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Anthropologie sociale et culturelle
Introduction : l’anthropologie, pour quoi faire ?
Ouverture aux cultures étrangères, rendre l’étranger moins étrange.
Les villes multiculturelles sont les plus grandes villes, cela donne une force à la ville, le
nationalisme est donc ridicule et contre productif.
Existe-t-il des comportements universels ?
Beaucoup de projets humanitaires n’ont pas eu les résultats voulus car on n’a pas fait
d’étude anthropologique du peuple aidé.
Culture ethnocentrique : culture qui s’intéresse avant tout à elle-même et envisage les
autres cultures suivant ses propres schémas de pensée, ses propres symboles et son propre
système de valeurs.
Importance des pratiques religieuses ? Origine des mythologies ?
Préserver les témoignages des cultures en voie de disparition et donc sauvegarder la
diversité culturelle, des langues disparaissent, le patrimoine immatériel, les savoir-faire,
les techniques de fabrication…
Le développement du Tiers-Monde passe par une reconnaissance de l’identité culturelle
des groupes humains qui le composent, il doit s’appuyer sur un fond social et culturel
enraciné dans le passé. Il faut qu’ils retrouvent la fierté (Célestin Monga, lettre à Fatou sur
les ingrédients du bonheur)
Première partie : Aspects et tendances de l’anthropologie
contemporaine.
Chapitre 1 : Le champ de l’anthropologie
Anthropos : l’homme – Logia : étude étude de l’homme
L’anthropologie physique
Ou anthropobiologie : espèce humaine = une des formes animales présente sur terre et
donc étudie l’homme selon les principes et les méthodes des sciences naturelles.
Donc caractéristique physique de l’homme : apparition des premiers hommes, évolution
physique (et donc paléontologie humaine), étude et analyse des variations des populations
humaines. (unité, raisons et degrés de diversité, adaptation à l’environnement)
Influence de la culture sur l’évolution physique
Facteurs culturels influence l’évolution biologique tout comme pour les animaux
domestiques, l’évolution des hommes ne résultent pas uniquement de facteurs naturels.
Le développement du système nerveux a permis à l’homme d’inventer des comportements
qui n’étaient pas prédéterminés par son code génétique.
Le caractère culturel prend au fil des temps une importance de plus en plus grande par
rapport au caractère génétique rapport très étroits avec les sciences sociales
Primatologie : science qui étudie le comportement des groupes primates autres que
l’homme.
L’anthropologie vise à l’étude de l’espèce humaine dans sa totalité (contrairement aux
autres sciences qui étudient l’homme)
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L’anthropologie culturelle
L’anthropologie culturelle est la branche de l’anthropologie qui étudie les aspects du
comportement humain qui font partie de l’héritage culturel et qui sont donc appris.
Elle s’intéresse à la culture en néral : les coutumes, les connaissances, les croyances,
l’art, les objets, toutes les habitudes et connaissances acquises par l’homme au sein du
groupe social qui est le sien.
Anthropologie sociale s’intéresse à l’homme en tant que membre d’une société et aux
rapports entre les hommes branche de l’anthropologie culturelle qui s’intéresse à la vie
sociale.
Plusieurs branches de l’anthropologie culturelle :
o Ethnographie : description des différents peuples, des différentes cultures. C’est
un travail de terrain. Monographie : ouvrage qui décrit un groupe observé
personnellement par l’auteur. C’est la phase expérimentale de la recherche
anthropologique.
o Ethnologie : « A la différence de l’ethnographie qui enregistre et interprète,
l’ethnologie s’efforce de mettre au jour les principes qui gouvernent le
fonctionnement des différents systèmes identifiables par hypothèse au sein de
chaque société : système politique, système économique, système symbolique, ou
système de parenté, ouvrant ainsi la voie à la comparaison avec d’autres cultures »
(Philippe DESCOLA) L’ethnologie est la science des peuples, de leur culture et de
l’histoire de leur vie en tant que groupe. Elle s’intéresse particulièrement aux
populations ayant une culture différente de la notre, aux sociétés traditionnelles.
o Anthropologie sociale : s’intéresse à l’organisation, aux structures et aux
institutions sociales, par exemple, les relations de parenté, le mariage, les classes
d’âge…
o Anthropologie économique : l’organisation économique, rapport avec
l’organisation sociale.
o Ethnoscience : l’ensemble des connaissances qu’une population a de son milieu
naturel.
o Ethnoécologie : relations pratiques entre le groupe et son milieu naturel
o Ethnozoologie ou ethnobotanique : rapport homme/faune ou homme/flore
o Ethnoastronomie : connaissance astronomique des populations
o Le folklore : étudie la culture populaire au sein de sociétés complexes et
modernes. Exemple : charivari : vacarme sous les fenêtres d’un couple pour
montrer un désaccord social.
o Synchronie : étude des sociétés et des cultures à un moment donné de leur histoire
Diachronie : étude des sociétés et des cultures à travers le temps. (Archéologie,
histoire, paléontologie)
o Archéologie : cultures du passé donc l’ethnologie commence l’arcologie
s’arrête. Collabore avec l’ethnologie, pour donner des explications pour
comprendre les découvertes de l’archéologie. Elle est la seule source pour étudier
le passé de l’humanité avant l’apparition de l’écriture.
o Linguistique : science qui étudie le langage, la langue en elle-même et pour elle-
même (Saussure), la langue est l’aspect fondamental de la culture qui interagit
avec tous les autres aspects de la culture. Synchronie : linguistique descriptive
(vocabulaire + grammaire), Diachronie : linguistique comparative (histoire des
langues).
