Document 1

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SES – Terminale ES2 - Dossier documentaire n° 3 – Chapitre 2. Investissement,
progrès technique et croissance
Document 1. L’investissement est un « détour de production »
Un campagnard a besoin d'eau potable et en désire. La source jaillit à une certaine
distance de sa maison. Pour se procurer l'eau dont il a besoin il peut employer
différents moyens. Ou bien il ira lui-même chaque fois à la source et il boira dans le
creux de sa main. C'est le moyen le plus direct. La jouissance est obtenue
immédiatement après la dépense de la peine. Mais il est incommode, car notre homme
doit journellement faire le chemin jusqu'à la source autant de fois qu'il aura soif ; il est
en outre insuffisant ; car de cette façon, on ne peut jamais recueillir et conserver la
quantité d'eau assez grande dont on a besoin pour toutes sortes d'usages.
Ou bien – et c'est le second moyen, – le laboureur creuse dans un bloc de bois un seau
dans lequel il portera en une fois de la source à là maison l'eau nécessaire pour la
journée. L'avantage est évident ; mais pour l'obtenir il a fallu se servir d'un moyen
détourné qui a son importance. L'homme a peut-être dû passer toute une journée pour
tailler le seau, et pour pouvoir le tailler, il a dû auparavant abattre un arbre dans la
forêt ; pour pouvoir faire cela, il lui a fallu d'abord fabriquer une cognée, et ainsi de
suite.
Mais notre campagnard a encore un troisième moyen à sa disposition ; au lieu d'abattre
un arbre, il en abat une quantité, il les creuse tous au milieu et en fait un canal par
lequel il amène devant sa maison un filet abondant de l'eau de la source. Il est clair
qu'ici le détour qui va de la dépense de travail à l'acquisition de l'eau est encore bien
plus considérable, mais en revanche il a conduit à un meilleur résultat : notre homme
n'a plus du tout besoin maintenant de faire péniblement le chemin qui sépare sa maison
de la source et il a cependant à chaque moment chez lui une quantité abondante d'eau
très fraîche
Eugen von Böhm-Bawerk, Théorie positive du capital (1909),
Paris, Giard et Brière, 1929.
1. Pourquoi peut-on dire que le campagnard réalise un investissement ?
2. Selon Böhm-Bawerk, l’investissement est un « détour de production ».
Comment interprétez-vous cette expression ?
3. Comment mesure-t-on l’investissement d’un agent économique ?
Document 2. Les formes de l’investissement
On distingue habituellement les formes de l’investissement en fonction des effets
attendus sur la structure productive.
 L’investissement de capacité correspond à une augmentation de la capacité de
production. On installe de nouvelles machines, une nouvelle chaîne de montage,
etc., pour répondre à une augmentation de la demande.
 L’investissement de remplacement représente l’acquisition de machines dans le
but de renouveler le capital usé ou obsolète.
 L’investissement de productivité ou de rationalisation a pour objet d’accroître
l’efficacité du travail humain, il peut parfois se traduire par le remplacement des
hommes par des machines.
Dans la réalité, les trois formes d’investissement ont souvent tendance à se recouvrir,
Il n’est pas toujours possible de séparer, dans une opération donnée, ce qui correspond
à l’augmentation de la productivité et ce qui renvoie à une hausse de la capacité
productive. Dans une usine par exemple, le remplacement d’une ancienne chaîne de
montage par une nouvelle, robotisée et capable de produire plus, constitue à la fois un
investissement de remplacement, de capacité, et de productivité.
Pierre-André Corpron, « L’investissement », Cahiers français, n° 315, août 2003.
1. A quel type d’investissement correspond l’opération d’amortissement réalisée
par une entreprise ?
2. Quelle différence faites-vous entre investissement de capacité et de
productivité?
3. Ces trois types d’investissements ont-ils les mêmes conséquences sur l’emploi?
4. Montrez à travers l’exemple de l’achat d’ordinateurs par une entreprise qu’il
est difficile de distinguer ces trois types d’investissements dans la réalité.
Document 3. Investissements matériels et investissements immatériels
Traditionnellement, la FBCF ne mesurait que des achats de biens [...]. Cependant,
certaines dépenses en services peuvent également être considérées comme des
investissements, dans la mesure où elles permettent d’accroître la capacité de
production future de l’entreprise. Il en est ainsi des dépenses de recherchedéveloppement, de formation, de marketing, de l’acquisition de logiciels et des
investissements commerciaux à l’étranger. Ces investissements immatériels sont de
plus en plus présents dans les comptes des entreprises où ils représentent aujourd’hui
plus d’un tiers des investissements. […] [Depuis] la réforme de la Comptabilité
nationale réalisée au milieu des années 1990 [...], les achats de logiciels, d’œuvres
littéraires et artistiques, les frais de prospection minière et pétrolière ont été intégrés à
la FBCF. En revanche, les dépenses de recherche-développement ou de publicité
restent perçues comme des consommations intermédiaires. Elles représentent pourtant
une part importante des investissements immatériels des entreprises.
Pierre-André Corpron, « L’investissement », Cahiers français, n° 315, août 2003.
