Seconde professionnelle GÉOGRAPHIE - Sociétés et développement durable Situation – Le développement inégal en Afrique Problématique : Comment les sociétés tentent-elles d’associer croissance et développement ? Etude de cas : Le pétrole en Afrique, révélateur d'une question de développement ? Problématique : Le pétrole peut-il être une source de développement ? Une solution pour le développement ? En quoi est-il un facteur de croissance ? En quoi est-il un facteur de développement ? En quoi le pétrole favorise le creusement des inégalités entre les hommes et entre les régions ? (Il s’agit de montrer en quoi l’exploitation pétrolière crée de la croissance, mais aussi que cette croissance générée ne profite pas intégralement aux populations.) 1. Le constat : Les Etats de la région du delta du Niger sont riches d’une ressource intéressante : le pétrole. Cette réserve pétrolière représente 10 % du total des réserves mondiales, 15% des exportations mondiales : c’est peut-être peu à l’échelle mondiale mais c’est un avantage pour ces Etats puisque le pétrole assure 80 % du revenu de l’Etat nigérian, par exemple. Le pétrole est donc une ressource productrice de richesse qui peut permettre une croissance, un enrichissement, voire un développement ? En quoi est-il à la fois un facteur de croissance, de développement ? mais creusant aussi les inégalités à la fois entre les hommes et entre les régions ? 2. Qui exploite cette ressource ? L’essentiel des réserves pétrolières africaines est exploitée par des compagnies de pays du Nord (Européenne (dont Française), Nord-américaine) mais aussi de pays émergents tel que la Chine. 3. Où va l’argent ? A qui profite-t-il ? A qui ne profite-t-il pas ? L’ argent est parfois investi dans les pays développés, dans les paradis fiscaux - (voir reportage TV Lundi 3 mars sur France 2 : Le président du Gabon propriétaire d’hôtels particuliers dans le centre de Paris et d’automobiles de luxe financés sur l’argent public du pays à des fins personnels) - et non pas dans des politiques locales ou régionales de développement et d’aide aux populations . Aujourd’hui, le Nigeria a une population analphabète à 80 %. Les tensions sont importantes autour du contrôle des ressources : intense contrebande et corruption. La croissance n’engendre pas toujours un développement mais creuse des inégalités de développement. 4. Les conséquences écologiques, environnementales de cette exploitation pétrolière : grosse émission de gaz à effet de serre, air empoisonné, nappes phréatiques contaminées. Les populations en pâtissent directement. 5. Contextualisation : Le développement inégal en Afrique. Autres propositions pour traiter la situation : Le tourisme en Tunisie, en Egypte. Bibliographie : Pour l’Afrique du Sud, voir Philippe Gervais-Lambony. Par exemple : L’Afrique du Sud, Collection Idées Reçues, Le Cavalier Bleu, 2009. - La documentation photographique : n°8048, L’Afrique dans la mondialisation de Sylvie BRUNEL. n° 8037, La mondialisation en débat, Laurent CARROUE. - L’Afrique de Sylvie BRUNEL, éditions Bréal. - L’Afrique d’Anne VOLVEY, Atlande, 2005. - La ruée vers l’Afrique, in Courrier International n°882 du 27/09/2007. - Bilan du monde 2008, l’atlas de 174 pays : la situation économique internationale du monde ( Le monde hors série). - Les clés du monde : 175 pays à la loupe, édition 2007. - Les sources des données statistiques : PNUD, Banque mondiale, - Le compte rendu du Festival International de Géographie de Saint Dié des Vosges du 4 au 7 octobre 2007 « La planète en mal d’énergies » http://fig-st-die.education.fr Documents intéressants dans : Afrique Noire de Roland POURTIER, Carré Géo, Hachette Supérieur. L’Afrique sous la direction de Gabriel Wackermann, Ellipses. Documents de l’étude de cas Document 1 : Le pétrole, une solution pour le développement ? Production et exportation du pétrole en Afrique en 2001, extrait de l’Afrique, Anne VOLVEY, Atlande, 2005. Chiffres : l’IDH extrait du PNUD en 2005. Taux de croissance du PIB , la Banque mondiale, 2006. Taux d’Alphabétisation (en % de la population de 15 ans et plus) PNUD, 2005. PIB par habitant ( en parité du pouvoir d’achat en dollars américains), PNUD, 2005 Angola : pays classé comme PMA ( Pays les Moins Avancés ). Les pays pétroliers La production Les exportations IDH Nigeria 2 240 000 95% 0.470 5.9 69.1 PIB par habitant (en PPA USD) 1128 Algérie 1 450 000 95% 0.733 3 69.9 7062 Libye 1 438 000 98% 0.818 5.6 n.c. n.c. Angola 742 000 90% 0.446 14.6 67.4 2335 Egypte 713 000 40% 0.708 6.8 71.4 4337 Gabon 302 000 80% 0.677 1.2 84 6954 Congo 262 000 90% 0.548 6.4 84.7 1262 Soudan 273 000 40% 0.526 13 60.9 2083 Guinée équatoriale A titre de comparaison : Etats-Unis 181 000 86% 0.642 n.c. 87 7874 0.951 3.3 99 41890 0.952 1.7 99 30386 France Croissance Alphabétisation en % en % Document 2 : Extrait de l’Afrique, Anne VOLVEY, Atlande, 2005. « Le Moyen-Orient est la principale zone de production de pétrole dans le monde. En comparaison, l’Afrique est relativement marginale dans ce secteur d’activité.(…) L’Afrique est une région secondaire en termes de réserves et de capacités de production, mais elle est devenue stratégique dans les réseaux de communication. La production totale du continent représente 10% du total mondial(…). Aujourd’hui, les sites de production sur le continent se concentrent sur deux régions. L’Afrique du Nord ( Algérie, Libye et Egypte) (…) et les pays côtiers du Golfe de Guinée (Nigeria, Angola, Congo, Gabon, Guinée équatoriale). Le pétrole est une ressource vitale pour les pays producteurs, mais davantage comme produit d’exportation que pour une consommation nationale. L’Afrique ne consomme que 3% du pétrole produit dans le monde mais pèse plus de 15% des exportations mondiales.