Des explications plus approfondies concernant ces dimensions et les variables qui leur sont
associées seront proposées dans la troisième partie de l’article.
Deux courants de recherche
Les contributions se structurent autour de deux principaux courants de recherche (Möller et
Halinen, 2000) : le courant du canal marketing et le courant interactionniste.
Le courant du canal marketing
est plutôt nord-américain. Ses tenants analysent les fonctions
économiques d’un canal marketing, les comportements de ses acteurs ainsi que les structures
de gouvernance des échanges (Cliquet et alii, 2002). Leur démarche est normative,
majoritairement hypothético-déductive et les méthodes empiriques sont quantitatives.
Le courant interactionniste est davantage européen
. Ses participants adoptent une
perspective relationnelle pour comprendre les mécanismes d’interactions continues et les
interdépendances entre des partenaires d’échange (Manzano, 2000). Ils examinent les
processus de coopération dans le cadre des dyades client-fournisseur et des réseaux
d’entreprises (Turnbull et alii, 1996). Les démarches et méthodes de recherche sont
principalement inductives et qualitatives. Les auteurs proposent des modèles conceptuels ad
hoc comme le modèle d’interaction de l’IMP Group. L’objectif des chercheurs n’est pas de
tester statistiquement ces modèles en recueillant des données pré-codifiées mais plutôt de les
approfondir (Cova et Salle, 1992). Ils privilégient les études de cas et construisent des bases
de données internationales multisectorielles pour comparer les différents processus
d’interaction.
L’expression canal marketing traduit l’expression américaine marketing channel. Un canal marketing
correspond à un circuit de distribution et de communication suivi par un produit (Cliquet et alii, 2002 ; Jallais,
1997). Il rassemble tous les intermédiaires indépendants qui concourent à la mise d’un produit sur le marché.
La branche européenne est effectivement très importante. Elle est née en Suède à l’Université d’Uppsala dans
l’IMP Group (International Marketing and Purchasing Group). L’école scandinave du marketing des services se
rattache à ce courant de recherche (Gummesson, 1997). La branche américaine du courant interactionniste s’est
développée à l’Université de Penn State dans l’institut ISBM (Institute for the Study of Business Markets) en
1983. Les contributions « interactionnistes » analysées dans cet article sont majoritairement issues des
recherches de l’IMP Group.