L’investissement matériel et immatériel des sociétés non financières et entreprises individuelles
françaises
En milliards d’euros
En % du total
1990
2000
1990
2000
FBCF
127,7
161,0
75,8
- dont investissements matériels
124,1
152,8
73,7
- dont certains investissements immatériels
3,6
8,2
2,1
(principalement les logiciels)
Investissements immatériels hors FBCF
40,7
60,3
24,2
- dont recherche et développement
14,5
19,3
8,6
- dont publicité
18,2
30,9
10,8
- dont formation
6,0
7,2
3,6
Total
168,4
221,3
100
100
INSEE, INPI, CEREQ, Annuaire statistique de la France, 2004
1. Rappelez ce qui différencie un bien d’un service.
2. Quels sont les services et les biens immatériels qui sont pris en compte dans la
FBCF depuis 1995 ?
3. Quels investissements ne sont malgré tout pas inclus dans la FBCF ?
4. Faites les calculs appropriés pour compléter les deux dernières colonnes du
tableau. Qu’en déduisez- vous sur l’évolution de l’investissement dans les
entreprises ?
Document 4. Qui investit ?
1. Quelle opération des ménages est considérée comme un investissement, et donc
mesurée par la FBCF ?
2. Donnez des exemples d’investissements réalisés par les administrations
publiques.
3. Indiquez, en utilisant des données, quels sont les principaux secteurs
institutionnels qui investissent en France ? Ont-ils tous les mêmes objectifs ?
Document 5. Les différents types de financement possibles
1. Dans quel cas un acteur économique se retrouve-t-il en situation
d’autofinancement ?
2. Indiquez quels sont les titres de propriété et les titres de dette permettant à une
entreprise de se financer.
3. Quel agent effectue du financement intermédié avec création monétaire ?
Document 6. L’évolution des modes de financement des entreprises françaises
Flux (en milliards d’€)
1980
1990
2000
Autofinancement
28,2
97,6
126,7
Financement externe, dont :
28,6
107,8
216,4
- Émissions d’actions
7,9
33,7
113,7
- Endettement sur les marchés
2,6
15,1
42,7
- Endettement auprès des banques
18,1
59,0
60,0
Total
56,8
205,4
343,1
Source : Dominique Plihon, Le nouveau capitalisme, La découverte, 2004
1. A quel type de financement correspond le total Émission d’actions +
Endettement sur les marchés ?
2. Complétez le tableau suivant
Part (en %) dans le financement total de :
L’autofinancement
Du financement externe, dont :
- Émissions d’actions
- Endettement sur les marchés
- Endettement auprès des banques
1980
1990
2000
3. Que pouvez-vous déduire de ce tableau sur l’évolution du financement des
entreprises françaises de 1980 à 2000 ?
Document 7. Quelle relation entre autofinancement et investissement ?
1. Les sociétés non financières ont-elles un besoin ou une capacité de financement
en 1998 ?
2. Comment a évolué le taux d’autofinancement entre 1995 et 2009 ?
3. Sur la période 2003-2009, comparez l’évolution du taux d’épargne à celle du
taux d’investissement. Quelle conséquence cela a-t-il sur le taux
d’autofinancement ?
4. Comment expliquer alors la progression du taux d’autofinancement entre 1995
et 1998 ?
Document 8. Les profits déjà réalisés alimentent ou desserrent les contraintes
financières des firmes
Une entreprise dispose, en priorité, pour investir de ses ressources propres. Si celles-ci
sont insuffisantes, l’entreprise doit emprunter. Elle peut aussi, si sa taille le lui permet,
lever des capitaux propres. [...]
La capacité d’emprunt d’une entreprise dépend beaucoup des garanties qu’elle peut
offrir, ainsi que des conditions du marché (niveau des taux d’intérêt). Le niveau des
profits et le niveau de l’endettement de l’entreprise sont les deux indicateurs
privilégiés pour évaluer les capacités de remboursement de l’emprunteur. Par ce biais,
l’investissement est donc déterminé par le niveau des profits et de l’endettement. […]
Les petites entreprises ont moins de garanties à offrir aux banques, et ont donc plus de
difficultés à financer leurs investissements. Les contraintes sont renforcées en période
de ralentissement de la croissance.
Joseph Kergueris, L’investissement des entreprises, clé d’une croissance
durable, Rapport d’information au Sénat n° 35, 2003.
1. Retrouvez dans le document les deux modalités de financement présentées
précédemment.
2. Que signifie l’expression « lever des capitaux propres » ?
3. Expliquez en quoi les profits déjà réalisés influencent l’investissement.
Document 9. La rentabilité de l’investissement
Les économistes [néoclassiques] accordent un rôle central au profit des entreprises. Or,
le profit est lié à la rentabilité. Toute entreprise doit satisfaire à l’impératif de
rentabilité, c’est-à-dire qu’elle doit être capable de générer un flux de revenus
supérieur aux dépenses engagées pour cette opération. L'évolution de la rentabilité
intervient de façon cruciale dans la décision d'investir. Tout d'abord, elle détermine
directement l'aisance financière des entreprises et donc leur possibilité d'acheter des
équipements sans s'endetter. Par ailleurs, l'évolution de la rentabilité constitue un
indicateur des perspectives de rendement des investissements projetés. Lorsque la
rentabilité globale s'améliore, davantage d'investissements en projet sont perçus
comme rentables. En somme, une rentabilité qui augmente donne aux entreprises à la
fois la possibilité et le désir d'investir. Inversement, une dégradation de la rentabilité
réduit la capacité à investir et décourage le placement de capitaux dans les
équipements productifs.