(…) L’industrie pétrolière, comparativement à d’autres secteurs industriels, a besoin de peu de main d’œuvre. Les retombées directes en termes d’emplois ne sont donc pas importantes. Par ailleurs, les gouvernements africains ont peu utilisé la rente pétrolière pour le financement de politiques publiques locales ou régionales.(...) Le pétrole, ressource centrale de l’économie mondiale, reste ainsi un facteur d’accroissement des inégalités socio-économiques en Afrique. Alors que cette matière première pourrait constituer un avantage.(…) » Document 3 : Production et exportation du pétrole exploité dans le delta du Niger Document 4 : Quels sont les enjeux du pétrole en Afrique ? Extrait de la Documentation photographique. « L’Afrique dans la mondialisation » de Sylvie Brunel n° 8048, 2005. « En raison de ses disponibilités énergétiques, le continent africain est devenu un enjeu stratégique majeur pour les grandes puissances, du Nord comme du Sud. Si les réserves pétrolières de l’Afrique ne représentent que 10% du total mondial, elles offrent plusieurs avantages comparatifs : une très grande accessibilité pour l’Occident, d’autant que de nombreux gisements se situent offshore, une ressource de bonne qualité, des conditions avantageuses pour les majors et les Etats du Nord, en raison des immenses besoins et du manque d’expérience de la plupart des gouvernements africains. Pourtant, l’atout du pétrole est dangereux : il alimente la corruption, l’instabilité politique, la guerre. (…) Exploité depuis 1956, le pétrole assure 80% des revenus de l’Etat nigérian, mais les peuples du delta n’en perçoivent qu’une minorité, tout en subissant des conséquences écologiques dramatiques. (…) Aujourd’hui, l’Etat pétrolier du Golfe de Guinée est toujours aussi pauvre : pas de médecin, une population analphabète à 80%. (…) Le delta représente la plus grosse émission de gaz à effet de serre (…) L’air du delta est toujours empoisonné, les nappes phréatiques contaminées, la vie des pêcheurs et cultivateurs impossible. Une intense contrebande s’organise autour des installations, aggravant encore les problèmes de pollution et de sécurité. (…) Les tensions autour des contrôles des ressources, en suscitant l’émergence de revendications ethniques, mettent en danger la survie même de l’Etat nigérian. » Document 5 : Nigeria : importante pollution due au pétrole www.leblogfinance.com Le pétrole serait en train de se déverser dans les mangroves, de polluer les ruisseaux et rivières, mettant en danger la vie des habitants. Une fuite était déjà survenue en mars. Shell n'était pas en mesure de confirmer mercredi la nouvelle fuite de pétrole. Le géant anglo-néerlandais Shell a cessé d'opérer dans le pays Ogoni en 1993, mais ses oléoducs traversent toujours la zone, constituée de forêts et de terres cultivées bordant les marais du delta du fleuve Niger au nord et à l'est de Port Harcourt, la grande ville du sud nigérian. Shell pas pressée de reprendre la production de pétrole au Nigeria Shell a fait savoir récemment qu'elle n'était pas pressée de reprendre la production de pétrole au Nigeria, même si les otages étrangers travaillant pour l'un de ses sous-traitants ont été libérés sains et saufs depuis peu. Les ravisseurs, de leur côté, ont réitéré leurs menaces de poursuivre les attaques dans la région du Delta, le cœur de l'industrie pétrolière au Nigeria. Si Shell se réjouit de la libération des otages, la compagnie évalue actuellement la sécurité en vue de décider quand ses employés et sous-traitants pourront retourner travailler sans danger dans l'ouest du Delta du Niger. Shell, la plus grande compagnie pétrolière étrangère au Nigeria, est la principale cible des attaques et a été forcée de suspendre sa production de 455 000 barils par jour en raison de violences qui sévissent depuis quatre mois dans l'ouest du Delta du Niger. Les autres compagnies pétrolières, telles que l'Italien Agip, ont été forcées d'arrêter la production de 175 000 barils par jour. Par Elisabeth Studer le 6 avril 2006 Document 6 : Que fait le Nigeria de son pétrole ? http://www.cartografareilpresente.org/article216.html Aujourd’hui le pétrole représente 95% des recettes d’exportations et 80% du revenu du pays, soit 34 milliards d’euros en 2006 . Mais, de février 2006 à février 2007, les violences dans le Delta ont fait chuter la production de Shell d’un cinquième et l’État fédéral a perdu près de 10 milliards de dollars . En 2008, le Nigeria prévoyait un baril à 53,83 dollars et une production de 2,45 millions de barils par jour. Cela rapporterait à l’État plus de 40 milliards de dollars, voire le double si le baril atteint les 100 dollars. Que faire de cet argent ? L’argent du pétrole a longtemps servi à maintenir la junte militaire, plus de 28 ans, au pouvoir. En septembre 2005, la Banque mondiale a aidé le gouvernement fédéral à récupérer 700 millions de dollars détournés dans les banques suisses par Sani Abacha et ses amis. 80% des revenus pétroliers n’ont profité qu’à 1% de la population qui a placé à l’étranger 70% de sa fortune, alors que les ¾ des Nigérians vivent avec 1 dollar par jour. Sani Abacha était un général nigérian qui fut à la tête de la dictature militaire de son pays de 1993 à 1998.