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Rapport entre l’anthropologie et les autres sciences humaines
L’histoire : basée sur l’écrit, reconstitue les faits du passé et les enchaînements.
Importance des enseignements de l’ethnologie si on veut faire l’histoire des peuples et des
mentalités en s’intéressant à l’évolution sociale, démographique, culturelle. Si l’histoire
est celle des civilisations, elle devient une ethnologie du passé. Il existe un écart entre ce
qui est écrit et la réalité vécue.
La sociologie : s’intéresse aux sociétés humaines, se limite souvent à l’étude de la société
dont fait partie le sociologue. L’anthropologue tâche de comprendre une société extérieure
à lui, il s’intéresse aux relations entre personnes. Le sociologue travaille avec des
questionnaires sur des échantillons de population (donc statistique) et pas par observation
directe.
La psychologie : étudie les comportements individuels par opposition aux comportements
de groupe. La coopération est appelée à un grand développement pour la compréhension
des catégories universelles de l’esprit humain.
Méthode et objet de l’anthropologie culturelle
L’enquête de terrain
o Immersion dans la vie quotidienne des gens (observation participante),
apprentissage de la langue, de nombreux mois voire années (pour observer un
cycle annuel complet) pour avoir accès aux croyances, rites. L’anthropologue est
souvent seul, se met à la merci des gens.
o Méfiance, hostilité de la population locale puis intégré en ayant un statut, un rôle.
Il faut s’intégrer tout en perturbant le moins possible ce que l’on veut observer.
Comment définir les peuples qu’étudient les anthropologues ?
o Quel terme choisir ?
Indigènes, aborigène, autochtones : habitants du pays
Sauvages ou barbares : sens péjoratif. Origine : sauvage : habite la forêt ;
barbare : celui qui parle mal le grec.
Société primitive : technique rudimentaire donc en opposition avec la
société industrielle moderne, mais sens péjoratif.
Société archaïque : aussi idée de début et mais moins péjoratif.
« Non civilisés » : insatisfaisant car il n’y a pas de peuple sans culture.
Société sans machinisme : mais où commence la machine ?
« Sous-développé » : comparaison avec un développement supérieur.
Société sans écriture ou société n’ayant pas eu recours à l’écriture (car
ce n’est pas une question de capacité)
Mieux : société traditionnelle : société fondée sur la tradition, sur les
usages anciens et habituels au groupe, par opposition aux sociétés
modernes, toutes entières tournées vers le futur, vers la nouveauté, vers le
changement.
o Critères sociologiques : Définir le « primitif » sur le plan collectif avec des
classements descriptifs des sociétés allant de la plus simple à la plus complexe sur
le plan politique et social. Mais il existe des structures sociales complexes avec des
systèmes politiques simples.
o Critères économiques ou techniques : classement par ordre des découvertes
(cueillette, agriculture, poterie…) mais l’ordre n’est pas toujours identique
contrairement aux pensées des évolutionnistes.
o Critères moraux : Définir sur le plan individuel, soi-disant imprévoyance du
primitif, absence de valeurs idéales mais ni eux ni nous n’avons le monopole de la
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gentillesse ou de la cruauté. Différence de mentalité (Lévy Bruhl) : esprit
prélogique du primitif à la logique du civilisé mais c’est faux, le civilisé n’est pas
plus rationnel dans ses raisonnements que le sauvage.
o Absence d’écriture : type de repère commode : possession de l’écriture effort
pour conserver son acquis plus grand et donc peu d’énergie pour les nouveautés.
Relation avec l’espace et le temps différente : espace plus restreint car relation
limitée avec d’autres hommes, similarité culturelle car ne se souviennent que de
quelques nérations et cherche à reproduire l’expérience ancestrale (histoire
froide par rapport à histoire chaude : attitude plus activiste). Notre société vit en
déséquilibre qui est cause de changement perpétuels, notre idéologie est celle du
changement pour le changement.
o A propos du terme de « tribu » et de son mauvais usage : terme utilisé pour
désigné les groupes humains qu’étudient les ethnologues.
Groupe homogène et politiquement autonome, uni par la langue et la
culture, occupant un territoire particulier et donc les membres ont
conscience d’avoir une certaine identité qui les distingue des groupes
voisins.
Conception contestée car cohérence pas vérifiée par observation : pas
forcément politiquement organisée, pas de limite territorial nette, plusieurs
tribus sur le même territoire…
Création européenne : idée idéalisée du bon sauvage de Rousseau au 19°s,
groupe de colonisés à administrer et donc divisé en tribu pour plus de
facilité.