L'excédent brut d'exploitation est pour l'essentiel le revenu qui reste à l'entreprise
lorsqu’a été rémunéré le travail (salaires et cotisations sociales). L'excédent brut
d'exploitation permet de rémunérer les apporteurs de capitaux de l'entreprise,
propriétaires et prêteurs. Le taux de rentabilité économique est le ratio : excédent brut
d'exploitation/ capital productif. Ces deux grandeurs sont exprimées en valeur
courante. Pour une entreprise, ce ratio représente l'excédent brut d'exploitation que lui
procure un euro de capital installé.
INSEE, Comptes de la nation, 1988.
1. A quoi correspond la notion de rentabilité ?
2. Comment mesure-t-on la rentabilité d’une entreprise et d’un investissement ?
3. Est-ce que la rentabilité est uniquement un déterminant de la décision
d’investir ?
Document 10. Comparer la rentabilité et le taux d’intérêt pour décider d’investir
Un niveau élevé de taux d’intérêt est généralement considéré comme un frein à
l’investissement. Mais cela dépend du rendement attendu de l’investissement. La
notion d’efficacité marginale du capital¹, introduite par Keynes, permet ainsi de savoir
si un investissement peut être réalisé, compte tenu du niveau du taux d’intérêt. C’est en
comparant l’efficacité marginale du capital et le taux d’intérêt que l’entrepreneur
prendra sa décision d’investir ou non. Il ne réalisera l’investissement que si l’efficacité
marginale du capital est supérieure au taux d’intérêt et ce, qu’il possède ou non les
fonds nécessaires.
Si l’entreprise dispose de réserves financières, le taux d’intérêt correspond au « coût
d’opportunité » de l’autofinancement. C’est ce que l’entreprise aurait pu gagner en
plaçant ses fonds sut les marchés financiers plutôt que de les investir dans l’appareil de
production. Quand le taux d’intérêt est supérieur à l’efficacité marginale du capital, il
est en effet plus intéressant pour elle de prêter ses réserves.
Si l’entreprise ne dispose pas des fonds nécessaires, elle devra emprunter. Le taux
d’intérêt représente alors le coût de l’emprunt. Lorsqu’il est plus important que le
rendement attendu de l’investissement, il vaut donc mieux ne pas investir. On retrouve
l’idée de comparer la rentabilité de l’investissement à celle des placements financiers
dans la notion de profitabilité. Cette dernière mesure l’écart entre la rentabilité
financière de l’investissement [...] et le taux d’intérêt réel (c’est-à-dite le taux d’intérêt
nominal déflaté). Lorsque le taux d’intérêt réel s’accroît, les entreprises renoncent à
des investissements jugés non rentables.
1. L’ « efficacité marginale du capital » correspond à la notion de rentabilité : le rapport entre les
flux de recettes attendues au cours des années suivantes et le coût actuel de l’investissement.
Pierre-André Corpron, « L’investissement », Cahiers français, n° 315, août 2003.
1. Que signifient les expressions « rendement escompté d’un investissement » et
« coût d’opportunité » ?
2. Pourquoi, même dans une situation d’autofinancement la décision d’investir
d’une entreprise va dépendre du taux d’intérêt ?
3. Précisez le sens du passage souligné.
4. En utilisant les notions de taux de rentabilité et de taux d’intérêt précisez à
quelle condition une entreprise va choisir de réaliser un investissement.
5. Réalisez un schéma qui illustre les conséquences sur l’investissement d’une
hausse du taux d’intérêt réel.
…………………
…………………
…………...........
…………...........
……………... de
l’investissement
Hausse des taux
d’intérêt
…………………
…………………
…………...........
…………...........
Exercice d’application
Imaginons que vous soyez chef d’entreprise. Deux situations sont alors possibles :
a. Votre entreprise est très performante, vous vendez énormément, vos finances sont
fleurissantes et vous avez réalisé les années précédentes de confortables profits.
Vous disposez alors d’une épargne importante.
b. Chaque année, vos recettes équilibrent tout juste vos dépenses ; votre entreprise ne
fait pas de profit, et vous ne disposez donc pas d’argent en réserve pour faire face à
vos futures dépenses.
1er cas
Dans la première situation, votre question est : que faire de cet argent disponible ?
Vous êtes face aux deux possibilités suivantes :
- vous l’utilisez pour améliorer votre système productif en investissant
- vous préférez placer l’argent pour qu’il vous rapporte des intérêts.
Quel choix allez-vous à priori effectuer ?
Imaginons que vous disposiez de 1 million d’euros de fonds disponibles. Si vous
investissez cet argent en investissant, le taux de rentabilité de l’investissement, mesuré
par le rapport entre les revenus générés par l’investissement (c’est-à-dire les profits
supplémentaires de l’entreprise lié à l’investissement réalisé) et le capital utilisé pour
réaliser l’investissement, est de 5%. Par contre, si vous choisissez de ne pas investir et
à la place de placer cet argent, il vous rapportera en moyenne par an un taux d’intérêt
de 7%.
