Nakhitchevan (Azerbaïdjan) le 19 août, ainsi qu'en organisant des exercices
communs en Transcaucasie. Il faudrait être naïf pour croire qu'Ankara
n'était poussé que par ses propres intérêts et préoccupations : la Turquie
n'est pas simplement membre de l'Otan, elle dispose de la deuxième plus
grande armée de l'Alliance. Le thème des réunions des ministres de la
Défense était "la protection des oléoducs dans la région", ce qui est assez
éloquent après l'abandon des projets de construction du gazoduc irano-
syrien et du gazoduc russe South Stream. Ces réunions ont été suivies des
visites du secrétaire américain à la Défense à Tbilissi et du ministre
israélien de la Défense à Bakou. Le président français François Hollande a
annoncé que la France était prête à louer à l'Azerbaïdjan un satellite
militaire français...
Par ailleurs, il ne faut pas croire que l'activité des USA et de l'Otan ne
touche pas l'Arménie. Une place spéciale est impartie à Erevan dans la
stratégie régionale des USA et de l'Otan, qui continuent de faire pression
sur le pays.
Une nouvelle "Semaine de l'Otan" s'est déroulée en Arménie en novembre...
Certains ambassadeurs occidentaux et le ministre britannique des Affaires
européennes David Lidington ont exprimé leur regret après l'adhésion de
l'Arménie à l'Union économique eurasiatique...
Le programme Couloir de la Mer Noire de la Route de la Soie a démarré dans
ce pays en novembre sous l'égide de l'ambassade des USA...
Le 28 novembre, un entretien à huis clos s'est tenu au parlement arménien
entre les membres de la commission parlementaire pour les affaires
étrangères, les membres du groupe parlementaire d'amitié Arménie-USA et
l'ambassadeur des USA en Arménie John Heffern...
Tout cela porte à croire qu'en dépit de son statut de membre de l'Organisation
du traité de sécurité collective (OTSC), de la CEI et de son adhésion à
l'UEE, l'Arménie est toujours surveillée de près par l'Occident. Ce n'est
pas par hasard que le représentant spécial du secrétaire général de l'Otan
James Appathurai, qui a commencé son voyage par un entretien à Tbilissi,
s'est rendu le 4 décembre dans la région.
Il ne faut pas non plus écarter de ce contexte des plans de l'Otan au
Moyen-Orient l'activation des préparations militaires et stratégiques de
l'Occident en Transcaucasie. La récente attaque de l'armée de l'air
israélienne contre des dépôts militaires de Damas, en Syrie, montre que
l'Occident et ses alliés dans la région comptent lancer prochainement une
nouvelle étape d'escalade militaire. En témoigne également la réticence de
l'Occident à aider les Kurdes syriens à libérer la ville d'Aïn al-Arab,
occupée par les terroristes de l'Etat islamique (EI).
La coalition occidentale contre l'EI est uniquement censée camoufler la
préparation à des événements encore plus dramatiques.
Toute cette activité est mêlée à une activation significative des forces
proaméricaines en Géorgie. Selon le rédacteur en chef de l'agence de presse
Gruzinform, Arno Khidirbeguichvili, le retour probable au pouvoir des
sympathisants de Mikhaïl Saakachvili pourrait être lié aux plans américains
d'installer avant la fin de l'année en Géorgie des bases de l'Otan et des
systèmes de défense antimissile, de construire un chemin de fer Kars-
Akhalkalaki-Bakou débouchant sur l'Iran et la mer Caspienne, ainsi qu'au
retrait des troupes occidentales d'Afghanistan via le territoire géorgien.
De plus, les partisans de l'ex-ministre géorgien de la Défense Irakli
Alassania accusent le Rêve géorgien de vouloir renoncer à la ligne pro-