
 
Avec la chute de Rome et l’apparition du christianisme apparurent de nouveaux problèmes. 
Une question fondamentale fut de déterminer le rôle des images dans la religion. La Bible 
avait condamné les idoles. Les chrétiens ne voulaient donc pas de statues, mais sur la peinture 
ils  étaient  partagés.  Certains  pensaient  qu’elle  pouvait  rappeler  aux  fidèles  (généralement 
analphabètes) les épisodes sacrés. Mais tout le monde n’était pas de cette avis, ce qui donna 
lieu à la querelle des iconoclastes et des iconodules. Les iconodules finirent par l’emporter. 
Une grande partie de l’art médiéval consiste à illustrer les mythes religieux, ce qui soumet 
les artistes à certaines contraintes mais leur donne aussi une certaine liberté d’interprétation 
des mythes bibliques qu’ils illustrent. L’œuvre d’art doit alors être comprise non comme une 
pure recherche de beauté formelle mais surtout comme le moyen de transmettre un message. 
Ex : le Saint Matthieu de Caravage, L’Annonciation d’Ambrogio Lorenzetti. En architecture, 
l’art gothique apparaît en Île-de-France au XIIe siècle. La voûte en ogive permet d’alléger les 
édifices et donc de leur donner davantage de hauteur et de légèreté. 
Avec la Renaissance (du XIVe au XVIe siècle), les artistes redécouvrent  l’art  classique 
(grec  et  romain)  et  le  réalisme  redevient  une  préoccupation  centrale.  C’est  ainsi  que  les 
artistes,  qui  sont  en  même  temps  des  érudits  et  des  savants,  découvrent  la  perspective. 
Léonard  de  Vinci  invente  le  sfumato,  qu’il  utilise  pour  peindre  la  Joconde :  ce  procédé 
consiste à laisser floues certaines parties du visage (notamment les commissures des lèvres et 
des yeux) pour lui donner davantage de mobilité et de vie. 
L’impressionnisme.  Comme  à  la  Renaissance,  les  peintres  renoncent  à  la  rigoureuse 
exactitude afin de mieux restituer les impressions visuelles. Il ne s’agit pas d’être vrai, mais 
de  faire  vrai.  Et  il  faut  parfois  être moins  vrai  pour  faire  plus  vrai,  comme  le  remarque 
Maupassant  en  littérature.  Claude  Monet,  bientôt  rejoint  par  Edouard  Manet,  est  un  des 
premiers à remettre en cause l’exactitude formelle afin de mieux suggérer l’impression réelle. 
On peut donc dire que du début du XIVe siècle à la fin du XIXe siècle l’art a été structuré par 
le principe de l’imitation de la nature. L’impressionnisme donne rapidement naissance à trois 
mouvements principaux qui marquent une véritable révolution en mettant fin à ces six siècles 
de réalisme. 
Plutôt  que  de  restituer  les  impressions  réelles,  Van  Gogh  préfère  exprimer  la  manière 
subjective  dont  il  perçoit  les  choses.  Il  cherche  constamment  à  aller  au-delà  des  simples 
apparences pour faire apparaître l’« être » profond des choses : la vie et les convulsions de la 
nature, le caractère sordide et fou d’un café populaire, etc. L’expressionnisme de Van Gogh 
et de Munch donnera lieu au mouvement de la « nouvelle objectivité » dans les années 1920, 
puis à l’« expressionnisme abstrait » qui apparaît dans les années 1950 avec l’action painting 
de Jackson Pollock, pratique consistant à projeter la peinture sur la toile sans toucher celle-ci 
du pinceau (dripping). 
Cézanne  était  séduit  par  les  avancées  de  l’impressionnisme  mais  insatisfait  par  l’aspect 
instable et fragile de ces peintures. Il voulait donner à l’impressionnisme un équilibre et une 
stabilité digne des plus grands chefs-d’œuvre du passé. Aussi renonça-t-il progressivement au 
réalisme, se dirigeant vers une recherche purement formelle d’harmonie et d’équilibre qui fait 
de lui le précurseur du cubisme et de l’art abstrait. Cette voie féconde sera poursuivie par 
Kandinsky, Malevitch, Picasso, Rothko, Soulages… 
Gauguin, quant à lui, s’est principalement intéressé aux couleurs et aux cultures primitives, 
mû par le désir de revenir à une forme de pureté originelle et enfantine. Ses recherches sont à 
l’origine  du  fauvisme  (dont  Henri Matisse  est  un  grand  représentant)  qui donnera  ensuite 
naissance au primitivisme (mouvement Cobra, art brut, art naïf, etc.). 
En architecture, la fin du XIXe siècle est marquée par l’art nouveau qui, de l’Espagne à la 
Belgique, tente d’introduire des formes radicalement nouvelles, souples et oniriques, dans des 
constructions  utilisant  des  matériaux  modernes  (métal,  verre).  Ex :  les  constructions 
d’Antonio Gaudi en Espagne, les édicules du métro parisien dessinés par Hector Guimard.