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Investigation de la personnalité – 22/09/04
Statut de la psychologie clinique : statut du psychologue et de la relation (unité de personne face à
une unité professionnelle)
Statut du psychologue (A) : plusieurs niveaux :
1er NIVEAU HIERARCHIQUE : les connaissances du psychologue, formation du
psychologue clinique
1er trépied : trépied de la psychologie du développement
La clinique = méthodologie qui se centre sur l’individu, sur le sujet, en ce qu’il est et à travers son
histoire.  se centrer sur l’histoire singulière d’un sujet et essayer de saisir les processus qui
construisent sa personnalité et son identité (identité sociale)
La méthode expérimentale aborde les universaux, ce qu’il y a de commun à tous les individus.
 utilisation du traitement des résultats à travers le traitement statistique  étude des moyennes,
des différences entre moyennes  méthodologie différentielle
Psychologie clinique : nécessité d’une double approche pour évaluer
en quoi l’individu se
différencie  approche singulière, axée sur les caractéristiques individuelles
La clinique implique donc un regard de déviance. En quoi un individu se démarque ?
 démarche centrée sur UN individu (B)
Formation du psychologue : préoccupé par le fonctionnement intrapsychique (les théories de la
personnalités : 3 axes : congnitivo-comportementale, familiale-systémique, psychanalytique) et par
l’intersubjectif.
 importance d’une connaissance la plus claire, la plus large possible de la psychologie du
développement
(développement
cognitif-psychologique
et
développement
socio-affectif-
relationnel)
Le psychisme se constitue dans une relation à l’autre, grâce à une relation à l’autre. « Tu existes
donc je suis. » On ne peut pas être si un autre ne nous vit pas.
 importance du développement de la relation à l’objet privilégié (la mère) et de la manière dont
cette relation va permettre la construction des fonctions psychiques et de la capacité de penser
(penser le monde, construire l’objet et penser l’autre, construire le lien)
La psychologie clinique c’est s’interroger sur les évidences.  interrogation sur le sens
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Postulat de base : on perçoit, on élabore, on se représente les choses en fonction de sa propre
histoire et pas seulement en fonction d’un savoir commun.
Enseigner la psychologie est une position META. Cette position méta ne peut faire l’économie
d’une position en miroir.
Son propre psychisme provoque des défauts de perception, de compréhension, de représentation
dans l’objet qu’on étudie. En effet, il y a là un effet miroir qui fait que le concept de mécanisme de
défense est un mécanisme qui structure la personnalité et qui marque des résistances à une évolution
à une approche de la réalité à laquelle on est confronté.
2ème trépied : le trépied de la psychopathologie : questionnement du normal et du pathologique
La psychologie clinique, contrairement à la psychologie expérimentale, s’occupe de la pathologie,
c’est-à-dire de l’étude des défauts de mise en place des processus mentaux (affectifs).
 approche des pathologies mentales vues sous l’aspect de la psychologie
Pathologies : psychoses, états limites et névroses
Cfr : DSM : relevé unifié dans le monde de toutes les pathologies mentales : comptabilité
d’observations de comportements permettant d’identifier une pathologie.  approche externe,
n’impliquant pas la personne qui observe  approche plus expérimentale (≠ approche clinique :
interrogation sur le sens)
Le propre de la psychologie clinique, dynamique est de s’interroger sur le sens et d’accepter la
notion d’inconscient (activation inconsciente qui a une incidence réelle sur le fonctionnement du
psychisme des individus). Cette psychologie ne se limite donc pas au repérage de symptômes.
La psychologie clinique cherche le sens d’un symptôme dans l’histoire du sujet.
Mot « sens » : double sens : représentance (donner du sens) et aspect historique (mise en lien dans
le temps)
RMQ : causalité linéaire : si…alors : liaison directe
Psychisme : 2 fonctions : fonction de représentance (donner sens) et de transformation (propre de
l’intelligence, de la fonction de pensée : on peut penser le monde en termes de représentation mais
aussi en termes de comment changer le monde)
EX : utopistes : axés davantage sur la transformation.
 Réflexion sur l’intersubjectif et l’intrapsychique
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Lien entre psychologique du développement et la psychopathologie (au sens psychodynamique : qui
prône une subjectivité et une intersubjectivité ): la psychologie du développement va nous
apprendre comment l’intrapsychique se met en place et comment l’intersubjectif va se mettre en
place. Lien avec le regard singulier sur quelles sont les formes de déviance.