1. Calculez la somme générée pour votre entreprise par l’investissement, puis celle
générée par le placement. Quel choix allez-vous a priori effectuer ?
2. Mêmes questions si le taux de rentabilité de l’investissement est de 7%, et le taux
d’intérêt réel de 4%.
3. A partir des questions 2 et 3, remplissez les trous : « quand une entreprise a
réalisé des profits préalables, elle ne les utilisera pour investir que si le
_______________________________
est
supérieur
au
_______________________________ ; sinon, elle préférera placer cet argent »
2ème cas
Dans la deuxième situation, l’entreprise souhaite réaliser 1 million d’euros
d’investissement, mais ne dispose pas des ressources financières nécessaires en réserve
pour le faire. Elle doit donc emprunter cette somme. Imaginons que le taux d’intérêt de
l’emprunt soit de 6%, et que le taux de rentabilité de l’investissement doit de 5%.
4. L’entreprise va-t-elle choisir d’investir, ou va-t-elle renoncer à son
investissement ? Pourquoi ?
5. Même question si le taux d’intérêt est de 5%, et le taux de rentabilité économique
de 8%.
6. A partir des questions 4 et 5, remplissez les trous : « quand une entreprise ne
dispose pas des fonds disponibles pour investir, elle doit emprunter cet argent ;
elle n’investira alors que si le taux de rentabilité de l’investissement est
__________________ au ___________________________________.»
Dans les deux cas, l’idée est qu’une entreprise n’investira que si cet investissement est
rentable. On calcule cette rentabilité à partir de la profitabilité, qui est égal à : taux de
rentabilité de l’investissement – taux d’intérêt
7. Finissez la phrase en indiquant le terme manquant :
La règle est alors la suivante : l’entreprise n’investit que si la profitabilité est
____________________.
Document
11.
Taux
d’intérêt
et
investissement :
quelle
corrélation ?
1. Pourquoi faut-il mettre en relation l’investissement avec les taux d’intérêt à
long terme et pas avec les taux à court terme ?
2. Expliquez la signification des données pour l’année 2009.
3. La relation entre les taux d’intérêt et l’investissement mis en évidence dans le
document précédent est-elle toujours vérifiée ?
Document 12. Le rôle de la demande anticipée
Il semble admis que la demande anticipée est le déterminant principal de
l'investissement. En période de faible croissance ou de récession, les entreprises
adoptent une stratégie d'investissement prudente, elles ne cherchent pas à augmenter
leurs capacités de production, et parfois même ne renouvellent pas les équipements
devenus obsolètes. Au contraire, en période de croissance soutenue, les entreprises
sont incitées à investir pour augmenter leurs capacités de production, afin de profiter
de la hausse de la demande. Les enquêtes réalisées par l'INSEE, auprès des chefs
d'entreprises semblent confirmer ce raisonnement théorique. Les chefs d'entreprise
interrogés citent surtout la demande comme motif déterminant de leurs projets
d'investissement.
Joseph Kergueris, Rapport d'information du Sénat n°35 (session
2002-2003, 29 octobre 2002
1. Quels sont les types d’investissement qui vont baisser le plus en période de
récession ?
2. Quelle relation entre demande et investissement pouvez-vous déduire de ce
texte.
Document 13. Variation de la demande et de l’investissement
1. Faites une phrase exprimant la signification des données pour l’année 2009.
2. Les variations de la demande et de l’investissement sont-elles de même
ampleur ?
3. Quelle relation pouvez-vous mettre en évidence entre l’évolution de la FBCF et
l’évolution de la consommation des ménages ?
Document 14. L’effet accélérateur
L’effet de la demande sur le volume de l’investissement est formalisé dans le
mécanisme de l’accélérateur. Les variations de la demande exercent un effet
amplificateur sur celles de l’investissement.
Le principe de l’accélérateur repose sur l’existence d’un effet de capacité (la capacité
de production s’ajuste aux variations de la demande). S’il existe une liaison stable
entre le niveau de la demande et les équipements nécessaires (coefficient de capital
constant), alors toute hausse de la demande entraîne une augmentation de
l’investissement.
Supposons que le coefficient de capital (K / Y) soit de 3. Le tableau ci-dessous montre
l’évolution nécessaire du stock de capital et donc l’investissement induit.
Pierre-André Corpron, « L’investissement », Cahiers français, n° 315, août 2003.
1. Pourquoi la valeur de l’équipement nécessaire pour produire 100 euros de
biens par an est-elle généralement supérieure à cette somme ?
2. Pourquoi l’entreprise peut-elle être amenée à investir si elle anticipe une
augmentation de la demande pour ses produits ?
3. Complétez les données du tableau. A quoi correspond l’effet accélérateur ?
Document 15. Des capacités de production parfois inutilisées
Source : OFCE, « Zone euro : croissance sous contrainte »,
Revue de l’OFCE, avril 2010
¹Taux d’utilisation des capacités de production : part de la production effectivement réalisée par
rapport aux capacités de production ou production potentielle qui pourrait être réalisée.
