A. Alexandre Bidon, « le sentiment de l’enfance a toujours existé » parce que
dit-elle, il témoigne de l’infantile considéré comme rapport infini de l’enfant à
l’adulte
Jusqu’au 17ème siècle,
L’étude psychologique de l'enfant n'entrait pas dans les préoccupations
littéraires, philosophiques et scientifiques. Les écrivains de l'époque étaient
préoccupés de l'homme adulte et ne voyaient pas en l'enfant qu'un adulte en
miniature un petit homme, beaucoup moins qu'un « petit de l'homme » que
l’éducation doit corriger.
L'enfant était perçu, pensé sur le modèle de l'adulte unique et parfait
modèle, et les auteurs de l'époque n'éprouvaient pas le besoin de baser leurs
recommandations pédagogiques sur l'étude développementale de l'enfant car
pour eux, il suffisait de connaître l'adulte, à quelques rares exceptions pour
connaître l’enfant. On retrouve chez PH. Ariès dans la définition qu’il donne au
« mignotage » un signe du sentiment superficiel de l’enfant que les anciens
réservaient à l’enfant des toutes premières années.
Cette rigueur dans le jugement va être atténuée par certains philosophes
(humanistes). D'abord Platon (427 – 347 avant JC) va introduire une certaine
conception de l'enfant et de son développement qui fera de l'enfant un adulte en
réduction et de l'action éducative, une toute puissance. Par cette conception, on
Bulletin de Psychologie, n° 449, Tome 53 (5) Sept. - Oct. 2000. L’infantile, n’est pas enfance. L’enfance est
composée d’événements et elle, concerne la manière dont l’enfant « signifie » les choses et la manière dont
l’enfant a signifié ce à quoi il était confronté à ce qu’il a vécu et comment il l’a intériorisé en le signifiant » en lui
donnant un sens singulier en fonction de son organisation du moment. L’infantile concerne aussi l’adulte ; ce
qui de nos vécus et expériences infantiles reste actif en nous.
« On s’amusait avec lui comme avec un animal, un petit singe impudique, s’il mourrait alors, comme cela arrivait souvent,
quelques uns pouvaient s’en désoler, mais la règle générale était qu’on n’y prit pas trop garde un autre le remplacerait
bientôt… ».