EMV (L`Enfant dans son Milieu de Vie)

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EMV (L’Enfant dans son Milieu de Vie)
CM 4
I- Etude des relations mère/enfant.
1- Perspective Psychanalytique.
2- Théorie des trois organisateurs de la personnalité (R. SPITZ).
Sandor Ferenczi :
C’est un contemporain de Freud, à la fois disciple, patient, ami et confident de Freud.
C’est un analyste exceptionnel et l’un des dissidents de Freud sur la théorie du traumatisme.
Aujourd'hui, on y revient beaucoup. Il a eut une très grande influence sur les théories de M.
Klein, J. Lacan et D. Winnicott. Il a sut garder une complète autonomie de pensée. Dans le
texte Psychanalyse II chez Pavot, il dit que « le développement a du sens de la réalité et ses
stades ». Il donne une place centrale à l’introjection qui est un mécanisme mis en œuvre dans
toute identification de chaque homme. L’autre mécanisme de défense est la projection. Tout
sujet humain va passer par une première identification (primaire) à l’objet qui est la personne
instrumentalisé qu'est la mère dès la première année du bébé dans le meilleur des cas. Pour la
fille, c’est moins difficile car c’est une continuité. Ce garçon doit se tourner vers son père :
symbole de la virilité, ceci par l’introjection.
Ferenczi donne une grande importance à l’introjection qu'on retrouve au début de la vie.
Comment se développe un sujet au tout début de son existence ?
Le nourrisson va s’écarter de plus en plus de la psyché de sa mère mais au tout début de sa
vie, l’enfant ne fait pas de distinction entre lui et sa mère, entre le Moi et le Non-moi. C’est
ce que Ferenczi appelle le mécanisme c'est à dire une unité entre l’enfant et sa mère. Pour le
nouveau-né, l’importance est qu'il y ait réponse adéquate au besoin. Le monisme est
l’indistinction entre la mère du bébé et lui-même. Le bébé utilise donc l’introjection primi-
tive avec le sein en tétant sa mère. Il introjecte aussi ses qualités en avalant le lait de sa mère.
La mère est partialisée : un regard, une voix. Il la discrimine aux autres voix. Le sein est aussi
un objet partiel, le bébé va introjecter la voix, le regard. Grâce aux petits bouts d’objet partiel,
le sourire va apparaître. Mais l’objet total mère n’existe pas encore. C’est la première com-
munication infra-verbale. Le 8ème mois va être le stade du miroir. Il arrive à mettre une dis-
tinction entre sa mère et les autres. Sans cela, il y a des signes de psychose*. Peu à peu, le bé-
bé va faire la distinction entre le monde extérieur et le monde intérieur, c’est ce que Ferenczi
appelle le « dualisme ». Le monisme, lui, est une conséquence de la prématurité du nouveau-
né qui est aussi une condition essentielle de sa survie affective. C’est la seule condition qui va
permettre au dualisme de se mettre en place vers une ébauche du moi. Selon Ferenczi,
l’introjection est un processus organisateur de la psyché. La distinction entre introjection et
incorporation est dans le fait que l’incorporation est un mécanisme d’assimilation qui va
englober les parties partielles de l’objet mère (la mère est un regard, une voix, un symbole aux
yeux du bébé) alors que l’introjection s’étaye sur l’incorporation**. Le processus
d’introjection se présente dès la naissance, le nouveau-né va survivre pendant toute la vie de
l’individu. En effet, un individu ne pourra aimer quelqu'un d’autre que s’il introjecte l’autre
dans son moi (Lire Mélanie Klein => notion d’amour et de haine), Ferenczi considère
d’ailleurs que « tout amour objectal (transfert) est une extension du moi (introjection) chez
* Cf. Le problème est une personne (1984) de Bazzelton et coll.
** Pour les concepts d’objet, d’introjection, de projection, d’incorporation... Cf. Vocabulaire de psychologie de
Peyron, puis Vocabulaire de la psychanalyse de Laplanche et Pontalis.

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l’individu normal et chez le névrosé. L’introjection est donc au cœur même de la constitution
du moi ».
Conclusion sur Ferenczi : L’introjection pour Ferenczi est une des conditions sine qua
non de la capacité à aimer l’autre et dans la cure, c’est aussi une des conditions sine qua none
de l’aptitude à transférer sur l’analyste des sentiments positifs et négatifs. Par conséquent,
l’introjection permet certes, la construction du moi, mais elle conduit aussi à sa perte car de la
naissance nous introjectons des bons et des mauvais objets (Cf. Travaux de M. Klein).