1. Distinguez production et capacité de production.
2. Faîtes une phrase avec les données pour l’année 2008.
3. Que lien pouvez-vous observer entre taux d’utilisation des capacités de
production et taux d’investissement ?
4. Comment pouvez-vous l’expliquer ?
Document 16. Le coût relatif du travail et du capital influence la décision
d’investissement
Si le coût de l’un des facteurs de production augmente, les entreprises ont intérêt à
réduire la quantité utilisée de l’autre facteur : il y a aura alors substitution de facteurs
en fonction des coûts relatifs.
Le coût d’usage du capital comprend la charge réelle d’intérêt (soit la charge nominale
moins l’anticipation de l’inflation) correspondant à l’achat d’une unité de capital,
accru de la dépréciation du capital pendant la période de temps considéré. Ce coût
incorpore, en outre, les mesures fiscales relatives à l’investissement. Le coût du travail
regroupe le coût salarial direct ainsi que les charges sociales et impôts liés au travail.
Denise Flouzat, Économie contemporaine, Tome 1, Les
fonctions économiques, PUF, 1999.
1. Quelle devrait être la conséquence d’une hausse du coût du travail sur
l’investissement d’après ce texte ?
2. Mettez en évidence les limites de ce raisonnement à partir des déterminants de
l’investissement que nous avons étudiés précédemment et des caractéristiques
des facteurs de production.
Document 17. La décision d’investissement
Taux d’intérêt
Rentabilité
Document 18. Contributions à l’évolution du PIB
Contribution à l’évolution du PIB
(en points de PIB)
Dépenses de consommation finale des
ménages
Dépenses de consommation finale des
administrations publiques
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
1,2
1,4
1,5
1,3
1,4
0,3
0,4
0,5
0,5
0,3
0,3
0,3
0,4
0,6
Formation brute de capital fixe (FBCF)
0,4
0,7
0,8
0,8
1,2
0,1
-1,5
Exportations
-0,3
1,0
0,8
1,3
0,7
-0,1
-3,3
Importations
-0,3
-1,7
-1,5
-1,5
-1,6
-0,2
3,1
Variation de stocks
-0,3
0,6
0,0
0,0
0,2
-0,3
-1,9
Produit intérieur brut (en %)
1,1
2,5
1,9
2,2
2,4
0,2
-2,6
Source : INSEE, Comptes nationaux, 2010
1. Faites une phrase pour exprimer la signification des données entourées.
2. Quels ont été les principaux déterminants de la croissance française en 2007 ?
3. En quelle année l’investissement a-t-il le plus contribué à la croissance ?
Document 19. Le mécanisme du multiplicateur
Seule opération économique majeure à avoir une influence tant du côté de l'offre que
de la demande, son impact sur la croissance économique et sur l'emploi peut être
considérable. Que l'investissement diminue et c'est immédiatement la croissance qui
ralentit, l'appareil productif vieillit avec des effets induits sur l'emploi et sur la baisse
de productivité du travail.
Lorsque les entreprises investissent, le flux de dépenses qu'elles réalisent donne lieu à
une distribution de revenus. Par exemple, les salariés des entreprises fabriquant les
biens de production reçoivent des revenus qu'ils vont ensuite consommer ou épargner.
On voit ainsi qu'une dépense initiale d'investissement se traduit par une succession de
flux de revenus et de dépenses. C’est ce mécanisme que l’on appelle, à la suite de
Keynes, le multiplicateur d’investissement. Il montre qu’en définitive, une dépense
d’investissement supplémentaire se traduit par une augmentation plus que
proportionnelle du niveau de la demande. L’effet multiplicateur est d’autant plus grand
que la propension marginale à consommer est forte – c'est-à-dire que les ménages
consacrent à la consommation une fraction importante de leur supplément de revenu.
Pierre-André Corpron, « L’investissement », Cahiers français, n° 315, août 2003.
1. Pourquoi l’investissement d’un agent économique se traduit par une
augmentation des revenus d’un autre agent économique ?
2. Que signifie l’expression « propension marginale à consommer » ?
3. Formulez le principe du multiplicateur d’investissement.
Exercice
Imaginons que nous soyons dans une situation ou les individus épargnent 20% de leurs
revenus. Une entreprise réalise un investissement de 10000€. Cet investissement
représente donc un achat de biens de production pour 10000€. Les producteurs et les
vendeurs de ces produits obtiennent un revenu de 10000€. Ils en épargnent 20% (soit
2000€) et dépensent le reste (soit 8000€).
1. Quelle est la propension marginale à consommer des individus ?
2. Complétez le tableau suivant
Période 1 Période 2 Période 3 Période 4 Période 5 Total
Augmentation de 10 000
8 000
la
demande
globale
Augmentation de 10 000
la production et
des revenus
Augmentation de 8 000
la consommation
Augmentation de 2 000
l’épargne
3. Quelle est l’augmentation totale de la demande réalisée pour l’investissement
initial de 10 000€ ? Que se passe-t-il si la propension à consommer passe à
0,5 ?