Méthodologie du cours : étudier la pathologie non seulement pour la comprendre en ce qu’elle est
mais surtout pour comprendre des éléments à travers des processus défensifs et des processus
mentaux impliqués dans cette pathologie, qui peuvent nous renseigner sur des phases de
construction du psychisme du sujet normal.
EX : Autisme : les explications de l’autisme sont multiples (génétique, neurologique…) : Etudier
cette pathologie nous renseigne sur le développement des premiers processus psychiques du bébé
(sensorialité…)  processus périphériques  vie mentale périphérique
C’est donc à travers la pathologie qu’on comprend mieux le normal.
3ème trépied : trépied de l’examen psychologique : 3 méthodologies d’investigation
-
OBSERVATION : observation des comportements, des manières d’agir, d’être de B mais
aussi auto-observation : J’observe aussi la manière dont je réagis face à une situation. 
nécessité d’observer le plus précisément possible. Attention à ne pas interpréter trop
rapidement. EX : B est nerveux ≈ B m’énerve  ne pas oublier l’auto-observation, l’autoévaluation.  difficulté de l’observation
-
ENTRETIEN : basé sur un projet de construction d’un espace privilégié pour le patient pour
voir à quel niveau il privilégie la relation. La capacité relationnelle du psychologue est son
outil de travail.
-
UTILISATION DE MEDIATEURS : introduction dans l’espace entre A et B. EX : tests
libres : techniques d’expression : dessins, sculptures…  introduction d’un objet
intermédiaire qui permet à A de voir comment B réagit face à cet objet dans la relation. 
double lecture.
EX : tests formatés : tests d’aptitude, d’intelligence, projectifs (TAT,
Rorschach)
2ème NIVEAU HIERARCHIQUE : clinique singulière des différents âges de la vie
Une réflexion sur son histoire implique nécessairement une réflexion sur son enfance.
Processus de crise : crises de la vie : crises de développement : marquent des temps de passage.
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EX : rentrée scolaire : crises de larmes, d’agitation : travail relationnel important (travail de
séparation) : changer de lieu et revivre le problème d’angoisse de perdre l’autre.
EX : crise pubertaire : transformation du corps : modification du corps par les hormones :
réactualisation des enjeux œdipiens du passé dans une forme de requestionnement sur qu’est-ce que
c’est qu’être un homme, une femme ?
EX : adolescence : entrée dans le monde des adultes, sortie du monde des enfants
Autres crises de la vie : perte, deuil… (crises fortuites)
 une dimension est modifiée dans la crise pour revenir à un état initial
Le concept de crise est qqch de positif. Notion positivé. Les comportements résultant d’un temps de
crise (ex : fugue de l’adolescence : vue négative des parents mais démarche de séparation positive
 indépendance, autonomisation).
Le problème des crises en général pour les sujets est qu’on en construit des traumas.
On tente de faire oublier les crises. On veut faire comme si. On encourage le sujet à ne pas penser à
ces crises.  déni des crises
Or, un déni c’est faire un trou dans l’histoire du sujet.
Dimension historique  permanence dans le temps.
3ème NIVEAU HIERARCHIQUE : niveau des modèles théoriques
Existence de modèles de lecture.
La notion de théorie n’est qu’une manière de penser, de se représenter les choses, la réalité
psychique. Ce n’est pas un objet en soi. C’est une construction plus ou moins logique, non
définitive.
Existence de théories totalitaires, qui excluent certaines dimensions.
EX : position cognitivo-comportementale : exclut la notion d’inconscient : monde uniquement
rationnel et conscient
EX : psychologie cognitive : a une forme d’approche de l’inconscient (pensée implicite et explicite)
mais qui est un type de conscience qui ne tient pas compte de l’histoire et notamment de la
transmission imaginaire dans l’inconscient (forme d’éléments qui resurgissent à l’insu de leur plein
gré des individus)
= Terrorisme intellectuel (car déni de la part inconsciente)
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Approche plus globale de la personnalité.
EX : position systémique : développe qqch en plus : réintroduit la notion d’héritage généalogique et
de famille en tant que système relationnel global. Tendance à penser l’individu comme un membre
d’un système en oubliant la réalité psychique. Risque : impasse sur la réalité psychique.