1- Lien primaire : Interaction précoce.
Adulte 7 2- Développement affectif.
6 3- Développement cognitif.
Adolescence 5 4- Environnement social et culturel.
4 5- Lien avec les pairs.
3 6- Formation de la conscience.
Enfance 2 7- Age adulte.
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1.1- Influence du milieu social et culturel
1.2- Pratique parentale (systèmes de parenté,
1. 2 de parentalité, modes d’éducation et de prati-
1. 1 que...
René Spitz :
C’est un psychanalyste, multi-différencié (dans la multidisciplinarité). L’apport de René
Spitz est toujours d’actualité. Il a joué un grand rôle dans l’étude de la pensée (c'est à dire son
développement ), dans l’équilibre dynamique de l’appareil psychique.
Spitz est né à Viennes (1887-1974) et s’est installé en 1938 aux Etats Unis. Il a eut une
analyse avec Freud en 1910, c’est l’un des auteurs américains les plus modernes. Il a exercé
de nombreuses fonctions : médecin, psychologue, enseignant et chercheur. La fonction de
chercheur est celle qu'il a privilégiée. Il s’est notamment intéressé au développement général
de l’enfant durant les deux premières années de vie. Cet intérêt l’a conduit à élaborer des
techniques d’études inédites telles que le film et les tests c'est à dire l’observation directe des
jeunes enfants par l’application des méthodes de la psychologie expérimentale. Il a entreprit
des études longitudinales et transversales.
Etude longitudinale : Hypothèse (élaborée par le chercheur) qui sera mis en étude pour une
même population d’enfants de 0 à 2 ans et c’est ces mêmes enfants qu'il a étudiés pendant
plusieurs années (études pouvant durer jusqu’à 20 ans).
Etude transversale : Elle est ponctuelle, elle prend en compte un échantillon très large qui
permet de faire une évaluation statistique : de manière comparative et évolutive (durant un
an voir deux ans).
Spitz a mené de manière exhaustive ses travaux pour assimiler tout les développements
de l’enfant de 0 à 2 ans sur une population totale et non sélectionnée d’un milieu donné ; pou-
ponnières, maternités, foyers d’adoption et d’adaptation, dans les crèches. On peut dire que
Spitz représente parfaitement la tendance génétique au développement en psychanalyse pour
qui la relation objectale est la conséquence d’un lien évolutif entre l’enfant et sa mère. Spitz a
essayé de montrer une vision très complète de l’enfant qui mêle éthologie (étude du compor-
tement animal dans son milieu naturel), la psychologie du développement, la psychopatholo-

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gie des infirmités sensorielles, la psychanalyse ainsi que les références physiologiques*. C’est
en 1930, qu'il va décrire les premiers concepts de développement et les étapes de la genèse de
la communication humaine. Selon lui, il y a trois grands stades autour de la première en-
fance : - Stade pré-objectal (0 à 3 mois): Il correspond au narcissisme primaire.
- Stade précurseur d’objet (3 à 7 mois) : L’enfant va sourire à l’ensemble de son
entourage sans aucune distinction car il ne donne pas encore les qualités à une
personne précise. Cela relève plutôt d’un signal lié aux situations alimentaire et
de sécurités.
- Stade de l’objet libidinal (7/8 mois jusqu’à 15/16 mois) : Il se caractérise par le
fait que l’enfant a peur de l’étranger surtout si la mère (ou la personne mater-
nante) est absente. En fait, il perçoit le visage de l’étranger en le confrontant à
celui de sa mère par des traces mnémoniques (inscrites dans sa mémoire) c'est
à dire qu'il construit véritablement une relation objectale que Spitz appelle le
deuxième organisateur.
