VULNÉRABILITÉ ÉCONOMIQUE ET RESISTANCE FOCALISATION SUR LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT Préparé par LINO BRIGUGLIO pour le Briefing sur la politique régionale n°7, 23-24 avril 2012 Cette présentation définit la vulnérabilité économique comme la susceptibilité inhérente d’une économie à être frappée par les chocs externes. Dans le cas des petits États insulaires, une telle vulnérabilité découle du fait que leurs économies sont en grande partie déterminées par des forces qui échappent à leur contrôle. La présentation décrit brièvement les études sur l’indice de vulnérabilité économique menées par l’Université de Malte. L’indice décrit dans la présentation se compose de trois éléments, qui visent à englober les caractéristiques inhérentes exposant un pays aux chocs externes, à savoir : L’ouverture au commerce, mesurée par les exportations et les importations en ratio du PIB. Les petits États importent une proportion élevée de leurs dépenses finales en raison de leurs ressources naturelles limitées et exportent une proportion élevée de leur production, principalement en raison de la taille limitée du marché national et afin d'honorer les dépenses d’importation. La concentration des exportations (dépendance de quelques exportations de biens et de services) est relativement élevée dans les petits États en raison de leurs possibilités limitées de diversification. Cela génère un risque de mettre tous ses œufs dans le même panier. Une dépendance élevée aux importations stratégiques (alimentation, combustibles et fournitures industrielles) engendre une exposition importante aux chocs. Ces importations sont caractérisées par des prix faibles et une élasticité des revenus de la demande et ont donc un impact profond sur les petits États lorsque les prix de ces importations changent. Les études menées par l’Université de Malte (Briguglio, 1995 ; Briguglio et Galea, 2003) concluent, comme de nombreuses autres études sur la vulnérabilité économique, que les petits États insulaires ont tendance à être économiquement plus vulnérables que les autres groupes de pays. La présentation tente d’expliquer pourquoi plusieurs petits États insulaires s'en sortent bien économiquement en dépit de (et non à cause de) leur vulnérabilité économique inhérente. On attribue cela à leur résistance économique. La présentation décrit des études menées à bien par l’Université de Malte sur la résistance économique (Briguglio et al, 2006 ; 2009), où la résistance désigne le degré de résistance d'une économie et sa capacité à rebondir face aux effets négatifs des chocs économiques dus à (a) un contrecoup du choc, à savoir la capacité d'une économie à se remettre rapidement à la suite de chocs négatifs. Et (b) l’absorption des chocs, à savoir la capacité d’une économie à résister aux chocs. Briguglio et al (2006 ; 2009) se sont penchés sur le cadre politique menant au développement d’une résistance économique. Sur la base de cette analyse, ils ont mis sur pied un indice de résistance économique, composé des éléments politiques suivants : stabilité macroéconomique : efficacité sur le marché ; bonne gouvernance politique ; et développement social. En utilisant les indices de vulnérabilité et de résistance économiques, Briguglio et al. ont regroupé les pays en plusieurs catégories selon leurs résultats de vulnérabilité et de résistance. Dans la catégorie « autonomes », ils ont inclus plusieurs petits États insulaires économiquement prospères, comme Singapour, Malte, l’Île Maurice et la Barbade, qui ont obtenu des résultats de vulnérabilité et de résistance élevés. De l’autre côté, les petits États insulaires ayant enregistré des scores de résistance faibles ont souvent des résultats économiques très mauvais, ce qui les place dans la catégorie des « pires cas ». Les études produites par l’Université de Malte sous-entendent principalement que le développement de la résistance économique est important pour tous les pays mais en particulier pour les petits États insulaires, du fait de leurs caractéristiques inhérentes qui entraînent une vulnérabilité économique élevée. Références : Briguglio, L. (1995). « Small Island States and their Economic Vulnerabilities », World Development, Vol.23 (9): 1615-1632. Briguglio, L. Cordina, C. Farrugia, N. et Vella, S. (2009). « Economic Vulnerability and Resilience: Concepts and Measurements ». Oxford Development Studies, Vol. 37 (3): 229- 247 Briguglio, L. et Galea, W. (2003). « Updating the Economic Vulnerability Index. » Occasional Papers on Islands and Small States, No. 2003-4. Malte : Islands and Small States Institute.