3ème dimension : réalité psychique
Perspective freudienne, lacanienne, psychanalytique : construction de la personnalité, construction
d’une force moi-ique, gestion des pulsions par le psychisme. Perspective basée sur le postulat que
l’inconscient existe, agit et influence. Nécessité d’être attentif aux effets de l’inconscient.
Construction de la pensée et construction du lien, de la relation.
 Réalité du monde et réalité du lien
Travail de la clinique : lieu privilégié : lien particulier (contractuel, artificiel) = leurre
Nécessité de faire le deuil de ce leurre.
Le moteur d’une psychothérapie est le travail de deuil, de renoncement. Renoncer sans renoncer.
Le psychisme humain se construit sur le manque, sur la castration.
Rappel : 3 grands courants :
-
cognitivo-comportemental
-
familial-systémique
-
systèmes basés sur l’inconscient : courant de la psychanalyse (Freud, Lacan, Klein…)
La théorie est un médiateur qui nous permet de représenter des choses difficilement représentables,
observables.
EX : l’inconscient ne s’observe pas.
RMQ : Quand la théorie devient objet de fascination, elle devient objet de réification.
 danger de lire la réalité à partir de la théorie
 nécessité d’accepter qu’il y ait une mise au travail
CADRE CLINIQUE :
2ème dimension du cadre : le cadre clinique est repris dans le social.
3 dimensions de la réalité : réalité, symbolique et imaginaire.
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R
S
I
Double processus  double enjeu (principe de plaisir et de réalité)
S’intégrer, s’adapter, s’autonomiser dans la société : c’est dans l’enjeu de ce double piston.
RMQ : Démocratie : permet de garder qqch de secret, de l’ordre de l’intime.
Panoptique (prison) : on est observé tout le temps mais on ne sait pas quand.
 forme de perversion du regard
 forme de relation d’emprise observé et observant
En prison, R et S sont contrôlés. Les détenus n’ont que le I (leur imaginaire).
La situation clinique : 2 dimensions importantes : situation permanente et situation différenciée.
Tout psychologue est lié au social. Existence d’un contrat entre le psychologue et la société et entre
A et B.
Dans tous les systèmes totalitaires, ce n’est pas pour rien que les psychanalystes ont été interdits de
travail. En effet, la psychanalyse est une profession naturellement subversive, elle implique une
démocratie.
 nécessité d’un contrat
Le psychologue remplit une fonction sociale.  nécessité d’un contrat entre lui et la société pour
permettre une forme de liberté de pratique.
 Réflexion importante sur la nature humaine et sur les systèmes démocratiques.
« Contrat social » : dans la société, le psychologue traîne une série de représentations sociales sur ce
qu’est la psychologie. Ces représentations résultent de la manière dont le tissu social élabore une
représentation mentale de ce qu’est la psychologie et de ce que sont les psychologues.
Situation clinique : étude depuis 2 positions : l’expert et le psychothérapeute (qui ne sera pas
abordé au cours)
Importance d’énoncer le cadre.
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EXPERTISE :
Importance de la déontologie (règlement professionnel qui définit une morale professionnelle à
travers des attitudes).
Les questions d’éthique restent essentielles, pas uniquement pour les psychologues.
EX : questionnement sur l’euthanasie
Depuis que le statut de psychologue est reconnu, la déontologie a acquis également un statut légal.
Plusieurs axes de déontologie :
RESPONSABILITE :
-
Responsabilité professionnelle : nécessité d’un diplôme (loi de reconnaissance) et d’une
formation continue (entretenir la formation de départ). Responsabilité vis-à-vis des patients
mais aussi de la société.
 nécessité d’une formation dynamique et prolongée dans le temps.
Responsabilité axée sur des compétences.
Formation basée sur une expertise, des qualifications, des savoirs, des savoir-faire
(connaissance d’outils et de méthodes) et des savoir-être (savoirs résultant d’une
connaissance de soi, qui va nourrir le savoir-faire).
RMQ : concept de l’accueil dans l’entretien clinique : le psychologue a une position
contenante qui permet d’accueillir. Situation clinique = accueillir une demande  savoirêtre face à cette demande.
Nécessité de se faire superviser quand on a des problèmes, quand nos compétences sont
insuffisantes ou posent des difficultés.  pour sortir d’un nœud dans le quel on se trouve.
 diplôme + formation continue + supervision
Responsabilité des conséquences : assumer professionnellement le travail dans lequel on a
engagé qqn. Assumer ce que l’on fait, ses actes, ses interventions. Assumer une
interprétation dans une séance psychothérapeutique.
