1. économies internes à l’entreprise, caractérisant une seule firme qui améliore ses conditions de coût, puisqu’elle
augmente sa production en réduisant son coût moyen et donc son prix de vente ; économies d’échelle tendant à
faire du marché un marché oligopolistique voire monopolistique ;
2. économies d’échelle externes, caractérisant une branche entière d’activité ou un bassin de production dans son
ensemble (ex : la Silicon Valley) ; type d’économies d’échelle compatible avec la concurrence parfaite puisque
toutes les entreprises de la branche en bénéficient.
L’étude des deux cas d’économies d’échelle amène à moderniser la théorie du commerce international :
1. Ricardo et HOS ignoraient la réalité des rendements croissants et raisonnaient sur des modèles en rendements
constants (si la quantité d’intrants double, la quantité produite doublera aussi). Replacer l’analyse dans un
monde avec économies d’échelle internes signifie se placer dans un monde de concurrence imparfaite, car les
économies d’échelle internes sont incompatibles avec la concurrence parfaite on envisagera donc une
analyse du commerce international dans un modèle de concurrence imparfaite.
2. Mais l’analyse en termes d’économies d’échelle, externes cette fois, introduit des nouveautés aussi dans une
situation de concurrence parfaite.
Idée générale : le commerce international n’est pas forcément motivé exclusivement par des considérations d’avantages
comparatifs, mais aussi par des considérations d’économies d’échelle. Le commerce international permet d’exploiter des
économies d’échelle en augmentant les quantités produites.
1.1.2. En situation de concurrence imparfaite
Cas de la concurrence monopolistique (cas d’un marché segmenté par plusieurs offreurs grâce à des stratégies de
différenciation des produits).
On suppose l’existence de 2 pays parfaitement identiques, en termes de dotations factorielles, de production, de conitions
de couts et de taille. Ces deux pays, pour Ricardo et pour HOS, n’ont donc aucun intérêt à commercer, puisqu’ils sont
identiques. Dans ces deux pays, en autarcie, on a une certaine production par des entreprises, que l’on supposera en
situation de monopole sur leurs marchés respectifs, pour satisfaire tous les besoins de la population, donc sur des
quantités relativement limitées. Mais si chaque pays veut augmenter son bien-être, c’est-à-dire augmenter la quantité et la
variété de biens disponibles, alors chacun va se spécialiser dans quelques variétés de biens, uniquement pour exploiter
les économies d’échelle qu’il peut réaliser. Les entreprises ne se spécialisent pas parce qu’elle bénéficient d’un
avantage comparatif, mais parce qu’elles peuvent réaliser des économies d’échelle en augmentant la taille du marché.
En concurrence monopolistique, on suppose que les consommateurs apprécient la variété de biens et différencient les
biens sur des critères objectifs ou subjectifs. Dès lors, l’échange entre deux pays précédemment en autarcie s’assimile à la
formation d’un marché intégré où chaque entreprise nationale, loin de devoir avoir affaire à une concurrence, se spécialise
dans certaines variétés de biens pour pouvoir exploiter ses possibilités d’économies d’échelle internes et en délaisse
d’autres.
Les consommateurs auront ainsi : des biens plus nombreux car produits en plus grandes quantités et moins chers car
produits dans de meilleures conditions de couts, une plus grande variété de biens.
Chaque pays se spécialise dans certains variétés de biens, qu’il produit pour sa propre consommation et pour l’exportation,
et importe de l’autre pays les biens qu’il a renoncé à produire commerce intra-branche, chaque pays importe et exporte
des biens similaires.
La spécialisation se fait sur les bases d’accidents historiques et de conditionnements contingents.
4 leçons tirées par Krugman :
1. le commerce inter-industriel est déterminé par des conditions d’avantages comparatifs ;
2. le commerce intra-industriel est déterminé par des conditions d’économies d’échelle ;
3. la structure de l’échange intra-industriel est imprévisible, déterminée par l’histoire ou des accidents ;
4. l’importance relative des commerces intra et inter-industriels dépend du degré de similarité entre les deux pays.
Cas du dumping
On suppose deux pays identiques où une entreprise dispose du monopole sur un marché d’un bien parfaitement
homogène (ex : ciment) dans chacun de ces deux pays. Ces deux entreprises sont donc
price-maker
; elles sont
désireuses d’augmenter leurs profits. Pour cela, elles renoncent à produire plus sur le marché national, car un supplément
de production pourrait faire baisser les prix de vente. Elles sont donc intéressées par une vente de leur bien à l’étranger,
même si le prix à l’étranger est plus faible que sur le marché national, car cela leur permet de sauvegarder le niveau des
prix à domicile.
D’où un processus d’invasion réciproque du marché du concurrent à l’étranger. En cas de libre-échange sans couts de
transports, les deux firmes se partagent à égalité les deux marchés nationaux. En cas de libre-échange avec couts de
transports, l’entreprise nationale garde une part plus importante de son marché d’origine. C’est le dumping réciproque
dont Krugman dit qu’il peut correspondre à une cause du commerce international aujourd’hui.
Effet sur le bien-être indéterminé.
1.1.3. En situation de concurrence parfaite
Idée générale : du fait d’économie d’échelle externes, donc
compatibles avec l’hypothèse de concurrence parfaite dans
une nation, cette nation peut accumuler un savoir-faire qui
vient enrichir son expérience et consolider son avantage
comparatif. L’avantage comparatif n’est donc pas acquis ni
exogène, mais construit, dynamique et endogène.
Krugman envisage le cas du marché mondial des montres,
sur lequel la Suisse a une position dominante (pays A sur
le graphique). La Thaïlande, du fait de ses faibles coûts
salariaux et donc de son faible coût moyen, pourrait fournir