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Le trait d'union
Analyse
Le trait d'union a des emplois divers et importants en français :
1 ) - des emplois syntaxiques : inversion du pronom sujet (exemple : dit-il), et libre
coordination (exemples : la ligne nord-sud, le rapport qualité-prix). Il est utilisé aussi dans
l'écriture des nombres, mais, ce qui est difficilement justifiable, seulement pour les numéraux
inférieurs à cent (exemple : vingt-trois, mais cent trois) (Vu par ailleurs)
2 ) - des emplois lexicaux : dans des mots composés librement formés (néologismes ou
créations stylistiques, exemple : train-train) ou des suites de mots figées (exemple : porte-
drapeau, va-nu-pied).
3 ) - Dans ces emplois, la composition avec trait d'union est on concurrence, d'une part, avec la
composition par soudure ou agglutination (exemples : portemanteau, betterave), d'autre part,
avec le figement d'expressions dont les termes sont autonomes dans la graphie (exemples :
pomme de terre, compte rendu.)
4 ) - Lorsque le mot composé contient un élément savant (c'est-à-dire qui n'est pas un mot
autonome : narco-, poly-, etc.), il est généralement soudé (exemple : narcothérapie) ou, moins
souvent, il prend le trait d'union (exemple : narco-dollar). Si tous les éléments sont savants, la
soudure est obligatoire (exemple : narcolepsie). Dans l'ensemble, il est de plus en plus net qu'on a
affaire à un seul mot, quand on va de l'expression figée au composé doté de trait d'union et au mot
soudé.
Dans une suite de mots devenue mot composé, le trait d'union apparaît d'ordinaire :
a) lorsque cette suite change de nature grammaticale (exemple : il intervient à propos, il a de l'à-
propos). Il s'agit le plus souvent de noms (un ouvre-boîte, un va-et-vient, le non-dit, le tout-à-
l'égout, un après-midi, un chez-soi, un sans-gêne). Ces noms peuvent représenter une phrase
(exemples : un laissez-passer, un sauve-qui-peut, le qu'en-dira-t-on). Il peut s'agir aussi
d'adjectifs (exemple : un décor tape-à-l'œil)
b) lorsque le sens (et parfois le genre ou le nombre) du composé est distinct de celui de la suite de
mots dont il est formé (exemple : un rouge-gorge qui désigne un oiseau). Il s'agit le plus souvent
de noms (un saut-de-lit, un coq-à-l'âne, un pousse-café, un à-coup) dont certains sont des
calques de mots empruntés (un gratte-ciel, un franc-maçon)
c) lorsque l'un des éléments a vieilli et n'est plus compris (exemples : un rez-de-chaussée, un
croc-en-jambe, à vau-l'eau). L'agglutination ou soudure implique d'ordinaire que l'on n'analyse
plus les éléments qui constituent le composé dans des mots de formation ancienne (exemples :
vinaigre, pissenlit, chienlit, portefeuille, passeport, marchepied, hautbois, plafond), etc.