Document 20. Quelques exemples de politiques de relance par l’investissement
public en 2008
C'est bien un "nouveau New Deal", sur le modèle du vaste programme de relance de
l'économie mis en place par Franklin Delano Roosevelt en 1933 pour sortir les ÉtatsUnis de la Grande Dépression, que Barack Obama a décidé de lancer. Le plan de
relance qu'il demandera au Congrès de voter dès janvier 2009 et que son équipe
économique est déjà en train d'élaborer sera, a-t-il annoncé, "le plus vaste ensemble de
travaux publics d'infrastructure" sur fonds fédéraux depuis que le président Dwight
Eisenhower avait mis en chantier en 1956 le vaste réseau d'autoroutes qui a donné au
pays son visage moderne. Voire depuis que FDR avait créé en 1935 la Works Progress
Administration (WPA), l'agence qui avait remis au travail 8 à 10 millions de chômeurs
sur des chantiers ou des projets financés et gérés par l'État fédéral pour sortir
l'Amérique de la Dépression. Cette fois, a annoncé Obama, l'objectif sera de créer (ou
de préserver) "au moins 2,5 millions d'emplois" en 2009.
Réfection des routes, des voies ferrées, rénovation des écoles, des hôpitaux, des
réseaux de distribution d'électricité et d'adduction d'eau recevront donc des dizaines de
milliards de dollars. Mais ce "nouveau New Deal" sera adapté au XXIe siècle. Il
prévoit des investissements publics massifs dans les "autoroutes de l'information",
l'accès universel au haut débit, l'informatisation des dossiers médicaux et l'équipement
de toutes les classes et bibliothèques du pays en ordinateurs. "Il est inacceptable que le
pays qui a inventé l'Internet soit tombé au 15e rang mondial pour la pénétration du
haut débit", a remarqué le "président 2.0". Il met aussi l'accent sur les "emplois verts"
qui naîtront d'un grand programme d'isolation thermique des bâtiments, de
développement des énergies alternatives et de préservation de l'environnement.
Patrick Sabatier, « Barack Obama présente son nouveau New Deal, vert et à haut
débit », Le Point, 8 décembre 2008.
Pays
Allemagne
France
Espagne
Pays-Bas
R.U
USA
Nature de la mesure
Aides aux particuliers pour rénover les logements
Investissements dans les infrastructures routières et ferroviaires
Prime exceptionnelle de 100€ par enfant
Prime à la casse des veilles voitures de 1 000€
Relance par les grands travaux (accélération de projets déjà décidés) par effort de
l’État, des collectivités territoriales et des entreprises publiques
200€ aux ménages les plus modestes
Construction de logements sociaux
Dépenses de R et D de la part de l’État
Avancements de certains travaux (delta, digue)
Constructions et rénovations de logements sociaux
Programme de construction « New Deal » (écoles, hôpitaux etc.)
365,5 milliards pour la politique de grands travaux « Nouveau New Deal vert »
Exonérations fiscales pour les ménages et les entreprises investissant dans les
énergies renouvelables
Aide de 13,4 milliards d’euros aux constructeurs automobiles General Motors et
Chrysler
1. Qu’a-t-on appelé le New Deal aux États-Unis ? Quels sont les points communs
et les différences entre le New Deal de Roosevelt et le New Deal d’Obama ?
2. Quel est le point commun entre toutes ces mesures prises par les différents
gouvernements en 2008 ?
3. Comment financer ces différents investissements publics ?
Document 21. Les deux limites principales du multiplicateur keynésien
Première critique envers le multiplicateur : l'irréalisme de ses hypothèses. Il existerait
un comportement fixe des agents en matière de consommation. Rien ne dit, en effet,
que les agents vont maintenir une consommation constante en regard de leur revenu au
cours du temps. On peut même penser a contrario que leur propension à épargner va
augmenter dans la mesure où, leur revenu s'accroissant, leurs besoins fondamentaux
sont mieux satisfaits, ce qui les pousse à épargner davantage.
Mais, par ailleurs, le raisonnement est réalisé en économie fermée, ce qui fait perdre
l'essentiel de sa pertinence concrète : une part importante de la consommation des
ménages va, en effet, se diriger vers des biens importés, ce qui engendre bien les effets
de multiplication, mais à l'étranger, et pèse entre temps sur la balance commerciale
nationale. En clair, la contrainte extérieure limite rapidement les effets positifs
éventuels du multiplicateur.
Philippe Norel, « Le multiplicateur d'investissement existe-t-il ? », Alternatives
économiques, novembre 1992
1. Quelles sont les deux principales limites du multiplicateur ?
2. Ces limites à l’effet du multiplicateur peuvent-elles être surmontées ?
Document 22. Les effets de l’investissement sur la variation de l’offre
L’investissement contribue également à accroître l’offre en augmentant les capacités
productives. Ses effets diffèrent cependant selon la forme qu’il revêt. Par nature, un
investissement de capacité accroît l’offre. Il correspond à une volonté de produire plus
et traduit le désir d’augmenter la taille de l’entreprise. Dans le cas d’un investissement
de productivité, c’est la compétitivité de l’entreprise qui est en jeu. Son amélioration
est rendue possible par la diminution des coûts unitaires de production. L’entreprise
peut ainsi gagner des parts de marché à l’exportation ou sur le territoire national et, à
terme, voir sa production augmenter. Quant à l’investissement de remplacement, sa
croissance permet un rajeunissement du capital en accélérant le renouvellement des
équipements usagés. En revanche, son recul est dangereux car il provoque, à terme, un
vieillissement de l’appareil productif.
