
d’être franchi par l’Etat français dans la reconnaissance des crimes commis en son nom durant
la période coloniale... »
Cette même Fondation estime, par ailleurs, qu’il est « important de rappeler que les Algériens ont versé
leur sang pour la France durant la Seconde Guerre mondiale, et qu’en guise de récompense, ils n’ont
trouvé que crimes et désolation dans leurs fiefs et douars... » d’où, ajoute la même source, l’importance
de l’écriture de l’histoire qui ne saurait être occultée. D’autres réactions, moins positives, émanant de
hauts responsables, « fixent » la présentation d’excuses officielles par l’Etat français aux Etat et peuple
algériens comme préalable à toute normalisation des relations algéro-françaises, alors que des cadres
de la révolution et des moudjahidine authentiques qualifient d’impudique et dégradante cette demande
au nom d’un peuple fier d’avoir payé le prix de sa libération à concurrence d’un million de martyrs...La
problématique de la mobilisation des compétences à même de gérer ce dossier des relations entre
l’Algérie et la France – en pleine mondialisation – reste posée et perdure, faisant perdre aux deux
peuples riverains de la Méditerranée des opportunités de co-développement et de partenariat qu’avaient
pourtant prévues les dispositions des Accords d’Evian du 19 mars 1962, signés la veille par le regretté
Krim Belkacem au nom de la majorité des 4/5 des membres présents ou représentés du CNRA (1) Le
principe de l’indemnisation des victimes de conflits et de leurs séquelles, comme les dégâts causés par
les mines ou les essais atomiques et chimiques, brandi par certaines associations faisant l’amalgame
entre responsabilités civile et pénale, droit international et j’en passe, risque d’étendre le débat – de
façon rétroactive – sur tous les préjudices causés de part et d’autre demandant réparation, dommages
et intérêts à des auteurs ou commanditaires difficilement identifiables pour « raison d’Etat » ou
prescription... La requalification des crimes et délits risque, elle aussi, de s’imposer, car l’indemnisation
des victimes ayant subi préjudice puis réparation, remettra en question la validité de l’indépendance
arrachée par le sacrifice des martyrs... qui se retourneront dans leur tombe – même anonymes – en
« sachant » que leurs fils ou petits-enfants sont rétribués sous forme de pensions en euros par l’Etat
français... La problématique du respect et de l’application des Accords d’Evian(2) revient sur le tapis du
déterminisme historique et reste d’actualité. Peut-on se substituer à la légitimité, tant du point de vue
légal que révolutionnaire, des compétences des acteurs des Accords d’Evian fussent-ils algériens ou
français ? Pourquoi tant de dispositions prévues par tant d’articles n’ont-elles pas été respectées de part
et d’autre ? Doit-on imputer cela aux aléas de l’histoire et ses traumatismes ou accuser les personnes
qui votèrent contre... et réapparurent en juin 1965 ? Le débat sur la reconnaissance des crimes commis
par tous les belligérants durant la colonisation doit rester, du point de vue de l’éthique, la chasse gardée
des historiens, juristes, ethnologues, anthropologues et psychosociologues. Se livrer au braconnage
politique et électoraliste, des deux rives de la Mare Nostrum, avec des outils inappropriés, relève de la
gageure et de l’incompétence au risque de désinformer l’opinion publique. Il est à constater que les
dispositions des Accords d’Evian du 19 mars 1962, texte fondateur de l’histoire de l’Algérie
contemporaine, sont inconnues du grand public et ignorées par l’école algérienne, alors que les
problèmes actuels et existentiels que vivent le peuple algérien et une frange importante de la population
française pourraient être résolus par les opportunités déjà verbalisées dans les articles du 18 mars
1962... De là à affirmer que le non-respect et la non-application des Accords d’Evian relèvent d’un
révisionnisme aux relents « marsiens », il n’y a que les atlantistes tapis dans les alcôves du sérail qui
crieront au complot du hizb frança... en précipitant la venue des pétroliers et G. I’s. au Sahara par
l’« américanisation » de cette déclaration de principes sur la coopération pour la mise en valeur des
richesses du sous-sol du Sahara (3) - Préambule : « Dans le cadre de la souveraineté algérienne,
l’Algérie et la France s’engagent à coopérer pour assurer la continuité des efforts de mise en valeur des