Pour désigner un groupe social particulier, partageant une certaine culture,
on préfère le terme d’ « ethnie » ou de « groupe ethnique ».
Chapitre 2 : La diversité humaine
La diversité biologique, naturelle
Une seule espèce d’homme : Homo Sapiens mais tous différents sur le plan génétique.
Différences physiques : races, sous-espèce. Système génétiquement fermé : les hommes se
reproduisent entre eux mais pas avec d’autres espèces.
Sous-espèce : regroupements d’individus (mais pas de coupure nette : vaste continuum)
plus grande fréquence de certains gènes, peuvent se reproduire avec d’autres sous-
espèces donc système génétiquement ouvert. La différenciation en sous-espèce est
arbitraire.
L’arbitraire des différenciations en sous-espèce a amené la majorité des anthropologues à
renoncer à la notion, finalement abstraite, de « race ».
o L’adaptation au milieu : La pression sélective du milieu va éliminer certains
gènes. Il existe des liens entre les caractéristiques biologiques et le milieu
particulièrement le climat. Cette relation se marque au niveau de tendances (nez
plus large lorsque le climat est chaud et humide, pygmée dans la forêt, anémie
falciforme)
o Le métissage : brassage génétique, augmente de plus en plus.
o La dérive génétique : population nombreuse stabilité ; petite population
gène particulier peut disparaître. Effet du fondateur : s’isole d’un groupe et
provoque une plus grande fréquence de ses gènes que dans le groupe d’origine.
o Les mutations : Très rares permet d’étudier la distribution.
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o Influence de la culture sur la « race » : médicament diminution de la malaria,
même chose pour le gène de l’anémie falciforme. Limite des mariages à cause de
critères particuliers : on cherche des femmes à peau plus claire.
o Il n’y a pas de race plus primitive que d’autres
Les relations entre « race » et « culture »
Corrélation apparente entre aspect physique et comportement culturel confusion
fréquente entre la culture et la race.
Différences raciales : pas de différence dans le comportement, dans l’intelligence.
Rien dans l’état actuel de la science ne permet d’affirmer la supériorité ou l’infériorité
intellectuelle d’une race par rapport à une autre.
Ce ne sont pas les différences génétiques entre les sous-espèces humaines qui sont la
cause des différences culturelles. Il ne faut donc pas utiliser le terme de race quand on
parle de groupes qui ont en commun la même culture, la même langue ou la même
religion. Ainsi les juifs forment une communauté avec des composantes culturelles,
religieuses, affectives, mais ils appartiennent à différents groupes physique.
Le racisme : pas de base scientifique, peut-on donc le faire disparaître en diffusant une
information objective ? Non car le racisme résulte de conflits plus els, on utilise les
différences d’aspects physique pour justifier des différences sociales basées sur des
rapport de force ou sur la volonté de domination. Le racisme résulte plus de la diversité
culturelle que de la diversité physique. L’étranger que l’on repousse, c’est l’étranger qui
vous est proche ; l’étranger dont l’exotisme vous séduit, c’est l’étranger lointain, paré du
mystère de l’inconnu.
Les différence culturelles, à défaut de raciales, servent de prétexte, d’exutoire aux
problèmes de plus en plus aigus que pose la cohabitation à une humanité dont la
croissance démographique est vertigineuse.
Ce qui catalyse les haines de type racial, c’est ce qui est à la fois proche et diffférent, peu
d’espoir d’amélioration car il faudrait d’une part une égalité relative, de l’autre une
distance physique suffisante. Albert Jacquard : « Le bonheur d’empêcher un enfant de
mourir se paie nécessairement de l’obligation d’empêcher un enfant de naître ».
Pour lutter contre le racisme :
o Education role de l’anthropologie : rendre l’étranger moins étrange.
o Promouvoir une attitude d’esprit qui permette un rapprochement, un dialogue.
o Prendre conscience de l’ethnocentrisme qui nous habite.
Lors des crises, lorsque les vraies causes, les vrais responsables sont hors de portée,
l’agressivité se reportera sur ceux qui sont accessibles, et ce d’autant plus facilement
qu’ils sont différents.
Rejet de la différence comportement de défence inné face à un prédateur. Il faut donc
multiplier les contacts, car la différence c’est amusant, enrichissant, c’est le message à
faire passer.
Il faut donc promouvoir une démarche dynamique et affirmer solennellement que la
véritable fraternité, c’est oser la différence. Il faut mettre ses bons sentiments à l’épreuve
car « si tu ne me ressembles pas, frère, loin de me léser, tu m’augmentes » (St Exupéry).
La diversité culturelle
Beaucoup de variété dans les comportements de l’espèce humaine quelque soit le
domaine : habitudes alimentaires, manière de dire bonjour, la pudeur, la notion aux temps,
manière de draguer, de regarder, de faire l’amour…
Raisons de ces différences ? Aspects communs ?
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