YILDIZ Tarik Le coût d’opportunité « Le coût d’opportunité d’une ressource (exemple : de l’argent) dans un emploi quelconque (exemple : achat d’une machine) équivaut au gain maximum que l’on aurait pu obtenir dans le meilleur emploi alternatif possible (exemple : placement sur le marché financier) » (Echaudemaison). En d’autres termes, il désigne la perte de revenu auquel l’agent économique est confronté en faisant une action X plutôt qu’une action Y. Un individu possède une importante somme d’argent chez lui et décide de ne pas y toucher (action X). Le coût d’opportunité de ce choix est donc le revenu dont il aurait pu bénéficier en plaçant son argent en banque avec le meilleur rendement possible (action Y). La notion de coût d’opportunité s’applique donc notamment à la question du placement de l’épargne. La notion consiste à considérer non seulement ce qui implique une opération économique de façon directe (coût ou avantage) mais aussi de façon indirecte, ce que l’on peut désigner par « manque à gagner ». Ainsi, prenons l’exemple d’un « pauvre » qui ne gagne pas beaucoup par journée de travail, et d’un « riche » qui bénéficie d’un salaire 10 fois plus important. Si les deux individus doivent se rendre à l’étranger, l’un choisira d’y aller en avion, l’autre en train. La justification que l’on peut apporter à ce choix que chacun fait sans tenir compte du coût d’opportunité est que le riche prendra l’avion parce qu’il a de l’argent, et que le pauvre utilisera le train, faute de moyens. Or, l’explication est différente en utilisant ce concept. C’est parce que le coût d’opportunité est le plus faible en utilisant l’avion que le riche l’empruntera. En effet, si ce riche prenait le train, il perdrait du temps qu’il aurait pu mettre à profit en travaillant pour un salaire élevé. Alors que le temps du pauvre, qui ne gagne pas beaucoup, coûte moins. C’est la raison pour laquelle il optera pour le train. Les implications au niveau économique de ce concept sont importantes. L’économie est caractérisée par une succession de choix, de décider de faire une action plutôt qu’une autre, de sacrifices. En définissant l’analyse économique comme étant la « science des choix efficaces », on comprend que le concept de coût d’opportunité est fondamental dans l’analyse étant donné qu’il met en lumière la manière dont les agents font des choix. Un choix est un arbitrage entre deux situations, le fait de mettre en balance coût et avantage. Les individus y sont confrontés dans leurs vies courantes mais bien souvent, ils ne prennent en compte que les coûts effectifs. Le coût d’opportunité permet justement de ne pas se tromper sur l’existence de coûts plus difficile à percevoir. Il permet de mesurer ce qui a tendance à être considéré non mesurable, comme étant « sans coût » ou « sans prix ». Il met en évidence le fait qu’aucun choix n’est neutre, c'est-à-dire qu’en économie, rien n’est gratuit : « Toute décision induit un coût d’opportunité puisque l’affectation d’une ressource quelconque (argent, travail, temps, etc.) à un emploi implique simultanément la renonciation à tout autre emploi. » (Echaudemaison) Cependant, ce concept à des limites. En effet, ce coût d’opportunité n’est pas toujours évaluable. Il paraît difficile de savoir ce que l’on aurait pu gagner en effectuant telle action de manière très précise. D’autre part, le coût d’opportunité n’est pas neutre : on choisit ce que l’on considère avoir un coût d’opportunité. C’est un outil très subjectif ce qui peut mettre en doute la pertinence de son utilisation. BIBLIOGRAPHIE Jacques Généreux, Economie Politique (Tome 2 : Micro-économie), Hachette, 2000, pages 16, 17 C-D Echaudemaison (sous la direction de), Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Nathan, 4ème édition, 1998. (page 99) B. Guerrien, Dictionnaire d’analyse économique, Economica, 1991. http://lemennicier.bwm-mediasoft.com/article.php?ID=12&limba=fr http://www.libres.org/asp/defdt.asp?mot=COUT%20D%20OPPORTUNITE&n om=Table_C