Lors des récessions et des reprises, les trois formes d’investissements n’agissent pas de
façon symétrique sur la capacité productive. À l’occasion d’un ralentissement de
l’activité, les entreprises commencent par réduire leur investissement de
remplacement. C’est par le non-renouvellement du capital, et par des capacités de
production excédentaires, qu’elles ajustent l’offre à la demande. La reprise
économique permet, quant à elle, une augmentation des investissements de capacité.
Pierre-André Corpron, « L’investissement », Cahiers français, n° 315,
août 2003.
1. En quoi chacune des trois formes d’investissement productif contribue-t-elle à
améliorer les conditions de l’offre des entreprises ?
2. Expliquez la phrase soulignée.
3. Par quel(s) mécanisme(s) un investissement de productivité a-t-il un impact sur
la croissance économique ?
Exercice
Recopiez et complétez le schéma suivant avec les termes : effet multiplicateur,
augmentation de l’offre, investissement de productivité, investissement de capacité,
augmentation des parts de marché
Augmentation de la
demande globale
Investissement
Croissance
Baisse coûts
de production
Document 23. Progrès technique et innovation
Schumpeter spécifie cinq formes d’innovations :
- La production d’un bien ou d’un service nouveau.
- L’adoption d’une nouvelle méthode de production ou d’un nouveau procédé
commercial.
- Une nouvelle organisation des entreprises ou des marchés.
- L’ouverture d’un débouché nouveau.
- L’accès à une nouvelle source de matières premières ou de produits semi-finis.
Sur cette base, les auteurs contemporains distinguent deux grandes catégories
d’innovations.
- La première regroupe les innovations technologiques : il s’agit d’innovations de
produit ou d’innovation de procédé. Les innovations de procédé correspondent aux
nouvelles techniques de production ou de commercialisation. Les innovations de
produits concernent des biens et des services nouveaux. Ces innovations sont
radicales lorsque les produits n’ont aucun équivalent préexistant ; elles sont
incrémentales lorsqu’elles se traduisent par l’amélioration significative des produits
existants.
- La seconde catégorie concerne les innovations organisationnelles qui
correspondent à des nouvelles formes d’organisation des entreprises ou des
marchés.
Schumpeter considère que les innovations sont un facteur essentiel de la dynamique
économique. Elles apparaissent en grappe et provoquent une « destruction créatrice ».
Serge D’Agostino, L’innovation, Les Cahiers Français, n°315, juillet-août 2003.
1. Remplissez le tableau ci-dessous.
Innovation
de procédé
Le taylorisme
La clé USB
La société anonyme
Le travail à la chaîne
Le rasoir jetable
L’automobile
La grande distribution
Le self service
L’ordinateur personnel
Le moteur de recherche Google
Innovation
de produit
Innovation
organisationnelle
2. En quoi les innovations « radicales » se différencient des innovations
« incrémentales » ? Donnez des exemples précis des deux types d’innovations.
3. Selon vous, pourquoi peut-on dire que les innovations apparaissent par
« grappes » ?
4. Comment comprenez-vous l’expression « destruction créatrice » ?
Document 24. Pour quelle raison innover ?
Pourquoi une firme choisit-elle d’innover ? La réponse de la théorie microéconomique à cette question, comme à tous les autres traits du comportement de la
firme, est que celle-ci trouve un gain à le faire. L’innovation, lorsqu’elle réussit, est
pour la firme une source de revenu extraordinaire, de rente. [...]
L’innovation de produit est la source d’une rente de monopole. L’entreprise
innovante se trouve seule à fournir un certain bien que les consommateurs désirent.
Puisqu’elle ne subit pas directement la pression de la concurrence sur ce créneau
qu’elle a ouvert, elle est à même de faire payer au consommateur un prix plus élevé
[…]. L’innovateur en procédé fabrique le bien à un coût inférieur à ses concurrents. Il
peut choisir de le vendre à son coût réel, chassant alors ses concurrents du marché, il
se trouve en position de monopole. Il peut choisir alternativement de vendre son bien
au prix courant (égal au coût de ses concurrents), gagnant alors la différence entre ce
prix et son coût plus bas [...].
C’est parce que l’innovateur échappe à la concurrence qu’il peut obtenir une
rente. […] Lorsque le processus d’imitation se met en place, lorsque les concurrents
sont à même d’offrir des biens substituables ou même similaires à l’innovation initiale,
la concurrence par les prix reprend ses droits. Cela est illustré dans le cas des
microprocesseurs. À chaque génération nouvelle, le leader technologique Intel fixe un
prix très élevé. Après quelques mois, ses concurrents, AMD et Cyrix, arrivent sur le
marché avec des processeurs comparables et Intel réduit ses prix (les divisant par deux
ou plus)... et lance un nouveau modèle où il est à nouveau temporairement en position
de monopole.