Selon Spitz ; « à la naissance, la pensée n’existe pas, il en est de même de la représentation,
de la sensation, de la perception. A la naissance, le nourrisson est dans un état non différencié,
aussi, je n’admets pas la présence d’un moi à la naissance ». Les travaux de cet auteur démon-
trent comment la mère, qui a procuré les gratifications alimentaires et orales qui les accompa-
gnent, acquiert au cours de la première année de la vie de l’enfant le statut d’objet c'est à dire
ce pourquoi les pulsions peuvent être satisfaites. La gratification liée à la tension et à la quié-
tude éprouvée au niveau de la zone orale. Le nouveau-né identifie le sein de sa mère puis sa
mère est reconnue par lui comme pourvoyeuse des gratifications orales. Les travaux de Spitz
ont permit de montrer comment l’établissement de ce lien privilégié avec une des personnes
de l’entourage de l’enfant semble l’une des conditions d’un développement sensori-moteur,
affectif, cognitif et social « normal ». Ces études à propos des carences affectives précoces et
de l’hospitalisme (enfant séparé de la personne maternante) montrent l’importance des inte-
ractions entre l’enfant et la mère comme indispensable pour le moi du sujet pour qu'il puisse
se développer et se constituer un système de communication et d’échange avec le monde exté-
rieur.
Cette théorie sur le développement de l’enfant s’est faite en se référant aux concepts
proposés par Freud. Pour Spitz, l’affectif est prédominant alors que pour Piaget, l’affectif est
sous la domination du cognitif, il a développé la théorie de la communication entre l’enfant et
sa mère (ou son substitut) dans ce qu'il appelle la « dyade mère / enfant ». Cette relation
étroite est privilégier entre l’enfant et sa mère en montrant comment la décharge de
l’énergie pulsionnelle par le nourrisson dans sa motricité, ses cris, ses pleurs prend va-
leur de signal pour la mère qui doit décoder ce signal afin d’apporter la satisfaction corres-
pondante à l’enfant lequel peut alors s’identifier à cette personne qui lui prodigue des soins et
ainsi, peu à peu, donner une signification à ce qu'il éprouve en lui, il s’agit là de
l’identification primaire. C’est ainsi que l’enfant accède à la pensée (il a des images mné-
moniques qui vont lui permettre d’installer une image de ce qu'est une bonne mère) par le
processus d’interaction (c'est à dire le mécanisme d’introjection) de sa mère qui joue à tra-
vers les soins qu'elle lui donne, le rôle de constructeur de son Moi et c’est de façon novatrice
que Spitz développe une théorie à partir des notions de :
- Genèse de la relation objectale.
- Genèse de communication humaine.
* Cf. Le baby-test de Ch. Bulher.

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Au risque de le répéter dans sa théorie, il distingue trois stades :
- Pré objectale.
- Précurseur de l’objet.
- Libidinal de l’objet.
Le passage par ces différents stades se situe essentiellement dans la dyade mère / enfant et se
repère par l’apparition de comportement spécifique chez l’enfant que Spitz nomme les trois
indicateurs.
Ces trois indicateurs sont pour Spitz des organisateurs du psychisme garant d'une bonne
évolution vers l'intégration de la personnalité de l’enfant, ce sont le sourire du 3ème mois
(sourire réponse, communication infra-verbale), l’angoisse du 8ème mois et l’acquisition du
« non » vers 15 mois (soit l’opposition)*. On peut dire que la pensée, dans l’équilibre dyna-
mique de l’appareil psychique, a donné lieu à de nombreuses études psychanalytiques dont
celle de J. Lacan qui occupe dans le champ de la psychanalyse contemporaine une place très
particulière. En effet, pour Lacan, les processus de la pensée (image, représentation, symbole)
par lesquels l’enfant associe des images puis des mots à ces motions pulsionnelles ont reçu le
nom de « symbolisation ».
L’accession aux symboles définit ce que Lacan appelle l’ordre symbolique, qu'il dis-
tingue du registre imaginaire et c’est à partir du moment où l’enfant va devenir acteur de sa
pensée qu'il va devenir « sujet ». L’enfant entre de cette manière dans un ordre symbolique
grâce à sa relation au langage et c’est de là que vient l’importance que Lacan va donner aux
chaînes de signifiants et c’est le langage qui va donner à l’enfant la possibilité de se situer en
tant qu'individu par rapport à sa mère, son père et aux autres individus de son entourage gé-
néalogique pour lequel le « nom du père » joue un rôle essentiel. Dans cette perspective, La-
can a insisté sur le stade du miroir (environ à l’age de 8 mois) qui est une période où l’enfant
s’intéresse à l’image de sa mère par rapport aux autres images et à son image. Ce stade permet
à l’enfant de se percevoir comme une entité (une unité) délimitée qui va lui permettre
d’intégrer sa personnalité et d’accéder à la notion du jeu comme symbole de lui-même.
* Cf. E. Valon.