Conduite à Tenir
CAT-DIAB-023
Diabétologie
TEST TRH (TSH ET PROLACTINE)
Version 01
Date application :
06/2012
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REDACTION
VALIDATION (expertise-vérification)
APPROBATION
Date :
Dr E SOCQUARD, Praticien attaché
Dr C PASQUAL, Dr M AITOUARES,
Dr Y RICARD, Praticiens hospitaliers
Dr F AMIOT, Chef de service
Diabétologie
Pr DELEMER Brigitte, Praticiens
hospitaliers
1 Objet du document
Modalités pratiques de l’exploration dynamique d’une hyperprolactinémie et de l’axe
hypophyso-thyroïdien lorsque les examens hormonaux statiques ne permettent pas d’établir le
diagnostic et le suivi thérapeutique des affections thyroïdiennes d’origine périphérique ou
centrale et des hyperprolactinémies tumorales ou fonctionnelles.
2 Domaine d’application du document
2.1 Unité(s), service(s) ou pôle(s) concerné(s)
La mise en œuvre de ce protocole se réalise sur prescription médicale en :
Hôpital de jour multidisciplinaire
Service de diabétologie-endocrinologie
2.2 Professionnels concernés
Médecins
Infirmières
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3 Contenu du document
STIMULATION DE L’HYPOPHYSE PAR LA THYROLIBERINE OU TRH (Thyrotropin
Releasing Hormone) :
Principe actif:
PROTIRELINE (StimuTSH ,125µg/ml, solution injectable, ampoule 2ml)
Posologie :
Adulte : 250µg
Enfant : 200µg /m² sans dépasser 250µg
Protocole :
o Patient non à jeun et au repos depuis 30 min
o Prélèvements au temps T0 (TSH, T4L, Prolactine)
o Injection intraveineuse lente de la dose appropriée de TRH
o Prélèvements aux temps T+30 (TSH, Prolactine) +/- T+60 (Prolactine) et
T+120 min (TSH) après injection de TRH
Précautions d’usage / Effets secondaires :
o Contre-indications : IDM phase aigüe, angor instable, épilepsie, BPCO grave,
grossesse
o Effets secondaires :
Bouffées de chaleur, flush, mauvais goût, sécheresse buccale, nausées,
vertiges, céphalées, miction impérieuse, tachycardie : fréquents en fin
d’injection et transitoires
Variation de la tension artérielle (élévation ou baisse), crise d’angor,
crise d’asthme, convulsions, réaction d’hypersensibilité à la TRH
(angio-œdème, bronchospasme) : rares
Nécrose hémorragique d’un macro-adénome hypophysaire
L’évolution de la TSH sous TRH est influencée par de nombreux
médicaments (réponse de TSH sous glucocorticoïdes)
Le test peut être couplé avec un test à la GnRH, sauf si recherche d’une
réponse paradoxale des gonadotrophines
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Résultats :
Résultats TSH
Résultats Prolactine
Réponse normale (positive) : Le taux de
TSH de base est multiplié par 2.5 au moins
(taux basal : 0.2- 4 mUI/l).
Réponse anormale (positive et explosive) :
Une ascension exagérée (taux >30 mUI/l)
plaide pour une hypothyroïdie infra clinique ;
certaines situations peuvent s’accompagner
d’une réponse trop importante de la TSH
(cirrhose- insuffisance rénale). La TSH est
stimulable en cas de résistance aux hormones
thyroïdiennes.
Réponse anormale (négative) : Une
ascension de moins de 2 mUI/l plaide en
faveur d’une autonomie ou d’une
hyperthyroïdie latente ainsi qu’une
hypothyroïdie centrale mais également en cas
de maladie générale grave ou affection
abaissant la TSH (psychose, altération de
l’état général, traitement glucocorticoïde-
dopaminergique-antidépresseur (IRS)). La
TSH n’est théoriquement pas stimulable dans
les adénomes thyréotropes.
Réponse normale (positive) : La prolactine de
base doit au minimum doubler après injection
de TRH (taux basal : 15 25 ng/ml).
Réponse anormale (positive et explosive) : Une
réponse exagérée avec prolactinémie de base
augmentée peut s’observer dans les
hyperprolactinémies fonctionnelles
(prolactinémie >70 ng/ml et/ou augmentation
supérieure à 3,5 X la normale). Une réponse
négative peut toutefois exister dans les
hyperprolactinémies non tumorales.
Réponse anormale (négative) : Une
hyperprolactinémie de base avec une réponse
absente ou insuffisante est caractéristique des
prolactinomes mais une réponse positive peut
exister (15 à 20% de faux positifs). Une réponse
insuffisante sans hyperprolactinémie s’observe
dans l’insuffisance antéhypophysaire,
l’hyperthyroïdie et certaines dépressions.
