Epistémologie de la psychologie du développement
Développement : ensemble de transformations qui affectent l’organisme vivant.
Cette notion renvoie à la fois aux étapes qui permettent aux organismes de se transformer d’un état primitif à un
autre plus élaboré et aux mécanismes et processus qui permettent de passer d’une étape à l’autre.
On trouve cette notion sur deux niveaux : phylogénétique (niveau de l’évolution de l’espèce) et ontogénétique
(niveau de l’évolution de l’individu).
En psychologie du développement on étudie surtout l’ontogenèse, qui concerne les processus d’évolution et
d’involution (vieillissement) : c’est le modèle Life Spam.
L’enfance reste tout de même une période préféré de la psychologie du développement, car c’est une période
relativement longue chez l’homme, et car c’est surtout une période de transformation psychologiques et
physiques très fortes. Ces dernières peuvent avoir de fortes répercussions sur le développement psychologique
de l’enfant. Par exemple nous allons appréhender le monde différemment selon que l’on est en station allongée,
assise ou debout.
Une autre raison pour laquelle l’enfance est privilégiée est qu’elle est un passage obligé et nécessaire dans la vie
de l’individu.
D’un point de vue historique la notion d’enfance a beaucoup évoluée au fil des siècles.
ANTIQUITE : On n’avait pas de reconnaissance de la notion d’enfant. Le père avait droit de vie ou de mort sur
son enfant. Tout enfant qui présentait faiblesse ou déformation physique était supprimé à la naissance.
L’éducation consistait à des exercices physiques, pour être ensuite mis à disposition de la cité.
IV SIECLE : Abolition du droit de vie ou de mort sur son enfant.
IV – XV SIECLE : Non souci de la période d’enfance : l’enfant était mêlé à la vie adulte, était considéré comme
une force de travail, n’avait pas de scolarisation, mais ce non souci était plus lié à la précarité des conditions de
vie qu’autre chose. La mortalité infantile était très forte et l’on vivait de 24 à 26 ans en moyenne.
XV – XVIII SIECLE : Gerson et De Pisan sont les premiers défenseurs de l’enfant. L’influence des humanistes et
moralistes apporte une attention particulière à l’enfant. L’éducation est assurée par des religieux qui vont
enseigner des rudiments de lecture et d’écriture mais surtout des principes moraux, le but étant de faire des
enfants de bons chrétiens. On commence à s’intéresser aux nouveaux nés, et à faire attention aux besoins
d’hygiènes et de tendresse de ceux-ci, et on interdit les châtiments corporels.
XVIII SIECLE : Rousseau va fortement influencer la perception de l’enfance. Pour lui l’enfant est bon par nature,
et c’est la société qui le perverti. On pensait jusqu’alors qu’il fallait le dresser car il était mauvais par nature. Il faut
donc préserver cette nature bonne, en l’éduquant à la campagne, au contact de la nature, car c’est celle-ci qui
doit imposer ses lois et non la société. Ce courant de pensée ne touchera pourtant pas les couches inférieures de
la société mais plus les couches supérieures, assez cultivées, dans lesquelles on va chercher à préserver
l’enfant : l’évolution la plus notable est la disparition de l’infanticide très fort à l’époque pour une augmentation des
abandons.
XIX – XXI SIECLE : Les idées de Rousseau vont s’étendre aux couches inférieures de la population. Si l’enfant
est resté longtemps une force de travail il va devenir scolarisé obligatoirement par Jules Ferry (1881-82), et on va
voir par la suite toute une série de lois visant la protection de l’enfance : par exemple la déclaration des droits de
l’enfant par l’ONU (1959), l’interdiction de faire travailler les enfants, etc.
D’un point de vue scientifique plusieurs éléments vont favoriser l’essor de la psychologie du développement.
Théorie de l’évolution de Darwin : Les 2 grands principes de l’évolution sont la variation et la sélection.
Variation : modification génétique qui apparaît par hasard qui fait que certains traits sont favorisés ou non.
Sélection : seuls les individus qui sont adaptés au milieu peuvent survivre et donc se reproduire. Darwin a ouvert
l’idée que l’on pouvait s’intéresser à l’évolution phylogénétique des choses. Il a aussi réalisé des études sur
l’évolution de l’individu (ontogénie), notamment il a écrit une monographie sur son fils Doddy, restée assez
célèbre dans le milieu scientifique.
Avènement de la psychologie expérimentale : Fin 19 – Début 20ème, la psychologie va se constituer en tant
que discipline scientifique et dissociée de la philosophie. Le but de la psychologie scientifique de l’époque est
d’utiliser des méthodes scientifiques pour l’étude du psychisme humain, jusqu’alors c’était l’introspection qui était
utilisée pour l’étudier. Le problème est qu’elle était non quantifiable. Ribot va permettre l’émergence de la
psychologie en temps que science et va élaborer une méthode expérimentale pour étudier dans un premier
temps les pathologies. Il va avec Janet insérer une véritable méthode clinique qui permettra d’appréhender la
personnalité de l’individu en observant ses conduites dans des conditions particulières. A cette époque on trouve
une véritable volonté de rompre avec l’introspection et d’introduire une méthode scientifique à la psychologie.
Ces trois éléments vont être à l’origine de l’émergence de la psychologie du développement. Cette dernière
émerge vraiment à la suite des travaux de Darwin sur son fils Doddy, car l’on voit une multiplication des
monographies, par des historiens (Taine), des physiologistes (Preyer), et des psychologues (Hall).
Ce dernier s’intéressera à la théorie de Darwin et fondera en partie l’hypothèse selon laquelle on trouve dans le
développement ontogénique des étapes du développement phylogénétique.
Vie fœtale : associée à la période aquatique
Prime enfance : phase d’accession des primates à la verticalité