3.04.03
Philo
Heidegger :
Le monde est un tissu de références, de significations qui se renvoient les unes aux autres.
Par ex. : pour le menuisier, le marteau a un sens d’outil, qui à son tour, renvoie à d’autres significations
(marteau, bois, toit, maison)
Le monde est pro-constitutif de l’homme.
Au niveau moral, l’homme est aliéné par l’ensemble de ces significations qui le constituent.
« l’essence précède les sens » : « Dazein » est d’emblée requis dans le monde, dans un état de « verfallen », jeté
par le monde qui l’entoure.
Pour Heidegger, le monde n’est pas un ensemble d’objet face à l’homme. Ce monde est une partie de nous-
mêmes. Le Dazein est d’emblée projeté dans un monde qui le constitue comme une partie de lui-même.
La « préoccupation » de Heidegger est à rapprocher du « divertissement » de Blaise Pascal pour qui la nature
même du monde qui nous entoure nous éloigne de nous-même.
Nietzsche a écrit une œuvre considérable, dans laquelle il dénonce le « nihilisme », le fait de donner un sens au
monde. D’après lui, il s’agit d’une négation du vitalisme.
Par ex : l’idée platonicienne de la structure de l’être : seul le philosophe qui connaît la structure de l’être est
dépositaire du savoir et de la sagesse. Les autres appartiennent à la Doxa (l’opinion), monde des apparences, des
reflets, image du monde réel. Il y a donc un arrière monde accessible seulement aux « aristos » ( ?) Les autres,
dans la caverne, n’y ont pas accès.
Il y a séparation radicale entre deux mondes : celui des idées et celui de l’apparence, qui repose sur un dualisme
fondamental qui se retrouve dans le christianisme. En effet, le monde est créé par Dieu grâce à la transcendance
(Dieu vient fonder le monde dans lequel nous vivons). Ce monde (du péché, de la faute) a un sens : la totalité de
notre existence est un retour vers Dieu, la rédemption. L’homme sans Dieu n’a pas de sens, il y a condamnation
du monde concret (notre corps).
Autres termes : Ontologie : structure même de l’être,
Téhélogisé ( ?) il y a un sens, une direction.
Pour Nietzsche., il y a d’abord un FAIT nihiliste : le monde est « zinloos », sans sens. Donc, l’homme doit
donner du sens à ce monde et dépasser ce fait nihiliste. Nietzsche est d’un athéisme radical.
L’origine du nihilisme : l’homme a horreur du « vide », il ne peut donc s’empêcher de donner une finalité au
monde. Volonté de vérité, de donner un sens, de s’annihiler dans une vérité qui nous dépasse (ex : religion).
Nous devons assumer le fait que le monde est dépourvu de sens, qu’il n’est pas créé par Dieu et c’est donc
l’homme qui a cette volonté de puissance.
Face à cette volonté absolue de donner du sens et ensuite, la découverte du non-sens, il y a désespoir !
L’individu qui toute sa vie a cru que sa vie avait un sens pcq Dieu l’a créé, que le monde des idées a plus de
réalité que le monde réel. Face à cette « découverte », trois réactions sont possibles :
1. nihilisme actif : de rage, détruire les idoles, ces arrières-mondes qui donnaient du sens.
2. Nihilisme passif : retourner son désespoir contre soi-même. Tout est relatif, « perspectiviste ». Je n’ai
aucune signification, ma vie n’a aucun sens. Peut mener au suicide. Ne peut assumer son propre
« vitalisme ».
3. Nihilisme incomplet : remplacer cet absolu (perdu), va inventer de nouveaux « absolus ». Ainsi, Nietzsche
critique la laïcité, ou le « bavardage inutile des éphésiens « (la démocratie). C’est remplacer Dieu par
Hitler, Staline, les droits de l’homme… de faux-dieux qui viennent donner un sens au monde.
C’est la pire des réactions.
Il y a donc multiplicité du sens du mot « nihiliste » pour Nietzsche.
La réaction positive : le nihilisme exstatique ( ?) : dépasser le nihilisme.
Comment ? Vitalisme ou Grande Santé (tout ce qui est « grand » pour Nietzsche est positif).
Il s’agit de remplacer le mensonge des faux-dieux par un nouveau mensonge « loyal » qui s’affirme dans la
création artistique, individuelle.
Il se dit le premier philosophe de la tradition à abandonner l’idée que la morale est universelle.
Il parle (dans « ainsi parlait Zarathoustra) d’un surhomme, au-delà de l’homme, « übermensch ».
(rien à voir avec l’utilisation abusive faite par les nazis) capable d’exploiter ses propres possibilités, immoraliste.
Nietzsche va réhabiliter toutes les dimensions de l’humanité dans la création artistique.
Il n’y a plus de condamnation des sens, du corps (péché dans la religion), s’accompagne de l’immoralisme.
Il distingue trois étapes dans l’histoire de l’humanité, au point de vue moral :
1. stade amoral (sans morale) Grèce ancienne, archaïque. L’auto-affirmation des forts ; les faibles n’existent
pas.