0
60
1
Repos
3
Injection IV du TRH
250 µg
immédiatement après le
prélèvement
2
Prélèvement TSH,
T4L et prolactine
avant l’injection
du TRH
4
Prélèvement TSH
et prolactine
après l’injection
du TRH
t (min)
-30
30
0
Prélèvement TSH
après l’injection
du TRH
6
120
± 5
Prélèvement
prolactine après
l’injection du
TRH
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4 Référence(s)
ANAES Surveillance et diagnostic biologiques des hypothyroïdies de l’adulte Décembre
1998.
ANAES Surveillance et diagnostic biologiques des hyperthyroïdies de l’adulte Février
2000.
Atmaca H, Tanriverdi F, Gokce C, Unluhizarci K, Kelestimur F. Do we still need the
TRH-stimulation test? Thyroid. 2007 Jun; 17 (6): 529-33.
Diagnostic et prise en charge des hyperprolactinémies Consensus d’Experts de la SFE
Septembre 2006.
Doi SA, Issac D, Abalkhail S, Al-Qudhaiby MM, Hafez MF, Al-Shoumer KA. TRH
stimulation when basal TSH is within the normal range: is there “sub-biochemical”
hypothyroidism? Clin Med Res. 2007 Oct; 5 (3): 145-8.
Faglia G, Beck-Peccoz P, Ambrosi B, Ferrari C, Travaglini P. The efffects of a synthetic
thyrotropin releasing hormone (TRH) in normal and endocrinopathic subjects. Acta
Endocrinol (Copenh) 1972 ; 71: 209-25.
Faglia G. The clinical impact of the thyrotropin-releasing hormone test. Thyroid 1998 ;
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HAS Commission de la Transparence Avis 30 Novembre 2005.
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Le Moli R, Endert E, Fliers E, Mulder T, Prummel MF, Romijn JA, Wiersinga WM.
Establishment of reference values for endocrine tests. II: Hyperprolactinemia. Neth J Med.
1999 Aug ; 55 (2) : 71-5.
Le Moli R, Endert E, Fliers E, Prummel MF, Wiersinga WM. Evaluation of
endocrine tests. A: the TRH test in patients with hyperprolactinaemia. Neth J Med.
2003 Feb; 61 (2): 44-8.
5 Définition(s) / abréviation(s)
La stimulation de l’hypophyse par la thyrolibérine ou TRH permet d’évaluer la réponse
hypophysaire en TSH et en prolactine.
Diagnostic et surveillance biologiques de l’hyperthyroïdie :
Depuis l’avènement du dosage de la TSH de 2ème ou de 3ème génération (dosages
ultrasensibles), il n’y a plus d’intérêt à utiliser le test à la TRH pour établir le
diagnostic d'hyperthyroïdie patente. L’intérêt clinique du test pour identifier les « vrais
euthyroïdiens » de ceux ayant une hyperthyroïdie fruste n’est pas établi.
Diagnostic et surveillance biologiques de l’hypothyroïdie :
Depuis l’avènement des dosages ultrasensibles de la TSH, le test au TRH n’a pas
d’intérêt pour diagnostiquer une hypothyroïdie primaire. Son intérêt pour
diagnostiquer une hypothyroïdie fruste n’est pas établi.
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Diagnostic et surveillance biologiques d’une insuffisance thyréotrope :
Le diagnostic d’insuffisance thyréotrope se fait, dans un contexte de pathologie
hypothalamo-hypophysaire, sur l’association d’une valeur de T4 libre basse et de TSH
inappropriée à cette valeur (normale ou basse). Le test à la TRH est le plus souvent
inutile dans ce cas.
Diagnostic d’une sécrétion inappropriée de TSH :
Le test à la TRH peut en revanche être utile en cas de sécrétion inappropriée de TSH, à
savoir élévation des hormones thyroïdiennes et valeur de TSH non abaissée. Il permet
de distinguer un adénome thyréotrope (TSH non stimulable par la TRH) d’une
résistance hypophysaire aux hormones thyroïdiennes (élévation de la TSH).
Diagnostic de l’hyperprolactinémie :
Le recours à des tests dynamiques n’est pas nécessaire en première intention. Avant de
mettre en route un traitement de l’hyperprolactinémie, il convient d’en confirmer le
caractère organique, de déterminer la cause et de préciser s’il s’agit d’une
hyperprolactinémie primaire ou secondaire une hypothyroïdie ou à une insuffisance
rénale, par exemple) et de rechercher une prise médicamenteuse pouvant induire une
hyperprolactinémie.
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