Attention : ça passe aussi par un travail sur soi.
 Responsabilité des actes = faire en sorte qu’on ne puisse se débiner
EX : retard des médecins : Or, ça fait partie des responsabilités d’être à l’heure.  attitude
d’engagement
-
Responsabilité sociopolitique : résultant du contrat établi entre l’institution (nous) et la
société : assumer la fonction et non seulement le statut. Adhérer à une morale
professionnelle. S’intéresser à la manière dont la société va définir notre contrat dans le tissu
social.
7
RESPECT :
-
Respect du patient : a trait à la responsabilité professionnelle et au respect de la personne.
EX : manière de nommer B : patient, client (le paiement scelle une forme de contrat),
sujet…
Nécessité de réfléchir à l’impact de certaines pratiques actuellement : agressions sexuelles :
déconditionnement en psychothérapie, lobotomie…
EX : Déconditionnement d’un pervers : montrer des images suscitant, se rapprochant de ses
fantasmes et en même temps agir (courant électrique) sur son sexe pour empêcher l’érection.
 déconditionnement  contraire à l’éthique
EX : Déviance sexuelle : existence de médicaments qui font baisser le niveau d’excitation,
la libido  action immédiate, réelle sur les fonctions sexuelles de l’individu ; on prive
l’individu de sa sexualité
EX : lobotomie : atteinte à un fonctionnement normal
 Contraire à l’éthique, à la déontologie
Quand la violence devient difficile à gérer, cela devient préoccupant. Mais en aucun cas on
ne peut agir sans penser à l’éthique. Respect du patient. Ne pas l’aborder comme un objet de
pratique.
Nécessité de faire la différence entre le statut d’objet et de sujet du patient. Nécessité de
travailler à partir de son désir.
Confidentialité : le contrat impose une certaine confidentialité c’est-à-dire le respect du
patient. Cela permet au patient d’aborder dans un lieu et dans un temps privilégiés des sujets
qu’il ne peut aborder ailleurs.
La confidentialité va au-delà du secret professionnel.
Confidentialité = secret professionnel + savoir-être du psychologue
-
Respect des outils et des techniques utilisés :
EX : avoir 80 de QI = avoir 80  ne pas trafiquer !! Respecter le résultat.
Nécessité de respecter les méthodes et la connaissance des méthodes. (ne pas essayer
d’utiliser une méthode, un outil qu’on ne connaît pas).
EX : rapport subjectif homme-machine : volonté de toujours tester les limites et l’erreur
possible des machines.
-
Respect des résultats : nous sommes tenus de restituer, de donner les résultats  importance
de la déontologie.
EX : Faut-il dire à son patient qu’il a une maladie incurable ?  respect du patient :
existence d’une manière de dire.
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EX : dans le cas d’un adolescent qui vient confier certaines choses: Faut-il parler à
l’adolescent ou à ses parents ?
EX : en prison : si des détenus parlent d’une tentative d’évasion, faut-il se taire ?
Il existe des moments de crise professionnelle dans laquelle il faut assumer certaines choses.
EX : En prison, quand un détenu confie au psychologue un projet d’évasion ou d’agression,
que dire ? à qui ?  nécessité de mettre au travail cette pulsion de fuite ou d’agression
 Respect des résultats dans le diagnostic établi.
-
Respect du secret professionnel :
Le contrat implique un secret bilatéral. Le psychologue doit avoir une position claire (au
sens de son statut, de sa fonction), énoncée clairement dans le contrat.
Biais du juridisme : au départ, il faut tellement précisé que finalement le travail se réduit à
peu de choses.  nécessité de rester dans un contrat simple (pour maintenir un ligne
déontologique suffisamment claire) d’individu à individu.
Le propre de la relation clinique est de construire un espace d’entre-deux dans lequel le
travail relationnel va pouvoir être le plus ouvert possible pour permettre à l’individu la mise
au travail de ses fonctions psychiques démunies, déviés ou non maturés pour modifier sa
manière de se situer par rapport au monde et aux autres.
Le secret professionnel recouvre le secret intime et personnel et est lié au contrat.
Double enjeu : efficacité du savoir de l’information et protection de l’individu dans son intimité
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