Immuno – Greffes, immunodéficiences – page 2/6
Il y a deux cas de figure :
-Si les allèles CMH1 sont incompatibles: la réponse est cytotoxique. Les premières cibles
des LTCD8 sont la paroi des vaisseaux sanguins et les cellules épithéliales des muqueuses, d’où un
érythème généralisé et une diarrhée hémorragique brutale.
-Si les allèles CMH2 sont incompatibles: les effecteurs sont les LTCD4. Il y a production
d’anticorps spécifiques des antigènes du receveur (=auto-anticorps). L’affection est plus lente, mais
une fois qu’elle s’est mise en place, elle évolue vite.
Phase chronique:
L’immunisation est plus longue à se mettre en place. La diversité d’Ag est assez restreinte pour
avoir une destruction progressive, qui se traduit par une fibrose de tous les organes du receveur
(destruction chronique mais lente avec tentative de reconstruction anarchique). Cela se termine par
l’arrêt de fonctionnement des organes et donc la mort de l’individu.
Ainsi, lorsqu’on veut faire une greffe de MOH, on vérifie la compatibilité CMH1/CMH2. Mais
même en l’absence d’incompatibilité, on a toujours d'autres antigènes qui différent, ce qui conduit à
une immunisation plus longue.
Dans certains cas, on a pu observer une fibrose dans tous les organes, qui correspondaient à des
lésions progressives avec tentative de réparation par l’organisme ; les patients sont morts.
Ceci explique qu’on prenne préférentiellement un donneur de la même famille.
Lorsqu’on ne trouve pas de donneur compatible, on peut tenter une thérapie génique.
Xénogreffes:
La médecine humaine est désormais relativement performante sur les techniques de greffe.
Cependant, la pénurie de donneurs humains a amené à se tourner vers d’autres espèces pour
trouver des organes. Cela peut poser d’évidents problèmes de taille (selon le donneur…), d’éthique,
et de risques sanitaires (zoonoses ou autres). Les humains greffés pourraient effectivement devenir
d’éventuels réservoirs pour de nouveaux pathogènes…
Ex de donneurs potentiels:
-Grands singes: il y a des problèmes infectieux associés, potentiellement mortels pour l’homme,
d’autant plus que les greffés se font sous traitement immunosuppresseur.
De plus, ces espèces sont très souvent protégées.
-Porcs: faciles à élever, organes de taille compatible avec l’homme.
De plus, la plupart des régulateurs hormonaux humains fonctionnent sur les organes de porcs.
Le problème majeur engendré par ce genre de greffes est le rejet immunologique.
Rejet de greffes :
Les premiers essais ont été conduits sur des chiens, auxquels on greffait des organes de porc.
Si l’on transplante l’organe d’un porc normal, lorsque la greffe est revascularisée, l’organe est
massivement détruit (fixation, activation du complément, etc.).
En effet, avec les organes de porc, il n’y a pas de véritable problème de compatibilité du CMH, car
son CMH est si différent du nôtre qu’il n’est pas reconnu en tant que tel par notre système
immunitaire.
Mais on rencontre d’autres problèmes: au bout d’un moment, les cellules du greffon vont mourir,
être phagocytées, puis migrer via les CPA dans le NL drainant. Le système immunitaire va alors les
reconnaître en tant qu'Ag du non-soi et mettre en place une réponse principalement humorale qui
aboutit fatalement à la destruction du greffon.
On a donc produit des porcs transgéniques pour limiter le rejet. Ils ont sur leurs cellules des
récepteurs qui bloquent les effets toxiques et inflammatoires. Il faut donc rendre le greffon résistant