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MESSAGE DU SECRETAIRE EXECUTIF
AVANT-PROPOS
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NOTICE BIOGRAPHIQUE
Ali KAZANCIGIL, spécialiste en sciences politiques, a lancé au début des années 1990 l'idée d’un
programme international en sciences sociales à l’UNESCO. C’est ainsi qu’a été institué en 1994 le
Programme pour la gestion des transformations sociales (MOST), dont il est depuis lors Secrétaire
exécutif. A. Kazancigil est également Sous-Directeur général adjoint et Directeur de la Division de
la recherche et des politiques en sciences sociales, au Secteur des sciences sociales et humaines.
De 1984 à 1990, il a été rédacteur en chef de la Revue internationale des sciences sociales, publiée
par l’UNESCO. Avant d’entrer au service de l’Organisation, il enseignait les sciences politiques et
les relations internationales à l’Université technique du Moyen-Orient, à Ankara (Turquie). Ses
travaux de recherche personnels portent sur la politique comparée et la sociologie historique,
domaines auxquels il a consacré différents articles et ouvrages, notamment The State in Global
Perspective ; Comparing Nations : Concepts, Strategies, Substance (L'Etat dans une perspective
mondiale ; comparaison entre nations : concepts, stratégies, fondements) (en collaboration avec
Mattei DOGAN), et Institutions and Democratic Statecraft (Les institutions et le gouvernement
démocratique) (en collaboration avec Metin Heper et Bert A. Rockman).
CONTACT
Le rapport annuel 2001 est disponible à l’adresse suivante
http://www.unesco.org/most/annualreport2001.htm
Le Rapport annuel 2001 du Programme pour la gestion des transformations sociales (MOST)
contient des informations sur les nouvelles orientations des travaux de recherche et les
recommandations à l'adresse des décideurs ; y sont également présentées les différentes activités de
MOST concernant les sociétés multiculturelles et les migrations internationales, l’aménagement
urbain, la mondialisation, la gouvernance et la durabilité.
Les réseaux MOST de recherche et de formulation des politiques analysent la relation entre les
sociétés multiculturelles et les migrations internationales, générant des connaissances et des
recommandations de politique générale sur la cohésion sociale et les droits citoyens des groupes
migrants au sein de telles sociétés. En ce qui concerne l’aménagement urbain et la gouvernance,
l’accent est mis sur l’émergence de villes socialement et écologiquement viables ainsi que sur la
revitalisation socioéconomique des centres historiques dans les régions côtières. Au chapitre de la
mondialisation, on étudie les politiques et les mécanismes institutionnels qui contribueraient à
rendre la gouvernance mondiale plus transparente et participative, de façon que la mondialisation
profite à tous les pays et à tous les groupes sociaux, en parvenant à mieux concilier la recherche de
l’efficacité économique et la volonté de justice redistributive - deux impératifs souvent
contradictoires. La valeur ajoutée du programme MOST réside dans le fait qu’il poursuit, au sein de
chacun de ses réseaux et projets, un double objectif : favoriser la recherche endogène à long terme
et fournir une base de connaissances pour la formulation des politiques. Parallèlement, le
programme s’attache à promouvoir la coopération entre spécialistes en sciences sociales du Nord et
du Sud pour une recherche multilatérale véritablement internationale, dans laquelle tous les
partenaires sont associés, sur un pied d’égalité, au travail de conceptualisation et d’élaboration.
Dans ce contexte, le renforcement des capacités scientifiques et institutionnelles est l’une des
priorités fondamentales pour MOST. Toute la question est de savoir si les activités menées ont une
incidence sur la production du savoir et la formulation des politiques et contribuent à les influencer.
Un tel impact est difficile à évaluer sur le plan quantitatif et, a fortiori, sur le plan qualitatif.
Toutefois on observe certaines retombées, qu’il s’agisse du renforcement des infrastructures et des
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institutions, du développement des capacités méthodologiques ou encore de la participation des
réseaux MOST à la formulation et à l’évaluation des politiques : c’est ce que nous sommes attachés
à démontrer dans le présent rapport.
MOST a grandi très vite et est devenu l’un des cinq grands programmes scientifiques de
l’UNESCO, les quatre autres portant sur l’écologie, la géologie, l’hydrologie et l’océanographie,
respectivement. Tous entretiennent des liens étroits afin de favoriser la recherche et les politiques
centrées sur le développement durable. Tous participent en outre activement à la coopération
interinstitutions à l’échelle de l’ensemble du système des Nations Unies sur les questions relatives à
la politique sociale et au développement. MOST travaille avec de multiples partenaires aux niveaux
national, régional et international, notamment les grandes universités, les ministères de la recherche
et les conseils nationaux de la recherche en sciences sociales, les organisations qui s'occupent de
sciences sociales telles que le Conseil international des sciences sociales (CISS), ainsi que
CODESRIA en Afrique, CLACSO et FLACSO en Amérique Latine, AASSREC en Asie, et
différents organismes des nations Unies tels que le PNUD, le PNUCID et l’Université des Nations
Unies.
