation du peuple français :
Le poème s’adresse à plusieurs destinataires :
- « ami, camarades, tu » : marquent une complicité, une familiarité entre les poètes
et leurs interlocuteurs car ils défendent une cause commune. Ce « tu » devient
« nous/nos » vers la fin du poème.
- « partisans, ouvriers, paysans » : ils s’adressent aux gens du peuple, l’armée de
l’ombre
Dans la strophe 2, les poètes utilisent des phrases impératives et exclamatives qui
expriment des ordres, des injonctions vives : ils cherchent à interpeller le peuple
français et l’inciter à l’action.
Ce poème ressemble à un tract politique qui incite à la révolte. Il est conçu pour être
propagé et mémorisé.
II- L’appel à la révolte :
Un certain nombre d’expressions renforcent l’opposition entre la France et l’Allemagne :
- « le vol noir des corbeaux » : métaphore des bombardements allemands (les
corbeaux = oiseau de malheur, charognard)
- « les cris sourds du pays qu’on enchaîne » : personnification de la France sous
l’Occupation, qui souffre. Le vers 9 lui fait écho.
La forme de lutte qui est ici évoquée et choisie est une lutte armée, violente, qui passe
par le combat et les armes : champ lexical de la violence et des armes dans les strophes
2 et 3.
III- Un poème d’espoir :
Dans l’avant-dernier vers, le verbe est conjugué au futur « sèchera » + l’adverbe
« demain » qui exprime un avenir proche et une certitude positive pour cet avenir.
L’antithèse entre « sang noir » et « grand soleil » exprime bien l’assurance de ce retour
à la liberté.
« sang noir » = le sang versé par les combattants et les ennemis, il a séché donc il ne
coulera plus
« grand soleil » = la fin de la guerre, la liberté, symbole de lumière
Le poème s’achève sur une personnification de la liberté qui nous écoute : la libération
est proche. C’est un message d’espoir.