2. Ce stade est dépassé par les « prêtres ascétiques » pendant plus de 2500 ans. Les premiers seront les
derniers, les faibles deviennent les forts. Pascal en est la figure emblématique ; le judaïsme et le
christianisme illustrent ce renversement des valeurs. Ces prêtres ascétiques valorisent la raison au détriment
du sensible, du corps.
3. Le dépassement de la morale, de la séparation entre faibles et forts : l’immoralisme. Création de la véracité,
le mensonge s’affiche comme mensonge, loyal. Il dit de lui-même : je suis le premier immoraliste. Seul
l’artiste qui « ment » est capable d’atteindre le stade extatique (au-delà), la Grande Santé. L’ascèse de
l’artiste est valorisé par Nietzsche car contient du perspectivisme (= réhabiliter les dimensions qui nous
constituent)
Maladie, Santé : couple complémentaire. Tout le monde n’a pas la même énergie, il y a inégalité foncière devant
la volonté de puissance, il faut dépasser la maladie. Abandon de l’universalité des valeurs. Socrate, la religion…
encouragent la maladie car ils les justifient, leur donnent un sens.
Le rôle des philosophes est de libérer les esclaves (cfr Platon) mais … soit le philosophe, arrivé dans la caverne,
n’y voit rien et ne parvient pas à communiquer, soit il se rend compte qu’il n’est pas écouté. Problème du
Metexis (participation).
Notion complexe : « éternel retour au même, de l’identique ».
L’ensemble du temps de la création peut être renouvelé. Accepter que chaque instant de sa vie peut être
renouvelé tout au long de sa vie. On ne regrette rien.
Quand Zarathoustra le dit au peuple, celui-ci, grégaire, ne comprend rien, pcq il ne veut pas dépasser la morale :
ils acclament « le dernier homme », c’est-à-dire petit bourgeois, pour qui toutes les valeurs sont égales..
Couple Dyonisos/Apolon ; Nietzsche lutte contre l’esprit de profondeur, de lourdeur (caractérisé par Kant), cette
recherche de sens, symbole de la maladie.
Dyonisos symbolise la force vitale qui explose, tempérée par la belle forme de Apollon.
Critique de Heidegger : n’y a-t-il pas un nouveau dualisme, une nouvelle métaphysique créé par Nietzsche ?
Maladie / Santé, Dyonisos/ Apollon.
Emmanuel Kant, philosophe allemand, le plus grand de la tradition, n’a jamais enseigné sa propre pensée.
Pour Kant, la critique (du grec créno = juger) a un sens positif car recherche les conditions de possibilités. Elle
répond aux questions : qu’est-ce qui rend possible la morale ? L’esthétique ? L’art ? Le savoir ?
Il a écrit 3 ouvrages :
la critique de la raison pure
s’interroge sur 2 choses :
- quelles sont les conditions de possibilité de la connaissance théorique (point de départ : théorises de
la mécanique de Newton),
- Métaphysique générale, spéciale. ontologie = science de l’être, de ce qui est.
La métaphysique classique a deux parties :
o Kant va dire que l’ontologie ne repose sur rien.
o Il s’interroge sur trois objets : Dieu, l’Ame et le monde.
Dieu est créateur, l’être le plus parfait ?
Qu’est-ce que l’âme ? est-elle immortelle ? elle pré-existe ? Ou non ?
Le monde comme tel, a-t-il une origine ? une fin ? Un risque de disparaître ?
Kant, profondément croyant en Dieu, va monter qu’il est impossible d’y répondre.
la critique de la raison pratique et
la critique de la faculté de juger.
Dans le premier livre, il se pose 3 questions :
1. qu’est-ce qui se passe quand je connais quelque chose ?
2. que dois-je faire ?
3. que puis-je espérer ?
A la première question, Si la nature est régie par la causalité, elle est donc espace et temps.
Si nous prenons les objets particuliers de la métaphysique spéciale, ils ne sont pas donnés dans le temps et dans
l’espace. On ne peut donc rien en dire. Si j’en parle, je me trompe car je ne peux pas les connaître. Pessimisme
total. Dieu étant par définition créateur du temps, je ne peux le connaître !
Les conditions de possibilité de l’objet de l’expérience sont en même temps les conditions de possibilité de
l’expérience de l’objet.
Il y a accord à priori entre nos facultés de connaître et ce qui constitue le monde.
La philosophie transcendantale est nécessaire et à priori (= sans expérience)
Dieu, ce sont des foyers de sens qui viennent alimenter.
Kant, profondément croyant, montre pourtant que sa philosophie a des limites.
Pour lui, la théologie n’est pas fondée.
Agnosticisme Kantien = je ne peux pas tout connaître pourtant ce que je ne peux connaître oriente ma vie, ce qui
m’est permis d’espérer. Religiosité très intense, très différente de la morale !
Problématique morale ;
Notre question comme laïque : est-il possible d’avoir une morale kantienne tout en ne tombant pas dans la
croyance de l’immortalité du monde ?
Y a-t-il une morale laïque kantienne qui ne dépende pas de la de la foi en Dieu ?
Le fondement de la morale kantienne : la volonté.
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