En 2002, MOST fera l’objet d’une évaluation externe qui permettra de dresser le bilan de ses
réalisations sur la période 1994-2001 et de réfléchir aux activités futures.
Dans un monde caractérisé de façon croissante par la transnationalisation, la complexité et
l’incertitude, les sciences sociales sont plus que jamais nécessaires pour cerner, les transformation
sociales et les défis à venir, les comprendre et y faire face. Nous sommes certains que dans la
seconde phase de ses travaux, qui s'étendra sur la période 2002-2009, MOST continuera d’offrir un
cadre de coopération utile pour les chercheurs en sciences sociales et les décideurs dans le monde
entier.
Ali KAZANCIGIL
Secrétaire exécutif de MOST
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MOST rapport annuel 2001
Table des matières
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Le programme MOST innove à plus d’un égard : c’est le premier programme intergouvernemental
pour la recherche en sciences sociales et la formulation de politiques créé au sein d’une institution
spécialisée des Nations Unies. Il a pour but de développer la recherche interdisciplinaire et
comparative sur des questions contemporaines d’une importance cruciale et s’est inscrit dès le
départ dans une perspective résolument internationale de par son orientation, son cadre conceptuel,
sa méthodologie et la composition de ses équipes. Enfin, il favorise l’articulation entre la recherche
en sciences sociales et la formulation des politiques ainsi que l’établissement de partenariats entre
les différents acteurs économiques et sociaux, notamment les ONG, les médias et le secteur privé.
Le programme intervient par le biais de vastes réseaux régionaux et internationaux associant
chercheurs et utilisateurs des sciences sociales (18 réseaux de ce genre ont été mis en place depuis
1995), ainsi que dans le cadre de projets opérationnels de développement auxquels il fournit une
expertise et un appui pour le renforcement des capacités. MOST privilégie la collaboration et le
partenariat, comme en témoignent les liens qu’il a noués avec les grandes universités, les ministères
de la recherche et les conseils nationaux de la recherche en sciences sociales, les organisations
régionales de sciences sociales telles que CODESRIA en Afrique, CLACSO et FLACSO en
Amérique latine et AASSREC en Asie ainsi que des organismes des Nations Unies tels que le
PNUD, le PNUCID et l’Université des Nations Unies.
La démarche de MOST est axée sur trois grands thèmes fondamentaux, que complète une large
gamme d’activités transversales. Ces thèmes renvoient à des mutations qui présentent aujourd'hui
un intérêt particulier pour les sciences sociales et la formulation des politiques :
la gestion démocratique des sociétés multiculturelles et multiethniques ;
la gouvernance urbaine et les stratégies d'aménagement urbain ;
les réponses locales et nationales à des problèmes économiques et environnementaux mondiaux.
Chacun de ces thèmes fait l’objet de projets conjuguant la production de connaissances théoriques
et la contribution au renforcement des capacités de prise de décision ainsi que, dans bien des cas, au
renforcement des capacités sociétales. Les autres activités ont une dimension institutionnelle plutôt
que thématique : projets visant à développer les capacités en sciences sociales, coordination des
activités de coopération au sein du système des Nations Unies et avec d’autres organes, acteurs et
manifestations à l’échelle internationale, activités de diffusion par le canal du Centre d'échange
d'information de MOST et travail analytique de caractère général visant à mieux cerner les relations
entre l’application du savoir et l'action publique.
Le savoir et son articulation avec l’action : telle est la problématique qui sous-tend les objectifs et
les activités du programme MOST. Savoir comment les choses évoluent et comment on peut
contribuer activement à les faire changer. Savoir comment le changement est appréhendé par les
individus qui y sont confrontés. Un savoir qui, en définitive, nous éclaire sur la nature et les limites
mêmes du savoir.
Qu’on puisse parvenir à un tel savoir est en soi une affirmation ambitieuse. Lorsque les sciences
sociales ont cherché à imiter les sciences naturelles, les résultats ont rarement été concluants. Elles
n’ont pas été en mesure de produire, sur le plan théorique, l’équivalent de la mécanique des fluides
ou de la génétique ni, sur le plan pratique, quoi que ce soit de comparable au moteur à réaction ou
aux transplantations cardiaques. On a en outre de bonnes raisons de penser qu'il leur est par
définition impossible de le faire. La connaissance en sciences sociales se situe sur un autre registre.
De surcroît, peut-on avoir la certitude que l’application du savoir à l’élaboration d’une société
meilleure est en soi un projet valable ? Certains courants récents de la théorie sociale ont répondu
par la négative et les décideurs, se méfiant du potentiel critique des sciences sociales, ont été
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