ainsi confiance dans la stabilité du pays, clé au retour des investisseurs, et pour rendre de l’oxygène aux
entreprises, le président a clairement proposé une « harmonisation avec nos plus grands voisins à l’ho-
rizon 2020 ».
Nous proposons de décliner cette politique dans un engagement précis : faire converger nos
dépenses sociales vers le niveau allemand de 27,5% du produit intérieur brut d’ici 2020
et dans le même temps faire baisser les charges des entreprises de 100 milliards, au
moins à titre temporaire.
Cette proposition n’est pas incompatible avec la première étape de 50 milliards d’économies d’ici 2017
avec une réduction totale de 30 milliards des charges des entreprises (en incluant le CICE). Mais le
risque lorsqu’on utilise des objectifs exprimés en termes de progression d’une année sur l’autre, est
d’identifier trop tard les dérapages, de manquer d’une vision globale. Un objectif fixe de pourcentage
du PIB nous paraît plus à même d’encourager la transparence et de permettre des comparaisons perti-
nentes dans le temps et entre pays.
Il faudra en outre s’interroger sur les modalités d’allègement des charges. Clairement, s’ils concernent
tous les salaires, ils seront moins efficaces que s’ils sont concentrés sur les bas salaires. C’est déjà le dé-
faut du CICE.
Par ailleurs, la notion de « contreparties » est surprenante. Pourquoi aussi ne pas compenser les entre-
prises pour la détérioration du climat compétitif français depuis plus de dix ans ? L’Etat est au service
de ses citoyens et de ses entreprises, non l’inverse. Au-delà de ses fonctions régaliennes, il assure un
cadre légal et réglementaire de l’économie juste et incitatif, et une compétition saine. Il est supposé
veiller à l’équilibre des finances publiques et à la stabilité de la fiscalité. Pourquoi aller plus loin et vou-
loir micro-manager, une fois de plus, les entreprises ? Ce sont les entreprises florissantes qui génèrent
la croissance et l’emploi. Historiquement on observe une forte corrélation entre profitabilité des entre-
prises et niveaux d’emploi et de salaires.
Est-ce à dire que la seule baisse des charges, même aussi importante que nous le proposons, pourra
guérir l’économie française de tous ses maux, de ses archaïsmes, et de son marasme ? Mille fois non. Il
faudra prendre garde au contraire à ne pas trop vite décourager les bonnes volontés par de nouveaux
carcans. Promouvoir encore davantage la flexibilité, les incitations à reprendre un travail plutôt qu’à
dépendre des aides sociales. Et laisser les entrepreneurs entreprendre, c’est-à-dire prendre les risques
individuels qui produiront la prospérité de tous. Moins de commissions, plus de libertés !
Les moyens politiques de la réforme social-démocrate voulue par le président Hollande ? Un conseil
posthume de Max Weber : il faut canaliser la bureaucratisation et l’autonomie toujours plus grandes de
l’administration et ne pas hésiter à faire valider certains grands choix par référendum.