L’innovation étant source de rente, les concurrents vont tenter d’en avoir une
part, en imitant le nouveau produit ou procédé. S’ils pouvaient le faire sans limite, la
rente en serait dissipée puisque la concurrence parfaite serait rétablie. Par quels
mécanismes l’innovateur peut-il prolonger sa position de monopole ? Le monopole
peut avoir une source juridique. L’inventeur se voit délivrer un brevet, titre de
propriété sur l’invention, qui soumet son usage par d’autres au contrôle de l’inventeur.
Dominique Guellec, Économie de l’innovation, coll. Repère La Découverte, 1999.
1. Distinguez et définissez les deux types de compétitivité recherchés par les
entreprises.
2. Quelle forme de compétitivité est recherchée dans une innovation de produit ?
Et dans une innovation de procédé ?
3. Pourquoi une innovation de produit permet-elle à l’entreprise d’espérer un
profit plus élevé ?
4. Comment une innovation de procédé permet-elle également d’augmenter les
profits de l’entreprise ?
5. Comment est justifiée ici l’instauration de brevets protégeant les innovations ?
Document 25. Les liens entre investissement en R&D et croissance
En 2006
Dépenses publiques de R&D (en % du PIB)
Dépenses·privées de R&D (en % du PIB)
Demandes de brevets auprès de 1'Office
européen (pour un million d'habitants)
Demandes de brevets auprès de l'office
américain (pour un million d'habitants)
Nombre de chercheurs (en milliers)
Variation du PIB (en %) par rapport à
l'année précédente
- 2000
- 2006
Variation de la productivité globale des
facteurs (en %) par rapport année
précédente
- 2000
- 2006
Allemagne France
Royaume
ÉtatsJapon
-Uni
Unis
0,68
0,77
0,78
1,10
2,62
1,84
0,76
1,77
0,78
1,32
283,6
130,8
89,8
162,9
83,3
37,6
33,4
228,11 273,8
171,1
108,8
93,8
483,3 1097,7
3,2
3,4
3,9
2,2
3,9
2,8
2,9
2,0
4,1
2,7
1,9
2,5
2,7
1,9
2,2
1,6
2,0
1,1
1,7
0,5
106,6
Source : Eurostat, OCDE, Principaux indicateurs de la science et de la technologie
1. Faites une phrase pour exprimer la signification des données entourées.
2. Quels sont les liens que vous pouvez mettre en évince à partir de ce document ?
3. Y’a-t-il une corrélation entre les dépenses en R&D et la croissance ?
Document 26. Le rôle des gains de productivité
1. Quels sont les différents acteurs qui peuvent obtenir une part des gains de
productivité ?
2. Par quels mécanismes les gains de productivité permettent-ils d’augmenter la
croissance ?
Document 27. Le capitalisme connaît un processus de destruction créatrice
En se développant, l’industrie textile rencontre de nouveaux goulots
d’étranglement au niveau du blanchiment des tentures. On blanchissait autrefois les
tissus avec le lait caillé en les séchant au soleil. Il fallait beaucoup de prairies et
beaucoup de vaches. Toute l’industrie sera à la tâche pour résoudre ce
dysfonctionnement. Le chlore, isolé en 1774, devient la base du blanchiment. L’acide
sulfurique, la soude en seront ensuite les principaux ingrédients, générant de nouvelles
recherches. Mais le blanc est une chose, la couleur en est une autre. La course à
l’industrie des colorants devient la grande affaire du XIXe siècle. […] L’industrie
allemande naît de ce défi. En 1869, elle réalise la synthèse de l’alizarine, qui se
substitue à la garance cultivée dans le Vaucluse, comme base des couleurs rouges.
Grâce aux profits exceptionnels qui en découlent, elle multiplie les recherches
associant pour la première fois de l’histoire la recherche « théorique » et celle du
profit, jusqu’à trouver [...] la synthèse de l’indigo qui sera commercialisée en 1901 ; en
« passant » elle invente l’aspirine en 1899 et entraîne dans son sillage l’industrie
pharmaceutique moderne...
[Cela] nous permet d’esquisser la logique des révolutions industrielles. Des
progrès dans un secteur créent un déséquilibre parmi ceux qui restent prisonniers des
techniques anciennes. Leur hausse des coûts augmente irrésistiblement la pression à
l’innovation, qui résout, transforme et reporte plus loin, sur de nouveaux secteurs, le
poids de l’ajustement. La croissance n’est [...] rien moins que régulière et le
déséquilibre invariablement la règle. [...]
Généralisant ce
qu’on a vu de la filière
textile à l’ensemble de
l’économie,
Schumpeter décrit le
capitalisme comme un
processus
de
«
destruction créatrice
révolutionnant
incessamment
de
l’intérieur la structure
économique,
en
détruisant
continuellement
ses
éléments vieillis et en
créant continuellement
des éléments neufs ».
Daniel Cohen, Nos temps modernes, Flammarion, 1999.
1. Expliquez l’expression « destruction créatrice ».
2. Quelles sont les activités crées par le progrès technique ? Les activités
« détruites » ?
3. Quels sont les facteurs expliquant le développement des innovations citées dans
ce texte ?
4. En réfléchissant à la notion d’innovation, comment expliquez-vous que la
croissance soit cyclique ?
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